En 2045 le monde a sombré dans une sorte de léthargie suite à différents conflits économiques et sociaux. la vie est tellement à pleurer que tout le monde se réfugie dans un monde virtuel appelé OASIS, créé 20 ans plus tôt par un ingénieur de génie nommé Halliday. A sa mort en 2040 il annonce avoir laissé un easter egg dans ce monde virtuel, qui permettrait à son détenteur de devenir actionnaire majoritaire de la société produisant le jeu, et de le contrôler. En bref, de devenir virtuellement maître du monde. Wade Watts est un jeune homme qui comme de smillions d'autres rêve de trouver cet easter egg. Il passe donc le plus clair de son temps dans OASIS, truffé de références de la pop culture. Mais face à lui se trouve -entre autres- Nolan Sorrento, anbcien stagiaire de Halliday et propriétaire de la multinationale IOI, qui veut prendre le contrôle d'OASIS.
Mais... Père Fouras, que faites-vous là ?
Le film débute par une jolie séquence de course, menant à la première des trois clés permettant d'accéder à l'easter egg. Les références s'accumulent tout à long du film : Batman, King Kong, Jurassic Park (!), Retour vers le Futur, Akira, le Géant de Fer... Il y a aussi Buckaroo Banzai, La Fièvre du Samedi soir... Une séquence-clé se déroule même dans le décor d'un film culte des années 1980. Plus tard une méga-bataille nous permet d'admirer Gundam et Mechagodzilla. Les nostalgiques des années 80 (en particulier) seront contents de toutes ces références, dans un cadre futuriste plutôt réussi, même si Steven Spielberg ne s'attarde pas trop là-dessus. Le film questionne sur les dérives des mondes virtuels, et se trouve dans l'actualité, avec la constitution par Mark Zuckerberg, boss de Facebook, d'une équipe exclusivement consacrée à la création d'un multiverse. je trouve cependant qu'il reste un peu en surface, ne creusant pas vraiment la réflexion.
The Witcher, après avoir été une série de nouvelles, de romans et de jeux video à succès, est devenu une franchise rentable avec la production d'une série sur la plateforme de streaming Netflix. La première saison est sortie en décembre 2020, avec comme tête d'affiche l'acteur britannique Henry Cavill. Brouillonne, un peu cheap au niveau des effets spéciaux, des acteurs pas forcément au top... Malgré les critiques, la série a été l'une des plus vues sur la plateforme pendant de nombreux mois. Ce qui a permis la mise en chantier d'une deuxième saison (et bientôt une troisième)....
Petite remise à jour avec les épisodes de la fin de la première saison : Les sorciers et les sorcières essaient de contrer l'avance de l'armée nilfgaardienne au Mont Sodden, et celle-ci bascule favorablement après que Yennefer ait utilisé sa magie du feu, le Chaos. Voici un résumé de chaque épisode, et un avis plus général ensuite. Mais la sorcière disparaît et est présumée morte. Les échos de cette bataille arrivent aux oreilles de Geralt, qui est blessé après être venu au secours d'un modeste marchand, qui s'apprêtait à se faire attaquer par des goules. En guise de remerciement le marchand le ramène chez lui, lui promettant de le payer avec ce qu'il ne sait pas posséder. Il se trouve que son épouse, en son absence, a recueilli une adolescente, qui se trouve être... Cirilla, l'enfant-surprise du sorceleur.
[ATTENTION SPOILERS]
E01 : LA GRAINE DE VERITE
Geralt et Ciri arrivent au château de Nivellen, un vieil ami du Sorceleur. Celui-ci a été changé, par maléfice, en un être à face de sanglier. Ils découvrent qu’il a tué tous ses serviteurs, et qu’il vit sous l’emprise d’une brouxe (vampire), Vereena. Avant d’être abattue par Geralt (Nivellen voyant ainsi sa malédiction levée), elle discute avec Cirilla et lui révèle qu’elle n’est pas comme les autres. Yennefer est toujours prisonnière des forces du Nilfgaard, tandis que Cahir, le général nilfgaardien est torturé par Tissaia de Vries, membre de la Loge des Sorciers.
E02 / KAER MORHEN
Yennefer et la sorcière du Nilfgaard, Fringilla Vigo, sont aux mains des elfes, dont Filavandrel, sous l’autorité de Francesca Findabair. Ils sont près d’une forteresse pour trouver quelque chose d’enfoui. Là les trois sorcières rencontrent dans leurs rêves une sorcière divine ( ?) qui leur promet quelque chose de différent à chacune… Geralt et Cirilla arrivent à Kaer Morhen. Dans la nuit Geralt doit abattre son ami Eskel, infecté par un léchi, une sorte d’arbre parasite. On apprend que le père de Yennefer était à moitié elfe.
Mesdames et Messieurs, le barde est musclé !
E03 / TANT DE PERTES
Cirilla s’entraîne à Kaer Morhen et G. regrette son ami Eskel. Yennefer revient parmi les sorciers à Thanedd et doit faire profil bas pour que Tissaia et Vilgefortz prennent le pouvoir dans la Loge. Elle retrouve Triss, traumatisée par la bataille de Sodden. Les Elfes se réfugient à Cintra/Xin’trea, où Fringilla leur propose une alliance avec Nilfgaard. Yennefer est confrontée par Stregobor, l'un des sorciers majeurs, qui l’accuse d’être une traîtresse. Cirilla suit ses visions, accompagnée par Geralt, et se retrouve face au léchi d’Eskel, tué devant leurs yeux par un monstre inconnu. Yennefer doit exécuter Cahir devant les rois du Nord, mais le libère et s’enfuit avec lui.
E04 / LE RENSEIGNEMENT REDANIEN
Triss Merigold arrive à Kaer Morhen pour s’occuper de Cirilla. Elle discute avec Geralt de la jeune fille, qui semble être clairvoyante, et attirée par des créatures qui veulent la détruire. Celles-ci semblent provenir de Cintra. Yennefer et Cahir sont à Gors Velen et décident d’aller à Cintra. A Oxenfurt ils croisent Jaskier, qui sert de passeur aux Elfes voulant s’y réfugier.
E05 / VOLTE-FACE
Le mage Rience, qui pourrissait dans une prison de Cintra pour avoir voulu (tuer ?) Calanthe, est libéré pour se lancer aux trousses de Cirilla. Il kidnappe Jaskier et l’interroge sur le sorceleur. Yennefer vient à son secours et brûle le visage du mage. Faite prisonnière, elle échappe à ses bourreaux et cède à la demande de la mystérieuse sorcière, et découvre qu’elle doit retrouver… Cirilla. Geralt est téléporté par Triss auprès d’Istredd, pour l’interroger au sujet de la tour de stellacite de Nilfgaard, qui s’est effondrée et délivre des nouveaux monstres, ayant subi des mutations. Vesemir explique à Cirilla la création des sorceleurs et lui révèle qu’elle a peut-être le Sang Ancien en elle. Triss entre dans sa mémoire et elles voient les parents de Cirilla, Ithlinne qui délivre sa prophétie et la Traque sauvage. Geralt rentre à temps à KM pour empêcher Vesemir de transformer Cirilla, à sa demande.
Deux femmes de pouvoir : Fringilla la sorcière et Francesca l'Elfe.
E06 / CHERS AMIS
Pendant que Geralt et Ciri se battent en chemin vers le temple de Melitele, un tchernobog les attaque. G. l’abat, après qu’il ait blessé mortellement Ablette. Rience fait irruption à KM et blesse Vesemir devant Triss. Istredd, lui, enquête sur le monolithe, le sorceleur et Cirlla auprès des juristes Codringher et Fenn. A Melitele, G. et C. retrouvent Yennefer. A Cintra, Fringilla, qui a redonné de l’espoir aux Elfes, redoute l’arrivée d’Emhyr. Rience arrive à Melitele, et se heurte à Geralt. C. et Y. s’enfuient via un portail.
E07 / VOLETH MEIR
C. et Y. se retrouvent chez les fermiers qui avaient recueillie la jeune fille. Mais ils sont morts. Elles décident d’aller à Cintra. G. délivre Jaskier, qui lui raconte son entrevue avec Y. Geralt comprend qu’elle est manipulée par Voleth Meir, un démon qui a été enfermé par les premiers sorceleurs. Tissaia et Vilgefortz essaient d’interroger Triss, revenue à Aretuza, au sujet de Cirilla, sans succès. Les deux jeunes femmes arrivent près de Cintra, et C. comprend la trahison de Yennefer. Geralt arrive et renvoie Cirilla, escortée par Jaskier et le groupe de Yarpen Zigrin vers KM. G. et Y. assistent au départ de la sorcière immortelle, rassasiée par la douleur (le bébé des Elfes) et dont l’âme semble s’emparer de Cirilla…
Rififi chez les sorceleurs.
E08 / LA FAMILLE
Cirilla, possédée par Voleth Meir, commence à tuer les derniers sorceleurs. Elle fait ensuite apparaître un monolithe qui, en éclatant, fait surgir d’un portail des monstres. Geralt tente de la faire revenir de la prison à l’intérieur d’elle-même, où elle danse à Cintra, voit ses parents disparus. Yennefer se sacrifie pour héberger la vieille sorcière, et tous les trois sont propulsés à travers un portail vers un monde où se trouve la Traque sauvage. Ils reviennent à KM grâce à Cirilla, et Yennefer a retrouvé sa magie. L'Elfe Dara, viré par Dijkstra, révèle sa vraie mission (d'espionnage) à Filavandrel, à Cintra. Celui-ci part avec la plupart des Elfes, et commence à tuer tous les nouveaux-nés en représeailles, en Rédanie. Ils sont rejoints par Istredd, qui leur révèle que Cirilla est de Sang Ancien et qu’elle peut tous les sauver. Emhyr arrive (enfin) à Cintra..
[FIN SPOILERS]
Avec cette saison 2 les créateurs du show ont entendu certaines des critiques relatives à la première. Le récit est plus linéaire, moins enchevêtré : la plupart des évènements des différents fils narratifs sont simultanés, et la réalisation est plus "punchy." Les réalisateurs en profitent pour s'éloigner assez nettement de l'oeuvre de Sapkowski, et même des jeux video. Par exemple, si Nivellen est bien présent lors d'une des premières nouvelles de la saga littéraire, Cirilla n'y était pas. Le personnage de Rience, moteur actif de la Saga du Sorceleur, est déjà intégré avec une apparition proche de celle de son double de papier. En revanche Voleth Meir est une invention de Netflix. Le cheminement de Yennfer pendant sa "disparition" est différente. La fin de la saison s'achève sur un coup de théâtre (emprunté à l'auteur polonais) qui oriente différemment un certain nombre d'évènements antérieurs.
Cette saison 2 entre quasiment de plain-pied dans le "dur" de l'histoire de Geralt de Riv, nous montrant qu'il n'est plus vraiment le héros de celle-ci, au profit de... Cirilla. La découverte de se véritable nature et la difficile maîtrise de ses pouvoirs est d'ailleurs le fil rouge de cette saison 2. Elle est d'ailleurs transformée en termes caractérisation et même d'aspect physique : exit la gamine fragile de 12 ans, place à la jeune apprentie sorceleuse. Geralt et les autres sorceleurs ne sont plus maîtres de leur destin, soumis à des aléas d'ordre cosmique qui vont probablement les broyer. Les personnages féminins sont pléthore : Tissaia, Triss, Yennefer, Cirilla, Fringilla Vigo, Francesca, Voleth Meir... Et d'autres encore. C'est un choix narratif assumé et claironné par la showrunneuse, Lauren Schmidt Hissrich, et j'imagine que la saison 3 (dont le tournage devrait intervenir rapidement) va enfoncer le clou.
Côté "fan service" on a droit à de nombreuses vues de Kaer Morhen, la forteresse en ruines des sorceleurs, au personnage (moins subtil qu'espéré) de Vesemir, le mentor de Geralt et des autres sorceleurs survivants, et ausis à la Traque Sauvage, de manière très épisodique. Jaskier, l'ami barde du sorceleur, a un rôle plus dramatique que lors de la première saison. Et puis on commence à avoir un aperçu de la Conjonction des Sphères, cet évènement d'ordre cosmique qui a amené les monstres sur le Continent et amené la création des sorceleurs... Au service de tout ça, le budget effets spéciaux a été revu à la hausse, la photo a été améliorée, mpême si l'interprétation est irrégulière (l'aintrprète de Yennefer, en particulier, brille par... son jeu anémique).
Cette deuxième saison part donc pas mal, mais s'essouffle un peu dans sa deuxième moitié, on a l'impression que les scénaristes devaient caser un maximum d'éléments en peu d'épisodes, un peu au détriment de la lisiblité de l'intrigue, qui est encore éclaté en plusieurs faisceaux : Geralt et Cirilla, Yennefer, les Elfes, la Loge, Fringilla et Cahir... Sans compter les ajouts de Dijkstra, de Dara... Il va falloir resserrrer tout ça, les amis, au risque de perdre une autre partie de vos fans de la première heure... Peut-être en mettant le paquet sur le coup d'Etat d'Aretuza, vrai moment fort de l'oeuvre de Sapkowski ? Mais dans l'intervalle sortira l'Héritage du Sang, un spin-off remotnant aux origines des sorceleurs.
Grandir, c’est parfois affronter les démons qui vous hantent.
Jamie n’est pas un enfant comme les autres : il a le pouvoir de parler avec les morts. Mais si ce don extraordinaire n’a pas de prix, il peut lui coûter cher. C’est ce que Jamie va découvrir lorsqu’une inspectrice de la police de New York lui demande son aide pour traquer un tueur qui menace de frapper… depuis sa tombe.
Alors, ça donne quoi, ce dernier King en date ? Eh bien, d'abord, deux petits mots sur le titre français, "Après", qui diffère de l'original, "Later" ("plus tard", pour les non-anglophones). Ce changement n'est pas forcément utile, puisqu' "Après" laisse entendre qu'il se passe un évènement particulier après lequel les choses changent pour notre Jamie. Or le roman raconte une suite d'évènements, et notre narrateur ne cesse de dire "on verra ce qu'il se passe plus tard" (en VO) bien sûr. Au final cela ne fait pas une grande différence, mais ces changements de titre sans justification ne cessent de m'agacer.
Ensuite... C'est une sorte de retour aux sources pour l'écrivain du Maine, qui fait preuve de concision avec ce roman de moins de 300 pages (en VO, parce qu'en VF Albin Michel a réussi à l'étirer vers les 330, ce qui justifie son prix un brin élevé - 20,90€ - ça aussi, ça m'agace), qui ne se perd pas trop dans de longues descriptions, et qui propose une variation intéressante sur le thème pourtant éculé des fantômes, et des gens qui peuvent les voir. D'ailleurs il est fait plusieurs fois mention du très bon film de M. Night Shyamalan, Sixième Sens, pour bien montrer que King s'en démarque. Il s'en démarque, mais explore une nouvelle fois l'un de ses sujets favoris, l'enfance et l'adolescence. Et avec brio, même si la brièveté du récit ne lui permet pas de trop développer le personnage de Jamie. Mais encore une fois, tout y est : l'émotion (on a quand même des gens qui meurent, et pas que des méchants), le suspense (la première moitié est encore redoutable de ce point de vue), le langage qui met très vite le lecteur dans la connivence ; et cet enfant qui devrai dire prématurément adieu à l'innocence face à ces trépassés... King a bien mis cette grosse dose de polar qui émaille une partie de son oeuvre depuis la Trilogie Hodges, et ça fonctionne bien.
Et comme par exemple pour L'Outsider, on n'a pas le fin mot sur la créature qu'affronte l'adolescent dans la deuxième moitié du roman, mais en définitive ce n'est pas grave, le charme opère assez largement. C'est un bon King, sans être excellent.
Etats-Unis, un temps indéterminé, mais très proche de nous. Un étrange virus ravage le monde, transformant les infectés en créatures assoiffées du sang de leurs semblables. Joel est un clandestin qui survit via quelques rapines et escarmouches avec l'armée. Mais un jour (une vingtaine d'années après l'apocalypse) on lui propose, contre une réserve d'armes et de munitions, de convoyer une adolescente jusqu'en-dehors de la ville. Ellie, une adolescente un brin insolente, qui a une particularité : la morsure des infectés n'a pas d'effet sur elle. Très vite Joel va se prendre d'affection pour elle, et la mission va se transformer en expédition au travers des Etats-Unis.
The Last of us est un jeu d'aventure sorti sur plusieurs plateformes en 2013. Ce n'est que récemment que je me suis décidé à l'acheter, alléché par les excellents retours de joueurs amis. Je pensais qu'il s'agissait d'une sorte de shoot'em up dans un contexte survivaliste, mais c'est bien plus que cela. Le jeu bénéficie d'un scénario simple, mais plutôt malin. Les personnages sont assez bien campés. Joel est un homme bourru, auquel la vie n'a pas fait de cadeau, qui va retrouver un peu le goût de vivre en s'occupant d'Ellie. Celle-ci, loin d'être juste un "colis", va prendre une part active dans la progression du duo vers la liberté. D'ailleurs par moments les deux vont être séparés, et le joueur est amené à animer Ellie durant quelques instants. Le monde du jeu n'est pas ouvert, par conséquent impossible d'aller dans la mauvaise direction, grâce à des obstacles naturels ou artificiels (véhicules, bâtiments, barricades...). Au sujet de la période pendant laquelle Joel n'est plus l'avatar du joueur ou de la joueuse, la version remasterisée du jeu, qui comprend le DLC Left Behind, permet de combler ce petit manque, et même de revenir sur un moment important de la vie d'Ellie.
L'ensemble est de très bonne tenue. C'est un jeu où il faut être constamment aux aguets, prêt à repousser les assauts des zombies, des soldats, des pillards... Mais aussi se méfier de celles et ceux qui disent vouloir le bien d'Ellie et Joel... On peut le terminer en une cinquantaine d'heures en mode facile (sachant qu'il y a 5 niveaux, jusqu'au "réaliste"). Les relations entre les personnages sont complexes, évolutives et donc intéressantes. Il y a quelques rares moments de respiration, voire de contemplation.
Je recommande chaudement. A noter que le réseau HBO a annoncé le projet d'adaptation du (des) jeu(x) en série.
Caroline Raszka-Dewez est, par ordre chronologique, la quatrième personne à travailler sur la traduction de l’œuvre d’Andrzej Sapkowski pour le compte des Editions Bragelonne. Mais elle a travaillé sur l’ensemble de l’arc narratif surnommé La Saga du Sorceleur.
Bonjour, comment avez-vous découvert Sorceleur ?
Tout simplement au moment où l’éditeur m’a proposé la traduction du tome Le temps du mépris. J’avoue que je ne connaissais absolument pas le domaine de la Fantasy avant de lire le Sorceleur. Ça a été pour moi une grande découverte.
Avez-vous éprouvé des difficultés particulières lors de la traduction ?
Oui bien entendu. Comme j’étais totalement novice dans la lecture de ce genre, j’ai été très surprise. Beaucoup de termes m’étaient étrangers, je n’en connaissais même pas la signification en français, des noms d’armes du Moyen-Âge, notamment. Sapkowski utilise aussi beaucoup de néologismes, de vocabulaire très ancien. J’ai dû plonger un peu dans l’ancien français, par exemple. Ses tournures de phrase sont par moments un peu « tordues », c’est très drôle, je trouve, en polonais, mais il faut faire en sorte que cela passe bien en français, c’est un peu comme un puzzle parfois !
Avez-vous rencontré Andrzej Sapkowski pendant ce processus ?
Non, jamais. Je n’ai eu absolument aucun contact avec lui.
Comment vous êtes-vous positionnée par rapport au travail de Laurence Dyèvre, Alexandre Dayet et Lydia Waleryszak, qui ont traduit la série avant vous ?
Pour être honnête, au vu des délais de traduction pour le premier tome que j’ai traduit, je ne me suis pas posé beaucoup de questions. Je reprenais de temps en temps leur traduction pour me faire une idée plus particulière de tel ou tel personnage, par exemple, de sa façon de s’exprimer. Après, l’éditeur et les correcteurs interviennent et donnent une cohérence à l’ensemble si besoin.
Vous avez vu la première saison de la série Netflix. Qu’en avez-vous pensé ?
J’ai été un peu surprise. Le personnage de Geralt est assez bien rendu, peut-être pas au niveau physique, mais dans sa manière d’être, de parler (ou ne pas parler), de bouger. Pour ce qui est des autres personnages, Ciri, Jaskier, Yennefer, les autres magiciennes, je reconnais que je me les imaginais autrement, mais c’est souvent le cas lors des adaptations de romans., principalement lorsque l’on travaille dessus en profondeur, comme c’est le cas pour un traducteur. La bataille prend beaucoup plus de place dans la série que dans le roman, de même que la métamorphose de Yennefer… Il y a un mélange de certaines nouvelles et de la Saga à proprement parler. La mise en place est assez lente, les passages du passé et du présent ne sont pas évidents. Pour qui n’a pas lu les romans, l’histoire est sans doute un peu compliquée à suivre pour cette première saison. Il faut voir l’évolution qui en sera donnée.
Thomas Bauduret, auteur et traducteur, a assuré la traduction en français deux ouvrages relatifs à des jeux video inspirés de l'univers créé par Andrzej Sapkowski. Il nous a accordé un entretien, qui devait apparaître dans Hommage à The Witcher - la saga d'un chasseur de monstres. Nous n'avons pas pu l'inclure, par manque de place. Le voici donc en exclusivité.
Je l’ai rencontré une fois, lors de sa venue aux Imaginales, mais j’avoue ne pas trop avoir accroché aux livres, je trouve l’écriture (ou la traduction ?) assez, hem, spéciale. Et pourtant, pour une fois qu’on sort de la doxa anglo-saxonne, ça avait tout pour me plaire.
En tant qu’écrivain, comment avez-vous appréhendé cet univers ?
Il m’a eu l’air assez complet, logique et structuré, ce qui je trouve manque à la fantasy. Mais je suis auteur de polar, genre qui exige une rigueur quasi mathématique, pour reprendre les termes d’un collègue.
Les Editions Panini ont fait appel à vous pour traduire deux ouvrages autour de cet univers, l’un sur le Gwent/Gwynt, et l’autre au sujet du jeu video. Avez-vous pratiqué ces jeux ?
Non malheureusement, je le voulais, puisque j’aime bien l’univers vidéoludique, mais j’ai été pris par le temps. J’ai juste fait un travail de vérification croisée pour les noms et les quelques événements cités.
Selon vous, quelle place peut-on donner à l’œuvre de Sapkowski et ses différentes déclinaisons dans le domaine de la fantasy ?
Je ne connais pas assez le genre, mais au moins, cela signifie, après le succès de Valerio Evangelisti, qu’il y a autre chose que le rouleau compresseur culturel anglo-saxon et la frilosité légendaire des éditeurs et des lecteurs. Ce qui eût été impensable il y a quelques années.
Dans un monde abandonné des dieux, gangrené par une force maléfique appelée la magie, des enfants sont transformés en soldats pour combattre des monstres à travers des rites impies et violents. The Witcher, cette saga sombre, peuplée de créatures folkloriques et de légendes, est devenue l’une des plus grandes séries de jeux vidéo de tous les temps, acclamée pour son écriture mature et complexe. Alors que l’œuvre polonaise a traversé les frontières pour devenir un phénomène mondial, Geralt de Riv, son personnage principal, est désormais une figure majeure de la pop culture duXXIème siècle. Romans, jeux vidéo, séries, comics, longs métrages… Retour sur une saga protéiforme à travers des entretiens et dossiers inédits et richement illustrés !
Le temps d’un ouvrage, explorez un monde original empreint du folklore européen. Vous y rencontrerez entre autres Geralt de Riv et ses pairs, la vénéneuse Yennefer de Vengerberg, des sorcières, des elfes ou des monstres, héros ou anti-héros d’une saga désormais incontournable.
Bienvenue sur le continent.
La réalisation de cet ouvrage a duré un certain temps. Dès le mois d'avril 2020, après la sortie de l'ouvrage sur Tolkien, mon éditeur et moi avons discuté d'une nouvelle collaboration. Avec la sortie récente de la première saison de la série Netflix The Witcher, cette franchise nous semblait dans l'air du temps. Votre serviteur a alors réfléchi à un sommaire, discuté et validé par son directeur éditorial, avant de faire des recherches, de lire et de voir les différentes déclinaisons de l'oeuvre d'Andrzej Sapkowski, de contacter des personnes ressources, et, in fine, de s'atteler à la rédaction du contenu. La livraison du manuscrit a été retardée par des aléas éditoriaux liés à la crise sanitaire, mais au final le voilà, presque 18 mois après ses prémisses, cet ouvrage qui vous permettra de savoir tout, ou presque, sur le chasseur de monstres albinos ! Origines, résumés des différents récits, interviews d'experts, influence, au travers d'articles richement illustrés, à l'instar de tous les Hommages édités chez Ynnis. Vous comprendrez ainsi, au fil des chapitres, comment, d'une simple nouvelle écrite un peu par hasard, un voyageur de commerce à la moustache dupondtesque est devenu un symbole pour la culture polonaise, voire une figure tutélaire pour tout un genre... Comment un enfant abandonné par sa sorcière de mère est devenu une machine -défaillante- à tuer les monstres dans un monde sur le déclin, broyé par les rouages d'une machination énorme. Vous découvrirez ainsi qui est le véritable héros deWiedźmin.
Mais un tel ouvrage, si j'en suis l'auteur, n'a pu se faire sans l'aide d'un certain nombre de personnes. Merci donc à Sébastien et Philippe pour leur soutien jusqu'à la dernière minute du bouclage, à toutes celles et tous ceux qui ont oeuvré au sein de la maison d'édition pour que cet ouvrage voie le jour, physiquement , merci à Camille pour son enthousiasme et son énergie pour donner de la visibilité aux ouvrages Ynnis. Merci à celles et ceux qui ont accepté de relire ma prose, AnneEli et Guillaume, si cet ouvrage est lisible, c'est grâce à vous deux ! Je pense également à Mathieu Saintout, boss d'Arkhane Asylum, à François Hercouët, éditeur chez Urban Comics, à Marcin Blacha, story director chez CD Projekt Red, à Daniel Njo Lobé, acteur de doublage de Geralt dans les jeux video, un homme remarquable (dont vous pouvez lire la deuxième partie de l'interview ici), à Etienne Le Roux, formidable illustrateur... Tout le monde n'a pas pu tenir dans cet opus, c'est pourquoi je vous proposerai prochainement des petits bonus ici même. Restez connecté(e)s !
J'espère que vous aurez autant de plaisir à lire cet Hommage que j'en ai eu à le réaliser...
Si vous souhaitez précommander l'ouvrage, c'est par ici !
Partie seule dans un lieu reculé pour les vacances, Lina se perd dans un épais brouillard. Lorsque la brume se dissipe enfin, la jeune fille découvre au cœur de celle-ci un village incongru… peuplé de personnages mystérieux et hauts en couleur.
Ynnis Editions présente ce court roman (de 1975) comme étant la source d'inspiration d'Hayao Miyazaki pour Le Voyage de Chihiro. Il y a en effet quelques éléments communs : une préadolescente coupée de sa famille, qui se retrouve à travailler dans un endroit étrange, avec ses propres codes... Il y a aussi une sorcière, pas très aimable, qui prend tout de même Lina sous sa coupe. Une sorcière qui est en fait la tenancière de la pension Picotto, où l'enfant trouve une seconde famille, avec des personnages hauts en couleurs. Pour payer le gîte et le couvert, elle doit travailler auprès des autres résidents de l'Avenue extravagante, une libraire surprenante, un petit garçon qui ne voulait pas enlever son masque, un perroquet appelé Cornichon qui conserve un trésor dans sa cage, un tigre très sensible, un confiseur dont les bonbons ne font pas grossir (mais donnent mal au ventre)...
Une population bigarrée, donc, au sein de laquelle Lina va faire son trou, et va se révéler très douée pour mettre de l'huile dans les rouages... L'autrice, Sachiko Kashiwaba, fait ici preuve d'une belle inventivité, dans un genre que je qualifierais de "merveilleux", probablement inspiré par de nombreuses légendes japonaises. Sympathique, mais ne vous attendez pas à un récit proche du film de Miyazaki. ;)