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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

Je me fais rare sur ce blog depuis quelques temps. Comme beaucoup le savent, c'est principalement dû à l'activité d'auteur qui prend une partie non négligeable de mon temps libre depuis quatre ans maintenant. Oui, quatre ans. L'occasion de faire un petit bilan de cette activité, d'abord en déroulant ma bibliographie.

Hommage à J. R. R. Tolkien - Promenade en Terre du Milieu est sorti en mars 2020. Six jours avant le premier confinement, ce qui a probablement obéré son début de carrière, plus virtuel que physique, les librairies ayant fermé pendant 3 mois à l'époque. Cela reste mon bébé, le bouquin que je voulais faire depuis 30 ans, et dont je suis fier à 99%. Emaillé d'une iconographie abondante et variée (dont une partie vient directement de ma collection personnelle), il vous permet d'en savoir plus sur la vie, l'oeuvre et l'influence (dans des domaines inattendus, comme les sciences) du Professeur.

 


Hommage à The Witcher - La Saga d'un chasseur de monstres est sorti 18 mois plus tard. Soit juste avant la sortie de la première saison de la série Netflix centrée sur Geralt de Riv. Il vous permet d'en savoir plus sur les nouvelles, les romans, les séries télé, le film, la comédie musicale, le jeu de rôle, la comédie musicale qui ont forgé la légende d'un véritable phénomène culturel polonais. Avec toujours plein d'images dedans.

 


Curieux d'explorer de nouveaux formats, mais également soucieux de continuer à partager ma passion pour des grands noms de l'imaginaire, je passe chez les Editions ActuSF en mars 2022, pour vous proposer le Guide Stephen King. Un ouvrage qui se veut avant tout un guide de lecture (et de visionnage, la part d'adaptations étant aussi fructueuse que sombre). Avec ce souci d'être au plus près de l'actualité, d'amener des expertises au travers d'interviews soigneusement choisies.

 

 

Parce que je n'avais pas tout dit dans mon premier ouvrage, je vous propose un complément avec Le Guide Tolkien en octobre 2022 chez le même éditeur ActuSF.

 

 

Parce que Stephen King est un auteur que tout le monde connaît (parfois sans le savoir), le public a répondu présent en librairie et un an après, le Guide dédié est ressorti en version poche, avec des corrections, ainsi qu'une mise à jour à tous les niveaux, l'actualité kingienne étant un maelström permanent.

 

Un petit mot de l'ouvrage ci-dessus. Il s'agit d'une encyclopédie visuelle consacrée aux figurines inspirées de l'oeuvre de Tolkien. Son auteur et éditeur, Christian Mallet, m'a fait l'honneur et le plaisir de me demander d'en écrire la préface. Tâche dont je me suis acquitté avec le plus grand plaisir, ravi de figurer dans cet ouvrage de qualité. Lequel est disponible essentiellement par correspondance, n'hésitez pas à cliquer ici pour en savoir plus !

 

Et sans encore spoiler, sachez qu'un nouveau Guide sur un auteur majeur de l'imaginaire est prévu pour ce mois d'août en librairie, cette fois-ci en collaboration avec une personne qui tient une place importante dans tout ça : il s'agit de Stéphanie Chaptal, traductrice-autrice-éditrice (elle a fait plein de trucs en -ice, au bon lait de brebisss), notamment chez Ynnis. C'est aussi grâce à elle que j'ai rencontré Sébastien Rost, mon premier éditeur chez Ynnis. Ses ouvrages sont tous bons, mangez-en !

Au-delà de cet ouvrage, qui est au stade de la relecture, je commence tout juste l'écriture d'un autre Guide. Mais il est bien sûr trop tôt pour vous en parler, sauf pour vous dire que si tout va bien, il sortira d'ici un an. Et après ? Trois autres projets en tête, seul ou en collaboration, qui ont bien sûr besoin d'être maturés avant d'en parler aux éditeurs.

Et l'occasion est bonne pour mettre en lumière le travail de relecture de quelques amis qui de par leur vision d'aigle, leur intransigeance et leur culture étendue, ont su rendre ces ouvrages meilleurs avant de passer entre les rets de l'éditeur. Un clin d'oeil amical et rempli de gratitude en direction de Guillaume Narguet, AnneEli Mo et Vivien Stocker.

Que vous dire d'autre sur cette deuxième vie d'auteur ? Elle me remplit de fierté. L'écriture est un besoin vital chez votre serviteur, depuis plus de trente ans. Le fait que des éditeurs y trouvent apparemment leur compte est une satisfaction immense, et que des lectrices et des lecteurs les achètent un honneur dont je n'avais jamais osé rêver. Cette vie d'auteur me permet de voyager un peu, d'aller défendre ces ouvrages derrière des tables de dédicace un peu partout en France, et même en Belgique, et c'est vraiment quelque chose d'unique. C'est aussi l'occasion de rencontrer d'autres autrices et auteurs, des éditrices et des éditeurs, de discuter de sujets très divers à bâtons rompus, et parfois de voir apparaître des projets. Alors pour tout ça, MERCI.

 

Spooky, en apesanteur.

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

Benjamin Planchon est un jeune auteur de fantastique français, rencontré lors d'un festival du fantastique à Annecy en 2022. Le Domaine des Douves est son premier roman, et il ne manque pas d'attraits.

 

Clovis, restaurateur de tableaux, est en train de faire son footing dans la forêt de Saint-Ouen qu'un message tragique lui parvient. Un incendie a ravagé le Domaine des Douves, théâtre de ses jeux d'enfant, et le corps retrouvé dans les ruines fumantes serait celui de sa grand-mère, Phéodora. Il traverse la France pendant des heures pour rallier les lieux, et redoute de revenir sur se lieux magnifiques et cruels. Lorsqu'il arrive, les lieux presque inchangés, mais aussi la catatonie du policier qui l'avait contacté devant le puits de l'oubli font remonter de nombreux souvenirs à la surface : les fêtes somptuaires données par son clan, le mutisme de sa grand-mère, les errances de sa mère avant sa noyade dans les douves du domaine... Mais aussi sa jeunesse de peintre maudit à Paris, avec ses toiles toxiques (au sens premier du terme), une toxicité qui lui permet de jeter son enfance torturée aux orties, ou plutôt dans la Seine.
 

Le ton est très vite donné dans le roman : on a l'impression que la pourriture, la corruption, l'horreur sont à portée de mains, qu'il suffit de fermer les yeux pour toucher du doigt ce pourrissement généralisé. L'ensemble du récit baigne dans une atmosphère d'étrangeté, entre ces créatures fantasmées (mais que l'on peut imaginer grâce notamment à leur identification via des noms-valises), les actions qui sortent de l'ordinaire. Ce Domaine des Douves dans lequel revient Clovis est un endroit hors du temps, hors du monde, mais auquel il est irrémédiablement lié. C'est délirant, un peu à la manière de ce qu'un Boris Vian a fait en son temps. Dès lors, si l'on choisit de suivre Benjamin Planchon dans son délire, il faut se laisser porter, prendre pour argent comptant toute cette étrangeté, et prendre le roman pour ce qu'il est : un récit sur l'identité, le deuil, la rédemption, la résilience.

Inclassable, surprenant.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

Pâques 1919, alors que les flots menaçant Perdido submergent cette petite ville du nord de l’Alabama, un clan de riches propriétaires terriens, les Caskey, doivent faire face aux avaries de leurs scieries, à la perte de leur bois et aux incalculables dégâts provoqués par l’implacable crue de la rivière Blackwater.

Menés par Mary-Love, la puissante matriarche aux mille tours, et par Oscar, son fils dévoué, les Caskey s’apprêtent à se relever… mais c’est sans compter l’arrivée, aussi soudaine que mystérieuse, d’une séduisante étrangère, Elinor Dammert, jeune femme au passé trouble, dont le seul dessein semble être de vouloir conquérir sa place parmi les Caskey.

Après que James Caskey, le patriarche, ait proposé à Elinor de l'héberger en attendant qu'elle se retourne, a jeune femme se met à fréquenter Oscar, son neveu. Le mariage est bientôt prononcé, malgré les réticences fortes de Mary-Love, la mère du marié. Elinor fait l'unanimité dans la petite communauté, sauf auprès de Mary-Love, et de Bray, le jeune domestique de couleur qui travaille pour Oscar. Mais elle reste un mystère pour tous : aucun contact avec l'extérieur, Elinor dit être la seule survivante de sa famille.

Voilà une histoire qui a récemment fait beaucoup parler d'elle dans la presse et dans la sphère imaginaire française. En effet cette histoire est sortie en six livraisons mensuelles en 1983, tenant en haleine de nombreux lecteurs et lectrices. Stephen King, qu'il a inspiré pour La Ligne verte, dit de lui que c'est le meilleur auteur de romans de poche américain. C'était également un scénariste remarquable : co-créateur des mythiques Beetlejuice et L’Étrange Noël de Monsieur Jack. Ici il était probablement au sommet de son art : sous couvert d'une saga familiale sus le soleil et la torpeur du Sud des Etats-Unis des années 1910-1920, il nous livre un récit dont on ne peut se détacher, car l'horreur surgit au détour du chemin, presque sans prévenir.

Il aura fallu attendre 2022 pour qu'un éditeur français, Monsieur Toussaint Louverture, décide de le publier, en financement participatif d'abord, puis dans le commerce. Au-delà du soin apporté à la traduction, assurée par Yoko Lacour avec la participation de Hélène Charrier, il y a également un souci de créer des objets particuliers : "Autant inspirés par Hetzel, que les jeux de cartes ou les tatouages, nous avons voulu créer des livres un peu fantasmatiques, une version toute personnelle des pulps, qui ne ressembleraient à aucun autre livre tout en faisant penser à tous. Chaque couverture est le résultat de très nombreuses heures de travail, que ce soit pendant sa conception ou son impression.

Elles sont toutes les six différentes mais toutes unies par un même processus de fabrication. Impression offset suivie d’une dorure noire puis d’une dorure dorée et enfin d’un gaufrage pour donner du relief et mieux capter la lumière."

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

 

Le Cameron Verse… Avatar 2 ou 1.2. (sans spoils)
 
Film complexe à définir finalement tant il y a beaucoup à dire, à reprocher, à adorer, à s’émerveiller, à conspuer. L’histoire est simple, pas simpliste, directe mais pleine de mouvements et de tensions.
 
L’ambiance visuelle et narrative est hallucinante, on replonge sur Pandora littéralement, tout ça est vraiment trippant, incroyable. Bref du tout bon. Le thème de la famille y est prépondérant, et ce n’est pas vraiment ici que le film pèche par excès. Au contraire, de mon point de vue, l’histoire racontée à travers les yeux des enfants est excellente, quoi que prévisible, mais solide et pleine de nuances, couleurs, émotions, choix, etc. je suis bluffé même pas la capacité des acteurs à prendre le film à leur compte.
 

 

Et puis un sentiment étrange se diffuse tout du long. C'est un film qui oscille constamment. Du trop long et du pas assez. Trop long parce qu’il s’attarde sur de la narration pas indispensable ou de l’action à outrance. Pas assez parce que l’histoire est très dense et que l’on sent le rush forcé par moment pour tout faire tenir en 3h10. Et c’est à l’image de toute cette suite. Le film alterne entre le spectacle exceptionnel tant visuellement que narrativement et puis se perd sur des poncifs, des redites et des approximations lourdes. A trop voilà chercher les étoiles, est ce que Cameron ne les pas écrasées ?
 
Techniquement, c’est un Ippon de Teddy Riner à toute la profession. Impossible à rivaliser. Le jeu des acteurs, entre le bon et le passable mais ce n’est pas ici que l’on cherchera l’Oscar de toute manière. La force du récit c’est son histoire globale et la densité des personnages. Là encore quelques surprises bienvenues et puis cette lourdeur qui ne cesse de plomber le film comme un Bigmac que tu ne pensais pas trouver à la carte d’un restau 5 étoiles. La musique est sur ce même schéma, entre les thèmes classiques du 1er et l’ajout pesant de nouvelles partitions.
 

 

Alors c’était trop bien et puis c’était bien et puis c’était bof et puis c’était bof bof. Je n’ai pas retrouvé la puissance et l’émotion du 1er et pourtant je suis encore dedans ce matin avec l’envie d’en découdre de nouveau. Peut-être l’illusion de la dopamine qui nous joue des tours et un cerveau qui se souvient d’avoir été transcendé par cet univers et qui s’attend à revivre le même shoot ?
 
A voir en 3D HFR absolument ou mieux si vous pouvez.
 
Ludo Danjou

 

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

 

Dans un monde qui semble presque mort, nous faisons la connaissance d'un couple d'Américains avec trois enfants, qui vit dans une ferme et vient s'approvisionner dans une petite ville proche. Cette famille, dont la fille aînée est sourde, prend bien garde à ne pas faire de bruit. AUCUN bruit. Mais une imprudence, une faiblesse, et la famille se retrouve amputée d'un membre. Parce que dans le secteur (et peut-être partout sur Terre) se trouvent des créatures sanguinaires, rapides, qui sont aveugles mais bénéficient d'une ouïe surdéveloppée.

 

Comment ai-je pu passer à côté de ce film ? Je n'en ai vraiment entendu parler que quand un deuxième épisode est sorti, en 2021. Le pitch m'a intéressé, et je me suis dit qu'à l'occasion, il fallait que je voie le premier (un troisième segment est prévu pour 2025, d'ailleurs). Une grande partie du film est glaçante, tétanisante. La famille, pour survivre, s'exprimer essentiellement via le langage des signes ou des astuces visuelles, heureusement hors de portée des prédateurs.

Par conséquent le film comporte plusieurs scènes de tension extrême, où l'on peut admirer le jeu d'acteurs d'Emily Blunt (...), John Krasinski (qui réalise le film), Millicent Simmonds... Le casting se compose en tout et pour tout de quatre acteurs parlants, ce qui renforce l'atmosphère paranoïaque.

Le film est court, mais très efficace.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

Billy Summers est un tueur à gages, le meilleur de sa profession, mais il n’accepte de liquider que les salauds. Aujourd’hui, Billy veut décrocher. Avant cela, seul dans sa chambre, il se prépare pour sa dernière mission…

 

Chaque nouveau bouquin de Stephen King est un évènement en soi, et celui-ci ne déroge pas à la règle. Il émarge dans plusieurs genres ou sous-genre. Au premier niveau c'est un thriller, puisque nous suivons l'histoire du dernier contrat d'un tueur à gages. Dans un second temps c'est aussi un récit de guerre, puisque la couverture -je vais y revenir- de Billy est celui d'un écrivain, et que celui-ci se met à raconter sa vie, en particulier son passé de marine en Irak. C'est aussi un road trip, puisque Billy et la personne -totalement inattendue- qui l'accompagne vont traverser les Etats-Unis à deux reprises, et vont se poser un peu dans les petites villes, un élément présent dans la quasi-totalité des récits de l'auteur.

 

J'ai donc parlé de couverture ci-dessus. Car le contrat que l'on propose à Billy Summers consiste à abattre un criminel, au moment où il doit arriver, au terme de son transfert depuis une prison, sur les marches du tribunal où il doit être jugé pour avoir abattu une personne sans défense et en avoir agressé plusieurs autres. Car Billy a une spécificité, en tant que tueur à gages : il n'accepte d'abattre que des méchants (terme utilisé dans le récit). Ce qui ne fait pas de lui, bien sûr, un ange. Mais comme on ne sait pas quand le transfert de sa cible doit avoir lieu, son commanditaire l'engage à rester en planque pendant des semaines dans l'immeuble depuis lequel il devra abattre le méchant. Et à se créer une identité à usage temporaire, afin de ne pas éveiller les soupçons dans son entourage géographique : celle d'un écrivain qui vient écrire un livre, dont le sujet est top secret, dans un bureau loué pour l'occasion. C'est donc cette installation qui nous est conté par le menu : la sympathisation avec ses voisins de la banlieue où il loue une maison, ses déjeuners avec les avocats et les comptables qui travaillent dans les bureaux se trouvant au même étage que le sien, et même un début de romance. Nous avons aussi la description de tous ses préparatifs pour réaliser son contrat, et aussi pour... d'autres choses, qui vont se révéler par la suite. Et comme Billy s'ennuie un peu, qu'il fait quelque part le bilan de sa vie avant de se ranger des voitures, il se met à écrire. A écrire vraiment, en se disant que ça va s'arrêter lorsque son contrat arrivera à son terme et qu'il sera payé (2 millions de dollars) pour l'avoir mené à bien.

Je vais faire un peu de spoiler par la suite, mais pas tant que ça. Billy abat sa cible, et part en planque, au mépris du plan de fuite que son commanditaire avait préparé pour lui, car il sentait que quelque chose n'allait pas dans cette idée de se faire embarquer par des faux employés de voirie de la ville de Red Bluff dans la panique générée par la fusillade. Et c'est au cours de cette planque qu'un évènement inattendu va chambouler la vie de Billy. Il va recueillir une jeune femme, Alice, après qu'elle ait été droguée et violée par trois hommes et laissée pour presque morte devant l'appartement où il se terrait depuis un jours ou deux. Nous en sommes à la moitié du roman, et je n'en dirai pas plus sur son déroulement, mais la lecture en a été... passionnante.

 

J'ai dévoré le roman en trois ou quatre jours, totalement pris par la triple vie que Billy construit patiemment, ses envies d'autre chose une fois sa retraite prise, et le virage que prend l'une de ses vies après l'arrivée d'Alice. C'est un récit à tiroirs, ainsi qu'un récit encapsulé, puisque nous avons la retranscription au moins partielle du roman que l'apprenti-écrivain est en train de composer. King est bluffant de réalisme, de savoir-faire, de puissance dans chacun de ces récits, et il réussit même à ajouter un nouveau tiroir à la fin de Billy Summers. Il y a pas mal d'easter eggs également, avec un gros appui sur The Shining (ce qui occasionne la seule -minuscule- incursion de fantastique dans le récit. Une pincée du Fléau avec le surnom d'un personnage secondaire, un morceau des Enfants du Maïs, de 1922, de Ça dans un lieu où s'arrêtent Alice et Billy...

Il y a tout de même quelques longueurs, surtout dans la première moitié du roman (qui compte 550 pages), lorsqu'on nous décrit la routine que Billy met en place. Bien sûr, il y a une lecture psychanalytique à faire dans les sentiments des deux membres de ce duo inattendu, qui les ramène à leurs traumatismes respectifs, tout récent pour Alice, très ancien pour Billy... Et la fin du roman, comme souvent, est déchirante, pleine de dignité. On pensait qu'après des histoires comme The Shining, Les Tommyknockers, Misery, Le Corps, La Part des Ténèbres (liste non exhaustive), King avait tout dit sur la figure de l'écrivain, mais non, il réussit à nous montrer comment un écrivain peut naître. C'est fascinant. Je vous laisse avec cette citation, peut-être la meilleure définition de ce métier particulier :

"Saviez-vous qu'il était possible de s'asseoir devant un écran ou une feuille de papier- et de changer le monde ?"


Spooky.

 

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Publié le par Spooky

« Y a-t-il, en notre monde technologique, des gens qui aiment prendre l’avion ? Aussi étonnant que ce soit, je suis sûr que oui. Les pilotes aiment cela, ainsi que la plupart des enfants, et un certain nombre de fanas de l’aéronautique, mais c’est à peu près tout. Pour le reste d’entre nous, un voyage en avion est aussi charmant et aussi palpitant qu’une coloscopie. »

Stephen King.

Que peut-il se passer quand vous êtes suspendu à dix mille kilomètres dans les airs, fendant l’espace à plus de huit cents kilomètres-heure et enfermé dans un tube en métal avec des centaines d’inconnus ? Les prestigieux auteurs réunis par Stephen King et Bev Vincent dans cette anthologie ont chacun leur réponse et vous risquez d’être un peu secoué.

 

Et cette anthologie démarre très fort, avec l'histoire d'un convoyeur de cercueils d'enfants de retour d'Amérique latine qui entend de drôles de bruits, l'angoisse d'un passager d'avion de ligne qui voit un homme grimaçant saboter l'aile de l'appareil en plein vol, ou encore ce récit de Sir Arthur Conan Doyle (oui, l'auteur de Sherlock Holmes) qui raconte l'histoire d'un pionnier de l'aéronautique qui en 1913, découvre tout un monde dans les hauteurs, en plein ciel au-dessus de l'Angleterre... Comme toute anthologie, il y a du bon et du moins bon, mais dans l'ensemble les nouvelles sont plutôt pas mal. Et certaines carrément flippantes, de par leur dimension totalement horrifique, comme Cauchemar à vingt mille pieds, de Richard Matheson Ou Diablitos, de Cody Goodfellow, ou par leur terrifiante actualité, comme Vous êtes libres*, de Joe Hill (oui, le fils aîné de King). Les deux co-anthologistes ne sont d'ailleurs pas en reste, proposant chacun un court récit, plutôt pas mal dans le genre.

 

Une anthologie plutôt pas mal, qui pourra vous tenir compagnie le temps d'un voyage long courrier...

Une nouvelle par ailleurs présente dans le très bon recueil Le Carrousel infernal.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

 

Dans le futur, les écosystèmes se sont effondrés. Parmi les survivants, quelques privilégiés se sont retranchés dans des citadelles coupées du monde, tandis que les autres tentent de subsister dans une nature devenue hostile à l’homme. Vivant dans les bois avec son père, la jeune Vesper rêve de s’offrir un autre avenir, grâce à ses talents de bio-hackeuse, hautement précieux dans ce monde où plus rien ne pousse. Le jour où un vaisseau en provenance des citadelles s’écrase avec à son bord une mystérieuse passagère, elle se dit que le destin frappe enfin à sa porte…

 

Vesper Chronicle, production britannico-franco-lituanienne, est une fable écologique prenant pied dans un futur sans espoir. Les gens qui ne font pas partie des Citadelles vivent dans la boue, doivent payer de leur sang pour offrir une vie meilleure pour les nantis. Le film s'offre cependant de belles scènes de visions poétiques, notamment avec la nature que Vesper tente de développer dans son laboratoire. Les décors naturels, situés en Lituanie (en forêt essentiellement) ont la part belle dans le film, qui ne disposait probablement pas de moyens financiers énormes. Ce qui explique également la quasi-absence d'effets spéciaux, qui n'ont servi que pour les mutations (parfois craspecs) de la nature contaminée. Aucun fond vert n'a ainsi été maltraité dans le film. Cela donne un cachet d'authenticité qui a disparu de la plupart des productions relevant de la SF de nos jours.


Le film ne comporte que cinq rôles parlants et demi, la jeune Vesper (interprétée par Raffiella Chapman) étant présente dans 90% des plans. Quelques mots du casting : Raffiella Chapman, 13 ou 14 ans au moment du tournage, a un physique androgyne qui permet de se concentrer sur son jeu, plutôt intéressant dans un film qu'elle porte quasiment sur ses jeunes épaules. Face à elle, deux acteurs chevronnés : Eddie Marsan vu dans Deadpool 2 et Vice, est parfait en parrain qui règne sur une ferme très particulière, et Richard Brake (Batman Begins, le Dahlia noir...), qui rompt avec ses rôles malaisants en devant rester cloué à un lit et communiquer avec sa fille via un drone à moitié pourri. Rosy Mc Ewen, qui joue Camélia, l'invitée inattendue chez Vesper et son père, est un peu plus en retrait, pour un rôle bien particulier. Mais l'ensemble est quand même très correct, et permet de bien suivre cette quête sans espoir de l'adolescente.


La bonne surprise de l'été. A noter une très bonne bande-son, atmosphérique, réalisée par Dan Levy.

 

Spooky

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Publié le par Spooky

 

Cassandre est sans conteste la meilleure mécanicienne de sa génération. Il faut dire qu’elle dispose d’un atout non négligeable : elle peut dialoguer avec les machines qu’elle répare.

Appelée en urgence sur la station spatiale internationale suite à de multiples et étranges avaries, Cassandre y retrouve la capacité à se mouvoir librement grâce à l’apesanteur. Mais surtout, elle va faire la connaissance de l’être le plus passionnant et étrange qu’elle n’ait jamais rencontré.

 

Dans cette nouvelle Bénédicte Coudière nous livre un récit de cyberpunk qui fait preuve d'une belle vitalité. Il y a deux idées qui servent de moteur : d'abord le fait que Cassandre soit hémiplégique, mais que son fauteuil roulant ne soit plus une difficulté lorsque l'ingénieure de se retrouve en situation d'apesanteur. Elle devient ainsi quasiment l'égale des valides. L'autre idée c'est la faculté particulière dont elle est dotée : celle de pouvoir converser, au sens propre, avec des intelligences artificielles. Tout ceci l'amenant dans une situation très particulière au cours de sa mission au sein de la Station spatiale internationale.

 

Si la lecture est plaisante, l'autrice faisant preuve d'une langue inventive et élégante, cette histoire aurait peut-être mérité que l'on appuie un peu plus sur le handicap de Cassandre. Mais en l'état c'est vraiment sympa, ce qui a valu au texte de remporter pour le Prix Rosny Aîné dans sa catégorie. Pour commander la nouvelle, c'est par là.

 

Spooky

 

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

En replongeant dans une affaire non résolue datant des années 1980, Carl Mørk et l’équipe du Département V découvrent avec stupeur que depuis trente ans, un tueur particulièrement rusé choisit avec une régularité effrayante une victime et l’élimine en déguisant ce meurtre en accident ou en suicide.

À chaque fois, sur le lieu du crime, un petit tas de sel.

Sur fond de restrictions sanitaires dues au Covid-19, Mørck et ses acolytes se lancent dans une enquête dont ils n’imaginent pas l’ampleur.

 

Deux ans après Victime 2117, le Département V est de retour. L'étau se resserre autour de Carl au sujet de cette vieille affaire du pistolet à clous, et cette énigme du sel pourrait bien être la dernière... Mais l'énergie que mettent Assad, Rose et Gordon, ses rusés adjoints, à trouver le ou la coupable l'emmènent dans une spirale infernale. Une spirale dans laquelle le lecteur ou la lectrice est irrémédiablement pris(e), dès les premières pages. Adler Olsen est diabolique, nous montrant tour à tour les différentes étapes de l'enquête, mais aussi l'action et les pensées de l'assassin, dans une course contre la montre d'autant plus étouffante que la pandémie de covid-19 s'est invitée dans l'histoire, l'auteur danois l'intégrant relativement habilement dans son intrigue. Cette enquête est la neuvième et (en principe) avant-dernière de cette série du Département V, une enquête où Gordon va laisser des plumes. Et Carl aussi, malgré l'aide inattendue de la famille de la dernière victime du tueur au sel. On sent toutefois que l'auteur est un peu fatigué, le rythme baissant nettement aux deux tiers des 550 pages du roman.
 

Interrogeant de manière allusive la société danoise, au sein de laquelle des individus sans scrupules font l'objet d'une traque sans répit, Jussi Adler Olsen s'apprête donc à boucler sa série star. Que va-t-il devenir ? La suite et fin, vite.

 

Spooky

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