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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Publié le par Spooky

 

A l'origine du film, il y a une, ou plutôt deux attractions des parcs à thème Disney : Small World et Carrousel of Progress. Toutes deux apparaissent dans le film (heureusement la musique de la première est très discrète). Le réalisateur Brad Bird, qui jusque-là s'était surtout distingué par des films d'animation (Le Géant de fer, Ratatouille, les Indestructibles) avait fait ses débuts comme réalisateur de films live avec Protocole fantôme, le Xème segment de la franchise Mission Impossible. Il cosigne le scénario, avec Damon Lindelof, co-créateur de la série Lost (et scénariste de Cowboys and aliens, Prometheus et Star trek: into darkness). Au casting, comme l'indique l'affiche, George Clooney tient une partie du film sur ses épaules. Il est soutenu par deux jeunes actrices, Britt Robertson, qui se contentait jusque-là de seconds rôles, et Raffey Cassidy. Elles s'en sortent plutôt pas mal, avec un Clooney qui cabotine peu, dans une histoire qui débute bien, très bien même, en abordant de manière habile le sujet de la destruction prochaine de l'environnement. En passant, la fin est ambiguë, semblant d'une part remettre en question cet état de fait, et faisant part d'un optimisme presque angélique, production Disney oblige.

Au final, difficile d'avoir un avis vraiment tranché. Autant Lindelof est un scénariste intéressant (parfois), autant Bird un réalisateur inventif (et c'est le cas ici encore), autant le patronage Disney invite à la méfiance. Il reste tout de même des séquences cool, comme la fusillade dans un magasin rétro-geek au début ou la découverte de ce fameux Monde de demain lors d'une visite en jet-pack. Et la surprise de voir la Tour Eiffel changer totalement d'objectif, en lien avec une rumeur attachée à son créateur : il se serait réuni avec Jules Verne, Thomas Edison et Nikola Tesla, afin de discuter du futur. Ce qui a donné aux co-scénaristes l'idée au centre de l'histoire : la construction d'une cité idéale.



Franchement sympathique.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

Et voici donc le nouveau Stephen King, réglé comme du papier à musique, sorti au mois d'avril dans sa traduction française.

Charlie Reade, un adolescent de 17 ans sans histoires, entend un jour les hurlements déchirants d'un chien derrière une maison réputée pour être habitée par un vieux grigou. N'écoutant que son courage, il passe par-dessus le portail rouillé et découvre le vieil homme en question, Howard Bowditch, qui s'est cassé la jambe en tombant d'une échelle devant sa maison. Le jeune homme appelle les secours, et propose à M. Howditch de s'occuper de sa maison et de son chien pendant sa convalescence. N'ayant aucune famille proche, le misanthrope accepte à contrecoeur. Mais un nouveau revers de fortune va bouleverser la vie de Charlie à jamais.

 

Ça commence bien, très bien, même si plusieurs éléments font écho à d'autres histoires de King : l'ado qui aide une personne âgée ronchonne (Un Elève doué, Le Téléphone de M. Harrigan) ; une pièce ou une dépendance visiblement habitée (plein de ses histoires)... Ça commence bien, avec la chienne Radar, qui va vite devenir le fil rouge de l'histoire, et aussi la raison pour laquelle Charlie va entrer dans ce cabanon, qui recèle un passage vers un  autre monde. Un monde qui semble gagné par une forme malveillante d'entropie appelée la gris, laquelle s'attaque aux humains qui y vivent et les gangrène petit à petit...

Vous l'aurez compris, le monde dans lequel bascule Charlie est un monde de fantasy, un genre déjà exploré par l'auteur par le passé avec des fortunes diverses. D'abord pour La Tour Sombre, une série romanesque de huit tomes qui ne m'a pas vraiment convaincu. Ensuite pour Le Talisman des Territoires, un diptyque coécrit avec son ami Peter Straub et que j'ai trouvé bancal. Mon avis sur le volume 1 ici, et sur le 2 . Et puis il y a Les Yeux du Dragon, le conte écrit pour sa fille Naomi lorsqu'elle avait 13 ans. Peut-être son meilleur de la bande, parce qu'allégé pour coller à son public, malgré un caractère kingien assez présent. Dans Conte de fées, il y a quelques 'allusions au reste de son oeuvre, hormis Cujo au début. On pourrait voir des connexions avec La Tour Sombre (avec ce puits obscur, les pistolets de cow-boy de M. Bowditch, ou encore quelques occurrences du nombre 19, étroitement lié au cycle précité. Mais ce qui fait, à mon sens, la réussite des contes de fées classiques, c'est leur brièveté, leur concision grâce à des figures, des scènes fortes. Chez King, les allusions aux contes tels que Jack et le Haricot magique, les Trois petits cochons et le Magicien d'Oz sont fréquentes, très fréquentes, mais mal amenées. Certes, Charlie est quasiment seul dans sa quête, malgré quelques rencontres fortuites ou pas, et il y pense, mais il pense assez peu à autre chose, et cela alourdit le récit (qui compte 730 pages dans cette édition grand format).

En fait je suis globalement déçu, voire très déçu par ce roman. Billy Summers, qui ne comportait pas de fantastique, m'a enthousiasmé. Si ça saigne comportait trois très bons segments sur quatre, et même si tout n'était pas exceptionnel, la moyenne de qualité de ses derniers écrits (la Trilogie Hodges, les Gwendy Peterson...) était relativement élevée. Je n'ai retrouvé ce King, capable de nous faire émouvoir presque aux larmes, de mettre en place des personnages empathiques, forts, que dans le premier quart, quand l'essentiel de l'histoire prenait pied dans notre quotidien, notre monde. Il n'y avait pas (encore ?) cette ironie, ce cynisme, ces charges habituelles contre la religion, la société de consommation, le populisme, mais je pensais les retrouver plus tard dans le récit. Or, dès que Charlie pénètre dans cet autre monde (qui s'appelle finalement Empis), on perd tout second degré, toute subtilité, pour se retrouver dans une quête qui devient épique, avec des enjeux qui changent et nous perdent en cours de route. Et ça devient long, chiant. Même l'évocation ténue du mythe de Cthulhu ne ressemble à rien. Robert E. Howard et Edgar Rice Burroughs sont aussi invoqués dans la dédicace). La fin, qui se déroule à nouveau dans notre monde, est d'une platitude sans nom. Bref, c'est foiré à 75%, de mon point de vue. Je n'avais pas détesté un King à ce point depuis le trou d'air narratif du début des années 2000, avec des histoires comme Cellulaire, Histoire de Lisey, Duma Key.

Pour tout vous dire, j'ai eu l'impression que toute cette partie de l'histoire avait été écrite par quelqu'un d'autre. Mais contrairement à Sleeping Beauties, où j'ai attribué à demi-mots le foirage à son fils Owen, là il n'y a qu'un seul nom sur la couverture. Espérons que son prochain récit, Holly, centré sur son personnage fétiche de cette bonne dernière décennie (et prévu pour avril 2024 en France), lui permettra de remonter le puits de médiocrité où il s'est vautré avec ce roman quasiment sans intérêt. On gardera tout de même la synergie entre Charlie et sa vieille chienne Radar, qui transpire de l'amour de King pour les canidés. La relation si particulière entre l'ado et son père, qui a sombré dans l'alcoolisme après la mort dramatique de son épouse, avant de remonter la pente avec l'aide de Charlie, dont les sentiments contrastés et complexes sont bien rendus. Ainsi que le transfert entre King lui-même (ou plutôt ses peurs) et M. Bowditch : le handicap, la vieillesse, la solitude, l'addiction aux médicaments et à l'alcool (on revient au père de Charlie)... Des éléments qui auraient probablement fait une bonne novella...

 

Sur le plan de la maquette, le roman tranche avec ses devanciers puisque les Editions Albin Michel proposent un rabat des deux côtés de la couverture (pour présenter Stephen King d'une part - c'te blague !- et pour livrer un court commentaire de l'auteur en guise d'accroche pour le roman), et chaque grand chapitre comporte en guise de titre une suite d'actions qui y sont contenues (comme dans d'anciens romans-feuilleton) ainsi que des illustrations (fort belles) en noir et blanc réalisées par Gabriel Rodriguez (pour les chapitres pairs) et Nicolas Delort (chapitres impairs). De quoi spoiler le contenu desdits chapitres, et/ou attiser la curiosité de la lectrice ou du lecteur. A noter que les droits d'adaptation du roman ont été achetés par le producteur et réalisateur Paul Greengrass qui va certainement les vendre au studio le plus offrant.

 

Bref, l'un des pires King depuis plus de dix ans. Voire plus.

 

Spooky.

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Publié le par Spooky

 

Deux ans presque jour pour jour après le premier opus, Amélie Sarn nous propose la conclusion de son triptyque jeunesse consacré au Petit Monde. Bien sûr, cela ne s'appelle pas comme ça, mais l'ambition est claire ; raconter une belle aventure dans cet univers bien particulier.

Après avoir abandonné ses amis, Carmin est recueilli par son grand-père, chef des Stévaros. Enfin, il a trouvé sa vraie famille !

Pourtant, il doute. Ses origines suffisent-elles à faire de lui un véritable guerrier ? Carmin est prêt à tout pour prouver sa valeur. Mais maintenant que sa magie est entre les mains des Stévaros, l’équilibre du monde est en danger !

Rossignol, Hermentine et Chapeline doivent à présent se battre seuls. Mais Rossignol a été enlevé par Cuthbertina Sainte-Alliance, et les deux filles doivent d’abord le libérer.

Y parviendront-elles assez tôt pour empêcher Carmin de commettre le pire ?

 

Encore une fois l'action est presque non-stop dans ce segment conclusif. Ainsi nous passons de Carmin, le héros, à ses amis qui se posent des questions sur la façon dont il les a abandonnés dans le volume 2, mais aussi plusieurs autres personnes ou créatures aux intentions moins bienveillantes. J'ai eu du mal à décrocher, Amélie Sarn a un savoir-faire évident en termes de rythme et d'écriture. Je parle d'action, mais il y a également une dimension sentimentale certaine, plusieurs triangles amoureux émaillant et compliquant parfois les actions des protagonistes.

C'est donc une belle conclusion pour une série d'aventure teintée de fantastique destinées à la jeunesse.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

Je me fais rare sur ce blog depuis quelques temps. Comme beaucoup le savent, c'est principalement dû à l'activité d'auteur qui prend une partie non négligeable de mon temps libre depuis quatre ans maintenant. Oui, quatre ans. L'occasion de faire un petit bilan de cette activité, d'abord en déroulant ma bibliographie.

Hommage à J. R. R. Tolkien - Promenade en Terre du Milieu est sorti en mars 2020. Six jours avant le premier confinement, ce qui a probablement obéré son début de carrière, plus virtuel que physique, les librairies ayant fermé pendant 3 mois à l'époque. Cela reste mon bébé, le bouquin que je voulais faire depuis 30 ans, et dont je suis fier à 99%. Emaillé d'une iconographie abondante et variée (dont une partie vient directement de ma collection personnelle), il vous permet d'en savoir plus sur la vie, l'oeuvre et l'influence (dans des domaines inattendus, comme les sciences) du Professeur.

 


Hommage à The Witcher - La Saga d'un chasseur de monstres est sorti 18 mois plus tard. Soit juste avant la sortie de la première saison de la série Netflix centrée sur Geralt de Riv. Il vous permet d'en savoir plus sur les nouvelles, les romans, les séries télé, le film, la comédie musicale, le jeu de rôle, la comédie musicale qui ont forgé la légende d'un véritable phénomène culturel polonais. Avec toujours plein d'images dedans.

 


Curieux d'explorer de nouveaux formats, mais également soucieux de continuer à partager ma passion pour des grands noms de l'imaginaire, je passe chez les Editions ActuSF en mars 2022, pour vous proposer le Guide Stephen King. Un ouvrage qui se veut avant tout un guide de lecture (et de visionnage, la part d'adaptations étant aussi fructueuse que sombre). Avec ce souci d'être au plus près de l'actualité, d'amener des expertises au travers d'interviews soigneusement choisies.

 

 

Parce que je n'avais pas tout dit dans mon premier ouvrage, je vous propose un complément avec Le Guide Tolkien en octobre 2022 chez le même éditeur ActuSF.

 

 

Parce que Stephen King est un auteur que tout le monde connaît (parfois sans le savoir), le public a répondu présent en librairie et un an après, le Guide dédié est ressorti en version poche, avec des corrections, ainsi qu'une mise à jour à tous les niveaux, l'actualité kingienne étant un maelström permanent.

 

Un petit mot de l'ouvrage ci-dessus. Il s'agit d'une encyclopédie visuelle consacrée aux figurines inspirées de l'oeuvre de Tolkien. Son auteur et éditeur, Christian Mallet, m'a fait l'honneur et le plaisir de me demander d'en écrire la préface. Tâche dont je me suis acquitté avec le plus grand plaisir, ravi de figurer dans cet ouvrage de qualité. Lequel est disponible essentiellement par correspondance, n'hésitez pas à cliquer ici pour en savoir plus !

 

Et sans encore spoiler, sachez qu'un nouveau Guide sur un auteur majeur de l'imaginaire est prévu pour ce mois d'août en librairie, cette fois-ci en collaboration avec une personne qui tient une place importante dans tout ça : il s'agit de Stéphanie Chaptal, traductrice-autrice-éditrice (elle a fait plein de trucs en -ice, au bon lait de brebisss), notamment chez Ynnis. C'est aussi grâce à elle que j'ai rencontré Sébastien Rost, mon premier éditeur chez Ynnis. Ses ouvrages sont tous bons, mangez-en !

Au-delà de cet ouvrage, qui est au stade de la relecture, je commence tout juste l'écriture d'un autre Guide. Mais il est bien sûr trop tôt pour vous en parler, sauf pour vous dire que si tout va bien, il sortira d'ici un an. Et après ? Trois autres projets en tête, seul ou en collaboration, qui ont bien sûr besoin d'être maturés avant d'en parler aux éditeurs.

Et l'occasion est bonne pour mettre en lumière le travail de relecture de quelques amis qui de par leur vision d'aigle, leur intransigeance et leur culture étendue, ont su rendre ces ouvrages meilleurs avant de passer entre les rets de l'éditeur. Un clin d'oeil amical et rempli de gratitude en direction de Guillaume Narguet, AnneEli Mo et Vivien Stocker.

Que vous dire d'autre sur cette deuxième vie d'auteur ? Elle me remplit de fierté. L'écriture est un besoin vital chez votre serviteur, depuis plus de trente ans. Le fait que des éditeurs y trouvent apparemment leur compte est une satisfaction immense, et que des lectrices et des lecteurs les achètent un honneur dont je n'avais jamais osé rêver. Cette vie d'auteur me permet de voyager un peu, d'aller défendre ces ouvrages derrière des tables de dédicace un peu partout en France, et même en Belgique, et c'est vraiment quelque chose d'unique. C'est aussi l'occasion de rencontrer d'autres autrices et auteurs, des éditrices et des éditeurs, de discuter de sujets très divers à bâtons rompus, et parfois de voir apparaître des projets. Alors pour tout ça, MERCI.

 

Spooky, en apesanteur.

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

Benjamin Planchon est un jeune auteur de fantastique français, rencontré lors d'un festival du fantastique à Annecy en 2022. Le Domaine des Douves est son premier roman, et il ne manque pas d'attraits.

 

Clovis, restaurateur de tableaux, est en train de faire son footing dans la forêt de Saint-Ouen qu'un message tragique lui parvient. Un incendie a ravagé le Domaine des Douves, théâtre de ses jeux d'enfant, et le corps retrouvé dans les ruines fumantes serait celui de sa grand-mère, Phéodora. Il traverse la France pendant des heures pour rallier les lieux, et redoute de revenir sur se lieux magnifiques et cruels. Lorsqu'il arrive, les lieux presque inchangés, mais aussi la catatonie du policier qui l'avait contacté devant le puits de l'oubli font remonter de nombreux souvenirs à la surface : les fêtes somptuaires données par son clan, le mutisme de sa grand-mère, les errances de sa mère avant sa noyade dans les douves du domaine... Mais aussi sa jeunesse de peintre maudit à Paris, avec ses toiles toxiques (au sens premier du terme), une toxicité qui lui permet de jeter son enfance torturée aux orties, ou plutôt dans la Seine.
 

Le ton est très vite donné dans le roman : on a l'impression que la pourriture, la corruption, l'horreur sont à portée de mains, qu'il suffit de fermer les yeux pour toucher du doigt ce pourrissement généralisé. L'ensemble du récit baigne dans une atmosphère d'étrangeté, entre ces créatures fantasmées (mais que l'on peut imaginer grâce notamment à leur identification via des noms-valises), les actions qui sortent de l'ordinaire. Ce Domaine des Douves dans lequel revient Clovis est un endroit hors du temps, hors du monde, mais auquel il est irrémédiablement lié. C'est délirant, un peu à la manière de ce qu'un Boris Vian a fait en son temps. Dès lors, si l'on choisit de suivre Benjamin Planchon dans son délire, il faut se laisser porter, prendre pour argent comptant toute cette étrangeté, et prendre le roman pour ce qu'il est : un récit sur l'identité, le deuil, la rédemption, la résilience.

Inclassable, surprenant.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

Pâques 1919, alors que les flots menaçant Perdido submergent cette petite ville du nord de l’Alabama, un clan de riches propriétaires terriens, les Caskey, doivent faire face aux avaries de leurs scieries, à la perte de leur bois et aux incalculables dégâts provoqués par l’implacable crue de la rivière Blackwater.

Menés par Mary-Love, la puissante matriarche aux mille tours, et par Oscar, son fils dévoué, les Caskey s’apprêtent à se relever… mais c’est sans compter l’arrivée, aussi soudaine que mystérieuse, d’une séduisante étrangère, Elinor Dammert, jeune femme au passé trouble, dont le seul dessein semble être de vouloir conquérir sa place parmi les Caskey.

Après que James Caskey, le patriarche, ait proposé à Elinor de l'héberger en attendant qu'elle se retourne, a jeune femme se met à fréquenter Oscar, son neveu. Le mariage est bientôt prononcé, malgré les réticences fortes de Mary-Love, la mère du marié. Elinor fait l'unanimité dans la petite communauté, sauf auprès de Mary-Love, et de Bray, le jeune domestique de couleur qui travaille pour Oscar. Mais elle reste un mystère pour tous : aucun contact avec l'extérieur, Elinor dit être la seule survivante de sa famille.

Voilà une histoire qui a récemment fait beaucoup parler d'elle dans la presse et dans la sphère imaginaire française. En effet cette histoire est sortie en six livraisons mensuelles en 1983, tenant en haleine de nombreux lecteurs et lectrices. Stephen King, qu'il a inspiré pour La Ligne verte, dit de lui que c'est le meilleur auteur de romans de poche américain. C'était également un scénariste remarquable : co-créateur des mythiques Beetlejuice et L’Étrange Noël de Monsieur Jack. Ici il était probablement au sommet de son art : sous couvert d'une saga familiale sus le soleil et la torpeur du Sud des Etats-Unis des années 1910-1920, il nous livre un récit dont on ne peut se détacher, car l'horreur surgit au détour du chemin, presque sans prévenir.

Il aura fallu attendre 2022 pour qu'un éditeur français, Monsieur Toussaint Louverture, décide de le publier, en financement participatif d'abord, puis dans le commerce. Au-delà du soin apporté à la traduction, assurée par Yoko Lacour avec la participation de Hélène Charrier, il y a également un souci de créer des objets particuliers : "Autant inspirés par Hetzel, que les jeux de cartes ou les tatouages, nous avons voulu créer des livres un peu fantasmatiques, une version toute personnelle des pulps, qui ne ressembleraient à aucun autre livre tout en faisant penser à tous. Chaque couverture est le résultat de très nombreuses heures de travail, que ce soit pendant sa conception ou son impression.

Elles sont toutes les six différentes mais toutes unies par un même processus de fabrication. Impression offset suivie d’une dorure noire puis d’une dorure dorée et enfin d’un gaufrage pour donner du relief et mieux capter la lumière."

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

 

Le Cameron Verse… Avatar 2 ou 1.2. (sans spoils)
 
Film complexe à définir finalement tant il y a beaucoup à dire, à reprocher, à adorer, à s’émerveiller, à conspuer. L’histoire est simple, pas simpliste, directe mais pleine de mouvements et de tensions.
 
L’ambiance visuelle et narrative est hallucinante, on replonge sur Pandora littéralement, tout ça est vraiment trippant, incroyable. Bref du tout bon. Le thème de la famille y est prépondérant, et ce n’est pas vraiment ici que le film pèche par excès. Au contraire, de mon point de vue, l’histoire racontée à travers les yeux des enfants est excellente, quoi que prévisible, mais solide et pleine de nuances, couleurs, émotions, choix, etc. je suis bluffé même pas la capacité des acteurs à prendre le film à leur compte.
 

 

Et puis un sentiment étrange se diffuse tout du long. C'est un film qui oscille constamment. Du trop long et du pas assez. Trop long parce qu’il s’attarde sur de la narration pas indispensable ou de l’action à outrance. Pas assez parce que l’histoire est très dense et que l’on sent le rush forcé par moment pour tout faire tenir en 3h10. Et c’est à l’image de toute cette suite. Le film alterne entre le spectacle exceptionnel tant visuellement que narrativement et puis se perd sur des poncifs, des redites et des approximations lourdes. A trop voilà chercher les étoiles, est ce que Cameron ne les pas écrasées ?
 
Techniquement, c’est un Ippon de Teddy Riner à toute la profession. Impossible à rivaliser. Le jeu des acteurs, entre le bon et le passable mais ce n’est pas ici que l’on cherchera l’Oscar de toute manière. La force du récit c’est son histoire globale et la densité des personnages. Là encore quelques surprises bienvenues et puis cette lourdeur qui ne cesse de plomber le film comme un Bigmac que tu ne pensais pas trouver à la carte d’un restau 5 étoiles. La musique est sur ce même schéma, entre les thèmes classiques du 1er et l’ajout pesant de nouvelles partitions.
 

 

Alors c’était trop bien et puis c’était bien et puis c’était bof et puis c’était bof bof. Je n’ai pas retrouvé la puissance et l’émotion du 1er et pourtant je suis encore dedans ce matin avec l’envie d’en découdre de nouveau. Peut-être l’illusion de la dopamine qui nous joue des tours et un cerveau qui se souvient d’avoir été transcendé par cet univers et qui s’attend à revivre le même shoot ?
 
A voir en 3D HFR absolument ou mieux si vous pouvez.
 
Ludo Danjou

 

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

 

Dans un monde qui semble presque mort, nous faisons la connaissance d'un couple d'Américains avec trois enfants, qui vit dans une ferme et vient s'approvisionner dans une petite ville proche. Cette famille, dont la fille aînée est sourde, prend bien garde à ne pas faire de bruit. AUCUN bruit. Mais une imprudence, une faiblesse, et la famille se retrouve amputée d'un membre. Parce que dans le secteur (et peut-être partout sur Terre) se trouvent des créatures sanguinaires, rapides, qui sont aveugles mais bénéficient d'une ouïe surdéveloppée.

 

Comment ai-je pu passer à côté de ce film ? Je n'en ai vraiment entendu parler que quand un deuxième épisode est sorti, en 2021. Le pitch m'a intéressé, et je me suis dit qu'à l'occasion, il fallait que je voie le premier (un troisième segment est prévu pour 2025, d'ailleurs). Une grande partie du film est glaçante, tétanisante. La famille, pour survivre, s'exprimer essentiellement via le langage des signes ou des astuces visuelles, heureusement hors de portée des prédateurs.

Par conséquent le film comporte plusieurs scènes de tension extrême, où l'on peut admirer le jeu d'acteurs d'Emily Blunt (...), John Krasinski (qui réalise le film), Millicent Simmonds... Le casting se compose en tout et pour tout de quatre acteurs parlants, ce qui renforce l'atmosphère paranoïaque.

Le film est court, mais très efficace.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

Billy Summers est un tueur à gages, le meilleur de sa profession, mais il n’accepte de liquider que les salauds. Aujourd’hui, Billy veut décrocher. Avant cela, seul dans sa chambre, il se prépare pour sa dernière mission…

 

Chaque nouveau bouquin de Stephen King est un évènement en soi, et celui-ci ne déroge pas à la règle. Il émarge dans plusieurs genres ou sous-genre. Au premier niveau c'est un thriller, puisque nous suivons l'histoire du dernier contrat d'un tueur à gages. Dans un second temps c'est aussi un récit de guerre, puisque la couverture -je vais y revenir- de Billy est celui d'un écrivain, et que celui-ci se met à raconter sa vie, en particulier son passé de marine en Irak. C'est aussi un road trip, puisque Billy et la personne -totalement inattendue- qui l'accompagne vont traverser les Etats-Unis à deux reprises, et vont se poser un peu dans les petites villes, un élément présent dans la quasi-totalité des récits de l'auteur.

 

J'ai donc parlé de couverture ci-dessus. Car le contrat que l'on propose à Billy Summers consiste à abattre un criminel, au moment où il doit arriver, au terme de son transfert depuis une prison, sur les marches du tribunal où il doit être jugé pour avoir abattu une personne sans défense et en avoir agressé plusieurs autres. Car Billy a une spécificité, en tant que tueur à gages : il n'accepte d'abattre que des méchants (terme utilisé dans le récit). Ce qui ne fait pas de lui, bien sûr, un ange. Mais comme on ne sait pas quand le transfert de sa cible doit avoir lieu, son commanditaire l'engage à rester en planque pendant des semaines dans l'immeuble depuis lequel il devra abattre le méchant. Et à se créer une identité à usage temporaire, afin de ne pas éveiller les soupçons dans son entourage géographique : celle d'un écrivain qui vient écrire un livre, dont le sujet est top secret, dans un bureau loué pour l'occasion. C'est donc cette installation qui nous est conté par le menu : la sympathisation avec ses voisins de la banlieue où il loue une maison, ses déjeuners avec les avocats et les comptables qui travaillent dans les bureaux se trouvant au même étage que le sien, et même un début de romance. Nous avons aussi la description de tous ses préparatifs pour réaliser son contrat, et aussi pour... d'autres choses, qui vont se révéler par la suite. Et comme Billy s'ennuie un peu, qu'il fait quelque part le bilan de sa vie avant de se ranger des voitures, il se met à écrire. A écrire vraiment, en se disant que ça va s'arrêter lorsque son contrat arrivera à son terme et qu'il sera payé (2 millions de dollars) pour l'avoir mené à bien.

Je vais faire un peu de spoiler par la suite, mais pas tant que ça. Billy abat sa cible, et part en planque, au mépris du plan de fuite que son commanditaire avait préparé pour lui, car il sentait que quelque chose n'allait pas dans cette idée de se faire embarquer par des faux employés de voirie de la ville de Red Bluff dans la panique générée par la fusillade. Et c'est au cours de cette planque qu'un évènement inattendu va chambouler la vie de Billy. Il va recueillir une jeune femme, Alice, après qu'elle ait été droguée et violée par trois hommes et laissée pour presque morte devant l'appartement où il se terrait depuis un jours ou deux. Nous en sommes à la moitié du roman, et je n'en dirai pas plus sur son déroulement, mais la lecture en a été... passionnante.

 

J'ai dévoré le roman en trois ou quatre jours, totalement pris par la triple vie que Billy construit patiemment, ses envies d'autre chose une fois sa retraite prise, et le virage que prend l'une de ses vies après l'arrivée d'Alice. C'est un récit à tiroirs, ainsi qu'un récit encapsulé, puisque nous avons la retranscription au moins partielle du roman que l'apprenti-écrivain est en train de composer. King est bluffant de réalisme, de savoir-faire, de puissance dans chacun de ces récits, et il réussit même à ajouter un nouveau tiroir à la fin de Billy Summers. Il y a pas mal d'easter eggs également, avec un gros appui sur The Shining (ce qui occasionne la seule -minuscule- incursion de fantastique dans le récit. Une pincée du Fléau avec le surnom d'un personnage secondaire, un morceau des Enfants du Maïs, de 1922, de Ça dans un lieu où s'arrêtent Alice et Billy...

Il y a tout de même quelques longueurs, surtout dans la première moitié du roman (qui compte 550 pages), lorsqu'on nous décrit la routine que Billy met en place. Bien sûr, il y a une lecture psychanalytique à faire dans les sentiments des deux membres de ce duo inattendu, qui les ramène à leurs traumatismes respectifs, tout récent pour Alice, très ancien pour Billy... Et la fin du roman, comme souvent, est déchirante, pleine de dignité. On pensait qu'après des histoires comme The Shining, Les Tommyknockers, Misery, Le Corps, La Part des Ténèbres (liste non exhaustive), King avait tout dit sur la figure de l'écrivain, mais non, il réussit à nous montrer comment un écrivain peut naître. C'est fascinant. Je vous laisse avec cette citation, peut-être la meilleure définition de ce métier particulier :

"Saviez-vous qu'il était possible de s'asseoir devant un écran ou une feuille de papier- et de changer le monde ?"


Spooky.

 

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Publié le par Spooky

« Y a-t-il, en notre monde technologique, des gens qui aiment prendre l’avion ? Aussi étonnant que ce soit, je suis sûr que oui. Les pilotes aiment cela, ainsi que la plupart des enfants, et un certain nombre de fanas de l’aéronautique, mais c’est à peu près tout. Pour le reste d’entre nous, un voyage en avion est aussi charmant et aussi palpitant qu’une coloscopie. »

Stephen King.

Que peut-il se passer quand vous êtes suspendu à dix mille kilomètres dans les airs, fendant l’espace à plus de huit cents kilomètres-heure et enfermé dans un tube en métal avec des centaines d’inconnus ? Les prestigieux auteurs réunis par Stephen King et Bev Vincent dans cette anthologie ont chacun leur réponse et vous risquez d’être un peu secoué.

 

Et cette anthologie démarre très fort, avec l'histoire d'un convoyeur de cercueils d'enfants de retour d'Amérique latine qui entend de drôles de bruits, l'angoisse d'un passager d'avion de ligne qui voit un homme grimaçant saboter l'aile de l'appareil en plein vol, ou encore ce récit de Sir Arthur Conan Doyle (oui, l'auteur de Sherlock Holmes) qui raconte l'histoire d'un pionnier de l'aéronautique qui en 1913, découvre tout un monde dans les hauteurs, en plein ciel au-dessus de l'Angleterre... Comme toute anthologie, il y a du bon et du moins bon, mais dans l'ensemble les nouvelles sont plutôt pas mal. Et certaines carrément flippantes, de par leur dimension totalement horrifique, comme Cauchemar à vingt mille pieds, de Richard Matheson Ou Diablitos, de Cody Goodfellow, ou par leur terrifiante actualité, comme Vous êtes libres*, de Joe Hill (oui, le fils aîné de King). Les deux co-anthologistes ne sont d'ailleurs pas en reste, proposant chacun un court récit, plutôt pas mal dans le genre.

 

Une anthologie plutôt pas mal, qui pourra vous tenir compagnie le temps d'un voyage long courrier...

Une nouvelle par ailleurs présente dans le très bon recueil Le Carrousel infernal.

 

Spooky

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