28 S'AMENENT PLUS TARD
Certains d'entre vous savent peut-être l'affection que je porte au film de zombies réalisé par Danny Boyle, 28 jours plus tard. Pour moi c'est l'un des meilleurs du genre, et même si je n'en ai vu qu'une demie-douzaine au final, je ne pense pas trop me tromper.
J'avoue que l'annonce d'une suite, réalisée par Juan Carlos Fresnadillo (Intacto), les suites de films réussis dans la sphère de l'horreur, le fait qu'elles ne soient pas réalisées par l'auteur original étant souvent un signe de médiocrité. Et puis la lecture de critiques positives m'a finalement donné envie de louer ce 28 jours plus tard. Et en plus Danny Boyle reste producteur exécutif, ce qui lui a permis de suivre d'assez près cette séquelle. Il a souvent épaulé la seconde équipe et directement réalisé la première partie du film.
Ce second film débute très peu de temps après le second. Après 7 mois d'horreur absolue (d'où le titre), les personnes infectées par le virus qui a vidé la grande-Bretagne de ses habitants ont toutes disparu, mortes de faim car n'ayant plus à manger que leurs congénères zombies. A Londres l'OTAN, par le biais de soldats américains, tente de reconstruire. Des réfugiés britanniques sont à nouveau installés, dans une zone sécurisée cependant. Parmi eux, les enfants Andy et Tammy dont le père, Don, est devenu une sorte de concierge. Celui-ci laisse des zones d'ombre sur les circonstances de la mort de leur mère, qu'il a en fait abandoné dans une maison, entre les griffes et les crocs d'une horde de morts-vivants. Les enfants ont du mal à faire leur deuil, et se faufilent à travers les cordons sanitaires et militaires pour aller chercher quelques souvenirs dans leur anciene maison. Où ils trouvent... leur mère, apparemment exempte des symptômes qui ont infecté toute la région. Scarlet, médecin militaire, découvre l'incroyable vérité : Alice est porteuse du virus, sans toutefois être transformée.
Vous vous doutez bien que le virus va ressortir du labo ultra-sécurisé où dort le virus. Et l'horreur repartir de plus belle... Trame classique, qui va mener à l'archétype du survival : un petit groupe va essayer de s'organiser pour s'en sortir. Avec son casting d'inconnus (hormis Robert Carlyle, révélé par The full Monty, puis vu dans Vorace et la Plage), Fresnadillo avait un sacré challenge sur les épaules. Et il s'en sort avec les honneurs. Ceux qui meurent "rapidement" ne sont pas ceux que l'on croit et il s'amuse à varier les façons de filmer (par exemple en caméra subjective quand le premier "infecté" s'en va planter quelques quenottes dans les cous suivants, une idée remarquable, d'autant plus qu'on ne s'en rend pas tout de suite compte). Les personnages sont pour la plupart crédibles : le soldat américain qui n'en peut plus de canarder sans discernement individus sains et infectés, les adolescents terrifiés de se balader au milieu des cadavres dans le noir complet... Pas de Superman parmi eux, juste des gens ordinaires confrontés à une situation d'une horreur sans nom. Le scénario, qui a été écrit pendant plus d'un an, a donc été mûrement réfléchi.
Je l'ai dit, Fresnadillo a suffisamment d'intelligence pour filmer de façon variée ses prises de vues, mais aussi de nous montrer de façon brute, graphiquement parlant, les scènes de festin collectif et sauvage. Tout cela concourt à créer une ambiance de terreur constante, même si on a l'impression que l'action met du temps à démarrer. Une ambiance réussie donc, accompagnée par une très bonne musique, mais aussi une vision de Londres assez excitante.
Je recommande.
Spooky.