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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

http://imados.fr/history/78/au-temps-de-la-comete_couv.jpg

 

Le nom d'Herbert George Wells réveillera quelques échos chez certains d'entre vous. La Guerre des Mondes, L'Homme invisible, L'Ile du Dr Moreau, La Machine à explorer le temps... Autant de classiques de la science-fiction qui ont créé des éléments essentiels du genre. Même plus de 100 ans après son oeuvre reste d'une grande modernité et ne cesse d'étonner et d'inspirer. Au temps de de la comète est un roman plus tardif, écrit dans les premières années du XXème siècle, après que l'auteur ait amorcé un virage essentiel dans son oeuvre. En effet, même si l'aspect social (dans l'Homme invisible notamment) était déjà présent -souvent en filigrane- dans ses oeuvres les plus connues, ses écrits d'après 1900 se font plus politiques et didactiques. Celui-ci n'échappe pas à cette tendance.

 

Nous sommes donc en 1905. L'Angleterre connaît l'un des pires moments de son histoire, avec les grèves ouvrières et les tensions avec l'Allemagne. Concomitamment un évènement cosmique retient l'attention : une comète a fait son apparition dans le système solaire, et devrait frôler la Terre d'après les calculs des Astronomes. Le récit se concentre sur William Leadfeld, un jeune commis qui courtise une jeune femme de bonne famille depuis de nombreuses années. Mais un beau jour celle-ci s'enfuit avec un jeune aristocrate, ce qui provoque la fureur et des envies de meurtre chez le jeune homme, socialiste de surcroît. Ne voyez aucune malveillance dans la dernière partie de ma phrase, mais Wells place ce positionnement politique au coeur de son récit. C'est l'occasion de décrire l'état de décrépitude de l'Angleterre, tant au niveau social que politique, et de faire la promotion du marxisme, alors en pleine expansion en Europe. Sur le fond, ce n'est pas inintéressant, mais rapidement le discours politique lasse. Et puis on se demande ce que ça vient faire dans une histoire de comète...


[SPOILER]Eh bien figurez-vous que ce cher Willie pressentait un changement de grande ampleur avec la crise économique et sociale. Mais ce changement survint plus brutalement et de manière inattendue. Pendant que les flottes britannique et teutonne en décousent sur la Mer du Nord, que lui-même est sur le point de comettre l'irréparable grâce à une arme à feu payée avec ses derniers deniers, le vagabond céleste frôle l'atmosphère terrestre, et son passage modifie l'équilibre des gaz. Irrémédiablement. Transformant l'air en une sorte d'euphorisant. Ainsi, après un évanouissement planétaire, tous les êtres se réveillent débarrassés de toute idée noire, de toute envie de querelle, la colère disparaît complètement des sentiments possibles. Bien sûr, leur mémoire n'est pas effacée, ils se souviennent de leurs vies antérieures, mais n'ont aucune envie de s'y replonger. [/FIN SPOILER]


Ainsi donc, non seulement il n'y a plus d'élément fantastique ou science-fictionnesque (mise à part la comète, qui est plutôt une sorte d'image du marxisme), mais Wells nous propose là une utopie... N'étant pas trop à l'aise avec ces notions, je ne m'avancerai pas sur la validité de celle-ci, mais je dois dire qu'en tant que lecteur lambda je n'ai pas été enchanté par ma lecture, la balance social/action penchant énormément d'un côté.

 

Spooky.

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Publié le par Spooky
Publié dans : #BD

aethernam coverHalloween, autrefois nommée Samhain, la nuit où le voile qui sépare les mondes faiblit.

BD AEthernam

Dante erre dans les rues de Paris, plongé dans les ténèbres de ses pensées, lorsque l'intensité de son désespoir crève le voile et lui ouvre l'Aether. Mais la collision des mondes a des conséquences destructrices sur terre et Dante va devenir le coupable désigné pour un policier que rien n'arrête. La brèche est désormais ouverte et chaque maître de l'Aether voit en Dante l'artefact qui servira sa quête, si personnelle.


Soutenu par Blaise, son ami occultiste, Dante va tenter de comprendre cet univers parallèle et de résister aux fascinantes créatures de l'Aether pour ne pas devenir leur jouet. Mais l'Aether ouvrirait-il ses portes à un être susceptible de lui résister ?

Ca fait tout bizarre de voir cet album publié, enfin. Parce qu'on en a discuté avec les auteurs tout le long de sa réalisation, qu'on a partagé leurs craintes, leurs questionnements, qu'au fil du temps, on a fini par s'y attacher... Alors voilà, AEthernam c'est une nouvelle série, un diptyque, qui va vous emmener sur des sentiers inhabituels. Des chemins imaginés par Samély, nouvelle venue dans la BD, qui a des idées à la pelle. Mis en images par Aurélien Morinière, aussi connu pour ses détournements de contes que pour une chouette épopée asiatique.

AEthernam, c'est d'abord un choc des mondes. D'un côté, le nôtre, gris, fatigué, délavé, au bout du rouleau même. De l'autre, le monde des Ethers, les âmes des éléments tels que le feu, la terre et l'eau. Dante Seyrès, dont le nom n'est bien évidemment pas choisi au hasard, se retrouve à la croisée de ces mondes, et va, bien malgré lui, devenir extrêmement important. Parce que l'équilibre dépend de lui. Parce qu'il va réveiller des choses latentes, inattendues et dangereuses chez les Ethers.

Ce récit, Samély le portait en elle depuis des années. Jusqu'à le ressentir physiquement. Le voir éclore sous la forme d'une bande dessinée est un processus magique, on est très vite pris dans le sillage de Dante auprès de ces êtres étranges. Le monde des Ethers est finement dépeint par Aurélien Morinière qui, pour l'occasion, change de cadre après les steppes mongoles et les bois des contes. Le changement est net au niveau des personnages également, et pour le coup son style déroutera peut-être certains connaisseurs de son trait. Les scènes se passent dans des cadres différents : bâtiments parisiens, paysages variés du monde des Ethers... Les deux mondes ont des ambiances bien distinctes, et les couleurs de Morinière elles-mêmes s'efforcent de rendre compte de ce contraste. C'est d'ailleurs -et c'est à la relecture que je m'en rends compte- dans le monde des Ethers qu'il prend toute sa dimension, chacun des personnages étant très soigné.

Et quelle couverture ! Une véritable énigme à elle toute seule, puisqu'elle représente Dante, reproduisant le signe d'Aleister Crowley, célèbre occultiste de la fin du 19ème siècle, en-dessous d'un signe lumineux symbolisant chacun des Ethers. Un vrai tour de force graphique, pour une couverture qui marquera les esprits. Attention toutefois, Samély s'est efforcée de ne pas truffer son récit de références occultistes, de peur de laisser des lecteurs sur le chemin. C'est donc à la portée de tout un chacun...

En bref ce premier album a créé un véritable appel d'air, comme un passage entre deux mondes, auquel on ne peut résister. La suite devrait venir rapidement, avant la fin de l'année 2011.

 

Spooky.

 

Bonus : l'interview des deux auteurs sur bdtheque.

A noter qu'à aprtir de demain un concours exceptionnel sera organisé sur ce même site au sujet de cette BD.

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

http://psiland.free.fr/biblio/description/images/keel01.jpg

 

Je suis rentré récemment en possession, grâce à l'ami pierig, d'une partie de la bibliothèque d'un fondu du paranormal. Ne vous étonnez donc pas si certaines des prochaines notes contiennent des bouts de bizarre. Pour commencer ce défrichage, j'ai jeté mon dévolu sur un ouvrage relativement connu, peut-être le plus "grand public" de ce lot, l'oeuvre de John Keel, journaliste spécialiste du paranormal. Ce bouquin, écrit en 1991 et révisé en 2001, a d'ailleurs été adapté au cinéma avec Richard Gere dans le rôle de l'écrivain.

 

Oui, son rôle, car John Keel se met lui-même en scène dans ce compte-rendu d'un ensemble d'évènements bizarre s'étant déroulés dans les années 60 aux Etats-Unis. En effet Keel s'est rendu compte en 1966 qu'une ville de Virginie Ocidentale, Point Pleasant, était devenu une sorte d'épicentre d'apparitions d'OVNIs, de visites d'étrangers... étranges, et ainsi de suite. Keel, écrivain renommé, est chargé par Playboy (ben oui) d'écrire un article définitif sur le sujet des OVNIs. Le gros des témoignages recueillis par l'auteur entre novembre 1966 et décembre 1967 fait état de sphères brillantes, de cigares et de lumières ayant poursuivi des véhicules, des personnes seules ou des groupes. Mais aussi d'apparitions de grands oiseaux parfois affublés de corps (ou seulement de têtes) d'homme, que l'auteur surnomme Garuda, en référence à une créature fabuleuse des traditions hindouiste et bouddhiste ou encore l'homme-phalène, la phalène étant un papillon, ce qui est une appellation plus poétique. Mais il a noté également que les habitants de la ville et de ses alentours ont reçu la visite d'hommes étranges, tout habillés de noir, qui posent des questions au sujet des témoignages sur les OVNIs, incitant parfois les témoins à ne pas en parler plus. Ainsi sont nés les Men in black (hommes en noir)... Eh oui.

 

Plutôt que de faire un catalogue de ces apparitions, ce qui serait, convenons-en, relativement vain, que l'on soit ufophile et amateur de paranormal ou pas, Keel va plutôt essayer de s'attacher à ce qui pourrait se passer derrière. Selon lui beaucoup de ces témoignages pourraient être suggérés par une sorte de prédisposition collective, une sorte d'"air du temps" favorisant le signalement de tels évènements. Ils ont toujours eu lieu, mais on n'en parlait pas auparavant. Au milieu des années 1960, en pleine Guerre froide, la méfiance envers le gouvernement ou des organismes tels que la CIA était tellement forte que les langues se déliaient très facilement. Bien sûr, les autorités gardaient un silence curieux sur ces évènements, tentant, via l'armée notamment, de les étouffer en évoquant justement ceux d'en face ou des appareils militaires défectueux (je parle ici des OVNIs).


Mais, et c'est un point intéressant, Keel a pu remarquer que souvent les évènements ufologiques majeurs se passaient concomitamment à d'autres faits passés inaperçus, comme par exemple la disparition de personnes ou d'animaux (domestiques ou bétail), et même le saignement à blanc de ceux-ci, sans qu'aucune cause ne soit déterminée. Car Keel remarque que parfois les gens reçoivent la visite de personnes étranges, s'exprimant parfois avec difficulté, semblant avoir du mal à respirer ; ces hommes se font la plupart du temps passer pour des agents de recensement, des employés de compagnies de téléphone... ; pour l'auteur, il pourrait s'agir là de simulacres d'humains, créés par des extra-terrestres dans un but encore nébuleux. Et pour donner la vie à ces simulacres, ils auraient besoin de sang... Ce qui rapproche ces faits de la théorie vampirique, présente depuis des siècles, tout comme le signalement d'objets étranges dans le ciel. Parfois aussi la technologie s'y met. Les gens reçoivent des coups de téléphone au bout desquels ils perçoivent une respiration haletante, mais visiblement synthétique, des séries de bips ou autres bruits électroniques... Parfois des coups de fil semblent être passés par des personnes connues du destinataire, alors qu'il n'en est rien... Des poltergeists se manifestent aussi de manière périphérique à ces observations. Mieux encore, Keel a fait l'expérience étrange d'avoir une sorte de suiveur, quelqu'un qui savait avant lui ce qu'il allait faire, ou d'être confronté à des contactés qui pouvaient lui prédire son avenir, et ce de façon très naturelle.

 

Tout cela porte à croire que cette année-là, Point Pleasant est devenu une sorte d'Ikea du paranormal, ouvert jour et nuit et 7 jours sur 7, où nombre d'amateurs de monstres légendaires et de soucoupes volantes ont pu trouver chaussure à leur pied.

 

Lorsqu'un contact extraterrestre est assumé par le visiteur, il délivre dans la plupart des cas un message de paix. Keel remarque que celui-ci est vraiment dans l'air du temps. En effet nous étions à l'époque en pleine guerre groide, et les gens étaient très inquiets au sujet d'une menace nucléaire... Parfois les contactés étaient emmenés par un vaisseau spatial vers la planète Lanulos, situé dans la "galaxie de Ganymède" (sic, étant donné que Ganymède est un satellite de Jupiter...). L'un des émissaires de cette planète est Indrid Cold, un humanoïde fort poli, qui eut de nombreux contacts avec un ami de Keel.

 

Pour Keel, tous ces phénomènes sont liés. Développe-t-il réellement une théorie d'ensemble sur tout cela ? Pas forcément. En fait, il rapproche, comme il l'a fait avec la théorie vampirique, nombre de choses au phénomène ufologique. Ainsi nombre d'observations sont-elles faites après la vision de lumières clignotantes ; or il est prouvé, depuis la fin des années 1940, que l'effet stroboscopique peut générer des états de transe et d'hypnose. Le cerveau peut alors percevoir des choses, programmées d'une façon ou d'une autre, en ayant la certitude absolue qu'elles sont vraies, mais qui ne le sont en réalité pas. De même il est arrivé qu'après des expériences de ce genre, accompagnées ou non de substances hallucinogènes, des personnes se retrouvent en résonance avec l'univers entier, en phase, et arrivent à transcender leur nature, à voir leur QI augmenter et deviennent des personnages importants. Il en serait de même pour des personnes embrassant la prêtrise, après une illumination.

 

J'avoue que le passage où Keel déploie ces théories, par ailleurs de façon assez confuse, ne m'ont pas convaincu. En gros les aliens sont partout, depuis la nuit des temps, et sont responsables de tous les évènements majeurs, et même de certaines destinées personnelles remarquables. La théorie du complot. En plein. Une idée renforcée par celle, de plus en plus largement répandue aux Etats-Unis dans les années 1960, que beaucoup de hauts fonctionnaires ont été remplacés par des extraterrestres. Et hop, la légende du changelin au passage. 

 

En tous les cas, un évènement survenant en décembre 1967 constitue le point de convergence de toutes ces histoires. Un pont routier à proximité de Point Pleasant cède, entraînant dans l'Ohio une quarantaine de personnes, dont un bon nombre ont été témoins de ces étranges phénomènes l'année précédente... Comme si on avait voulu faire disparaître des témoins gênants ou comme si leur vision était annonciatrice de leur mort prochaine... Et bien sûr, il y eut un arrêt net des rencontres du troisième type à Point Pleasant après ce drame... Cet évènement, Keel en avait entendu parler en amont, mais sans que soient précisés réellement le lieu, la nature de la catastrophe ; et par recoupements, il était arrivé à d'autres conclusions. Mais c'est bien cet évènement-là dont les contactés avaient été informés. Que l'on croie à tout cela, avouez tout de même que cette coïncidence est troublante...

 

Keel écrit assez bien, ce qui rend son ouvrage assez intéressant à lire. Mais il semble que même au cours de sa révision de 2001, il n'ait pas pris le soin de réellement réviser l'ensemble. Car il y a des redites, et nombreuses. Et puis Keel semble ne pas vraiment classer ses observations, il ne sépare seulement que l'homme-phalène et les OVNIs...

 

L'ouvrage est complété par une série de notes sans doute préparées par le préfacier, Pierre Lagrange, lui-même spécialiste des phénomènes paranormaux. Des notes intéressantes, qui précisent les sources des évènements présentés (car tous n'ont pas été racontés directement à Keel, ou ne se sont pas passés à Point Pleasant...). Mais elles perdent une partie de leur impact car dans le corps du livre il n'y a aucun renvoi, ni même aucun avertissement relatif à l'existence de ces notes. Si l'on ne parcourt pas l'ensemble du volume en préambule à sa lecture et si l'on ne fait pas des allers-retours pour vérifier si l'on ne loupe pas une note intéressante -ce qui serait déjà une source d'irritation chez un lecteur lambda-, on ne les lit pas de façon efficiente. Un gros mauvais point pour l'éditeur donc (les Presses du Châtelet) pour ce manque de professionnalisme...

 

Au final, la lecture est intéressante pour qui veut en savoir plus sur les évènements de Point Pleasant, mais l'auteur ne fait pas vraiment preuve d'organisation dans son plan, ce qui gâche quelque peu le sérieux qu'il a pu y mettre par ailleurs. De plus sa propension à faire du phénomène OVNI un élément universel m'a quelque peu irrité, sa démonstration manquant de liant.

 

 

Spooky.

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