Etats-Unis, un temps indéterminé, mais très proche de nous. Un étrange virus ravage le monde, transformant les infectés en créatures assoiffées du sang de leurs semblables. Joel est un clandestin qui survit via quelques rapines et escarmouches avec l'armée. Mais un jour (une vingtaine d'années après l'apocalypse) on lui propose, contre une réserve d'armes et de munitions, de convoyer une adolescente jusqu'en-dehors de la ville. Ellie, une adolescente un brin insolente, qui a une particularité : la morsure des infectés n'a pas d'effet sur elle. Très vite Joel va se prendre d'affection pour elle, et la mission va se transformer en expédition au travers des Etats-Unis.
The Last of us est un jeu d'aventure sorti sur plusieurs plateformes en 2013. Ce n'est que récemment que je me suis décidé à l'acheter, alléché par les excellents retours de joueurs amis. Je pensais qu'il s'agissait d'une sorte de shoot'em up dans un contexte survivaliste, mais c'est bien plus que cela. Le jeu bénéficie d'un scénario simple, mais plutôt malin. Les personnages sont assez bien campés. Joel est un homme bourru, auquel la vie n'a pas fait de cadeau, qui va retrouver un peu le goût de vivre en s'occupant d'Ellie. Celle-ci, loin d'être juste un "colis", va prendre une part active dans la progression du duo vers la liberté. D'ailleurs par moments les deux vont être séparés, et le joueur est amené à animer Ellie durant quelques instants. Le monde du jeu n'est pas ouvert, par conséquent impossible d'aller dans la mauvaise direction, grâce à des obstacles naturels ou artificiels (véhicules, bâtiments, barricades...). Au sujet de la période pendant laquelle Joel n'est plus l'avatar du joueur ou de la joueuse, la version remasterisée du jeu, qui comprend le DLC Left Behind, permet de combler ce petit manque, et même de revenir sur un moment important de la vie d'Ellie.
L'ensemble est de très bonne tenue. C'est un jeu où il faut être constamment aux aguets, prêt à repousser les assauts des zombies, des soldats, des pillards... Mais aussi se méfier de celles et ceux qui disent vouloir le bien d'Ellie et Joel... On peut le terminer en une cinquantaine d'heures en mode facile (sachant qu'il y a 5 niveaux, jusqu'au "réaliste"). Les relations entre les personnages sont complexes, évolutives et donc intéressantes. Il y a quelques rares moments de respiration, voire de contemplation.
Je recommande chaudement. A noter que le réseau HBO a annoncé le projet d'adaptation du (des) jeu(x) en série.
Ils sont rares, les jeux video dont je peux dire que j'ai pu y jouer suffisamment longtemps pour en avoir un avis intéressant. Encore plus rares ceux que j'ai "terminés".
The Witcher 3 est de ceux-là. Dernier opus d'une série à succès dont le premier épisode est sorti en 2008 sur PC, il est disponible notamment sur Playstation 4. Adapté d'un univers développé par l'écrivain polonais Andrzej Sapkowski, il permet d'incarner dans un monde médiéval-fantastique (proche, par certains aspects, de celui de JRR Tolkien) un Sorceleur, une sorte de sorcier dont la caste a subi des mutations génétiques.
Le jeu suit les traces du sorceleur Geralt de Riv, un chasseur de monstres dont la fille adoptive Ciri est en danger et qui se lance à sa recherche dans un monde médiéval fantastique.
Ce qui m'a séduit dans le jeu, sans être un hard gamer ? D'abord la richesse de l'environnement, la qualité des décors et de l'animation... Mais aussi le côté "mature" des dialogues et des situations. Certains combats peuvent se terminer par des amputations, et le héros peut, à l'occasion, avoir des relations sexuelles avec les personnages féminins, qu'ils fassent partie de l'intrigue principale où être des "professionnelles" aux prestations tarifées. mais elles ne sont pas réduites à des objets sexuels, la filleule de Geralt est l'objet d'une bonne partie de la quête principale, et on l'incarne d'ailleurs brièvement à plusieurs reprises.
Contrairement aux autres opus de la série, The Witcher 3 bénéficie d'une narration à la troisième personne, et se concentre sur l'utilisation des talents de combat, des sens particuliers de Geralt pour mener à bien des contrats et explorer l'environnement dans une quête principale à plusieurs embranchements et une multitude de missions secondaires. Suivant les choix, le jeu peut se terminer de trois manières différentes.
Nous ne sommes pas, à proprement parler, dans un monde ouvert. Le rayon d'action des personnages est contraint dans une demi-douzaines de régions, connectées géographiquement ou pas, et qui sont accessibles aux joueurs au fur et à mesure de sa progression dans la résolution des énigmes de l'intrigue principale, en fonction de son niveau. ceci pour éviter qu'un néophyte se retrouve dans une zone avec des quêtes trop dures. Cependant, lorsque Geralt a découvert un lieu, il peut s'y rendre à nouveau en quelques secondes, à partir de panneaux indicateurs proches de tous les points d'intérêt de la carte. Le Sorceleur peut également se déplacer à pied, à la nage, dans un bateau ou à dos de cheval, sachant qu'il a une monture personnelle, nommée Ablette. Les environnements sont urbain, maritime, forestier, montagneux, ce qui confère pas mal de diversité dans les décors, même si les quêtes secondaires relèvent presque toutes de types assez classiques : chasse au monstre, chasse au trésor... On peut également "dévier" de la trame principale, comme je l'ai dit, en réalisant des quêtes secondaires disponibles un peu partout, en participant à des courses de chevaux dotées de prix, en parcourant simplement le monde et admirer ses paysages dantesques...
L'ensemble se situe dans des environnements géographiques et géologiques proches de ce que l'on peut trouver en Europe du Nord, avec des implantations de forêts en fonction de leur voisinage, par exemple, avec une rivière ou la côte. Cela facilite bien évidemment l'immersion du joueur originaire de ces régions dans le monde réel.
Le jeu n'est pas parfait, il y a quelques quêtes impossibles à résoudre pour certains joueurs, à cause de bugs "connus". Mais cela n'entache en rien la réussite globale remarquable de The Witcher 3. Une fois celui-ci terminé, il est possible de télécharger des extensions presque aussi vastes et riches que le jeu principal. Il y a aussi un jeu dans le jeu, le Gwynt ; il s'agit d'un jeu de cartes très tactique, dont le succès est tel que CD Projekt en a développé une version autonome (et gratuite, sous le nom de Gwent), et même une application.
Et tout ça réalisé par un jeune studio polonais, CD Projekt, qui s'en sort haut la main. The Witcher 3 a reçu 250 fois le titre de jeu de l'année 2015, et a été élu en septembre 2017 deuxième meilleur jeu de tous les temps sur le site jeuxvideo.com.
Qu'est-ce donc ? Initiée par la studio Level-5 au Japon, la franchise est d'abord un manga, sorti en 2012, puis un jeu video, sorti en 2013 sur Nintendo 3DS, et seulement cette année chez nous, avant d'être déclinée en série animée, puis en longs métrages d'animation. Sans oublier calendriers, albums Panini, et autre dérivés en tous genres, une industrie des goodies dont le Japon est friand. Tous racontent la même histoire.
Un jour, alors qu'il se promène dans les bois de Sakura New Town pour attraper des insectes rares (inspiré de la ville de Tsukuba, département d'Ibaraki), un garçon nommé Nathan Adams (Keita Amano en japonais) tombe sur un gashapon (machine à capsule) particulière près d'un arbre sacré. Quand il ouvre l'une des capsules, il fait apparaître un yōkai nommé Whisper, ce dernier donne à Nathan un dispositif connu sous le nom de Yōkai Watch. En l'utilisant, Nathan est capable d'identifier et de voir de nombreux yōkai qui hantent les personnes et causent des méfaits. Ensemble, Nathan et Whisper commencent à devenir amis avec toutes sortes de yōkai rencontrés, qu'il peut alors invoquer pour lutter contre des yōkai malintentionnés qui vivent dans la ville.
La franchise, dans son ensemble, est destinée à un public jeune, disons de 6 à 12 ans. Le look des personnages est plutôt rond, avec assez peu d'aspérités, facile à assimiler. Dans le manga les décors sont souvent simples, parfois absents, pour que le lecteur puisse concentrer son attention sur les dialogues et l'action. Il n'y a pas de temps mort, les valeurs encouragées sont plutôt faciles à assimiler pour les plus jeunes et malgré la profusion des yōkai (pas autant que de Pokémon, tout de même), le récit reste centré sur Nathan et ses deux yōkai de prédilection, Whisper et Jibanyan, le chaton qui passe son temps à se faire renverser par des camions. Le ton est assez enlevé, parfois drôle, mais surtout assez contemporain.
En France, c'est la société Viz Media Europe, au travers de ses labels Kazé Manga et Kazé Anime, qui se charge de la commercialisation des mangas et série animée. Cette dernière passe actuellement sur Gulli.
Une franchise plutôt sympathique pour les plus jeunes, donc.
Les Editions Margot, qui réalisent depuis deux ans de magnifiques albums illustrés pour la jeunesse (la preuve ici, ici ou encore ici), se lance dans l'édition transmedia avec cette série, Adopte un Tetrok.
Chauqe livre présente un Tetrok, une créature mignonne et surprenante : origine, habitudes alimentaires, comportement, habitat... En téléchargeant l'application (gratuite) tetrok sur tetrok.fr ou sur l'app Store de votre ipad, on peut interagir avec chaque livre. Une fois l'application installée, il suffit de poser le livre à plat, ouvert sur une page (ou une double page) comportant un dessin de caméra, d'allumer la fonction téléphone/caméra de l'ipad, et hop ! La scène se met à s'animer, accompagnée parfois d'un environnement sonore. Il s'agit donc de réalité augmentée, qui vient donc compléter le mode jeu dans lequel on peut interagir avec les tetrok récupérés.
C'est un peu le principe du tamagotchi : on élève le tetrok, on le fait interagir avec d'autres créatures, et on peut remporter de nombreux trophées. Les besoins du tetrok sont matérialisés par des jauges de faim, d'humeur et de vie. Chaque tetrok ayant des caractéristiques différentes, il vaut mieux se renseigner sur ses habitudes alimentaires, sinon il risque de tomber malade. La prise en main de l'ensemble est très simple, et le déclenchement du mode réalité augmentée fonctionne bien.
Mais bien sûr, si l'enfant n'a ni tablette ni smartphone à sa disposition, chaque livre fonctionne en tant que tel, grâce aux jolies illustrations signées Clément Lefèvre, tandis que les textes, délicats et très fouillés, sont signés par Anne-Fleur Drillon.
Un bel apprentissage de la réalité augmentée, réalisé par les Editions Margot. Un bémol cependant, l'application est très (trop ?) volumineuse. Faites attention à faire de la place sur votre tablette ou votre téléphone avant de tenter de la télécharger.
Depuis 2007, une équipe de passionnés, programmateurs et graphistes 3D, bossent sur le moteur du jeu video Oblivion pour créer ni plus ni moins que le monde complet des Terres du Milieu de Tolkien pour le rendre jouable à la manière d'un Elder Scrolls, la série dont fait partie Oblivion.
Depuis le sortie de Skyrim, l'équipe vérifie qu'ils peuvent transposer leur projet dans sa structure et son moteur graphique et c'est visiblement bien le cas. Ils continuent donc leur boulot et peut-être un jour aura-t-on un énorme jeu mi-Skyrim mi-Oblivion dans les fantastiques décors des Terres du Milieu.
Pour ceux qui seraient allergiques à la langue de Shakespeare, ou qui auraient la flemme de lire la page mise en lien, voici quelques points forts :
- la possibilité de vivre l'intégralité de l'intrigue du Seigneur des Anneaux dans la peau de Frodo, le Porteur de l'Anneau (enfin, la partie qui le concerne, puisqu'à un moment nous suivons plusieurs groupes)
- une carte de la Terre du Milieu 7 fois supérieure à celle de Cyrodiil (renseignements pris, il s'agit de la province fictive dans laquelle prend place l'action du jeu Oblivion).
- une reconstitution de l'ensemble des armes et des armures du monde de Tolkien
- beaucoup de quêtes en plus de celle que poursuit Frodo
- la possibilité de prendre part aux batailles mythiques, telles que celle du Gouffre de Helm et celle des Champs du Pelennor
- toutes les créatures, de Bill le Poney au méchant Balrog
- la possibilité de jouer 10 races (à titre de comparaison, le Seigneur des Anneaux Online n'en proposait que 4 en mode "classique"...
Mon avis : le projet semble louable, mais mis à part la promesse d'une immersion peut-être plus forte, je ne vois pas trop ce que ce jeu pourrait apporter de plus que ce qui existe déjà... De même, la vacuité sur le roleplaying ne plaide pas forcément en leur faveur, tout en montrant leur candeur... Pour ma part je ne trouve pas les textures d'une qualité folle, les couleurs trop flashies, et l'image me semble un peu saccadée. Par contre au niveau de la fidélité à l'oeuvre originale (tout en prenant appui sur les visuels des films de Peter Jackson) semble plutôt bonne. Des avis ?
Le nouveau supplément de Metal Adventures disponible depuis le 26 mai !
Une fois que vous aurez lu cet ouvrage, l’espace ne sera plus jamais le même !
Les Sciences et l’Infini est le quatrième supplément de Metal Adventures. Il met en scène la Ligue des planètes libres et sa quête de savoir scientifique. Joueur ou meneur de Metal Adventures, vous pourrez y découvrir les secrets de la haute-technologie du dernier millénaire ainsi que les caractéristiques de vaisseaux spatiaux hors du commun.
Vous découvrirez aussi dans ce supplément :
• De nouvelles aptitudes, compétences, qualités et défauts pour tous les pirates de l’espace
• Les règles sur la haute-technologie du dernier millénaire.
• Des règles optionnelles pour la navigation et les voyages (hyper)spatiaux.
• La description complète de la Ligue des planètes libres (accessible aux PJ).
• Du matériel inédit et de nouveaux vaisseaux spatiaux pour les pirates de l’espace.
• Les secrets de la Ligue des planètes libres et de nombreuses amorces d’aventures.
• Des fiches de PNJ et de vaisseaux spatiaux.
• Le cinquième épisode de la campagne El Barco del Sol.
Le supplément se présente sous la forme habituelle de la série avec 160 pages en couleurs et une couverture rigide. Il est vendu au prix de 37,50 €.
Metal Adventures est un jeu de space opera flamboyant et décomplexé. Les joueurs y incarnent avec panache un équipage pirate. Dans une galaxie marquée par la guerre et le pessimisme, ils représentent la dernière bouffée de liberté et d’espoir.
Tiens, aujourd'hui on va parler d'un sujet totalement à part sur ce blog. Il s'agit du jeu de rôle Les Loups-garous de Thiercelieux. J'ai découvert ce truc en jouant avec un groupe de bdphiles le week-end dernier à Lyon.
Le village de Thiercelieux (curieux nom) est sous le coup d'une malédiction. Certains de ses habitants se changent en loups-garous la nuit tombée. Mais il est absolument impossible de les reconnaître en plein jour. Chaque nuit, ils se réveillent, et partent en quête de nouvelles victimes. Alors, chaque matin, les villageois s'efforcent de deviner qui est le loup-garou, quitte à tuer un innocent. Plusieurs personnages peuvent jouer un rôle important dans cette quête au loup-garou : le chasseur, qui s'efforce de le débusquer, et qui, s'il meurt, emporte quelqu'un avec lui dans la tombe. La sorcière, qui a le pouvoir de ressusciter une personne tuée pendant la nuit, ou encore la voyante, qui connaît peu à peu les vraies identités des villageois. Il y a aussi le voleur, qui a la possibilité, pendant la première nuit, d'échanger son identité (de voleur) contre l'un des personnages disponibles (en général, deux ou trois). Il peut ainsi devenir un loup-garou.
La partie est dirigée par un maître de jeu extérieur, qui ne joue pas d'autre rôle. Chaque participant voit son identité révélée individuellement durant la première nuit. Les loups-garous, qui peuvent agir en bande, peuvent donc ainsi se reconnaître. C'est au cours de la seconde nuit que les choses sérieuses commencent, et qu'un rituel se met en place. Après le tour de passe-passe du voleur, le maître de jeu appelle la voyante, qui désigne la personne dont elle veut connaître l'identité. Elle se rendort, et les loups-garous se réveillent, se mettent d'accord sur une victime, puis se rendorment. La sorcière est ensuite réveillée, on lui désigne la victime des loups-garous. Elle a la possibilité de ressusciter la victime, mais aussi d'en empoisonner une autre. c'est l'un ou l'autre. Puis elle se rendort à son tour...
Au matin, le maître de jeu désigne le nom de la/les victime(s) de la nuit. Sa carte est retournée, et son identité révélée. Cela peut, suivant les tractations de la nuit, être n'importe quel personnage. Les villageois survivants doivent alors discuter et désigner la personne qui, selon chacun, est la plus suspecte. Les loups-garous masqués participent bien sûr au débat, et ont tout intérêt à faire éliminer un bouc émissaire, de préférence un personnage susceptible de les éliminer (chasseur, voyante...). L'intérêt pour les villageois est bien sûr de démasquer un loup-garou. La personne éliminée est celle qui emporte le plus de suffrages. Le jeu s'arrête si tous les loups-garous ont été tués. C'est au cours de ces débats que se jouent la plupart des parties, car à l'intuition doit se mêler le bluff. Le joueur désigné voit sa carte retournée, et son identité révélée aux yeux de tous.
Le village se rendort, et le cérémonial reprend. Vous l'aurez compris, les possibilités sont multiples. Les relations peuvent complètement se détériorer au cours d'une partie. A coup de bluff, d'intuition, de manipulation, c'est une lutte qui reviendra au plus malin. Le risque est aussi, pour les plus chevronnés, de se faire éliminer très vite, car ils connaissent le jeu, et masquent parfois trop leur vraie nature, ce qui entraîne la méfiance des joueurs débutants. Il est parfois possible de retourner une tendance dans les votes, à coups de bluff, et d'hénaurmes affirmations parfois. Les joueurs peuvent aussi mentir éhontément "vous faites une grave erreur, je ne suis pas le loup-garou !"
Ce qui est bien dans "loups garous", c'est que le fait d'être mangé en pleine nuit (et donc d'être éliminé) ne vous met pas hors jeu : c'est très plaisant de découvrir la nuit suivante les identités de ses bourreaux et d'assister ensuite aux attaques et défenses verbales des uns et des autres ! on se délecte parfois du talent de menteur de certains
Et puis, ce jeu est plein de certitudes plus infondées les unes que les autres ! "je suis sûr que tu es un loup garou !" dit un villageois à un autre ; "ah je savais que c'était toi !" dit l'autre après avoir accusé et tué les 3/4 de ses amis villageois...
Notez que pendant la nuit, mis à part le maître de jeu, les bruits sont rares, puisque les loups-garous, la sorcière et les autres doivent désigner leurs victimes, et s'exprimer par gestes (ou par le regard, éventuellement). Les autres villageois ont donc tout intérêt à être attentifs aux bruits, cela peut les orienter dans leurs choix... Il ne faut pas s'endormir pour de vrai... Les loups-garous peuvent aussi jouer le bluff pendant ce temps-là, et faire du bruit tout le temps, histoire de brouiller les pistes... Le jeu peut être corsé par l'ajout d'autres personnages, comme le capitaine, dont la voix compte double au moment du vote, et qui doit désigner un successeur s'il vient à être éliminé, ou encore la petite fille, qui peut entrouvrir les yeux au moment où les loups-garous désignent leur victime... Position risquée, car si les méchants prédateurs la voient, c'est elle qui risque de se faire croquer !
Bref, comme vous le voyez, autour d'un concept très simple, c'est un jeu très intéressant, qui permet d'étudier la psychologie de chacun des joueurs. Et même des gens qui se connaissant intimement depuis plusieurs années, peuvent être déroutés par leurs proches... Le jeu peut se jouer à partir de 8 joueurs, jusqu'à 18 ou 20 je crois, mais ne devient vraiment intéressant qu'avec 12 à 15 joueurs.
Bonus : les bons conseils de Maître Ryle sur ce jeu et d'autres :
Pour l'avoir essayé, je confirme que ce jeu est effectivement très bien (pour ceux qui l'ont connu, le principe est un peu le même que ce jeu de killer où l'assassin devait faire un clin d'oeil à sa victime sans se faire repérer par les autres qui devaient le démasquer). Il a l'avantage d'être destiné à un grand nombre de joueurs (dans un sens c'est également un inconvénient, car il n'y a aucun intérêt d'y jouer à moins de 6), mais pour les grosses soirées entre copain où l'on ne sait pas quoi faire, c'est vraiment sympa
Le format également très pratique, puisque loin des encombrantes boites de monopoly et consorts, il s'agit simplement d'un jeu de cartes.
Il y a d'ailleurs pas mal de bons jeux qui sortent régulièrement sous ce format et qui passent totalement innaperçu du grand public. Certains font même appel à quelques noms célèbres de la bd pour illustrer ces cartes, je pense nottament à Florence Magnin (L'autre Monde, Mary la noire) qui a illustrer certains de ces jeux : Guildes, Pirates des Caraibes (aucun lien avec le film.. enfin si, c'est quand même une histoire de pirates dans les caraIbes, mais il doit avoir au moins 10 ans), Il était une fois, ...
En voici quelques uns à essayer également, ceux-ci ont l'avantage de pouvoir être joués par un nombre plus réduit de joueurs (3 min) :
- Il était une fois (Halloween Concept) : chaque joueur dispose de cartes représentant personnages (un roi, un méchant, des loups, ...), lieux (une tour, une forêt, un royaume, ...) objets (un couteau, une fenêtre, ...) et événements (une dispute, des retrouvailles, ...) et doit les utiliser pour composer une histoire. Il dispose également d'une carte "conclusion" (du style "et ils vécurent heureux", "il retrouva son frêre perdu", "et selon la légende ils dansent encore", ...) par laquelle il doivent achever lors histoire, chaque joueur essayant d'amener l'histoire vers sa conclusion à lui
- Citadelle (Multisim) : les joueurs doivent bâtir la cité la plus puissante. Ils incarnent à tour de role roi, marchand, voleur, clerc etc. chacun disposant d'un talent spécial (le marchand gagne plus d'argent pour construire sa ville, le voleur peut se servir dans la bourse d'un autre etc.)
- Wanted (de jesaisplusqui) : Bienvenue au far west. Les joueurs ici se divisent entre sherifs, adjoints, bandits, chasseurs de prime, ... chacun ayant un but précis (les adjoints doivent proteger le sherif qui doit arrêter hors la loi et renégats, qui veulent l'abattre lui et les chasseurs de primes, etc.). Tout cela se joue à coup de fusillade et de duel en fonction des cartes tirées (armes à longue ou courte portée, munitions, ...). Comme pour les loups, les joueurs jouent ici leur carte face cachée, et en dehors du shérif qui porte une jolie étoile, il est difficile de savoir si le joueur à côté de vous est votre allié ou votre ennemi, voire juste quelqu'un qui a seulement besoin que vous surviviez un tour ou deux de plus
Aujourd’hui je vais vous parler d’un jeu vidéo, World of Warcraft (WoW), devenu un vrai phénomène de société. oui je sais, je suis en retard, mais j'ai retrouvé ce vieil article (de deux ans) dans mes archives, et je souhaitais en faire profiter ma horde de fans déchaînés. ;)
WoW est un MMORPG (Massively multiplayer online role playing game), c'est-à-dire un jeu de rôle massivement multijoueur en ligne. Qu’est-ce que ça signifie ? Eh bien que des milliers, et même des millions de joueurs peuvent se connecter simultanément pour jouer dans un univers partagé. Il n’est donc pas rare de croiser des dizaines d’autres avatars. Chaque région du monde possède un ou plusieurs serveurs, ce qui vous évite quand même de croiser des joueurs chinois ou australiens.
World of Warcraft a été lancé en novembre 2004, et depuis le succès est prodigieux. On compterait plus de 8 millions de joueurs abonnés de par le monde. Je dis bien « abonnés », car il faut acheter le jeu (à moins de 20 euros) et payer un abonnement mensuel (12,99 euros). Il existe aussi une version d’essai à 2 euros, qui vous permet de découvrir le monde de WoW pendant 14 jours. C’est à cette version qu’a joué votre serviteur, pour son plus grand plaisir.
Petit rappel, pour les 999 personnes sur 1000 qui n’y jouent pas encore : World of Warcraft est un univers à tendance médiéval fantastique (voire fantasy), dans lequel évoluent plusieurs races, regroupés en deux camps ennemis : l’Alliance et la Horde.
L’Alliance est composée d’humains, d’elfes de la nuit, de nains, de gnomes, de draeneis et de quelques Hauts-Elfes. La Horde, quant à elle, regroupe des Orcs, des Morts-vivants appelés Réprouvés, des Taurens, des Trolls, des gobelins, des Ogres et de quelques Elfes de Sang. Tous ces peuples ont des histoires riches, à la fois héritées des traditions anciennes, des écrits d’auteurs comme Tolkien et ses héritiers, et de l’imagination des développeurs et producteurs de chez Blizzard, la boîte ayant réalisé le jeu. Pour connaître en détail cette histoire, je vous invite à consulter <a href=http://fr.wikipedia.org/wiki/Warcraft>l’excellent article de Wikipedia consacré à cet univers, riche de plusieurs jeux (video, plateaux, jeu de rôles) et de romans. Le décor dans lequel évolue le joueur, qui peut incarner un membre de la race de son choix, peut être très diversifié : forêts marmoréennes, architectures ultra-modernes, jungle, environnement aquatique… On peut même se déplacer à dos d’oiseaux étranges !
Votre avatar débute l’aventure avec le minimum d’expérience et d’armement. Au fil de vos pérégrinations, vous ferez des rencontres, on vous confiera des quêtes, de missions, qui vous permettront de gagner des niveaux d’expérience, des objets magiques, des équipements, et même d’apprivoiser des animaux sauvages (comme des araignées géantes, beurk !) pour en faire votre familier. Vous pouvez vous intégrer à des guildes particulières, apprendre de nouvelles techniques dans bien des domaines, mais aussi accomplir des missions en groupe, avec d’autres joueurs. Des animaux étranges peuvent barrer votre route : des harpies, des tortues géantes, des dragons amphibiens à trois têtes, des centaures, des sasquatch (créatures légendaires américaines ressemblant à des yétis), des arbres vivants, des golems…
Pour peu que vous ayez un ordinateur assez puissant et l’ADSL, vous évoluez dans un univers absolument remarquable, pas exempt de défauts cependant : certains designs sont un peu « raides », et il arrive que le serveur plante…
L’avantage que possède ce jeu, c’est que si vous mourez, vous pouvez vite ressusciter en perdant un peu de l’efficacité de votre équipement. Efficacité que vous pouvez récupérer assez rapidement auprès des nombreux commerces qui jalonnent le monde dans lequel vous évoluez. Un monde virtuellement immense, dans lequel il vous faudra évoluer pendant de nombreux mois pour en faire le tour.
Côté ergonomie, la prise en main est limpide et l'interface pratique. L'ambiance sonore parvient à nous séduire grâce à de très bons bruitages et à des musiques absolument superbes.
Bien sûr, comme pour tout jeu video, le risque d’addiction est élevé. Lorsque j’ai commencé à y jouer, deux remarques ont fusé : « tu peux dire adieu à ta vie sociale ! » et « ça rend autiste ». C’est vrai qu’au bout de 30 ou 40 heures de jeu en 15 jours à peine, je n’avais pas beaucoup vu mes amis. Mais il ne tient qu’à chacun de lutter contre ça. Et puis, comme tout jeu en réseau, il permet tout de même de rencontrer des gens. D’abord virtuellement, mais il y a quand même des cas où les gens se sont retrouvés en-dehors de la vie sur un serveur, et il y a même eu des mariages…
Il y a bien sûr des abus dans l’autre sens. En Chine, 5000 000 personnes sont employées pour jouer à WoW. Ce sont des Gold Farmers (collecteurs d’or) ; leur job : scotchés 12 heures par jour derrière l’écran, ils amassent le plus de pièces d’or virtuelles possible. Des brokers les revendent ensuite aux joueurs sur le Net contre des dollars sonnants et trébuchants. En novembre 2006 Blizzard, l’éditeur du jeu, a réagi. Plus de 105 000 comptes ont été fermés et 12 millions de pièces d’or ont également été retirées de la circulation.
Le succès du jeu et de ses devanciers a généré de nombreux produits dérivés : romans, comics, cartes de jeu… A noter qu’un film adapté de cet univers doit voir le jour, et qu’il devrait être réalisé par Peter Jackson (Le Seigneur des Anneaux, King Kong). Qui d’autre ?
World of Warcraft parvient de fort belle manière à tenir son pari et plaira aussi bien aux novices en matière de jeu de rôle massivement multijoueur qu'aux vieux briscards du genre qui recherchent un titre sans prise de tête. Un classique est né !
En tout état de cause, je vous invite à visiter <a href="http://wow-europe.com/fr/index.xml"> le site officiel français</a>, extrêmement bien fourni.
Je vous cite d’autres MMORPG populaires : Lineage II, Anarchy Online, Everquest, Second Life, City of Heroes/City of Villains, et le très attendu Le seigneur des Anneaux Online : les Ombres d’Angmar.
Bioshock est sans doute l’un des jeux les plus populaires sortis à ce jour sur Xbox 360. Se voulant être un descendant de la série System shock, il s’agit d’un FPS* teinté de survival horror.
Qu’est ce qui différencie un FPS d’un autre ? En règle générale, il s’agit de jeux ultra-bourrin qui ne nécessitent aucunement l’utilisation d’un cerveau… certains diront que c’est ça qu’est bon. Personnellement, ça m’a toujours gonflé. Mais je dois avouer qu’avec l’arrivée des consoles nouvelles générations et de leurs images à couper le souffle, les éditeurs s’en donnent à cœur joie pour nous plonger dans des ambiances bluffantes. Que ce soient les derniers Call of duty qui transforment votre salon en champs de batailles ou le récent Farcry 2 qui fait pousser la savane sur votre moquette, la mise en scène permet une immersion totale. Mais au-delà de ça, on ne fait que suivre le cours de l’histoire au gré des fusillades et votre personnage n’évolue jamais ou très peu, ce qui devient très vite barbant. La solution pour éviter cet ennui est souvent de faire des jeux extrêmement courts qui nécessiteront seulement 5 ou 6 heures pour être terminés. Ajoutons à cela le côté survival horreur qui m’insupporte depuis le tout premier Resident evil et je me dis que, forcément, ce Bioshock n’est pas pour moi.
Il m’a fallu 10 minutes pour être scotché à la manette.
L’histoire se déroule à la fin des années 50. Votre personnage est le seul survivant d’un crash en pleine mer à proximité d’un phare inconnu. Vous entrez dans cette étrange bâtisse ou vous trouvez un bathyscaphe qui vous conduira dans les profondeurs de l’océan pour découvrir une monumentale cité sous-marine : Rapture. Mais cette mystérieuse ville semble à l’abandon, votre arrivée est cependant remarquée et vous serez rapidement confronté aux chrosomes ; des humains génétiquement modifiés en soif d’Adam.
Reprenant les principes de System shock 2, vous serez guidé par radio par un inconnu et vous allez évoluer sur 3 principaux plans ; la génétique, l’armement et le piratage. C’est là tout l’intérêt de ce jeu par rapport aux multiples autres shoot’em up. Découvrir ces différentes évolutions révolutionnaires qui restent néanmoins crédibles pour l’époque, donne vraiment envie de progresser dans un univers steampunk très bien imaginé.
Vous découvrez petit à petit le principe de cette cité érigée par un industriel mégalomane qui souhaitait fuir les barrières économiques et éthiques de la surface. Pour mettre en œuvre son projet il a fait appel à l’élite de l’industrie, des sciences et de l’art afin de créer une société parfaite où personne ne limitera leurs génies respectifs. Les évolutions que vous allez acquérir tout au long du jeu sont issues de leurs recherches, malheureusement elles ont rapidement créé une dépendance et la démence chez les utilisateurs. Ce nouvel Etat est maladroitement géré par les petites sœurs, des gamines atrocement lobotomisées qui sont chargés de récupérer l’Adam, la substance qui permet de changer son génome. Vous croiserez régulièrement ces énigmatiques enfants que vous pourrez tuer ou sauver pour récupérer leur précieux chargement indispensable à votre survie. Elles sont toujours accompagnées de leurs effrayants et redoutables gardiens (emblème de la licence) qui se déchaîneront sur vous si vous osez touchez un seul de leurs cheveux. Tout le background est très bien fouillé, chaque décor, arme ou personnage est assez crédible pour que l’on puisse croire à ce rêve tombé en ruine. On s’amuse à imaginer cette utopie sous-marine dans son état de grâce.
Point de vue jeu en lui-même, le principe intéressant est qu’il n’y a aucun temps mort, tout vous est expliqué sur des écrans, par radio ou grâce à de multiples messages enregistrés que vous découvrirez au fur et à mesure de votre aventure. Tout est fait pour vous donner envie de fouiller le jeu ; il y a de nombreux moyens de compléter son patrimoine génétique, les cartes sont bien faites, chaque pièce ou passage recèle une petite surprise, chaque ennemi peut être étudié afin de connaître le meilleur moyen d’en venir à bout. En bref, rarement un FPS n’aura été aussi complet. Niveau mise en scène, rien à redire non plus, les situations stressantes sont multiples et sont particulièrement bien rendues. L’atmosphère étouffante accentue ces effets.
Malgré tous ces points positifs, les défauts propres au genre ne sont pas inexistants puisque vous passez quand même votre temps à défourailler de l’élite dégénérée et à fouiner partout de peur de passer à côté d’une évolution. Donc au final, ça devient quand même un peu lassant mais ce, très proche de la fin. Et il faut quand même avouer qu’au regard des performances de la plate-forme, les graphismes ne sont pas exaltants. Par rapport à un Gears of war 2, par exemple, le décalage sur ce point est frappant. Mais cet opus date de deux ans maintenant, et le suivant, prévu pour fin 2009, sera sûrement bien plus bluffant visuellement.
Je vais m’arrêter là pour ne pas vous gâcher les surprises d’un scénario qui, à défaut d’être captivant, a le mérite d’être présent, ce qui est loin d’être toujours le cas et je vous engage à découvrir ce jeu qui, maintenant, vaut bien sa durée de vie que je qualifierai de considérable pour ce style de jeu.
Nico.
*FPS : First Person Shooter (jeu de tir à la première personne).
Bioshock est disponible sur PC, Xbox 360 et Playstation 3.
Configuration minimum sur PC : PIV 2.4GHz, 1Go de RAM, Carte 3D 128Mo, WIN XP SP2, Windows Vista
En hommage à l'anniversaire de Mobutu Sese Tolkien qui aurait eu très précisément 116 ans et 7 mois ces jours-ci s'il n'était pas mort il y a 35 ans, voici le deuxième jeu inspiré de son oeuvre en deux jours sur ce blog, parce qu'après tout il n'y a pas queGary Gygaxqui mérite tous les honneurs pour avoir inventé les dragons et les elfes.
A la différence de LucasArts qui a décliné la saga Star Wars à toutes les sauces possibles et imaginables, avec des jeux de courses, l'atelier de droïdes, Jabba Passion Cuisine ouSim Jar Jar, Electronic Arts a exceptionnellement su faire preuve d'une certaine retenue avec la licence Seigneur des Anneaux, en se limitant à des jeux de stratégie et d'action ne déviant pas trop des films dont ils sont tirés. Fait relativement rare dans l'histoire des jeux "tirés de...", les divers titres sortis se sont révélé d'honnête qualité pour autant que j'aie pu en juger (j'avoue ne pas les avoir tous testés) et on les apprécie d'autant mieux aujourd'hui qu'ils se trouvent tous à bas prix.
La bonne affaire du jour, donc, c'est Le Retour du Roi qui se déniche n'importe où pour 5 €. Comme son nom l'indique, il s'agit de l'adaptation du dernier volet de la série. On y contrôle les principaux personnages dans un bon vieux beat'em all à l'ancienne, ou du moins une sympathique transposition 3D de ce à quoi ressemblaient les bons vieux beat'em all à l'ancienne. Pour les plus abrutisignorants jeunes d'entre vousqui ne savent pas ce que c'est que d'avoir eu une Megadrive étant ado, le beat'em all consiste à démolir à la chaîne des centaines de clones en utilisant toujours la même demi-douzaine d'attaques, et dit comme ça je sais que ça a l'air con, mais c'était vraiment le meilleur genre du monde à la belle époque, parce que c'était bien défoulant et que ça pouvait se jouer avec un pote, et c'est dommage qu'à l'arrivée de la première PlayStation et du tout-3D, on ait oublié comment faire de bons beat'em all. Mais je suis prêt à parier qu'avec un bon Streets of Rage 4 ou un bon Golden Axe 4, la Dreamcast aurait survécu plus longtemps !
Tant qu'on est dans les parenthèses destinées à nos amis les jeunes, qui n'ont rien connu, je précise également que le chiffre "4" était le chiffre que l'on pouvait autrefois accoler au titre d'un film ou d'un jeu quand il s'agissait du 4ème épisode d'une série de films ou jeux. Evidemment aujourd'hui on ne fait plus ça, ça donnerait trop l'impression qu'on a perdu toute créativité et qu'on se contente d'exploiter des filons jusqu'à la nausée, alors pour que les gens ne se disent pas "ouah putain déjà le 12ème Need for Speed, faut qu'ils arrêtent, là", à la place du chiffre on ajoute un sous-titre ou un sur-titre bidon, voire le prénom du héros. Comme quand Rambo 4 devient John Rambo. Il y a encore quelques années, un nouveau Streets of Rage baptisé Streets of R4ge n'aurait peut-être pas été trop ringard, mais aujourd'hui on l'appellerait plus vraisemblablement Streets of Rage: Back on the Streets, Bare Knuckles: The Chronicles of Streets of Rage, ou John Streets of Rage Balboa. Tenez, d'ailleurs le nouveau Golden Axe s'appelleGolden Axe: Beast Rider, c'est dire si j'ai raison.
Graphiquement, ça fait un peu "jeu PS2 d'il y a 5 ans", il y a d'ailleurs une version PS2 strictement identique disponible pour 20 €.
Bref, trêve de couillonnades, revenons-en à nos hobbits. Le Retour du Roi est donc un beat'em all à l'arme blanche, ou un Hack & Slash si vous préférez, qui vous permet de revivre les moments-clés du film de Peter Jackson sur une dizaine de niveaux répartis sur 3 "chemins" suivant les parcours parallèles des membres de la défunte Communauté de l'Anneau désormais séparée. L'action consiste principalement à découper des nuées d'orcs et de gobelins à l'épée, à la hache ou à la dague, mais les héros sont également munis d'armes de jets et peuvent même, de temps en temps, faire appel à des machines de siège. La palette de coups n'est au départ pas très étoffée mais en accumulant des points d'expérience, on peut "acheter" de nouvelles attaques. Malgré cette possibilité de varier les combos et la présence de 5 personnages jouables (et d'autres à débloquer par la suite), ça reste évidemment très bourrin et répétitif même si les niveaux offrent généralement une petite particularité permettant de casser un peu la monotonie. Par exemple, le niveau de Minas Tirith avec Gandalf se déroule sur des espaces limités, dans lesquels le magicien doit repousser l'invasion de la citadelle en renversant les échelles qui permettent aux soldats ennemis d'escalader la muraille, et en protégeant un maximum de civils une fois que les orcs ont pénétré dans l'enceinte. Le niveau d'Osgiliath où l'on dirige Sam est conçu comme une longue fuite en avant sur les traces de Gollum, au cours de laquelle il faudra régulièrement trouver des cachettes pour empêcher un Nazgûl de capturer Frodon.
Dans le 1er niveau avec Sam, il faut surveiller la jauge en haut à droite et se mettre à couvert chaque fois que possible pour la vider. Si elle se remplit entièrement, Elijah Wood finit en casse-croûte pour lézard volant.
Les niveaux les plus classiques sont ceux où l'on peut contrôler au choix Aragorn, Legolas ou Gimli, mais ils sont également ceux qui permettent de jouer à deux en coop. Une possibilité qui a de quoi mettre la larme à l'oeil des nostalgiques de l'Age d'Or de la baston dont je parlais plus haut. Dommage que l'action devienne alors un poil trop confuse, et n'apporte donc finalement pas autant de satisfaction qu'on le souhaiterait. C'est pas qu'on ne s'amuse pas, mais on ne retrouve pas vraiment les sensations qu'on a pu avoir il y a 16 ans sur borne d'arcade ou console 16-bit.
Ici, vos alliés les Ents s'attaquent aux orcs qui vous barrent la route, mais sans regarder où ils mettent les pieds (les racines ?), ce qui les rend dangereux pour vous également.
L'une des réussites du jeu en revanche est une retranscription assez fidèle de l'ambiance furieuse des batailles du film. Les niveaux dans lesquels vous évoluez sont "vivants", autour de vous ça s'anime, ça explose, des "figurants" se battent entre eux sans nécessairement s'en prendre à vous... Et malgré un level-design en couloir et de nombreux recours à des scripts déclenchés par l'intervention du joueur, l'impression d'immersion en plein coeur de grands combats dont vous n'êtes qu'un pion se frayant un chemin au milieu des autres est souvent assez bonne.
Chaque ennemi tué rapporte un nombre de points d'expérience plus ou moins grand selon votre habileté. Enchaîner les coups réussis sans être touché vous-même vous fera monter de niveau plus vite, mais ce n'est pas toujours facile au milieu d'un champ de bataille.
Le jeu n'est pas très long et malgré la possibilité de recommencer avec de nouveaux héros (Faramir, Merry & Pippin...) la durée de vie reste limitée dans la mesure où on ne peut pas dire que rejouer les mêmes niveaux dans la peau de Frodon plutôt que Sam change radicalement l'expérience. Cela dit, Le Retour du Roi reste bien défoulant et franchement sympa. Dans un genre aussi sous-représenté sur PC, si vous êtes amateur de baston et pas allergique au Seigneur des Anneaux, à 5 € ce serait bête de s'en priver.