Deux créatures du bestiaire fantastique sont carrément à la mode ces temps-ci : d'abord les vampires, qui inspirent carrément tout un pan de l'imaginaire, mais aussi les zombies.
Dans ce mouvement de fond se trouve le roman Les Proies, écrit par Amélie Sarn dans une collection pour ados des Editions Milan. L'histoire prend pied de nos jours, à la fois dans un laboratoire du Var où se déroulent de curieuses expériences, mais aussi du côté de Bordeaux, où une lycéenne se pose des questions quant à la fidélité de son petit ami, et de la franchise de sa meilleure amie.
Quand soudain, c'est le drame.
Ne vous marrez pas, les morts reviennent à la vie, déambulent dans les rues (de Bordeaux, au départ) pour assouvir leur faim dévorante sur les pauvres vivants complètement dépassés. Et Margot, Lucas et Pauline, les trois adolescents ci-évoqués, se retrouvent à courir pour sauver leur vie, malgré les problèmes sentimentaux qui les tourmentent. On suit également le parcours d'un armurier qui adore faire des gâteaux, d'un préadolescent qui se laisse enfermer dans sa bibliothèque municipale, ou encore d'une jeune homme, détenu de droit commun, qui est soumis à un drôle de marché... Bref, c'est le bordel.
En tous les cas en apprence, car Amélie Sarn va lier le destin de ces personnages, qui tous vont lutter pour leur survie. Et elle le fait plutôt bien ; son roman est très agréable à suivre, les descriptions sont claires quand elles ont besoin de l'être, et elle arrive à peu près à rester évasive quand il faut (sur l'origine véritable du virus qui transforme les morts en rôdeurs, par exemple). Le hic, c'est les personnages, du moins certains. Comme Lucas, lycéen qui ne pense qu'à aligner les conquêtes féminines, récupérer du matériel high-tech, sans penser aux conséquences. Ou comme Margot, presque systématiquement au bord de l'hystérie... Je sais qu'on est dans un roman pour ados, mais certains clichés ont la vie dure. Ceci dit les autres personnages sont quand même intéressants, comme Pauline, qui a un cerveau, ou comme Zoltan, loubard repenti.
Les zombies présentés dans le roman sont intéressants ; ils n'ont pas de réflexion, leur seul moteur est la faim de chair fraîche, mais ils sont capables de fomenter un guet-apens, ce qui est peu curieux. Ils marchent lentement, mais sont capables de courir et de bondir dans certaines situations, surtout la nuit, apparemment.
Les Proies est donc un roman fort sympathique, pour peu que vous aimiez les morts qui marchent et les survivals.
Spooky.