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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

Deux ans avant d'achever -ou plutôt exécuter- sa licence consacrée aux X-Men, la Fox a mis fin à la série de spin-offs centrée sur son représentant le plus populaire, à savoir Wolverine. Après un premier épisode inconsistant, un deuxième nettement meilleur, James Mangold rempile pour conclure la trilogie en montant en puissance.

 

Dans un futur proche, Logan, épuisé de fatigue, s’occupe d’un Professeur Xavier souffrant, dans un lieu gardé secret à la frontière mexicaine. Mais les tentatives de l'immortel pour se retrancher du monde et rompre avec son passé vont s’épuiser lorsqu’une jeune mutante traquée par de sombres individus va se retrouver soudainement face à lui.

 

Attention, le film étant sorti depuis deux ans, je mets sans honte quelques spoilers dans mon analyse.

 

L'ambiance générale de ce Logan (inspiré par la série de comics Old Man Logan et se plaçant comme une suite -six ans après- de Days of future past) se démarque nettement de ses devanciers, et même de l'ensemble de films de super-héros. L'essentiel du long-métrage se déroule dans la nature (tournage partagé entre le Nouveau-Mexique, la Louisiane et l'Ontario), qui donne un aspect très rugueux, presque baveux à l'image, loin des déluges d'effets spéciaux inhérents au genre. De même le scénario et la mise en scène laissent apparaître peu, voire très peu de super-pouvoirs à l'écran. Priorité aux personnages, dont celui qui donne son titre au film, volontairement -légèrement- vieilli et marqué par la maladie, l'adamantium dont il est farci le rongeant peu à peu. Un surhomme qui meurt à petit feu, prend soin d'un vieillard légèrement radoteur dans une ancienne usine du désert mexicain, en compagnie d'un autre surhomme dont l'envers du pouvoir lui procure un handicap certain. Caliban (incarné par Stephen Merchant), qui est en quelque sorte un détecteur de mutants, ne peut en effet pas supporter la lumière du soleil. Il y a une tristesse latente dans tout ça, plus aucun mutant n'étant né depuis 25 ans, ceci étant dû à de la nourriture génétiquement modifiée qui élimine le gène mutant.

Un mot particulier pour la jeune actrice qui joue Laura/X-23, la jeune mutante dont Logan se retrouve en charge, et avec laquelle il a un lien tout particulier. Il s'agit de Dafne Keen, anglo-espagnole de 11 ans (à l'époque du tournage), qui a une vraie présence, joue extrêmement juste (bon, son rôle est assez mutique, mais son visage rentre en ligne de compte), et sa présence physique tout à fait convaincante, son expérience en gymnastique acrobatique lui permettant d'être crédible lors des phases de combat. Une révélation, en même temps qu'un éventuel passage de flambeau pour la suite, puisque Marvel Studios a récupéré les droits d'adaptation de tous ses personnages, qui pourraient être inclus dans les prochaines phases du MCU. Un éventuel film consacré à X-23 est régulièrement évoqué, mais pas encore confirmé.

 

Cette ambiance de western, crépusculaire, m'a beaucoup plu. Je suis preneur de films de super-héros très spectaculaires, à la limite du n'importe quoi parfois, mais là on est sur un registre différent, plus réaliste (il y a d'ailleurs une pique appuyée sur l'inanité des comic-books), et lorsque l'atmosphère est adaptée au propos, je valide. A noter que l'une des influences assumées de Mangold est l'Homme des vallées perdues (un western de 1953), que Laura et Xavier regardent dans une chambre lors de leur fuite.

 

On ne s'ennuie pas une seconde, malgré des passages un brin contemplatifs ; mais la présence de Hugh Jackman fait le job.

 

Logan constitue le crépuscule d'un super-héros qui aura fait chavirer les coeurs, mais aussi d'un acteur dans ce rôle. Hugh Jackman atteint désormais 50 ans et son état de santé (un cancer de la peau) auront eu raison de ses efforts physiques. Au final Jackman sera donc apparu dans 9 films en 17 ans. Ici il joue même... deux rôles. Mais je n'en dis pas plus. L'occasion toutefois pour moi de saluer son talent, et surtout son investissement énorme pour ce personnage si intense, qui lui a permis d'acquérir une renommée mondiale. Malgré la qualité irrégulière des films dans lesquels Wolverine est apparu, il a su, avec l'aide de James Mangold et des scénaristes, lui donner une belle sortie. Sir Patrick Stewart, qui a pour moi été une incarnation parfaite du Pr Xavier, a également dit adieu à la franchise à cette occasion. A noter que pour jouer le Xavier au crépuscule de sa vie, il a dû perdre beaucoup de poids, une première dans sa carrière.

 

A voir absolument.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

 

La saga X-Men au cinéma a presque 20 ans. Porté -entre autres- par un réalisateur aussi à l'aise avec les personnages qu'avec les effets spéciaux, le premier de la franchise avait relancé pour de bon la mode des super-héros au cinéma. J'étais présent à l'époque, et j'ai vu chacun des films de la licence, hormis Logan, dernier spin-off consacré au personnage le plus populaire (mais j'ai prévu de combler ce manque rapidement). Au fil du temps la franchise a donc connu 10 films (si l'on exclue les deux Deadpool), avec des fortunes diverses (personnellement j'aime bien les deux premiers, et adore First Class, qui marquait le début de la génération actuelle). Après le retour -mitigé- de Bryan Singer à la réalisation sur Days of Future past et Apocalypse, c'est son scénariste attitré, Simon Kinberg, qui lui succède pour conclure la franchise, le réalisateur ayant réorienté sa carrière vers de l'oscarisable avec Bohemian Rhapsody (pour l'anecdote, rattrapé par des affaires de moeurs, Singer a aussi été débarqué de la réalisation du biopic consacré à Freddie Mercury). Le résultat est... discutable, pour ne pas dire décevant...

On reprend pour l'essentiel le casting super-héroïque qui composa l'équipe de mutants d'Apocalypse, avec bien sûr un focus sur Jean Grey, au centre de l'histoire. C'est au cours d'une mission de sauvetage de la navette Endeavour dans l'espace que Jean Grey se retrouve bombardée par ce qui ressemble à une tempête solaire. Mais contre toute attente, elle y survit. Et semble même se porter mieux que jamais, d'autant plus que ses pouvoirs semblent décuplés. Et qu'ainsi elle découvre que tout un pan de son passé a été occulté par Charles Xavier, le responsable de l'école qui l'a recueillie à 8 ans, après un accident de la route qui a coûté la vie à ses parents. Vient alors le temps du doute, et une nouvelle scission au sein des X-Men, une situation très problématique, d'autant plus que d'étranges visiteurs de l'espace semblent s'intéresser à Jean Grey... Une partie du script reprend celui de X-Men: l'Affrontement final, où Jean tenait déjà une place centrale...

 

La production du film n'a pas été de tout repos. Commencée au printemps 2017, elle a nécessité des reshoots intensifs 18 mois plus tard, ce qui a occasionné un double report de la sortie, jusqu'à trois mois et demi au final. En général ce genre de mésaventure ne présage pas d'une grande sérénité de la part des producteurs. Ainsi Kevin Feige, boss de Marvel Studios, serait intervenu (alors que la production était déjà bien avancée et le rachat de la Fox, propriétaire des X-Men, par Disney, n'était pas encore entériné ou alors tout juste), pour modifier le ton et certains passages, notamment sur les origines de Jean Grey. Le troisième acte du film aurait ainsi été retourné intégralement, avec le segment du train revu à la baisse. Au final le long métrage a été réduit à 1h50, l'un des plus courts de la saga depuis le premier et le troisième, qui duraient 1h44.  Ces aléas ont fait craindre à certains observateurs et spécialistes une mise sous tutelle de Disney/Marvel et une perte de ton. Il n'y a pas de connexion visible au Marvel Cinematic Universe, hormis (enfin c'est la seule occurrence que j'aie vu) sur les uniformes des forces spéciales qui arrêtent les X-Men aux deux tiers du film. Le montage perturbé rend le film un peu brouillon, on sent qu'il manque des segments... La communication et la promotion autour de la sortie du film ont pâti du rachat de la firme. Nombre de salariés de la Fox ont ainsi quitté le navire avant d'en être poussés, notamment au sein du département marketing. Autre signal négatif : l'interdiction faite aux critiques de parler du film AVANT sa sortie...

 

Au niveau du casting, notons l'arrivée dans la franchise d'une actrice "oscarisable" (à l'instar de la franchise Avengers) en la personne de Jessica Chastain, qui incarne la cheffe des extraterrestres qui poursuivent Jean. Elle est l'une des rares à tirer son épingle du jeu, son visage perdant très vite toute humanité. Mention spéciale à Sophie Turner, qui s'en sort pas trop mal dans son jeu complexe, et à Nicholas Hoult, qui a pris de la bouteille depuis 3 films (à noter qu'il va aussi incarner prochainement Tolkien dans le film éponyme). James Mc Avoy (Xavier) et Michael Fassbender (Magneto) font le job. Les autres sont d'une transparence triste à pleurer, y compris les trois mutants nouveaux venus (dont Dazzler). Kinberg a même réussi à rendre Jennifer Lawrence complètement (ou encore plus) inconsistante. Une huître aurait eu le même impact.

 

Malgré ces soucis de rythme et de montage, ce dernier segment soulève quelques éléments dignes d'intérêt : notamment la personnalité du Pr Xavier, pas forcément impliqué dans l'action au fil du temps, et qui ne rechigne pas à mentir à ses élèves pour les "protéger"... Le personnage de Jean Grey/ Phoenix est intéressant, car empreint de troubles de la personnalité. Les cartes des relations entre personnages sont rebattues, mais on a l'impression d'assister à chaque fois à la relation d'amitié/désaccord profond entre Xavier et Lehnsherr (alias Magneto), et les X-Men semblent ne pas servir à grand-chose, hormis le Fauve, un peu. Le montage, expéditif, et les aléas de la production, déjà évoqués, ont carrément gommé tous ces aspects et les rendent inopérants. Et donnent au chapitre final de la franchise un goût d'huile de vidange.

 

En sortant du film, j'étais mitigé. Content d'avoir retrouvé quelques personnages que j'apprécie (mais pas Wolverine, qui a sur disparaître avant ce ratage industriel), déçu de les voir -pour certains- réduits au rang de faire-valoir, puis ennuyé par le rythme lénifiant au premier tiers (sur un film plutôt court, il faut le faire...), enfin sidéré de voir le réchauffé que constitue l'ensemble, presque mis à terre par la sempiternelle séquence (finale, celle-là) se déroulant à Paris, totalement ratée dans le fond comme dans la forme (les DS classiques, les deux-chevaux, pitiééééé)... C'est en réfléchissant à ce que je pourrais en dire que je me suis rendu compte que je ne pouvais pas en retirer grand-chose de positif. La bande-son d'Hans Zimmer est tout de même de qualité, me rappelant celle d'Interstellar, et Kinberg parvient à livrer deux-trois scènes d'action/effets spéciaux pas trop vilaines.

 

Mon dernier visionnage de X-Men: l'Affrontement final commence à dater, mais j'ai l'impression qu'il a trouvé un sérieux client comme pire film du fil principal de la franchise... C'est dommage, vraiment dommage, on ne peut qu'imaginer ce qu'un réalisateur comme Bryan Singer (enfin, un Bryan Synger du début des années 2000) aurait pu en faire, avec une meilleure gestion des enjeux et des personnages, une fin plus habile... Triste fin pour une franchise qui aura marqué le genre, même si le spin-off final, les Nouveaux Mutants, attend depuis plus d'un an de sortir...

 

Vous pouvez également vous consoler en lisant la version originale, en comics.

 

Spooky

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