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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

http://www.eclipse.fr/images/stories/couvertures/horreur/victoria.jpg

 

Oui, vous ne rêvez pas, ce titre est réel. Tout comme l'Orgueil et préjugé de Jane Austen a été détourné en Orgueil et préjugé et zombies, nous avons là une icône de l'époque victorienne (ben oui !) dont l'histoire est détournée.

 

Tout part en effet de l'idée que le monde est truffé de démons, de succubes, de sang-mêlés de tout ça, parfois à leur insu, et que la Cour britannique des années 1830-1840 n'y fait pas exception. Victoria, nièce du roi qui vient de succomber à la maladie, accède donc au trône du pays le plus puissant du monde, sans savoir qu'elle aura à combattre des ennemis très particuliers. L'occasion pour l'auteur A.E. Moorat, de son vrai nom Andrew Holmes, de nous emmener des boudoirs secrets de Buckingham Palace aux bas-fonds de la Londres constamment dans le brouillard, en passant par le célèbre asile d'aliénés de Bedlam, où se tiendront plusieurs scènes-clés de l'intrigue.


Victoria, jusqu'alors jeune princesse un peu écervelée, qui confie ses névroses d'adolescente (genre elle n'aime pas la soupe à la tortue) à son journal intime, va découvrir tout le poids que lui confèrent sa charge et son statut. Y compris un complot visant à prendre le pouvoir à sa place, par des moyens occultes. Mais la frêle jeune femme va se découvrir des ressources insoupçonnées, que l'auteur explique assez habilement, et se révéler une bretteuse hors pair, entre les mains de son Protekteur, une personne attachée à sa protection rapprochée. Le bouquin comporte de nombreux combats à l'épée, habilement chorégraphiés, par moments j'avais presque l'impression d'assister à des combats entre Jedis :)


L'auteur prend quelques libertés avec la réalité historique, certains évènements sont détournés, mais cela ne gêne pas le récit, qui procure de délicates orgies de zombies, ou encore quelques situations ambigües entre membres du Parlement, valets et soldats. A noter que nous suivons, outre Victoria, un aristocrate, Lord Quimby, qui emploie à son service un mort-vivant qui ne pourrit pas, et dont les aventures sont l'occasion de situations aussi grotesques que délectables.

 

Bref, une découverte assez sympa, et j'espère découvrir d'autres récits de cet auteur.

 

Spooky.

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

http://meganlindholm.com/wp-content/uploads/2009/09/FrenchAlienEarth2.jpg

Robin Hobb est connue, mondialement, pour des sagas d'heroic fantasy dont la plus célèbre est l'Assassin royal. Mais il lui arrive de faire des infidélités à son genre fétiche, en utilisant le pseudo de Megan Lindholm. Mais comme les éditeurs mettent les deux noms sur la couverture, ça ne sert pas à grand-chose.


Alien Earth raconte l'épopée de deux humains, John et Connie, qui voyagent à bord d'une créature-vaisseau, Evangeline. Alors qu'ils arrivent au bout de leur contrat de transport de matériaux miniers, la compagnie Terra Affirma leur propose une mission à haut risque, en même temps qu’une opportunité incroyable : retourner sur la Terre, que les Humains ont évacuée des millénaires auparavant, pour tenter d’y retrouver une capsule-temps, et déterminer si les conditions atmosphériques permettraient d’y implanter la vie. C’est lorsque la planète était au bord de la mort biologique, étouffée par sa propre pollution, que des extraterrestres, les Arthroplanes, avaient orchestré ladite évacuation. Depuis les hommes étaient devenus des créatures plus modestes, vivant dans des atmosphères artificielles, prenant garde à ne pas briser l’harmonie biologique et écologique sur les lointains systèmes de Castor et Pollux, ou vivant dans les replis de la chair des Aniles, ces immenses animaux cosmiques contrôlés comme un troupeau de bovins par les Arthroplanes.

 

http://www.decitre.fr/gi/23/9782753300323FS.gif

Bien sûr, le voyage vers la Terre des origines va bouleverser à jamais la vie des deux humains, mais aussi remettre en question la condition des anilvaisseaux.


Robin Hobb est plus à l’aise dans le fantasy, cela se sent assez vite. Car Evangéline n’est pas décrite une seule fois, même lorsque les Humains la voient de l’extérieur. L’auteure reste délibérément dans le flou, se contentant de suggérer certaines parties de son corps, souvent parce qu’elles ont une utilité réelle. Même chose pour Tug, l’Arthroplane qui vit comme un parasite dans l’Anile. Mais cela importe peu, au final, car Megan Lindholm a suffisamment de talent pour éviter cet écueil et nous conter son histoire, enfin pour la mener là où elle le souhaite. Faire un roman initiatique, une sorte d’éveil à la conscience de trois, non quatre personnages –mais pas forcément ceux que je vous ai cités- au contact ou à l’approche d’un monde redevenu virginal. L’auteure essaie de nous montrer la beauté, la poésie de la nature, telle qu’elle serait si nous ne tuions pas notre monde à petit feu. Elle y parvient –partiellement. La partie se déroulant sur Terre –car oui, ils y parviennent, bien sûr, après des dizaines d’années de voyage rendues possibles car les deux humains en ont passé la plus grande partie en transommeil- manque donc d’épaisseur, d’ampleur dans les évocations, dans la contemplation. C’est là que réside le principal défaut de ce roman.

 

http://meganlindholm.com/wp-content/uploads/2009/09/AlienEarth-184x300.jpg


Car dans l’ensemble, Lindholm s’en sort bien, c’est bien écrit, et cette qualité d’écriture fait passer la pilule du huis clos (sur 80% du roman on a juste les dialogues entre les deux humains entre eux ou avec Tug, ou les interactions de celui-ci avec l’Anile) sans trop de dommages. D’ailleurs cet aspect huis clos emmène les personnages sur les chemins de l’introspection, et ça marche plutôt bien, mis à part un ou deux passages un peu étranges. De même, pour l’avant-dernière séquence, on évite de peu le ridicule, le dérapage incontrôlé, pour finir sur une note poétique, finalement bien vue.

 

Au final Alien Earth est un roman de space fantasy plutôt agréable à lire, un huis clos spatial tout en délicatesse et quasiment juste. Amateurs de hard SF et de batailles cosmiques, passez votre chemin !

 

Spooky.

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