Je sais, j'ai mis du temps à la voir, cette dernière (jusqu'ici) saison de ma série culte, celle qui a énormément influencé mes goûts en matière de séries, de films, de lectures... Pas d'excuse, sauf celle de ne pas avoir eu jusque-là les moyens de la voir en entier. Sans tergiverser, voici un petit résumé et une analyse rapide de chaque épisode.
Episode 1 – La vérité est ailleurs (3/4)
L’épisode commence par un monologue de l’Homme à la cigarette, personnage central, qui essaie de justifier l’ensemble son œuvre, qui s’est faite essentiellement dans l’ombre. On bascule ensuite sur Scully, qui se réveille après un temps d’inconscience dû à son accident de la fin de la saison 10, dans un hôpital où la veille Mulder. Elle lui dit avoir des visions dans lesquelles apparaît l’Homme à la cigarette, des visions transmises par leur fils, William. Mulder part à la recherche de son vieil ennemi, et remarque qu’l est suivi. Il réussit à semer son poursuivant, et le file à son tour. Ce qui l’emmène en Caroline du sud, et à rencontrer de nouveaux conspirateurs, qui lui révèlent les véritables motivations du fumeur intempestif, à savoir détruire l’humanité, par le biais d’une maladie qui détruirait le système immunitaire et provoquerait une pandémie. Scully, de son côté, sort de l’hôpital pour aller dans le bureau de son collègue et amant, mais s’évanouit, et se retrouve aux soins intensifs à nouveau, tandis que le directeur-adjoint Skinner fait une rencontré décisive et passe un accord surprenant.
Cette saison 11 reprend donc là où s’est arrêtée la précédente, avec un épisode écrit et réalisé par Chris Carter lui-même. De la pure « mythologie », où l’on comprend ce qu’on supposait au fil des saisons précédentes : William, le fils de Mulder et Scully, est l’enjeu de toutes les manigances de l’Homme à la cigarette. Entre regards entendus, révélation rocambolesque et aller-retours agrémentés de conversations téléphoniques au volant, cet épisode propose un petit tournant dans la série. Mais comme lors de la saison précédente, il y a encore des choses à corriger au niveau des dialogues, un brin artificiels, et des situations peu soignées : comment un agent chevronné du FBI peut-il penser que celui qu’il suit depuis sept heures ne l’ait pas remarqué ? Et comment fait Scully pour rester pimpante après plusieurs heures de coma dans un lit d’hôpital ?
Episode 2 : Une vie après la mort
Ce nouvel épisode sonne comme un retour aux affaires courantes pour Mulder et Scully, qui reçoivent un étrange message de l’un des Lone Gunmen de l’au-delà, alors que trois hommes font irruption et feu dans lé résidence des deux ex-agents du FBI. 5 minutes plu tard un commando parlant russe arrive à son tour, mais les duettistes parviennent à s’échapper.
Ambiguïté, paranoïa, action et un brin d’humour, noir parfois, sont au rendez-vous ce et épisode. Et sans prévenir la mythologie revient. L’épisode, dans lequel apparaît Barbara Hershey, qui ne fait pas ses 70 ans, semble jouer un rôle crucial. Vie éternelle, hacking, le sujets sont intéressants, mais hélas trop peu développés, à cause surtout de la durée de l’épisode.
Episode 3 : Les jumeaux diaboliques
Un jeune homme, qui semble s’éclater à un concert de rock, voit soudainement une personne lui ressemblant trait pour trait qui le regarde bizarrement. Troublé, il sort du concert, et trouve son double à côté de lui dans sa voiture. Celui-ci provoque un accident, auquel le jeune homme réchappe, et raconte son histoire aux agents Mulder et Scully. Ceux-ci font des recoupements avec un certain nombre d’affaires, toutes conclues par la mort des personnes croyant voir leurs doubles.
Un épisode plus « standard », avec de la paranoïa, des dédoublements de personnalités, de la manipulation mentale et de la séduction. Un épisode pas désagréable, même si un peu outré pour les fameux jumeaux diaboliques. Et en passant, une évocation du temps qui passe pour Mulder et Scully, de leur histoire commune et de leur avenir.
Episode 4 : L’Effet Reggie
Scully et Mulder sont approchés par un homme étrange qui semble les connaître mais disparaît au bout de quelques secondes. Il parvient cependant à leur parler d’un étrange phénomène, qu’il appelle Effet Mengele, décrivant une situation où une personne a un souvenir différent des autres personnes qui l’entourent. Il prétend même être un de leurs anciens partenaires.
Dès le début l’épisode jour sur la dérision, la farce, comme en témoigne le regard de Mulder/Duchovny à une ou deux reprises, et surtout une séquence délirante de rencontre du troisième type totalement surjouée. A noter une ambulance au look de véhicule de Ghostbusters floquée Spotnitz Sanitarium et des passages de certains épisodes iconiques de la série avec l’ajout de Reggie. Et des séquences montrant l’alchimie toujours intacte des deux acteurs principaux.
Episode 5 : Ghouli
Deux jeunes filles sont hospitalisées dans un état grave après s’être mutuellement blessées en croyant avoir affaire à un monstre (le Ghouli du titre). Leur autre point commun ? le nom de leur petit ami, Jackson Van de Kamp. Mais l’affaire prend une autre tournure lorsque Scully, saisie de l’affaire avec Mulder, découvre que les jeunes filles ont eu des expériences de paralysie du sommeil ou de visions les amenant dans la même maison labyrinthique. Une expérience que l’enquêtrice du FBI a également connue. Elle est alors convaincue qu’elle est liée à ce jeune Jackson…
Un épisode « hybride » à plusieurs titres, notamment parce qu’il fait avancer (ou pas) la « mythologie » de la série, sous des allures originales de « monstre de la semaine ». Et le sujet permet à Gillian Anderson de montrer plus de profondeur et de diversité dans son jeu, ce qu’elle n’a pu faire qu’à de rares occasions dans la série.
Episode 6 : le Retour du monstre
En 1969 un petit groupe de soldats américains est déposé dans un village du Vietnam, avec pour mission de protéger coûte que coûte une caisse au contenu mystérieux. Mais la cahute où ils se réfugient est criblée de balles, et la caisse laisse échapper une fumée dont l’inhalation procure d’étranges visions chez les soldats, parmi lesquels un certain… Skinner. De nos jours, Mulder et Scully enquêtent sur la disparition de leur supérieur.
Au tour de Mitch Pileggi, interprète du troisième personnage de la série, d’avoir droit à « son » épisode. Un peu d’humanité affleure chez ce personnage ambigu et monolithique, on le voit même sourire (si, si !). Face à ses démons du passé, il se montre hélas bien impuissant…
Episode 7 : Rm9sbG93ZXJz
Bienvenue dans le futur. Notre duo mange dans un restaurant japonais entièrement automatisé. Mais soudain tout déraille. Le repas servi à Mulder ne correspond pas à la commande, la carte bleue de Mulder reste coincée dans la borne de paiement (parce qu’il a refusé de payer un pourboire)… Le über sans chauffeur de Scully roule à tombeau ouvert, et le GPS de Mulder le ramène… au restaurant japonais. Et ce n’est que le début.
Cet épisode particulier montre une suite de ratés dus aux intelligences artificielles, avec relativement peu de dialogues (mais plein de bips, de sonneries, de voix robotisées), les situations parlant d’elles-mêmes. Absurdité et humour sont au rendez-vous de cette révolte des appareils connectés, même si certaines situations pourraient se révéler flippantes dans un autre contexte. Détail important et surprenant (ou pas) : Mulder et Scully, même obligés de quitter en catastrophe leurs domiciles ou leurs voitures, ont TOUJOURS des lampes de poche sur eux.
Episode 8 : Les Forces du mal
A Eastwood, dans le Connecticut, un enfant de 5 ans échappe à al vigilance de sa mère et suit un homme portant le masque de la poupée qu’il tient entre les bras, Mr Chuckleteeth. La nuit suivante le corps de l’enfant est retrouvé dans les bois, atrocement mutilé par les animaux sauvages. Mais les agents du FBI, dépêchés sur les lieux, ne croient pas qu’il ait été tué par un animal.
Un épisode qui ramène à certaines des heures les plus sombres de l’histoire du Nouveau Monde, avec les sorcières et les démons qu’elles étaient accusées d’invoquer. Au final l’histoire est bien faiblarde.
Episode 9 : Rien n’est éternel
Mulder et Scully enquêtent à New York sur une secte, dominée par une actrice passée de mode, qui semble utiliser du trafic d’organes pour conserver une jeunesse éternelle.
Un épisode relativement classique, sans monstres au sens où on l’entend habituellement, mais avec des barjots. Avec en filigrane l’avancée en âge de Mulder, et la relation sentimentale compliquée des deux enquêteurs du FBI. Et de fil en aiguille, l’évocation de leur histoire commune qui a pris un drôle de virage.
Episode 10 : La vérité est ailleurs (4/4)
L’épisode commence par un monologue de Jackson Van de Kamp, qui déroule le fil de sa jeune histoire, depuis son ion bébé jusqu’à ses déboires récents (voir « Ghouli »), en passant par la révélation de ses pouvoirs au fil des années. Excédé par des déclarations de Mulder au sujet d’une épidémie provoquant la fin du monde, le directeur du FBI décide de fermer les affaires non classées tout en suspendant les deux agents et intime à Skinner l’ordre de trouver et d’arrêter Mulder.
Les deux agents sont donc sur le point de rattraper leur fils après 17 ans d’adoption et plusieurs mois de cavale. Autour d’eux, le directeur -adjoint Skinner et l’agent Monica Reyes semblent jouer un jeu ambigu, tandis que l’homme à la cigarette (et quelques autres) tire toujours les ficelles dans l’ombre. La fin est intense, surprenante, émouvante. Et ce n’est pas -forcément- une fin.
Cette saison 11, la dernière jusqu’à nouvel ordre, permet de résoudre un certain nombre d’enjeux semés par Chris Carter et ses complices depuis une vingtaine d‘années. Ainsi on apprend la finalité du fameux complot fomenté par un cercle de personnages puissants et anonymes. Certains d’entre eux connaissent d’ailleurs un destin… définitif au cours de cette saison. Le nom véritable de certains, comme l’Homme à la cigarette et Gorge profonde (tué à la fin de la première saison), nous sont révélés. Comme je l’indiquais dans le commentaire de l’épisode final, on a droit à une conclusion… qui ouvre la voie à de nouvelles histoires. On ne sait jamais, si les fans la réclament, si Chris Carter a de nouvelles idées, et si Gillian Anderson et David Duchovny sont partants…
Le bilan de cette saison, sur un plan fanique, est… mitigé. On a un mélange entre épisodes du type « monstre de la semaine » et récits faisant avancer l’histoire personnelle de Mulder et Scully, ainsi que le complot auquel ils sont mêlés. Si de ce dernier point de vue on arrive à avoir des réponses et même une résolution partielle du problème, rien ne dit que les visions de Scully et de son fils ne se réaliseront pas. Sur l’autre versant, la série a un peu épuisé les différentes formes de monstres. On a droit à un peu de parodie, ce qui amène de la fraîcheur dans la série. Si la totalité du casting principal de revient pas, on a quand même le droit au retour de plusieurs personnages secondaires, histoire de contenter la base fanique. A noter la révélation Miles Robbins, qui interprète William Scully/Jackson Van de Kamp, qui apporte de l’intensité et une dimension physique au rôle.
Spooky