[.REC] nous emmène sur les lieux d'une émission nocturne animée par Angela sur une chaîne espagnole, une sorte de reality show. Celle-ci est cette fois dans une caserne de pompiers, dont les nuits sont très calmes en général. Au milieu de celle-ci, ils sont pourtant appelés dans un immeuble de Barcelone, dans lequel les occupants ont entendu des cris au 4ème étage. Arrivés sur les lieux, ils découvrent une vieille femme couverte de sang, apparemment dans un état de sauvagerie extrême puisqu'elle mord violemment à la gorge l'un des pompiers. Incapable de la calmer, le petit groupe descend en catastrophe dans le hall, où deux policiers sont arrivés. Mais très vite, la situation s'enlise : l'immeuble est complètement isolé du monde extérieur, barricadé par les forces de l'ordre, et la folie semble se déchaîner aux étages supérieurs. En effet les personnes mordues présentent à leur tour des signes d'agressivité extrême. Les douze personnes pour l'heure épargnées décident de s'organiser...
Dans la lignée de Cloverfield, [.REC] est filmé en caméra subjective puisque nous sommes dans la "peau" de Pablo, le cameraman professionnel qui accompagne Angela. Ce parti-pris permet des images un peu plus stabilisées que pour le glorieux hit américain, mais les co-réalisateur Jaume Balaguero et Paco Plaza n'en abusent pas, apportant un surcroît de réalisme aux plans. On se retrouve donc dans un survival doublé d'un huis-clos extrêmement angoissant, où les personnages crient dans tous les sens, en proie à une panique extrême. Les images sont fortes, simples, mais d'une efficacité redoutable. Dans son rôle de journaliste avide de reportages chocs et doublée d'une sacrée conne, Manuela Velasco excelle. En plus elle est blonde. La course-poursuite dans les escaliers et les appartements est haletante, elle ne laisse quasiment aucun répit au spectateur, alors que le film a commencé sur un rythme lent, pour montrer la monotonie de la caserne, mais aussi mieux nous surprendre En prime, nous avons deux beaux rebondissements dans le dernier tiers du film (qui ne dure qu'une heure quinze, un format idéal pour un survival horror en temps -presque- réel.
Carrément un excellent film d'horreur, à réserver toutefois à ceux qui ont le coeur bien accroché. Un (tout) petit regret par rapport à l'histoire : l'isolement de l'immeuble me semble un peu prématuré, et fait basculer le film dans le huis-clos quelques minutes trop tôt.