Hayao Miyazaki est peut-être le Japonais le plus connu dans le monde. Cofondateur du Studio Ghibli, on lui doit des chefs-d'œuvre d'animation comme Mon voisin Totoro, Princesse Mononoké, Le Voyage de Chihiro ou plus récemment Le Garçon et le Héron, des films mondialement connus.
Mais qu'y a-t-il dans ce nouvel ouvrage, écrit par votre serviteur, à paraître aux Editions Actusf ? Comme souvent dans mes ouvrages, j'essaie de resituer l'auteur étudié dans son époque, de donner quelques pistes sur sa façon de penser, de procéder, sans négliger sa part sombre. J'essaie de donner un panorama aussi large que possible de son œuvre, de donner un aperçu de son influence, qui vous vous en doutez, est immense.
C'est un changement pour moi, qui m'étais intéressé jusque-là essentiellement à des écrivains ou à des œuvres écrites. Le cinéma (et la télévision) n'étaient pas loin, mais cette fois-ci c'est donc à un cinéaste que je me suis intéressé, sous la coupe de Jérôme Vincent, avec l'aide de son équipe, et n'oublions pas les petits bouts de AnneEli Mo dedans, et l'aide discrète mais si précieuse de Karine Barou. Sans oublier mon amie Steph Chaptal, qui a elle-même écrit un ouvrage consacré à Miyazaki aux Editions Ynnis il y a quelques années, et qui m’a fait le plaisir et l’honneur de le préfacer.
Au-delà de ce schéma somme toute classique, je me suis attaché à différentes thématiques qui traversent l'œuvre du sensei, telles que l'écologie, la paix, ou encore les figures féminines.
Un petit mot au sujet de la couverture. Elle est signée par Damien Dufreney, qui avait déjà posé les éléments sur la première version, qui a dû être suivie par une dizaine d'autres, qui ont permis d'arriver à cette composition consensuelle, comportant un totoro, personnage iconique, mais aussi en adéquation avec le titre Sur les ailes du vent.
Grande fierté de pouvoir vous parler de ce metteur en scène d'exception.
Voici le programme de la journée Tolkien qui aura lieu le samedi 8 février prochain, à partir de 10h, à Arcueil dans les locaux de Laplace to Be.
10h-12h : Atelier d’écriture et d’initiation à la calligraphie : apprenez à dompter les tengwar, par Irwin Piot et Jean-Michel Jobart (association Tolkiendil)
Pour vous inscrire à l’atelier, envoyez un mail à manuscrits.actusf@gmail.com
13h45-14h15 : Le phénomène Tolkien, par Yannick Chazareng
15h30-16h : Une analyse de la chute de la Maison de Finwë, entre trahisons et orgueil, par Antoine Palama (association Tolkiendil)
16h15-17h : Les Anneaux de Pouvoir respectent-ils le lore du Seigneur des Anneaux ?, par Olivier Lemaitre (association Tolkiendil)
Des mages archi-nuls, une MORT qui a des états d'âmes, des personnages loufoques, des univers délirants, des trouvailles magnifiques, des jeux mots formidables, le tout avec en prime un regard féroce sur notre monde et ses travers.
Tout cela, et bien plus encore, c'est l'œuvre de Terry Pratchett. Du Disque Monde au Peuple du Tapis, de De bons présages au Grand Livre des gnomes, des générations de lecteurs et lectrices se sont plongés avec délectation de ses romans et nouvelles.
Avec Tout Terry Pratchett, nous vous proposons de plonger dans ses pages, dans ses thématiques préférées, dans la manière qu'il avait de nous faire rire, et dans sa vie aussi. Découvrez son œuvre et l'homme qui l'était à travers nos textes mais aussi de nombreuses interviews...
Voici en quelques mots la présentation de cet ouvrage. C'est l'aboutissement d'un travail de longue haleine, puisque nous avions commencé, avec Stéphanie, il y a quasiment deux ans, pour une sortie programmée en septembre 2023. Les difficultés des Editions ActuSF avaient mis le projet en stand by, avant de pouvoir être relancé il y a six mois. Un petit lifting, d'ultimes corrections et mises à jour, et c'était reparti. La sortie officielle est donc ce 6 juin 2024, avec des évènements au fil des semaines pour accompagner au mieux cette sortie, comme par exemple à la librairie la Croisée des Mondes, à Paris, le 22 juin, et un autre évènement début juillet, près de Paris.
Pour en savoir un peu plus, voici une interview réalisée par le podcast ind100 aux Imaginales (Epinal), la première d'une longue série très intéressante. Et je vous recommande le blog de Stéphanie, grande lectrice. Traductrice, journaliste et autrice, elle a publié plusieurs ouvrages sur l'imaginaire :> Hommage à Hayao Miyazaki : un cœur à l’ouvrage, Cyberpunk : Histoire(s) d’un futur imminent ou bien encore >Les Chats dans la pop-culture.
Tout Terry Pratchett
Par Stéphanie Chaptal et Yannick Chazareng
Collection Les Trois Souhaits
Livre papier
978-2-37686-654-1
Parution : 6 juin 2024
Chaque nouveau livre de Stephen King est un évènement, et a fortiori quand il s'agit d'un recueil de nouvelles, comme c'est le cas ici. Il s'agit d'ailleurs du XXème en la matière, chez ce maître de l'exercice.
Le recueil s'ouvre sur Deux crapules emplies de talent, un récit encapsulé où le fils d'un écrivain célèbre, désormais décédé, tente de découvrir pourquoi celui-ci a justement, brusquement, rencontré le succès, alors que rien ne l'y prédestinait, et qu'il avait passé les quarante première années de sa vie à faire tout autre chose, tout comme son meilleur ami, qui lui est devenu un peintre de renom au même moment. Il semblerait que la réponse à l'énigme se trouve dans une partie de chasse dans un coin reculé du Maine (toujours dans cette géographie imaginaire de King), en fin d'année 1978... Le recueil commence fort, avec cette histoire qui mélange ruralité, amitié et sensibilité artistique, avec un argument fantastique assez rare chez King. C'est très plaisant.
Dans Cinquième étape un inconnu aborde un vieil homme sur un banc dans un parc, et lui parle de son parcours au sein des Alcooliques anonymes, réparti en cinq étapes. Et la cinquième consiste à parler de ses démons à un inconnu. La fin de la nouvelle est cruelle, mais j'avoue l'avoir moyennement appréciée.
Willie le Tordu est le surnom d'un préadolescent présentant des troubles autistiques, et qui apprécie beaucoup les histoires de son grand-père, au crépuscule de sa vie, et qui prétend avoir vécu très loin dans le passé. Là encore, une fin cruelle, mais que j'ai trouvée plus sympa, ne l'ayant pas vue venir. A noter que la nouvelle avait été précédemment traduite et publiée en France dans la revue Bifrost en 2021, sous le titre Willie le Zinzin.
Vient ensuite le morceau de choix du recueil, la novella Le Mauvais rêve de Danny Coughlin. Responsable du ménage dans un lycée, Danny Coughlin rêve qu'il trouve une cadavre de femme dans une ancienne station-service, dans un endroit où il n'est jamais allé. N'en tenant d'abord pas compte, le rêve se met à le hanter, jusqu'au jour où Danny décide d'aller voir sur place, et se retrouve à faire exactement les mêmes gestes que dans son rêve, et trouve le cadavre vu en rêve. estimant que personne ne le croirait, il décide de signaler le problème anonymement à la police, qui parvient rapidement à le retrouver. Il devient, de fait, le principal suspect du meurtre de la jeune femme.
On est sur du grand King avec cette novella, qui je crois est déjà en cours d'adaptation. Il faut dire que tout y est : un peu de paranormal, un gars ordinaire qui ne veut pas d'ennuis, un flic paranoïaque et obsessionnel.
Finn est un gamin qui est poursuivi par la malchance depuis sa plus tendre enfance. Jusqu'à se retrouver kidnappé par erreur par une bande de malfrats pas bien malins. Le ton de l'histoire est presque burlesque, mais j'avoue que pour une fois un ado héros d'une histoire kingienne m'a laissé un peu froid.
Slide Inn Road. Une famille (grand-père, parents, petits-enfants) embarque dans la vieille voiture du premier pour aller voir une grand-tante mourante, et prend un raccourci à travers champs recommandé par le grand-père. Et se paume un peu, en tombant sur deux gars bizarres qui semblent vouloir cacher un cadavre encombrant dans les ruines d'une vieille baraque. La vie de la famille est menacée, jusqu'au moment où le grand-père prend les choses en main. Le rythme est enlevé dans cette nouvelle somme toute assez classique, mais la personnalité et l'énergie du grand-père la rendent bien sympathique.
Ecran rouge : On entend parler d'une rumeur sur des extraterrestres malveillants qui se cacheraient dans la population, et qui se dévoileraient juste après l'apparition d'un écran rouge sur le smartphone de leur victime. J'ai trouvé cette nouvelle assez plate, et un peu redondante, quelque part, avec Willie le Tordu.
Le Spécialiste des turbulences. Nous voilà sur les traces d'un homme qui embarque, sur ordre d'un mystérieux mécène, qui embarque dans des avions qui doivent subir des turbulences pouvant mener au crash. Grâce à ses pouvoirs particuliers, l'avion ne s'écrase pas. J'ai moyennement apprécié cette histoire, l'ayant déjà lue dans l'anthologie Classe tous risques. La deuxième lecture s'avère plus décevante que la première.
Autre nouvelle déjà lue, mais cette fois-ci en anglais, Laurie raconte comment un petit chien, offert à un veuf en pleine dépression, va lui sauver la vie dans une situation totalement inattendue. Une très bonne histoire, exempte de fantastique, mais pas d'émotion.
La nouvelle Serpents à sonnettes se déroule, comme la précédente, en Floride. Mais sur des lieux déjà explorés par King, puisque nous sommes juste à côté de Duma Key, théâtre du roman du même nom. Là aussi, deux enfants jumeaux vont jouer un rôle particulier dans cette histoire où un retraité occupant la maison d'un ami va être mis sur la sellette par la mort de sa seule et unique voisine. Autre clin d'oeil à son oeuvre, le héros apparaît dans Cujo. On retrouve dans cette histoire, outre l'enfance, un autre thème cher à l'auteur, la hantise, ainsi qu'un flic harceleur, comme dans Le Mauvais rêve de Danny Coughlin.
Les Rêveurs se passe, contrairement aux autres, récentes, dans un cadre ancien, dans l'entre-deux-guerres. Un scientifique très particulier est persuadé de pouvoir aller par-delà le mur du sommeil, et cette expression est assumée par King, puisqu'elle se veut un hommage à l'une de ses inspirations régulières, Lovecraft. Un de ses livres est d'ailleurs présent dans l'histoire. Je me suis un peu ennuyé sur les trois premiers quarts de l'histoire, moins sur la fin, même si celle-ci m'a semblée un peu expédiée.
L'homme aux réponses a installé son stand sur le bord de la route, et lorsqu'un homme en proie à un dilemme majeur (embrasser la carrière d'avocat dans le cabinet dirigé par son père et faire plaisir à son futur beau-père, ou déplaire à celui-ci et s'installer à son compte dans une petite ville dont il est tombé amoureux) s'arête pour lui poser des questions lui permettant de faire son choix, il se passe quelque chose d'étrange : l'homme aux réponses disparaît, et notre héros se réveille au volant de sa voiture, à l'arrêt, mais avec des certitudes. Il va recroiser ce même homme aux réponses en deux autres occasions, à des moments cruciaux de sa vie, et on a droit un récit vraiment noir. A noter un récit encapsulé lorsqu'il se retrouve à défendre les intérêts d'une femme au visage brûlé. Un récit plutôt prenant, plein d'énigmes.
Dans l'ensemble j'ai bien aimé ce recueil, même si ce n'est pas son meilleur (difficile de faire mieux que Brume et Danse macabre). La qualité est diverse, entre longs récits vraiment prenants et fonds de tiroirs à l'intérêt ou à la force limité(e). Et j'ai trouvé que cela manquait un peu de diversité, certaines histoires se répondant sur des thématiques.
King a été un peu feignant dans sa postface, ne donnant pas d'infos particulières sur les circonstances dans lesquelles il a écrit ces histoires, probablement parce que certaines sont assez anciennes et qu'il ne s'en souvient pas. En revanche il parle du fait qu'il n'a été satisfait que deux fois des histoires finalement écrites, c'est à dire qu'il les estimait à la hauteur des idées qui les ont inspirées : il s'agit de La Ligne verte, et The Shawshank Redemption. Deux histoires adaptées et portées à l'écran par Frank Darabont. Coïncidence ? Chacun jugera.
Bastien est paléontologue : sa spécialité ? Étudier les créatures étranges qui naissent de la vape, ce mystérieux brouillard aux propriétés énergétiques extraordinaires qui a recouvert le monde et menace de l’engloutir un peu plus chaque jour. Tour à tour victime d’un dramatique accident en apparence banal duquel il réchappe de justesse et témoin d’un attentat, où sa survie ne tient à nouveau qu’à un fil, il voit son destin basculer. Le voilà pris dans l’engrenage d’une affaire d’espionnage d’envergure internationale, sous les feux croisés d’une société secrète d’assassins, de brutes armées et d’une agence de détectives aux méthodes douteuses. Sans compter qu’une créature cauchemardesque, tout droit venue des Vaineterres, ces zones perdues dans un océan de vape, semble bien décidée à lui faire la peau...
Voilà un roman avec un background intéressant. Une société verticale (les très pauvres en bas, les très riches en haut), entourée par une brume perpétuelle, mouvante et habitée de créatures abominables. Pour éviter cette "vape", les gens se déplacent en ascenseur ou en dirigeable (à ce titre, la version aérienne du naufrage du Titanic est une idée originale). Mais à côté de cela, la façon dont Colin Heine (prononcez Haine, à la française, comme la nationalité de l'auteur) exploite toutes ces belles idées manque particulièrement de maturité : les dialogues sont assez surréalistes parfois, les personnages manquent d'épaisseur et l'hésitation permanente entre plusieurs sous-genres (l'exploration, l'intrigue policière, l'horreur due à des arachnides géants) est maladroite.
Nul doute que Colin Heine a mieux développé cet univers dans son roman suivant, Les Loups des cendres mortes, également sorti chez ActuSF.
L’agent fédéral Ethan Burke reprend conscience, seul et blessé, en pleine rue à Wayward Pines, petite bourgade tranquille de l’Idaho. Partiellement amnésique, il se souvient être à la recherche de deux autres agents mystérieusement disparus dans la région. Il se rend vite compte qu’il n’a plus de papiers, ni de téléphone et, en dépit de ses efforts, il ne parvient à joindre ni sa femme, ni son supérieur, ni personne du monde extérieur. Il y a vraiment quelque chose de bizarre à Wayward Pines, comme chez ses habitants. Lorsqu’Ethan découvre le cadavre horriblement mutilé de l’un des agents qu’il recherchait, l’étrangeté cède la place à un danger mortel.
"Entre Twin Peaks et Stephen King", clame un bandeau rajouté sur le livre. De quoi être hypé, bien sûr. Mais c'est vrai que cette trilogie commence bien, très bien, L'action démarre tout de suite, dans une ambiance paranoïaque de petite ville totalement isolée. Ethan rencontre différentes personnes, dont certaines l'aident, et d'autres plus ambiguës. Mais il semble, seul, terriblement seul face au secret de Wayward Pines. Ce secret qui est révélé dès ce premier tome, et il est plutôt flippant, tant ce qu'il implique donne le vertige.
C'est vraiment bon, on ne s'ennuie pas une seconde, mais... si on lit régulièrement du King, du Koontz ou du McCammon... On n'est pas surpris. On passe un bon moment de lecture, cependant.
Voici donc le 35ème film du Marvel Cinematic Universe, et le 5ème de la phase 5. Après des succès mitigés (les flops de Ant-Man et la Guêpe - Quantumania et The Marvels) et les succès réels mais controversés (Les Gardiens de la Galaxie volume 3 et Deadpool et Wolverine), revoilà donc Anthony Mackie dans le costume de Sam Wilson/Captain America. Après une mission au Mexique en compagnie de Joaquin Torres, les deux hommes sont invités à la Maison blanche pour participer au sommet américano-franco-nippono-indien concernant l'île de Tiamut. Wilson propose à son mentor, Isaiah Bradley, lui aussi un super-soldat, de les accompagner.
Le président, Thaddeus Ross, ennemi historique de Hulk, est alors attaqué par Bradley et quatre autres personnes, visiblement sous emprise. L'homme est rattrapé et remis en prison, et les enquêteurs sont rejoints par Ruth Bat-Seraph, ancienne Veuve et responsable de la sécurité privée de Ross.
Ils découvrent que l'origine de l'attentat est dans une ancienne base militaire en Virginie, et que le responsable est Samuel Sterns, à l'origine de la création de l'Abomination (Voir L'Incroyable Hulk). Mais un secret bien plus grand menace Ross...
Difficile de dégager un avis tranché au sujet de ce film. Il n'apporte pas grand-chose dans la chronologie générale des Avengers, si ce n'est que Ross demande à Wilson de reformer l'équipe de super-héros, et que la suite de l'histoire va sans doute voir des mondes parallèles s'entrechoquer. L'ex-général Ross reviendra dans la prochaine production Marvel, à savoir The Thunderbolts. Il y a également quelques fausses pistes, comme les autres agresseurs du président, qu'on oublie dès qu'on les a mentionnés, ou encore l'apparition très rapide de Bucky Barnes (le Soldat de l'Hiver), pour nous dire qu'il se consacre à une carrière politique. On notera les reshoots concernant un personnage secondaire à l'été 2024, ce qui n'est jamais bon signe, et les effets spéciaux dégoulinants lors de certaines scènes de combat mettant en scène Cap' et Torres (le futur Falcon), ainsi que dans les décors de la grosse scène finale, des cerisiers en fleurs sur une île de Washington.
Dans le positif, citons l'intensité toujours présente chez Ford, même s'il commence à décliner physiquement, et Mackie qui est tout en sobriété. Le film de Julius Onah (The Cloverfield Paradox) n'est pas franchement mauvais, mais il se révèle, au final, anecdotique, malgré la présence d'Harrison Ford.
Salué par Ursula Le Guin, l'une des grandes dames de la science-fiction, comme une des plumes les plus brillantes à l’origine de la littérature de fantasy, le théosophe gallois Kenneth Morris s’inspira de l’épopée celtique du Mabinogion, pour écrire des romans qui devaient par la suite sombrer dans l’oubli. Le Livre des Trois Dragons, paru en 1930, narre les aventures du héros Manawyddan. S’y croisent druides, ovates et bardes, guerriers et artisans, dans un récit où les dieux mènent la danse, avec à leur tête Hu Gadarn, l’Empereur des Dieux et des Cymry, les gallois, qui règne sur l’Ile des Puissants.
Paru sept ans avantLe Hobbit de Tolkien, à peine huit ans après Le Serpent Ouroboros, d’E.R. Eddison, et seulement six ans après le séminal chef d’œuvre de Lord Dunsany, La Fille du roi des elfes, ceLivre des Trois Dragons met en scène des bardes et des druides, des guerriers et des artisans magiciens, tous dominés par des entités divines celtes qui n’ont rien à envier aux dieux grecs dans le regard joueur et moqueur qu’ils portent sur les hommes.
Le livre raconte l'histoire de Manawyddan, personnage important de cette mythologie, qui doit accomplir de grandes choses (apprendre à chanter, fabriquer des armes, des objets de la vie courante, et surtout affronter trois dragons, dont un avec lequel le combat semble durer des semaines).
C'est un ouvrage surprenant, un peu tombé dans l'oubli, mais qui n'a rien à envier à ce qu'a fait Tolkien en termes de relecture des mythes, auquel Ursula Le Guin le compara, au même titre qu'E. R. Eddison. Attention, le style archaïsant ainsi que l profusion de noms gallois à rallonge peuvent rendre la lecture un peu dure par moments.
Aleksi Briclot est un artiste visuel français aux multiples facettes, qui a début en tant qu'illustrateur et auteur de BD né en 1978. Ses talents d'illustrateur lui valent d'être engagé sur le développement visuel de jeux video tels qu'Egypte 2, Cold Fear, Splinter Cell: Double Agent ou encore HazeEn 2008 il cofonde le studio de développement de jeux video Dontnod Entertainment, qui a à son actif des titres tels que Life is strange 1 et 2, Vampyr, Twin Mirror. Il réalise de nombreuses couvertures pour les Editions Bragelonne, Calmann-Lévy. Il réalise des visuels pour des jeux video, dessine plusieurs bandes dessinées et comics, et travaille depuis une petite dizaine d'années presque exclusivement pour Marvel Studios. Ses genres de prédilection sont la fantasy et la science-fiction, et il réalise des milliers de croquis qui inspirent les scénaristes, réalisateurs et techniciens d'effets visuels qui enrichissent le Marvel Cinematic Universe.
Cette monographie propose de rendre hommage à son immense talent au travers de nombreuses illustrations, témoignages de l'artiste et autres cartes mentales. Ces cartes mentales sont des documents mêlant esquisses, notes et autres mots-clés, tournant autour du nom d'un personnage ou d'un super-pouvoir qu'il inscrit en premier, au centre de sa page. Par association d'idées, cette carte mentale se déploie et lui permet de dégager des axes de travail qu'il explore, puis élimine pour n'en garder qu'un parfois.
L'ouvrage est découpé en quatre grandes parties, consacrées à :
- son appropriation de l'aspect visuel,
- la façon dont la lecture influence son imaginaire, la façon dont il aborde sa création visuelle de manière très littéraire et ses aspirations à écrire lui-même des scénarios de bande dessinée ;
- la relation quelque peu passionnée qu'il entretient avec le jeu sous toutes ses formes : jeu de rôle, video, jeu de cartes (notamment pour Magic: the Gathering)
- la façon dont il conçoit ses peintures et dessins, essayant ce compenser les frustrations que peuvent lui apporter les travaux ambitieux par des projets personnels et plus confidentiels. Il aime également délaisser l'outil numérique pour retrouver le plaisir sensuel du dessin traditionnel.
Entre autres expériences Briclot évoque comment il en est venu à travailler sur Comment je suis devenu un super-héros, réalisé par le Français Douglas Attal. Et de sa joie à constater que son travail correspond tout à fait à ce qu'attendait celui-ci. Il parle également de la façon dont il a expérimenté une nouvelle technique en plein travail d'illustration pour des couvertures de romans de R. A. Salvatore, dans l'univers des Royaumes oubliés. Pour le jeu video, nous avons quelques superbes travaux promotionnels du premier jeu développé par Dontnod, Remember me, ainsi que des storyboards. Dans la partie consacrée au dessin et à la peinture, Aleksi Briclot parle de sa découverte du projet musical Igorrr, qui l'inspire ensuite pour le fameux Inktober, à l'occasion duquel il décide de raconter l'histoire de Patrick le Poulet.
Au fil de ses travaux, Briclot a travaillé, parfois juste le temps d'un hommage, sur des univers tels qu'Elric, The Crow, Oniria, Conan, Stranger Things, Halo, Spawn, Star Wars... Tous présentés dans l'ouvrage, témoignant de la puissance de son talent et de sa capacité à s'approprier des ambiances parfois très différentes. Pour renforcer sa "musculature" du dessin, Aleksi Briclot crayonne en permanence sur plusieurs carnets de différentes tailles, destinés à différents usages.
En conclusion de ce superbe ouvrage, une interview nous permet d'en savoir encore plus sur cet artiste unique, dont les fulgurances visuelles ont d'ores et déjà marqué les univers geeks.
Nous connaissons tous l’écrivain de renommée mondiale Stephen King et ses livres… Du moins c’est ce que nous pensons >Dans ce livre, Hans-Ake Lilja présente d’autres visages du Roi de l’Horreur, qui surprendront le lecteur en lui montrant à quel point King est plus qu’un écrivain de fantastique, mais aussi un auteur de livres pour enfants, un éditeur, un vulgarisateur, un acteur, un réalisateur et un musicien… Parmi le contenu du livre figurent également deux longs entretiens inédits avec Stephen King ! Lilja’s Library - The World of Stephen King», le portail le plus complet et le plus consulté sur King depuis 1996, a également édité l’anthologie de nouvelles Shining in the Dark traduites dans plus de 16 langues. Ce sont les Editions ActuSF qui ont traduit cet ouvrage en français (par les bons soins de Romane Baleynaud), et votre serviteur à eu l'honneur et l'avantage d'en écrire la postface, en reprenant l'idée générale de l'ouvrage de Hans (oui, je l'appelle Hans, je l'ai rencontré récemment pour l'avant-première du bouquin en France, laissez-moi tranquille), mais en utilisant d'autres exemples indiquant que King n'est en effet pas qu'un auteur d'histoires d'horreur. N'hésitez pas à vous ruer en librairie dès ce 25 septembre et à y jeter un œil !