Le Cycle de Terremer est une suite romanesque écrite par l'américaine Ursula K. Le Guin, entre 1940 et 2001. Relevant du médiéval fantastique, c'est une somme qui fait partie des grands classiques su genre. L'univers décrit est cohérent, poétique et original, pour reprendre els termes de Wikipedia. La grande disparité du temps s'explique par le fait que l’auteure a peu à peu comblé les trous de son cycle, et que la date de publication de chaque roman ou recueil de nouvelle ne correspond pas à la chronologie de l'œuvre. Pour en savoir plus, rendez-vous là.
Pour ma part je n’ai lu que le septième tome, peut-être le plus connu, qui s'intitule Les Tombeaux d'Atuan. Cela ne m’a pas laissé de grands souvenirs, sans doute à cause d'un rythme très lent...
Le film de Goro Miyazaki, fils d'Hayao, conte les aventures du jeune Arren, prince du royaume d'Enlad, qui va s'allier aux forces du grand magicien Epervier, pour rétablir l'équilibre du monde rompu par une sorcière maléfique. Dans le combat qui s'annonce, Arren et Epervier croiseront la route de Therru, une mystérieuse jeune fille. Ensemble, ils dépasseront leurs peurs et uniront leurs destins pour mener le plus fascinant des voyages.
Officiellement Les Contes de Terremer sont inspirés par Tehanu. Mais lorsque vous comparez les synopsis, vous verrez que les ressemblances sont ténues.
Et ce n'est pas qu'un avis de fan du genre ou de blogueur qui crache sur les films, puisque Ursula Le Guin a elle-même déclaré ne pas reconnaître son œuvre dans le film ; alors que c'est elle qui avait demandé à Hayao Miyazaki de l'adapter... Sans vouloir dénigrer le travail du jeune réalisateur, elle lui a donc laissé la seule paternité du long-métrage d’animation.
Mais qu’en est-il du film lui-même ? Eh bien c’est un peu compliqué. Première constatation, le travail artistique est souvent impeccable, par moments un peu approximatif, mais l’ensemble est visuellement très agréable. Normal, me direz-vous, lorsque je vous dirai que le fiston a travaillé avec l’équipe de son père. Mais hélas, c’est peut-être le seul bon point du film. Sur le plan de l’histoire, même si l’ensemble est assez linéaire, il n’est pas évident pour le spectateur lambda de rentrer dans l’univers proposé. Ainsi n’apprend-on presque rien sur tout le background de Terremer, sauf qu’un mage doit, pour pouvoir influer sur un élément, un animal ou une personne, connaître son véritable nom. C’est presque le seul ressort du film, celui qui permettra à Arren et Therru de vivre heureux, libérés du joug d’un terrible sorcier. Au visionnage du film, on se dit qu’on a loupé des trucs, mais au final on se rend compte que le réalisateur a fait des coupes dans l’œuvre originale, pour l’arranger à sa sauce, sans forcément penser à son accessibilité au grand public. On ne comprend pas l’importance de la magie, ce qu’il se passe entre Epervier et Arren, qui est en fait un passage de relais entre deux personnes investies de grands pouvoirs… On ne comprend pas non plus pourquoi Arren tue son père –qui est roi- dès le début du film, alors que cela est expliqué dans le roman (et expédié dans le film)…
Pourtant, Goro Miyazaki, comme son père, est un fan de longue date de l’œuvre de Le Guin ; on sent bien qu’il aime cet univers. Mais son interprétation tombe à plat, par manque de prise en compte du grand public. Dommage. Peut-être qu’un jour un réalisateur « live » s’y attaquera, mais la comparaison avec Le Seigneur des Anneaux (un sorcier très puissant et bon, un autre très méchant, un jeune homme qui poursuit son apprentissage, un décor très médiéval fantastique…) sera inévitable.
Spooky.
Note : c'est Ursula Le Guin qui a inventé le terme et le principe de l'ansible, dont le présent blog tire son nom. Pour en savoir plus, rendez-vous sur la page consacrée de Wikipedia, où ce blog est cité.