Comme sa devancière (en termes de présence sur le présent blog) Irène Fernandez, François-Marin Fleutot nous propose, dans un court essai, son survol des principaux éléments inhérents au Seigneur des Anneaux. Je cite Irène Fernandez, car tout un passage de l'argumentaire de Fleutot y fait directement référence, sans toutefois la nommer ; par contre elle est présente dans la bibliographie en fin d'ouvrage.
Quels sont donc ces "mythes" dont parle l'auteur ? D'abord les origines de la création du monde d'Arda. Les influences de Tolkien, ses lectures, son goût très tôt pour les langues, sa participation aux réunions des Inklings, ce club d'échanges entre érudits et professeurs d'Oxford. Sa participation à la première Guerre mondiale, aussi, qui lui a permis de voir de la bravoure chez les Petites Gens, chez les personnes ordinaires, lesquels lui ont inspiré ses Hobbits... Sa détermination à écrire -et ce sont ses mots, ou presque- une mythologie pour l'Angleterre.
Dans un second temps, FM Fleutot nous parle du bourraeu de travail que fut Tolkien, mettant autant d'ardeur et de sérieux dans ses travaux de chercheur et enseignant en philologie que dans ses écrits fictionnels. Puis on en vient au Seigneur des Anneaux proprement dit, que Tolkien a placé dans le monde créé dans Le Silmarillion alors encore en gestation, et se déroulant en accord avec la trame de Bilbo le Hobbit, sorti 17 ans auparavant.
Les héros du roman ne sont pas forcément ceux que l'on croit, ceux qui sont les plus spectaculaires, les plus bruyants, les plus flamboyants ; les héros de Tolkien n'en sont pas, ce sont des petites gens (autant physiquement qu'en termes de gloire) qui font ce qu'il faut pour sauver leur monde.
La question du Mal est aussi abordée, dans la mesure où on apprend qu'il est partout, potentiellement, mais que personne ne naît Mauvais. Pour gagner contre le Mal, il ne faut pas utiliser ses armes, sinon c'est lui qui nous vaincra.
Pour FMF, dans l'histoire principale du Seigneur des Anneaux, il y a plusieurs histoires, comme des histoires d'amour (Aragorn et Arwen, Faramir et Eowyn, les Ents qui ont perdu leurs compagnes...). Il évoque la plus grosse histoire en filigrane, l'avènement d'Aragorn en tant que Roi du Gondor. Un Roi qui se révèle en majesté après la fin de la Guerre de l'Anneau, y compris dans ses aptitudes de guérisseur.
La conclusion de tout cela ? Que ces combats, cette quête, ces pertes, ont finalement amené le monde d'Arda à une belle transition : la fin du Troisième Âge, l'avènement des Hommes en tant que peuple dominant, et l'écriture, par Bilbo puis Frodo, de leurs aventures en Terre du Milieu.
Mon sentiment sur tout celà ? François-Marin Fleutot a survolé, mais de belle manière, nombre de thématiques inhérentes au chef-d'oeuvre de Tolkien ; toutes n'y sont pas, bien sûr, et lui aussi n'a réduit son spectre de recherches qu'à un seul ouvrage. Mais la lecture fut intéressante, sinon éclairante.
Spooky.