Oui oui je sais, je suis super à la bourre concernant ce film, je l'ai vu après tout le monde, du coup ce que je vais en dire n'influera sans doute même pas ceux qui ne l'ont pas encore vu.
Mais je tenais quand même à en parler, parce que depuis ses débuts il y a 16 ans, la saga super-héroïque des X-Men est quand même celle qui m'a apporté le plus de plaisir au cinéma, si l'on excepte le troisième film (qui se fait tacler au passage ici) et les spin-offs consacrés à Wolverine (surtout le premier). Ceci étant évacué, que nous réserve ce nouvel opus ?
Il s'ouvre sur une séquence se déroulant dans l'Egypte antique, avec la conduite d'un homme appremment très important dans une pyramide dans un état de quasi-mort. Il semblerait qu'un rituel de transfert de son âme dans un autre corps soit programmée... Mais des soldats semblent ne pas l'entendre de cette oreille, et interrompent le processus avant de sceller le tombeau... à jamais ? Dans les années 1980 l'agent de la CIA Moira Mc Taggart assiste, au Caire, à une étrange cérémonie dans une salle souterraine. Et parallèlement Erik Lhensherr, plus connu sous le sobriquet de Magneto, coule des jours paisibles dans une cité industrielle de Pologne. Jusqu'au jour où il se dévoile en sauvant la vie d'un de ses collègues. Tout cela alors que Xavier continue à accueillir de nouveaux jeunes "surdoués" dans son institution...
Vous vous en doutez, En-Sabah-Nur, le demi-dieu égyptien, va se réveiller dans ces années 80, et comme il découvre, par le biais d'une télé, le coca-cola, la bombe atomique et les Teletubbies, il a envie de tout péter, et d'instaurer un ordre nouveau, avec un cercle restreint de fidèles, des mutants qui ne sont pas sans rappeler les Cavaliers de l'Apocalypse de la Bible. Mais d'après vous, qui de Magneto, Storm, Psylocke ou Angel incarne Pestilence ? Car Magneto voit ses démons intérieurs investir une nouvelle fois le terrain de ses réflexions, et il va se retrouver opposé à son vieil ami Charles Xavier.
Comme Wolverine est exclu de cette génération (enfin... presque), la franchise doit se trouver une nouvelle figure de proue... Serait-ce Magneto, sans cesse taraudé par ses doutes et aiguillonné par sa colère ? Xavier, qui passe son temps à pénétrer les esprits des autres ? Il semblerait que ce soit Mystique, désignée d'ailleurs à la fin du film comme leader des X-Men. L'aura de Jennifer Lawrence, désormais seule superstar du casting, y est sans doute pour beaucoup. Et dans le rôle du personnage "fun", je pointe Quicksilver, qui après avoir eu la scène la plus marquante de Days of Future Past, récidive dans cet épisode. Espérons que ça va durer, parce que le traitement du personnage est bien sympa.
Comme son boulot sur DoFP était pas mal, Bryan Singer est à nouveau aux manettes (scénario -avec Simon Kinberg surtout- et réalisation), et on sent toujours cette patte, cette envie de soigner la psychologie de ses personnages en passant le spectaculaire au second plan, même si encore une fois il doit gérer une quinzaine de caractères différents. Comme le souligne Kinberg, il y a quand même beaucoup de scènes apocalyptiques (super-méchant excessivement puissant oblige), à l'instar de ce qu'ont pu faire Roland Emmerich et Michael Bay.
Le personnage d'En Sabah Nur est incarné par Oscar Isaac, qui entre donc dans sa deuxième franchise ultra-bankable après Star Wars Episode VII. Engoncé dans un costume et un maquillage lourd, il parvient tout de même à faire passer son jeu -tout en retenue- par le biais de gros plans sur son visage.
Le film est assez bon, le récit relativement fluide même si l'on passe sur plusieurs fils narratifs pendant un moment. Il y a des longueurs, mais d'une durée totale négligeable.
Le script convoque donc les survivants du dernier opus, mais aussi des "nouveaux", qui sont des X-Men historiques, comme Cyclope, Diablo, Angel, Jean Grey, Storm... censés être plus jeunes, ce sont donc des nouveaux acteurs qui les incarnent. Mention spéciale à Cyclope et Storm, en attendant mieux des autres.
Bon, et sinon, quand vous allez au cinéma avec Dyane Hertogs et Sébestien Célimon, grands amateurs de bande dessinée et de héros avec des super-slips, vous vous exposez à des rafales de vannes. Et vas-y que je te parle de la relance de l'industrie touristique en Egypte avec la nouvelle pyramide plantée par En-Sabah-Nur : alimentation par énergie solaire, chantiers BTP au top, hôtels rénovés... Et bien sûr, ça y va sur Jean Grey version érotique (50 nuances de Jean Grey, jamais fatiguée) ou pas (son album préféré ? Entre Grey clair et Grey foncé, par JJ Goldman - encore un super-héros, celui-là)... Il faudra songer à faire construire un village schtroumpf avec tous ces eprsonnages à la peau bleue à l'écran (En Sabah Nur, Diablo, Mystique, Fauve...). J'en passe, et des meilleures.
Bref, un moment de détente, techniquement assez réussie, mais qui n'effacera cependant pas la réussite de Captain America - Civil War cette année. Mais bon, un film avec Rose Byrne ne peut pas être totalement raté.
Spooky