Deadpool 2 commence de façon à la fois spectaculaire et dramatique : après que l'on ait vu le mercenaire éliminer les pires saloperies du monde (yakuzas -cette scène dans un onsen à Osaka, NOMDEDIEU-, mafieux siciliens, triades chinoises...), sa copine se fait abattre sous ses yeux chez eux, alors qu'ils avaient décidé de former une famille. Du coup il essaie de se foutre en l'air, devant témoins et de la façon la plus spectaculaire possible. Mais vu qu'il est littéralement immortel, ça foire systématiquement. Il est alors recueilli par les X-Men, chez lesquels il essaie de se racheter une conduite, au point d'en devenir chiant. Mais au cours d'une intervention pour maîtriser un ado qui se rebelle contre ses gardiens de foyer, il fait une bavure et se retrouve au Blockhaus, prison de sécurité maximale où les mutants sont neutralisés. C'est là qu'arrive Cable, visiblement intéressé par Russell, le jeune co-détenu de Wade/Deadpool...
A l'instar du premier Deadpool, ce second opus se révèle plutôt fendard, même si l'effet de surprise (tout relatif pour celles et ceux qui connaissaient le personnage de comics) ne joue plus. On a le même panachage d'action ébouriffante/jeux de mots pourraves, avec un Ryan Reynolds qui a participé au film non seulement en tant qu'acteur principal, mais aussi co-scénariste et producteur. C'est sans doute pour cela que son personnage se moque de celui qui l'incarne, avec tendresse. On se marre aussi face à l'étonnement répété de Deadpool de ne pas croiser plus de 3 X-Men, même si on a droit à un plan furtif qui... chut ! Les blagues se succèdent, l'acmé à ce sujet est atteint lors d'une scène d'éjection en parachute de l'équipe nouvellement recrutée par le mec en rouge, et surtout de son... atterrissage, qui doit être l'éradication la plus rapide d'une équipe de toute l'histoire du cinéma... Les vannes sur les rôles des autres acteurs sont autorisés, comme lorsque Cable, incarné par Josh Brolin (l'un des acteurs les plus protéiformes de sa génération, soit dit en passant), est appelé Thanos.
David Leitch, réalisateur de John Wick et Atomic Blonde, succède à Tim Miller, avec autant de bonheur. On a droit à une bande-son aussi éclectique que surprenante, mention spéciale aux morceaux d'Enya sur les grosses scènes d'action, un décalage carrément délirant !
Au milieu de ce grand foutoir, les scénaristes et le réalisateur ne perdent pas leur histoire de vue, et parviennent à bon port. Un bon moment, encore une fois.
Spooky