Light Yagami est un étudiant plutôt brillant. Fils de policier, il a grandi avec des valeurs fortes de justice et de moralité. Et ça tombe plutôt bien car un jour, il découvre dans ses affaires un étrange cahier noir. Lorsqu’il se rend compte que ce cahier a un pouvoir de mort, Light va commencer à s’en servir pour rendre justice lui-même : il va agir masqué, sous le pseudonyme de Kira [japonisation du terme anglais killer (tueur)]. Néanmoins, sous couvert de faire le bien, Light n’en est pas moins un assassin. Et pour tuer les personnes désignées, il faut connaître leur visage.
Très rapidement, un détective privé, connu comme L, va s’intéresser à ces morts mystérieuses et inexpliquées. A la demande d'Interpol, il va prendre la tête de la cellule de police chargée de capturer Kira. Il soupçonne le jeune étudiant et commence à traquer Light, qui va peu à peu glisser de la peau de justicier à celle de meurtrier.
Un combat acharné débute entre Kira et L. Kira a une intelligence hors du commun et est aidé par Ryûk, le Dieu de la mort ; il essaie de contrecarrer L. Mais L est malin et personne ne connaît son visage.
Combien de temps va durer ce jeu du chat et de la souris ?
Qui est le chat ?
Qui est la souris ?
Death Note est l'adaptation en série live du manga éponyme à succès réalisé par Tsugumi Ohba et Takeshi Obata. Un manga que j'ai beaucoup aimé, et j'étais curieux de voir cette adaptation, laquelle succède à deux films, une série animée, des spin-offs et une comédie musicale, et précède une série live américaine produite par Netflix.
Le résultat est mi-figue mi-raisin. Les trois premiers épisodes ne sont pas très engageants. Filmés platement dans des décors cheap, ou d'une froideur clinique, ils proposent des scènes jouées sans aucune expression par des comédiens impavides. Pourtant les trois personnage sprincipaux (Light, son père et L.), sont plutôt bien dotés, même s'ils jouent sur des registres pleins de retenue. Ce défaut s'estompe nettement dans le 4ème épisode et par la suite, pour revenir de façon brutale dans les deux derniers segments (il y en a 11 au total). Un peu comme s'il y avait eu 3 réalisateurs différents sur cette mini-série... Comme je l'ai dit, les trois acteurs principaux ont pris à bras le corps leur rôle : celui qui incarne Light Yagami (Masataka Kubota) passe de l'innocence de la jeunesse à la folie pure lorsqu'il recouvre son Death Note, celui qui joue son père (Yutaka Matsushige) est quant à lui un monolithe qui se fissure peu à peu lorsqu'il doute de l'innocence de son fils, et l'interprète de L. (Kento Yamazaki) joue en permanence sur l'ambigüité, le mystère. Rien que pour ce trio, certains épisodes sont très plaisants.
Le rythme est lent, mou lors des scènes d'action (réduites au minimum, si l'on excepte les scènes de crise cardiaque des victimes de Kira), plus intenses sur les scènes intimistes. Les scénaristes ont opéré quelques changements par rapport au matérieu d'origine, notamment concernant Light, ce qui le rend un peu plus profond et attirant que dans le manga.
Malgré son argument fantastique, il y a très peu d'effets spéciaux dans la série : cantonnés aux Dieux de la mort et aux Yeux de la mort, ils restent discrets mais de bonne facture. Il y a très peu d'humour, hormis lorsque Ryûk entame des pas de danse ou se trémousse en pensant à Misa, la petite amie de Light. On en trouve un peu plus dans les bonus, avec le concert (enfin, une chanson) de ladite Misamisa, star de J-Pop, et une série de courtes parodies de Death Note, intitulée Kesu Note ("Eraser Note").
Les 12 volumes du manga sont réduits en 11 épisodes d'une cinquantaine de minutes chacun, ce qui laisse quand même pas mal de temps à l'histoire de bien se développer. Bien sûr, les personnages et les péripéties sont moins nombreux, mais en tant que telle, la série se tient à peu près. Un peu plus de moyens et une direction artistique plus précise n'auraient cependant pas fait de mal à l'ensemble. La maquette réalisée par Kazé est plutôt àagréable à regarder et à manier. Je vous invite à aller voir la bande-annonce pour vous faire une idée un peu plus précise.
Death Note confronte deux conceptions différentes de la justice, l’une fondée sur une sorte de justice divine et l’autre définie de manière démocratique par la société, donc par les hommes. Un dilemne pas tranché dans la série, qui laissera le spectateur avec ses interrogations.
Spooky