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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Publié le par Ansible
Publié dans : #Livres


OCTAVIA E. BUTLER

Née en Californie en 1947, l’auteuse (ou auteure ?) est « la seule Noire américaine dans le domaine de la S.F. » (dixit le tome 1 du Science –fictionnaire de Stan Barets). Cette écrivaine de 10 ouvrages est appréciée aux USA où elle fut plusieurs fois lauréate aux prix Hugo et Nebula. La Parabole du Semeur L’écrivaine trace avec maestria la vie d’une adolescente et de son univers dans un monde ultra-violent. Face aux dangers d’un univers extérieur au mur qui clôt leur quartier, les habitants regroupés autour du pasteur survivent. Lauren Olamina, afro-américaine, fille du pasteur, souffre d’hyperempathie (elle partage les blessures de tous ceux qu’elles voient), cadeau empoisonné dans son univers. Elle compense son pessimisme vis-à vis du futur de son quartier par une nouvelle philosophie et religion “Semence de la Terre”, fondée sur le principe du changement.L’autrice décrit avec brio un univers hyperviolent où la misère, la faim et l’horreur règnent, où l’eau est rare et onéreuse. Les pyros, drogués aux têtes rasées et peintes de couleurs vives, jouissent des flammes issues de leurs incendies volontaires, pillent, tuent, torturent et violent.

L’intérêt de ce roman est non seulement de dépeindre un monde futuriste sauvage, souffrant de l’effet de serre, mais de décrire la naissance d’une nouvelle religion, la lutte de tout un chacun pour survivre et vivre -si possible dignement.

La Parabole du Semeur/ Octavia E. Butler.- Paris : J’ai Lu, 1995.



Critique de La Parabole des Talents L’auteur continue dans ce second volume l’épopée de Lauren Oya Olamina et de son groupe. Le récit a pour cadre une une Amérique du début des années 2030 alors minée par la violence, l’esclavage et la pénurie. Souffrant de chômage et d’insécurité, la population vote aux élections présidentielles pour Jarret, un fanatique de l’Eglise chrétienne d’Amérique. Afin de remédier à la pauvreté et à la crise, celui-ci se lance dans une guerre avec l’Alaska, Etat voulant faire sécession. Il créée aussi des camps de rééducation pour les délinquants et les hérétiques. Asha Vere, la fille de Lauren, introduit le récit épistolaire de sa mère dans les années 2030. Tout sépare les deux femmes : leur histoires et la religion. Asha Vere ne comprend pas leur séparation et l’engouement de sa mère pour sa « secte ». Quant à Lauren, elle relate son atroce expérience : la création de sa communauté en Californie, la destruction de celle-ci, son esclavage, la recherche de sa fille qu’elle abandonne bientôt au profit de sa religion…

La Parabole des Talents/ Octavia E. Butler.-Vauvert (30) : Ed. Au diable vauvert,2001. – 582 p.

Les caractéristiques de ces deux romans sont de montrer une héroïne noire souhaitant créer une société multiraciale et y vivre. Une société où l’autre – de sexe opposé, de couleur et/ou de statut social différents - n’est pas rejeté. Il est, de plus, heureux de voir une héroïne surmontant maints dangers, de nombreuses épreuves pour créer quelque chose de positif . En S.F., je ne connais que peu d’héroïnes populaires : la princesse Leia dans Starwars, Laureline dans la série de B.D. Valérian de Mézières et une seule héroïne de couleur : Yoko Tsuno, la B.D. de Leloup. Je ne cite pas les héroïnes de comics car peu de femmes peuvent s’y reconnaître.

Emmanuelle.

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Livres


Il y a quelques années est apparu un OVNI dans le paysage de l'édition de S.F. en France : un chef-d'oeuvre italien. Jusqu'ici le secteur était réservé aux auteurs anglo-saxons et français. Mais on découvre peu à peu les productions venues d'autres nations. Evangelisti présente ainsi une anthologie de la S.F. outre-alpine, un auteur allemand (Eschbach) pourrait bien être le nouveau Dan Simmons... Mais ne nous enflammons pas et examinons cet ouvrage. Au départ, un jeune savant des années 30 dit avoir trouvé un nouveau carburant (non polluant, 100 % naturel), une puissance qui permettrait à l'homme d'abolir les distances aussi bien dans l' espace que dans le temps ; un siècle plus tard, un vaisseau spatial, mû par ce moyen sans limites, s'approche d'une lointaine planète en quête d'une preuve qui remettrait en question toutes les spiritualités. Et de l'autre côté, nous sommes en 1352 à Saragosse, qui vient d'être ravagée par la peste. Nicolas Eymerich vient d'acquérir (tout en ruse) la charge d'Inquisiteur général du royaume d'Aragon. n soupçonne la Cour d'abriter un rite païen. responsable de manifestations étranges... A priori, rien ne relie ces deux intrigues; il faudra attendre les dernières pages, dans un climax hallucinant, pour trouver une révélation ma foi plutôt intéressante. Evangelisti met l'accent sur l'ascension et la détermination de l'inquisiteur, personnage ayant réellement existé; celui-ci est le héros de deux autres romans (à ce jour). L'écriture est un peu hésitante au début, même si elle rappelle Asimov au même niveau de Fondation, mais gagne en fermeté en avançant dans le récit. Pas de doute, un grand auteur est né !

EDIT : La série compte à présent 8 romans (6 publiés en France), ainsi qu'une adaptation en bande dessinée (Editions Delcourt).


Spooky.

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Livres


DES MILLIARDS DE MONDES
En science-fiction, l’un des concepts fétiches des critiques et des commentateurs est celui de livre-univers. Il recoupe l’idée de création intégrale d’une mythologie, une histoire, une culture entièrement inclus dans un seul ouvrage, voire une série de romans ou de recueils de nouvelles. Suivant cette terminologie, on peut qualifier Des Milliards de tapis de cheveux de l’allemand Andreas Eschbach (je vous ai déjà parlé du polémique Jesus Video dans un précédent numéro d’Ansible) de livre-univers. En effet, à partir d’un simple fait de société (des hommes qui passent leur vie à tisser des tapis avec les cheveux de leurs femmes et filles), le roman confine à une véritable saga historico-cosmique (à l’instar de Fondation, j’assume !) aux implications infinies. Le roman se présente comme un recueil de longues nouvelles faussement indépendantes ; on change à chaque fois de personnage principal, ce qui oblige le lecteur à faire un effort de concentration, avec pour seul fil rouge cette trame de tissage de cheveux.
Eschbach ne prend pas son lecteur pour un idiot, lui qui a conçu ce premier roman comme un puzzle bariolé, avec des pièces de taille et d’aspect variables, et dont la cohérence n’apparaît qu’une fois l’ensemble complété, à la fin de l’ouvrage.
Les “nouvelles” sont toutes différentes, allant du simple (sic) tableau impressionniste saisissant (le Palais des larmes) à l’épopée guerrière.
Au fil des pages, il apparaît que la préoccupation de l’auteur est de lancer un grand cri d’amour à la liberté, au droit à la liberté. Mêlant habilement planet fantasy et récits intimistes, voici une oeuvre à découvrir de toute urgence !

     

Spooky.
       

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Livres


La femme est l'avenir de l'homme, a-t-on coutume de dire. Et si son avenir, c'était d'être homme ou femme au gré des saisons ? C'est en tout cas la spécificité des habitants humanoïdes de la planète Nivôse, où se pose Genry Aï, Envoyé diplomatique de l'Ekumen, une fédération galactique qui cherche à élargir -pacifiquement- ses frontières. Aï sillonne la planète, plaidant la cause de l'Ekumen auprès des différentes nations. Mais en Orgoreyn, sa spécificité sexuelle le fait passer pour un monstre et croupir en prison. Mais il trouvera un(e) allié(e) inattendu(e), qui l'aidera à s'échapper. Une errance qui permettra à Aï de se révéler à lui-même.

On a souvent comparé l'œuvre d'Ursula K. Le Guin à Dune, de Frank Herbert. Il est vrai que ce roman, écrit en 1969, décrit plusieurs aspects d'un univers complet : politique, mœurs sociétales… A ranger dans la série La Ligue de tous les mondes, dont les romans peuvent être lus séparément. Une œuvre forte, ne serait-ce que sur le plan de la construction, à (re)découvrir absolument. A noter que ce roman est l'un des premiers où apparaît le terme d'ansible, le moyen de communication qui a donné son nom au présent fanzine.


Spooky

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Livres


LYONESSE
D’une manière générale, j’ai pour habitude de prendre grand soin de mes livres. Même les livres de poche, même ceux que je n’aime pas. J’aime lire des livres en très bon état, cela fait pour moi partie du plaisir de la lecture. Pourtant dans ma bibliothèque, certains ouvrages sont dans un état assez lamentable : coins largement arrondis, carton dédoublé, tranche fendue, couleurs s’en allant… Je parle bien sûr de ces livres lus et relus deux, cinq, dix fois, avec toujours autant de plaisir.

Le Jardin de Suldrun fait partie de ceux-là. Avec La perle verte et Madouc, il forme la trilogie de Lyonesse, écrite par Jack Vance dans les années 80. Célèbre auteur de science-fiction, il a touché à des genres variés, dont le space opéra, la fantasy, la science-fiction plus classique, et a écrit nombre de livres plus ou moins intéressants dont Le cycle de Tschaï, La geste des princes démons, etc. Disons-le sans ambages : la trilogie de Lyonesse compte parmi le tout meilleur de son œuvre, et pour ma part je le place loin au sommet.


Pour parler de cette oeuvre colossale de 1500 pages, j’utiliserai la comparaison avec Le Seigneur des anneaux, dont il se rapproche par bien des points (en supposant évidemment que vous connaissez cette œuvre incontournable de la fantasy). Il en va de Lyonesse comme du SdA : on peut commencer par raconter le début de l’histoire mais cela n’a aucun intérêt. Le début est en effet très lent, et d’ailleurs là où Tolkien commençait par une digression sur l’herbe à pipe, Vance commence par une note préliminaire sur les isles anciennes et leur population. Le Lyonesse est un duché situé sur ces isles anciennes, allant grossièrement de la Grande-Bretagne au large de l’Aquitaine. Elles comptent non seulement une population d’hommes comme on en trouve partout en ces temps médiévaux, mais aussi des Skas, un peuple mystérieux, guerrier, se croyant supérieur, et complètement indifférent aux autres peuples, des fées, êtres étranges, enfantins et malicieux mais à l’humour dangereux pour le mortel qui passerait par-là, des ogres, des hafelins – croisement entre des fées et des mortels, des magiciens, rares mais aux pouvoirs craints par tous, plus encore diverses autres créatures… La situation politique est extrêmement tendue, puisque Casmir, roi du grand duché de Lyonesse, voudrait (re)conquérir l’ensemble des isles anciennes, empêché en cela par la puissance de son grand voisin, le Dahaut, et de multiples autres états plus petits mais non négligeables. La lutte pour le pouvoir s’annonce sévère, chacun voulant soit dominer les autres, soit ne rien faire pour fâcher un voisin puissant, soit encore simplement maintenir l’équilibre…

Tout ce délicat équilibre, largement instable, est un jour mis en péril par la jolie et quelque peu fantasque princesse Suldrun, fille de Casmir. La petite princesse se révèle en effet peu docile aux souhaits royaux, et ne veut pas épouser un allié potentiel du Lyonesse. Casmir l’enferme alors dans un vieux jardin qu’elle affectionne, et c’est là qu’elle rencontre par le plus improbable des hasards le prince Aillas (un beau jeune homme, bien sûr !), rescapé d’une mystérieuse tentative de meurtre sur sa personne alors qu’il naviguait pour une mission diplomatique… Arrive ce qui doit arriver, et naît un enfant : Dhrûn. Trahis par un prêtre et le destin, les amants sont séparés : Aillas est jeté dans un cul de basse fosse, Suldrun est maintenue dans son jardin et se suicide… cependant que Dhrûn est enlevé par des fées. Aillas va s’évader, et partir à la recherche de son fils. Il va désormais s’opposer à Casmir, non de façon brutale, mais plutôt par la ruse et la conquête intelligente. Dhrûn, lui, est élevé par des fées pendant huit années (soit un an de notre temps à nous mortels). Chassé du fort in fée de Thripsey parce qu’il est désormais trop grand et victime d’une malédiction de la part d’un vilain lutin, il part à l’aventure, guetté de tous côtés par les dangers étranges de la sombre forêt de Tantrevalles…

La découverte de ce monde très singulier, régi par des lois bien particulières astucieusement créées par Vance, se fait au fur et à mesure des pérégrinations des protagonistes. Le lecteur visite avec eux les différents pays du Lyonesse, découvre les subtilités de la magie, les ambitions des puissants, les stratégies qui vont permettre telle conquête, l’histoire de ces isles… Vance mélange avec bonheur l’anecdotique et les grands thèmes, usant d’un ton somme toute quelque peu monotone, mais très personnel, abondant de petites astuces et de préoccupations qui confèrent à cette œuvre une qualité assez exceptionnelle.

Si vous ne connaissez pas encore Vance, si vous aimez un minimum la fantasy, et si vous avez un peu de patience, cette trilogie est faite pour vous !

CoeurdePat

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Livres


QUE LA LUMIERE SOIT

Arthur C. Clarke, qui vient de s'éteindre, était l'un des survivants de l'âge d'or de la SF. Il a donné au genre certains de ses chefs d'œuvre (La Cité et les astres, la série des Odyssées de l'Espace, de Base Vénus, le cycle de Rama, Les Enfants d'Icare…) ; astrophysicien renommé, enseignant brillant, Stephen Baxter (lisez Voyage et Titan), né 40 ans plus tard, peut être considéré comme son fils spirituel. En 2000, ils écrivent ensemble Lumière des jours enfuis (J'ai Lu SF), une petite bombe de hard SF. Il existerait dans l'espace des "trous de ver", sorte de raccourci à la Star Trek permettant d'aller d'un point donné à un autre, distant, en temps réel. La société Our World, dirigée par Hiram Patterson, est en passe de mettre au point un procédé permettant de se servir de ces trous de ver comme d'une caméra, et ce, en temps réel, et quelle que soit, potentiellement, la distance entre les deux points. Mais s'il est possible de se déplacer dans l'espace, il doit donc être possible de se déplacer dans le temps, et en particulier dans le passé. Les implications d'une telle avancée scientifique et technologique sont proprement incalculables…



Et pourtant nos deux cracks se mettent à spéculer comme des super-calculateurs. Recherches historiques, investigations policières, religieuses, scientifiques, de la Joconde à la vie d'Abraham Lincoln ou celle de Moïse, rien n'est laissé au hasard. Un très bon thriller hard science, sur un élément d'astrophysique peu connu. Solidement documenté, mais tirant un peu sur la métaphysique (défaut clarkien), c'est une lecture édifiante et distrayante.


Spooky

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Livres

A défaut d'être un expert, je pense être un amateur de fantasy. La première, celle que j'ai découverte avec Le Seigneur des Anneaux, l'œuvre intemporelle et immortelle de Tolkien que certains d'entre nous découvrent actuellement au travers des films de Peter Jackson. Mais un jour, j'en ai eu marre de me cantonner à un seul auteur, fût-il le meilleur. Alors j'ai essayé Moorcock, Eddings, ou encore Pratchett et Goodkind. Mais même si chacun a ses qualités (Pratchett étant mon préféré de cette mini-liste), je n'ai jamais retrouvé un auteur qui enflamme mon imagination, qui transcende ma soif d'épopées, de créatures magiques et de petites pépées.
 
Et un autre jour, un petit gars dont j'ai suivi le parcours a fondé les Editions Bragelonne, spécialisées dans la fantasy et ayant pour fer de lance un auteur britannique encore peu publié en France, j'ai nommé David Gemmell. Spooky échaudé craignant l'eau froide, j'hésite longuement (deux ans) avant de me jeter à l'eau. Mais, me direz-vous, on trouve déjà sur Ansible une critique sur un bouquin de Gemmell (L'Homme de Jérusalem), réalisée par Hélanye Driel… Il a fallu une rencontre décisive avec ce même fondateur de Bragelonne, Alain Névant, pour me décider. J'achète donc Légende, ouvrage qui a révélé l'auteur au grand public.
 
Légende, c'est Druss. Un guerrier dont tout le monde connaît le nom et l'histoire. Une évocation qui, à elle seule, peut renverser des montagnes… Druss a renversé des situations incroyables, seulement armé de sa hache. Mais Druss est avant tout un homme, ayant décidé de vivre en ermite dans les montagnes, essayant de vivre avec les souvenirs de sa femme tant aimée, mais morte si longtemps auparavant… Mais un jour Druss reçoit un appel à l'aide du Comte de Delnoch. Au sujet de la Dros Delnoch. Une forteresse réputée imprenable, mais pourtant menacée par la plus grande armée qui aie jamais parcouru la Terre… Car si elle tombe, rien ne pourra empêcher la horde des Nadirs de déferler sur l'empire Drenaï. Un combat à huit mille contre cinq cent mille. Autant dire que seul un miracle ou une montagne pourra arrêter les assaillants. Ou une légende.


Je vous accorde que cela semble mince comme histoire. Une situation désespérée, des créatures malfaisantes, un surhomme qui arrive à la rescousse, on a écrit des centaines de bouquins sur ce thème, filmé des douzaines de films aussi. Seul un écrivain exceptionnel, ayant écrit tout le background de son univers, pourrait transcender un genre que l'on pense usé jusqu'à la trame. Et je dois dire que j'ai été assez impressionné par la maîtrise de Gemmell…
 
Car son roman est mené sur un rythme trépidant, non seulement au moment de la bataille (qui dure de nombreuses semaines), mais aussi sur les chapitres de présentation des personnages et de leurs relations, complexes dans la mesure où elle ne répondent pas aux canons habituellement médiévaux de la fantasy. Une écriture très moderne, donc, doublée par un sens de l'intrigue assez jouissif par moments, car Gemmell ne mène pas ses personnages où on les attend ; j'ai été surpris bien des fois, à la lecture du livre, ce qui est un gage d'intérêt. Il semblerait également que l'auteur ait écrit par avance toute l'histoire, les décors, la géographie, la cosmogonie de son monde. Un véritable démiurge. A nous de lire ses autres romans pour en être convaincus.
 
La traduction, réalisée par Alain Névant, rend justice à l'ampleur, au souffle que Gemmell a insufflé à son œuvre. Vous avez certainement vu la couverture de cet excellent roman chez vos libraires : une hache sombre plantée en face d'une forteresse assaillie par une multitude. La prochaine fois, ouvrez-le et lisez quelques phrases. Légende est une forteresse à lui tout seul, le lire procure un plaisir sans limites, même si on rend les armes dès les premières pages…

 
Spooky

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Livres

 

Après le cycle consacré à la nation Drenaïe, l’éditeur français Bragelonne continue de nous offrir les romans de David Gemmell, et c’est tant mieux. L’Homme de Jérusalem est le premier d’un nouveau cycle intitulé Les Pierres de Sang.


Sur une Terre dévastée par un cataclysme, Shannow est une célébrité : toujours prêt à aider la veuve et l’orphelin contre les pillards qui massacrent et exploitent les gens innocents. Sa dextérité aux armes à feu est légendaire, ainsi que sa quête d’une cité perdue, aujourd’hui enfouie sous les eaux. Mais cet homme fait peur en raison même de son habileté et de son caractère impitoyable : il se croit investi d’une mission divine qui le pousse à exterminer les méchants de ce monde. Un jour, cependant, une femme s’offre à lui par reconnaissance et révèle l’homme caché derrière la cuirasse. Aussi, lorsqu’Abbadon, qui se croit l’envoyé du Diable, s’en prend à lui et à la femme qu’il aime, Shannow va bouleverser le monde et contribuer à détruire un empire que tous croyaient indestructible.

 

Résumer un roman de David Gemmell n’est jamais facile, tant ceux-ci sont riches en rebondissements et en personnages hauts en couleurs. Ce quatrième opus édité en France reprend néanmoins plus ou moins les ingrédients qui ont fait le succès des précédents romans : un héros surhumain mais vieillissant et qui ne manque jamais de se moquer de lui-même, une femme au caractère bien trempé qui révèle les failles de Superman, des seconds couteaux qui se demandent toujours ce qu’ils font là, qui se disent qu’ils n’y arriveront pas et qui accomplissent des miracles, des méchants très méchants et l’indispensable traître.

 

On pourrait se dire que lire sans arrêt des histoires au canevas identique est lassant. Il n’en est rien, grâce au style de l’auteur, enlevé, guilleret et toujours ironique avec ses super-héros. De plus, le monde qu’il crée autour de ses personnages se révèle fouillé, soulève de nombreuses questions et l’on a hâte de découvrir les autres romans prenant place dans cet univers. Enfin, même si c’est toujours plus ou moins la même histoire, on ne peut que reconnaître que David Gemmell sait admirablement la raconter et l’on ne peut pas s’empêcher d’être envoûté, une fois de plus, par ce merveilleux conteur d’histoire(s).
 

Hélanye Driel

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Publié le par Ansible
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DIRTY HARRY
A chaque sortie d’un épisode (écrit) de la série de Joanne Rowling, la pression augmente, l’hystérie des fans se déchaîne. Le tome 5, Harry Potter et l’Ordre du Phénix, ne déroge pas à la règle. Il s’agit d’un véritable pavé : près de 800 pages en VO, près de 1000 pour l’édition “grand format” française.

A la lecture des deux premiers tiers de l’ouvrage, on a tendance à s’ennuyer quelque peu, car il ne se passe pas grand-chose, à part les états d’âme d’harry. A l’inverse, la dernière partie foisonne d’une action débridée. Harry aborde sa cinquième année à Poudlard, rempli d’appréhensions ; en effet, ses camarades et lui passeront en fin d’année des examens capitaux pour la suite de leur scolarité, mais ils devront également se méfier du retour de Voldemort (entre parenthèses, ça fait 4 ans qu’il est de retour... Ca serait bien qu’il arrête de jouer au strip-poker avec les copains) et de l’ingérence du ministère de la magie dans l’Ecole des sorciers. Le livre s’ouvre sur l’agression de Harry et de son cousin Dudley par des Détraqueurs, ces spectres encapuchonnés au baiser fatal. Pour assurer sa sécurité Harry sera amené à intégrer le mystérieux Ordre du Phénix du titre. Au fil de l’intrigue, nous allons découvrir de nombreux lieux jusqu’alors simplement évoqués, tels le ministère de la magie, l’hôpital Ste Mangouste... Des masques vont tomber, de nombreux personnages et créatures vont faire leur apparition, l’un d’entre eux (très important) va perdre la vie.

Un roman très dense, touffu même. peut-être le meilleur de la série jusqu’ici. Car en plus d’atteindre des sommets de tension dramatique, il nous plonge dans le subconscient de Harry, en pleine crise d’adolescence, qui cherche à la fois sa place dans le monde et le sens de tout ce qui l’entoure. une trame narrative très noire, à cent lieues de la littérature enfantine classique. De même on remarquera une écriture très “visuelle”, à la limite du scénario, sans doute dans l’optique des futures adaptations sur grand écran. Une adéquation entre l’évolution des personnages, la maturité des lecteurs et l’écriture de l’histoire tout à fait remarquable. 

Spooky.

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Publié le par Ansible
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Attention, curiosité ! Globalia, de Jean-Christophe Rufin, est un roman de science-fiction qui n'ose pas le dire. Comme Le Meilleur des Mondes et 1984 en leur temps. Il est d'ailleurs édité dans la collection "nrf" chez Gallimard, soit la collection grand public de l'éditeur. La jaquette supplémentaire (voir photo) n'est pas plus significative. Pourtant l'intrigue ne laisse aucun doute. Globalia est un super-Etat qui regroupe les anciens Etats les plus riches du monde (en gros, l'Europe élargie, l'Amérique du Nord et l'Australie), où la liberté est totale, donc nulle. Car comme dans tous les états totalitaires, la pensée a tendance à s'uniformiser. Le reste du monde est désigné sous le nom générique de non-zones, et malgré les apparences, il noue des liens étroits avec Globalia, où les dirigeants s'ennuient. Pour déjouer et démasquer d'éventuels ennemis intérieurs, ils mettent sur pied une grande machination. Au centre du complot, Kate et Baïkal, jeune couple aux envies d'ailleurs. Trouveront-ils le bonheur dans les non-zones ? Je vous le concède, ce n'est pas un scénario très original. Ce qui tranche, c'est la vitalité de l'écriture de Rufin -malgré quelques longueurs- et la justesse de sa connaissance de la géopolitique. Il est vrai que Rufin a été salué pour ses romans très portés sur l'humanitaire et l'aide aux nations déshéritées (L'Abyssin…). Son parcours et ses convictions trouvent ici une confluence certes inattendue, mais logique. Globalia, une histoire d'aventures et d'amour, comme le claironne la jaquette ? On peut le dire. Mais c'est aussi et surtout une nouvelle vision utopiste très cohérente.


Spooky

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