Steven Spielberg est l'un des artisans du 7ème art. son oeuvre est immense, souvent brillante, mais qu'en est-il dans les détails ?
Passons d’abord en revue son impressionnante filmographie. Né en 1946 à Cincinatti, il est très tôt porté vers le 7ème art, puisqu’il réalise à 12 ans un western de 4 minutes, The Last Gun. En 1963, Firelight est sa première oeuvre de science-fiction, son domaine de prédilection. Puis vient en 1968 Amblin, le court-métrage qui le fera connaître du petit monde du cinéma. Les studios Universal lui confient alors la réalisation de séries télé, dont un épisode de Columbo... En 1970 il réalise Duel, un téléfilm tétanisant contant une course-poursuite entre une automobile et un camion, dont on ne voit jamais le chauffeur. Ce film est toujours considéré comme une référence, 32 ans après. Le film sera distribué en salles à l’étranger. En 1975 sort son premier long-métrage de cinéma, Les dents de la Mer (Jaws) ; mise en scène magistrale, musique lancinante, suspense orgasmique, le film est un énorme succès.
Ensuite vient le film-référence sur le thème des OVNIs, Rencontre du troisième Type, avec une performance incroyable du réalisateur français François Truffaut dans l'un des rôles principaux. En 1979, Spielberg surprend son public en livrant 1941, qui raconte de manière loufoque la tentative d’invasion de la Californie par les Japonais. A mourir de rire, mais le film est un échec commercial. Spielberg se tourne alors vers un autre type de héros, un archéologue un peu aventurier qui se sort des situations les plus tordues avec un cynisme désarmant ; il s’agit bien d’Indiana Jones, campé par un Harrison Ford au sommet de sa forme dans Les Aventuriers de l’Arche Perdue, qui sort en 1981. Une réussite incontestable, qui sera suivie de deux (bientôt trois) suites, toutes réalisées par Spielberg, couronnées de succès.
En 1985, il surprend le monde du cinéma avec La Couleur Pourpre, une oeuvre dense et émouvante sur la tolérance et le respect. Succès critique et public en poche, il enchaîne deux ans plus tard avec L’Empire du Soleil, qui propose une vision enfantine du second conflit mondial. Après le troisième volet des aventures d’Indy, il s’attelle à Always, histoire de fantômes, de rédemption et d’amour, qui essuiera un cuisant échec public. En 1991 sortira ce qui sera probablement son plus mauvais film, Hook. Truffé de clichés, lent et tape-à-l’oeil, il s’agit d’un invraisemblable raté artistique.
Il revient alors vers la SF et adapte à l’écran le très bon roman de Michael Crichton, Jurassic Park, métrage qui bénéficie des dernières techniques d’effets spéciaux. En son temps, le film à dinos battra tous les records et deviendra le plus grand succès de tous les temps. Laissant son équipe boucler le montage final, il s’envole pour Cracovie et un autre choc cinématographique : La Liste de Schindler. Sept oscars plus tard, il réalise en 1997 coup sur coup Le Monde perdu (suite de Jurassic Park) et Amistad. Malgré le semi-échec de ce dernier, Spielberg revient à la Seconde guerre mondiale avec le blockbuster Il faut sauver le soldat Ryan. Oeuvre magistrale, qui pose la question du prix d’une vie humaine, et permet à son réalisateur de rentrer définitivement au panthéon d’Hollywood.
Lorsque Kubrick décède, en 1999, il reprend le projet sur lequel travaillait son ami et mentor, ce qui donnera AI, film brillant sur le plan technique, mais souffrant d’une fin proprement gerbante. Minority Report est son 20ème long métrage ; on dit que c’est le meilleur. Faites votre choix.
A partir de 2003 Spielberg diversifie énormément sa filmographie. Arrête-moi si tu peux est une sorte de thriller humoristique où Leonardo diCaprio et Tom Hanks se courent après. Spielberg retrouvera Tom Hanks pour le Terminal l'année d'après. En 2005 il réalise une version péchue de La Guerre des Mondes, le classique de la SF d'HG Wells. Dommage qu'il y ait Tom Cruise dedans. depuis l'acteur s'est complètement discrédité en faisant du prosélytisme pour l'église de scientologie au lieu de promouvoir le film de son ex-ami Stevie.
En 2006 Spielberg revient au film de conscience politique en réalisant Munich, dontle sujet est la prise d'otages d'athlètes israeliens par un commando palestinien lors des Jeux olympiques de Munich en 1972. Un beau film, un peu opaque par moments. En 2008 il revient à un de ses personnages fétiches. en effet le 4ème Indiana Jones sort, et les fans sont déçus : Harrison Ford n'a plus 20 ans (il en a même 65 !) et il a un fils. Stevie met de côté sa carrière de réalisateur pour produire beaucoup d'oeuvres (voir par ailleurs), mais il a encore beaucoup de projets devant lui, notamment une adaptation de Tintin et le secret de la Licorne (mais oui, c'est très sérieux ma bonne dame !), un Indiana Jones 5 (à l'hospice), une biographie de Martin Luther King, une autre de Lincoln...
A côté de sa vie de réalisateur, Spielberg a aussi vécu celle d’incubateur et de découvreur de talents.
On le retrouve en producteur sur des épisodes de la 4ème Dimension, Poltergeist (qu’il a également écrit), Gremlins 1 et 2, Retour vers le Futur 1, 2 et 3, l’Aventure intérieure, Miracle sur la 8ème rue, Qui veut la peau de Roger Rabbit ?, la série télé Tiny toons, Arachnophobie, Jurassic Park III...
En 1995, il s’unit à David Geffen et Jeffrey Katzenberg pour créer le studio DreamWorks SKG (“le rêve fonctionne”). Les premières créations télévisuelle, Urgences (écrit par Crichton) et Spin City, sont des succès. Suivront Band of Brothers (produit par Tom Hanks) et High Incident. Forts de ce parcours, les golden boys accumulent les projets cinématographiques : Le Pacificateur de Mimi Leder, Amistad et Soldat Ryan, Small Soldiers, FourmiZ, Le Prince d’Egypte, La Route d’Eldorado, Gladiator, Men in Black 1 et 2, American Beauty, Apparences, Deep Impact, La légende de Zorro, Mémoires de nos pères/Lettres d'Iwo Jima, le diptyque de Clint Eastwood, Transformers (et ses suites), Lovely Bones, le dernier film de Peter Jackson... Parallèlement, les autres départements se développent ; côté musique, George Michael, EELS ont signé des contrats. Un département “interactive” a même vu le jour. Mais c’est bien le département cinéma qui booste la firme ; films de genre, science-fiction, animation, aventures, peplum... DreamWorks essaie de balayer large. Entre concurrence directe (on se souvient des duels Deep Impact/Armageddon et FourmiZ/1001 Pattes) et alliances avec les autres majors, contraintes du marché obligent, DreamWorks contribue à forger la légende de Steven Spielberg, l’enfant de Cincinnati.
Spooky.