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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

Il n’existait pas de mots pour en parler, puisque les mots étaient une façon de communiquer entre les Hommes et que le Sud était par essence totalement inhumain. Il s’agissait d’une vie étrangère, une vie de glaces, de minéraux et de vents.

C’était un voyage au bout duquel il n’y avait rien. On ne pouvait se risquer dans cet espace que pour un court instant et on savait que l’on marchait non pas dans la mort, car la mort est une action, un fait, mais plus exactement dans un endroit où il était impossible de vivre.

 

Quand on eut mangé le dernier chien est le septième roman de Justine Niogret, autrice totalement à part dans le paysage de l'imaginaire français. Elle ne s'embarrasse pas de fioritures, de nuances, et propose des récits  sans concession, comme Chien du Heaume. Ici elle nous conte une expédition sur le continent antarctique au début du 20ème siècle. Trois hommes au sein de la contrée la plus inhospitalière qui soit, en lutte permanente contre les éléments : le froid, le vent, le réchauffement climatique aussi -déjà-, qui œuvre pour détruire l'unité, la beauté de cette terre australe ultime. Ici les trois hommes et leur douzaine de chiens forment un monde à part entière, qui s'étiole, se rétrécit au fil des jours. d'ailleurs chaque chapitre est désigne par un chiffre, non pas croissant, mais décroissant, puisqu'on imagine qu'il s’agit d'un compte à rebours dont l'issue va être totalement dramatique.

L'écriture de Justine Niogret est sèche, âpre, elle ne laisse pas de place aux atermoiements, à l'instar de ces trois hommes dont le destrin va basculer dans l'inexorable. On sait d'ailleurs très vite que ça va mal finir, malgré l'équipement optimal -pour leur époque- de ces trois hommes. Ils arrivent cependant à penser parfois à autre chose qu'à leur survie, afin justement de tenir face aux éléments extrêmes.

Un (court) roman tétanisant.



Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Essais, #Livres

 

 
Un plongeon dans vingt affaires de crimes et de disparitions troublantes.
Un adolescent qui tue ses parents pour organiser une fête chez lui, une grand-mère russe qui mange ses victimes, un avion et son pilote qui se volatilisent au-dessus des eaux bleues d'Australie ou encore toute une famille française qui disparaît le soir de Noël sans laisser de traces…
Tueurs nés et disparitions inquiétantes nous entraîne dans des récits où la vérité se révèle parfois plus terrifiante que la fiction.
 
 
Esther Hervy est une autrice parisienne qui après avoir ses fait ses débuts dans des fanzines marqués du sceau de l'horreur et du fantastique (dont Ansible, et oui), s'est passionnée pour la criminologie et la psychologie clinique. Après des études et de nombreuses recherches, elle a collecté des données, des coupures de presse et tout ce qu'elle a pu trouver sur une vingtaine d'histoires qui ont fait la une des médias à leur époque. La plupart prennent pied aux États-Unis, mais certains cas se passent en Russie, comme cette vieille dame qui découpe et fait cuire ses locataires... La plupart de ses histoires font froid (littéralement parfois !) dans le dos, beaucoup sont intrigantes car elles ne trouvent pas de conclusion ou d'explication logique, et peuvent s'avérer fascinantes.

L'autrice donne parfois son avis, sans insister, pour ne pas influencer le lectorat dans sa perception de ces affaires. Elles sont relatés de la manière la plus factuelle possible, au risque que l'autrice paraisse froide dans la description. Le vrai plus, au-delà bien sûr du choix des histoires, est la double page suivant chaque affaire, donnant un coup de projecteur sur une spécificité psychologique, judiciaire ou un fait de société : le trouble de la dissociation, le cannibalisme...
 
L'ensemble est très intéressant pour les personnes qui s'intéressent à ce genre d'affaire. Je recommande chaudement.
 
 
Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Séries TV

Je sais, j'ai mis du temps à la voir, cette dernière (jusqu'ici) saison de ma série culte, celle qui a énormément influencé mes goûts en matière de séries, de films, de lectures... Pas d'excuse, sauf celle de ne pas avoir eu jusque-là les moyens de la voir en entier. Sans tergiverser, voici un petit résumé et une analyse rapide de chaque épisode.

 

Episode 1 – La vérité est ailleurs (3/4)

L’épisode commence par un monologue de l’Homme à la cigarette, personnage central, qui essaie de justifier l’ensemble son œuvre, qui s’est faite essentiellement dans l’ombre. On bascule ensuite sur Scully, qui se réveille après un temps d’inconscience dû à son accident de la fin de la saison 10, dans un hôpital où la veille Mulder. Elle lui dit avoir des visions dans lesquelles apparaît l’Homme à la cigarette, des visions transmises par leur fils, William. Mulder part à la recherche de son vieil ennemi, et remarque qu’l est suivi. Il réussit à semer son poursuivant, et le file à son tour. Ce qui l’emmène en Caroline du sud, et à rencontrer de nouveaux conspirateurs, qui lui révèlent les véritables motivations du fumeur intempestif, à savoir détruire l’humanité, par le biais d’une maladie qui détruirait le système immunitaire et provoquerait une pandémie. Scully, de son côté, sort de l’hôpital pour aller dans le bureau de son collègue et amant, mais s’évanouit, et se retrouve aux soins intensifs à nouveau, tandis que le directeur-adjoint Skinner fait une rencontré décisive et passe un accord surprenant.

Cette saison 11 reprend donc là où s’est arrêtée la précédente, avec un épisode écrit et réalisé par Chris Carter lui-même. De la pure « mythologie », où l’on comprend ce qu’on supposait au fil des saisons précédentes : William, le fils de Mulder et Scully, est l’enjeu de toutes les manigances de l’Homme à la cigarette. Entre regards entendus, révélation rocambolesque et aller-retours agrémentés de conversations téléphoniques au volant, cet épisode propose un petit tournant dans la série. Mais comme lors de la saison précédente, il y a encore des choses à corriger au niveau des dialogues, un brin artificiels, et des situations peu soignées : comment un agent chevronné du FBI peut-il penser que celui qu’il suit depuis sept heures ne l’ait pas remarqué ? Et comment fait Scully pour rester pimpante après plusieurs heures de coma dans un lit d’hôpital ?

 

Episode 2 : Une vie après la mort

Ce nouvel épisode sonne comme un retour aux affaires courantes pour Mulder et Scully, qui reçoivent un étrange message de l’un des Lone Gunmen de l’au-delà, alors que trois hommes font irruption et feu dans lé résidence des deux ex-agents du FBI. 5 minutes plu tard un commando parlant russe arrive à son tour, mais les duettistes parviennent à s’échapper.

Ambiguïté, paranoïa, action et un brin d’humour, noir parfois, sont au rendez-vous ce et épisode. Et sans prévenir la mythologie revient. L’épisode, dans lequel apparaît Barbara Hershey, qui ne fait pas ses 70 ans, semble jouer un rôle crucial. Vie éternelle, hacking, le sujets sont intéressants, mais hélas trop peu développés, à cause surtout de la durée de l’épisode.

 

Episode 3 : Les jumeaux diaboliques

Un jeune homme, qui semble s’éclater à un concert de rock, voit soudainement une personne lui ressemblant trait pour trait qui le regarde bizarrement. Troublé, il sort du concert, et trouve son double à côté de lui dans sa voiture. Celui-ci provoque un accident, auquel le jeune homme réchappe, et raconte son histoire aux agents Mulder et Scully. Ceux-ci font des recoupements avec un certain nombre d’affaires, toutes conclues par la mort des personnes croyant voir leurs doubles.

Un épisode plus « standard », avec de la paranoïa, des dédoublements de personnalités, de la manipulation mentale et de la séduction. Un épisode pas désagréable, même si un peu outré pour les fameux jumeaux diaboliques. Et en passant, une évocation du temps qui passe pour Mulder et Scully, de leur histoire commune et de leur avenir.

Episode 4 : L’Effet Reggie

Scully et Mulder sont approchés par un homme étrange qui semble les connaître mais disparaît au bout de quelques secondes. Il parvient cependant à leur parler d’un étrange phénomène, qu’il appelle Effet Mengele, décrivant une situation où une personne a un souvenir différent des autres personnes qui l’entourent. Il prétend même être un de leurs anciens partenaires.

Dès le début l’épisode jour sur la dérision, la farce, comme en témoigne le regard de Mulder/Duchovny à une ou deux reprises, et surtout une séquence délirante de rencontre du troisième type totalement surjouée. A noter une ambulance au look de véhicule de Ghostbusters floquée Spotnitz Sanitarium et des passages de certains épisodes iconiques de la série avec l’ajout de Reggie. Et des séquences montrant l’alchimie toujours intacte des deux acteurs principaux.

 

Episode 5 : Ghouli

Deux jeunes filles sont hospitalisées dans un état grave après s’être mutuellement blessées en croyant avoir affaire à un monstre (le Ghouli du titre). Leur autre point commun ? le nom de leur petit ami, Jackson Van de Kamp. Mais l’affaire prend une autre tournure lorsque Scully, saisie de l’affaire avec Mulder, découvre que les jeunes filles ont eu des expériences de paralysie du sommeil ou de visions les amenant dans la même maison labyrinthique. Une expérience que l’enquêtrice du FBI a également connue. Elle est alors convaincue qu’elle est liée à ce jeune Jackson…

Un épisode « hybride » à plusieurs titres, notamment parce qu’il fait avancer (ou pas) la « mythologie » de la série, sous des allures originales de « monstre de la semaine ». Et le sujet permet à Gillian Anderson de montrer plus de profondeur et de diversité dans son jeu, ce qu’elle n’a pu faire qu’à de rares occasions dans la série.

Episode 6 : le Retour du monstre

En 1969 un petit groupe de soldats américains est déposé dans un village du Vietnam, avec pour mission de protéger coûte que coûte une caisse au contenu mystérieux. Mais la cahute où ils se réfugient est criblée de balles, et la caisse laisse échapper une fumée dont l’inhalation procure d’étranges visions chez les soldats, parmi lesquels un certain… Skinner. De nos jours, Mulder et Scully enquêtent sur la disparition de leur supérieur.

Au tour de Mitch Pileggi, interprète du troisième personnage de la série, d’avoir droit à « son » épisode. Un peu d’humanité affleure chez ce personnage ambigu et monolithique, on le voit même sourire (si, si !). Face à ses démons du passé, il se montre hélas bien impuissant…

 

Episode 7 : Rm9sbG93ZXJz

Bienvenue dans le futur. Notre duo mange dans un restaurant japonais entièrement automatisé. Mais soudain tout déraille. Le repas servi à Mulder ne correspond pas à la commande, la carte bleue de Mulder reste coincée dans la borne de paiement (parce qu’il a refusé de payer un pourboire)… Le über sans chauffeur de Scully roule à tombeau ouvert, et le GPS de Mulder le ramène… au restaurant japonais. Et ce n’est que le début.

Cet épisode particulier montre une suite de ratés dus aux intelligences artificielles, avec relativement peu de dialogues (mais plein de bips, de sonneries, de voix robotisées), les situations parlant d’elles-mêmes. Absurdité et humour sont au rendez-vous de cette révolte des appareils connectés, même si certaines situations pourraient se révéler flippantes dans un autre contexte. Détail important et surprenant (ou pas) : Mulder et Scully, même obligés de quitter en catastrophe leurs domiciles ou leurs voitures, ont TOUJOURS des lampes de poche sur eux.

 

Episode 8 : Les Forces du mal

A Eastwood, dans le Connecticut, un enfant de 5 ans échappe à al vigilance de sa mère et suit un homme portant le masque de la poupée qu’il tient entre les bras, Mr Chuckleteeth. La nuit suivante le corps de l’enfant est retrouvé dans les bois, atrocement mutilé par les animaux sauvages. Mais les agents du FBI, dépêchés sur les lieux, ne croient pas qu’il ait été tué par un animal.

Un épisode qui ramène à certaines des heures les plus sombres de l’histoire du Nouveau Monde, avec les sorcières et les démons qu’elles étaient accusées d’invoquer. Au final l’histoire est bien faiblarde.

Episode 9 : Rien n’est éternel

Mulder et Scully enquêtent à New York sur une secte, dominée par une actrice passée de mode, qui semble utiliser du trafic d’organes pour conserver une jeunesse éternelle.

Un épisode relativement classique, sans monstres au sens où on l’entend habituellement, mais avec des barjots. Avec en filigrane l’avancée en âge de Mulder, et la relation sentimentale compliquée des deux enquêteurs du FBI. Et de fil en aiguille, l’évocation de leur histoire commune qui a pris un drôle de virage.

 

Episode 10 : La vérité est ailleurs (4/4)

L’épisode commence par un monologue de Jackson Van de Kamp, qui déroule le fil de sa jeune histoire, depuis son ion bébé jusqu’à ses déboires récents (voir « Ghouli »), en passant par la révélation de ses pouvoirs au fil des années. Excédé par des déclarations de Mulder au sujet d’une épidémie provoquant la fin du monde, le directeur du FBI décide de fermer les affaires non classées tout en suspendant les deux agents et intime à Skinner l’ordre de trouver et d’arrêter Mulder.

Les deux agents sont donc sur le point de rattraper leur fils après 17 ans d’adoption et plusieurs mois de cavale. Autour d’eux, le directeur -adjoint Skinner et l’agent Monica Reyes semblent jouer un jeu ambigu, tandis que l’homme à la cigarette (et quelques autres) tire toujours les ficelles dans l’ombre. La fin est intense, surprenante, émouvante. Et ce n’est pas -forcément- une fin.

 

Cette saison 11, la dernière jusqu’à nouvel ordre, permet de résoudre un certain nombre d’enjeux semés par Chris Carter et ses complices depuis une vingtaine d‘années. Ainsi on apprend la finalité du fameux complot fomenté par un cercle de personnages puissants et anonymes. Certains d’entre eux connaissent d’ailleurs un destin… définitif au cours de cette saison. Le nom véritable de certains, comme l’Homme à la cigarette et Gorge profonde (tué à la fin de la première saison), nous sont révélés.  Comme je l’indiquais dans le commentaire de l’épisode final, on a droit à une conclusion… qui ouvre la voie à de nouvelles histoires. On ne sait jamais, si les fans la réclament, si Chris Carter a de nouvelles idées, et si Gillian Anderson et David Duchovny sont partants…

Le bilan de cette saison, sur un plan fanique, est… mitigé. On a un mélange entre épisodes du type « monstre de la semaine » et récits faisant avancer l’histoire personnelle de Mulder et Scully, ainsi que le complot auquel ils sont mêlés. Si de ce dernier point de vue on arrive à avoir des réponses et même une résolution partielle du problème, rien ne dit que les visions de Scully et de son fils ne se réaliseront pas. Sur l’autre versant, la série a un peu épuisé les différentes formes de monstres. On a droit à un peu de parodie, ce qui amène de la fraîcheur dans la série. Si la totalité du casting principal de revient pas, on a quand même le droit au retour de plusieurs personnages secondaires, histoire de contenter la base fanique. A noter la révélation Miles Robbins, qui interprète William Scully/Jackson Van de Kamp, qui apporte de l’intensité et une dimension physique au rôle.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Vie du blog

Cela faisait un petit moment que je n'avais pas donné de nouvelles de mon activité d'auteur. Il faut dire que la mise en liquidation des Éditions ActuSF, il y a presque un an, avaient mis un coup de frein dans cette dynamique impulsée il y a 5 ans maintenant. Mais la maison d'édition a depuis été reprise, et certains des projets laissés en stand-by, ont pu repartir.

C'est le cas de Tout Terry Pratchett, un ouvrage écrit à quatre mains avec mon amie Stéphanie Chaptal (dont l'excellent blog est ici), dont je vous reparlerai plus en détail prochainement. Il sort le 20 juin, et nous aurons le plaisir de le présenter et le dédicacer en avant-première aux Imaginales, qui ont lieu ce week-end à Épinal. Si vous êtes dans le coin, n'hésitez pas à passer nous voir, je serai présent sur le stand d'ActuSF le vendredi après-midi et le samedi presque toute la journée, avec des pauses régulières. Nous serons d'ailleurs en très bonne compagnie, car vous trouverez également sur le stand 

  • Colin Heine
  • Anne Besson
  • Thomas C.Durand
  • Katia Lanero Zamora
  • Ariel Kyrou
  • Isabelle Bauthian
  • Morgane Caussarieu
  • Jeanne-A Debats :

Vous pouvez précommander l'ouvrage ici, et participer à l'opération dédicaces jusqu'à ce soir.

 

A bientôt pour plus d'actualités !

 

Spooky

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Publié le par Spooky

Dans une jolie maison victorienne d’une petite ville du Midwest, Emily et Rodney Harris, anciens professeurs d’université, mènent une vie de retraités actifs. Malgré leur grand âge, les années semblent n’avoir pas avoir de prise sur eux.
À quelques pas de leur demeure, on a retrouvé le vélo de Bonnie Dahl, récemment disparue. Elle n’est pas la première à se volatiliser dans ce périmètre. Chose étrange : à chaque fois, il s’agit de jeunes gens.

Quels secrets inavouables cachent les murs tapissés de livres des époux Harris ?

 

Holly Gibney, détective privée qui a déjà pris la lumière au cours de la Trilogie Hodges, continué sa carrière dans l'Outsider et dans une des novellas de Si ça saigne, est à nouveau sur le pont dans cette sombre affaire, appelé à la rescousse par la mère de Bonnie. Alors que sa vie familiale est chamboulée, elle essaie de se maintenir à flot en se concentrant sur la disparition de Bonnie. C'est aussi -nous sommes en fin d'année 2021- une période troublée par l'épidémie de covid-19, et par l'assaut donné par les partisans de Trump sur le Capitole. King évoque cet ancrage dans l'Histoire de son pays en postface, car en général il n'aime pas trop faire cela, mais cette fois il a enfreint sa propre règle car l'ambiance particulière due au covid a servi son sujet : la mère d' Holly meut de cette "nouvelle" maladie, et le sentiment paranoïaque qu'elle a généré collait parfaitement avec le caractère de l'enquêtrice, pleine de TOCs et aux schémas mentaux particuliers. Oui, Holly, pour celles et ceux qui la découvriraient à cette occasion, développe une forme d'autisme, qui la handicape au niveau des rapports individuels, mais lui permet de résoudre certaines enquêtes peut-être plus rapidement. 

King nous fait suivre trois fils narratifs différents, celui de Holly bien sûr, celui de sa jeune amie Barbara, petite sœur de son collaborateur Jerome Robinson, et celui du tueur qui sévit sur Ridge Road, dans la ville de l'Ohio où ils habitent tous. Le transfert dans l'esprit du tueur est un classique du thriller, avec ici un niveau de malveillance particulièrement élevé, même si je trouve que l'auteur aurait peut-être pu aller encore plus loin. L'arc concernant Barbara est plus original, mais on sent là l'amour de King pour ses personnages, avec une jeune femme qui est en train de trouver sa voie, d'une façon très émouvante. Je pense d'ailleurs que Barbara va prendre de plus en plus de place dans les prochaines bouquins ayant Holly pour héroïne. 
 

A l'instar d'un Billy Summers que j'ai adoré, ce nouveau roman, qui pourtant ne comporte aucun élément surnaturel dans son intrigue, hormis quelques références sans influence à des classiques comme Ça. La montée en tension est toujours aussi forte chez King, et très vite on se retrouve avec une histoire dont on a du mal à se détacher. King gère les trois fils narratifs de façon désordonnée, d'autant plus que les actions ne sont pas simultanées. Et puis ce salopard nous sort, environ à 50 pages de la fin (sur un peu plus de 500), un court chapitre ou les trois fils se rejoignent au niveau temporel. Là vous ne lâchez plus le bouquin. Même si votre gamin part faire des cabrioles sur une balançoire. VOUS NE LE LACHEZ PLUS JUSQU'A LA FIN. 

Comme l'écrit le site Booklist, c'est le roman que Holly mérite.

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

Quand Gwendy Peterson avait douze ans, Richard Farris, un homme étrange avec un chapeau melon lui a donné une boîte munie de boutons qui permettait de distribuer friandises et pièces anciennes, mais qui pouvait aussi détruire des mondes. Les années ont passé, Gwendy est devenue sénatrice du Maine et une écrivaine célèbre. Un jour la boîte réapparait dans sa vie. Les mystérieux hommes en jaune veulent mettre la main sur l’objet maudit, et Gwendy doit les en empêcher, quel qu’en soit le prix. Mais où dissimuler un objet avec de tels pouvoirs ?

 

L'histoire de Gwendy a commencé ici et a continué , avant de connaître sa conclusion dans ce troisième volet. L'adolescente de Castle Rock, dans le Maine, a désormais plus de soixante ans, est la deuxième sénatrice de son Etat, et s'embarque dans une expédition à destination d'une station spatiale en orbite pour faire des observations sur le climat terrestre. Mais aussi et surtout, et c'est un secret, pour donner un destin définitif à cette satanée boîte à boutons qui la suit depuis qu'elle a douze ans, et qui est la cause de tous ses soucis, y compris la forme d'Alzheimer précoce qui commence a altérer ses capacités cognitives. 

Cette novella (de 360 pages en poche, tout de même) marque une première dans l'œuvre de King, puisqu'elle prend pied -pour l'essentiel- dans l'espace, un lieu qu'il n'avait pas encore exploré. Elle brasse plusieurs autres éléments intéressants, comme une actualité qui nous parle à tous, car se situant en 2025, après que la Terre ait connu le fléau sanitaire du covid-19, que les auteurs évoquent en arrière-plan. L'autre ancrage dans la réalité est l'affichage féroce de Donald Trump, ennemi déclaré de King depuis de nombreuses années, et dont une sorte d'alter ego tient une place essentielle dans le récit. Je retient également l'évocation émouvante et flippante de la dégénérescence cognitive de Gwendy, une des phobies affirmées de King. Un transfert d'autant plus transparent que Gwendy est devenue au fil des années... écrivain, une alter ego de plus dans l'œuvre de l'auteur du Maine. Un auteur qui fait des allusions -comme souvent- à d'autres titres phares de son interminable bibliographie, en l'occurrence Ça (après tout, Gwendy est originaire de Castle Rock, et Derry appartient à la même géographie fictive) et La Tour Sombre, point nodal de son œuvre. Une Tour Sombre qui devient même un enjeu lié à la fameuse boîte à boutons, responsable de nombre de malheurs à travers le monde. On notera les initiales de celui qui amène la boîte à Gwendy la première fois, Richard Farris, qui évoque d'autres personnages dans le Kingverse.

King s'autorise aussi des références à la pop culture, avec des vaisseaux fantômes célèbres et plusieurs références au Seigneur des Anneaux de Tolkien, mais aussi à La Variété Andromède, roman de Michael Crichton.

Sans être dans la frange la moins intéressante de l'œuvre de King, le premier volet des aventures de Gwendy m'avait plu, sans plus. Le deuxième, laissé à Chizmar, était du même tonneau. Ce troisième et ultime volet, réunissant les talents des deux auteurs, est vraiment très bon. Il y a de nombreux éléments surprenants, du suspense, un découpage hors pair et beaucoup d'émotion. Et on se prend même à fantasmer d'un crossover entre Gwendy Peterson et Holly Gibney, une autre héroïne emblématique du King...

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

L'espèce humaine s'est déployée parmi les étoiles. Sur la planète Theroc, les humains vivent dans une monumentale forêt dont les arbres forment un esprit unique. À l'Initiative des lldirans, une espèce extraterrestre ancienne et pleine de grandeur, un vaisseau part explorer les limites du Bras spiral et découvre une nébuleuse mystérieuse, si opaque que même la lumière stellaire ne peut la pénétrer... Et qui, sous le regard horrifié des explorateurs, commence à grossir et à s'étirer. Un mal si ancien qu'il a été oublié les menace... une entité si puissante que l'existence même de toutes les créatures vivantes est en danger.

 

Je n'avais presque jamais lu de livre de Kevin Anderson, malgré son CV qui force le respect : il a écrit dans les univers de Star Wars, Starcraft, et il est entre autres le co-auteur, avec Brian Herbert, des préquelles de Dune et d'autres ouvrages dans le même univers. Il a écrit trois petits romans mettant en scène Mulder et Scully, héros de la série fantastique The X-Files, romans que j'ai lus il y a quelques années. ces contributions ne l'ont pas empêché de développer ses propres sagas, comme celle des Sept Soleils, qui compte 7 romans et une préquelle, ces sept romans étant disponibles chez Bragelonne. Cette nouvelle saga y fait suite, et j'ai voulu me plonger dans cet univers foisonnant, sans avoir lu la première série. Ce qui m'a un peu posé souci, car certains évènements ou concepts m'étaient, dès lors, un peu étranger.

Par exemple, qu'est-ce que le thisme ? Pourquoi les robots klikiss sont-ils aussi méchants, alors que d'autres créations cybernétiques, les compers, font elles preuve d'un dévouement totalement soumis aux fameuses trois Lois de la Robotique édictées par Isaac Asimov ? Qu'est-ce que la forêt-monde ? A quoi ressemblent les Ildirans ? etc. Le glossaire présent en fin de volume (mais pas signalé au début) peut aider à remettre plusieurs personnages et lieux dans le contexte.

Le roman peut, dans sa forme, dérouter certains lecteurs. En effet la trame narrative est partagée par une dizaine de personnages différents, humains, robots, Ildirans, Vagabonds... J'avoue que certains fils narratifs m'ont intéressé plus que d'autres, comme l'apparition d'une mystérieuse épidémie qui a ravagé une civilisation -inconnue- entière, ou l'histoire de cette milliardaire recluse qui finance des recherches médicales à la pointe sur une planète à la sécurité extrême.

 

Au fil de la lecture, les fils des intrigues se déploient, puis se recoupent pour converger vers deux sujets principaux, une épidémie mortelle et la menace sourde et cosmique de créatures considérées jusque-là comme légendaires. Comme l'indique l'auteur en avant-propos, c'est une lettre d'amour à de nombreux auteurs de SF classiques, comme Isaac Asimov, Arthur C. Clarke, Robert Heinlein, Andre Norton... C'est une lecture très plaisante, mais pas facile quand celle-ci est découpée en nombreuses séquences.

J'ai hâte de lire la suite, qui est déjà sortie.



Spooky

 

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

 

Annoncé comme la suite de The Shining, ce film est donc -lui aussi- une adaptation du roman éponyme de Stephen King. Il met en vedette Danny Torrance, qui a réussi à 'échapper de l'hôtel Overlook, et qui lutte contre ses démons (alcoolique et psychique). Il a en effet toujours en lui le shining, cette faculté qui lui permet de voir des fantômes, mais aussi, et c'est nouveau, de converser mentalement (et à longue distance) avec des gens "comme lui". C'est comme ça qu'un beau jour une fillette prénommée Abra entre en communication avec lui. Une conversation amicale qui dure plusieurs années, alors que "Dan" (pour changer du diminutif dont le dotait feu son père) réussit à mettre fin à son addiction à la dive bouteille, et trouve du travail dans un hospice de la petite ville de Frazier (New Hampshire). Mais au bout de 8 ans de "correspondance" mentale, Abra alerte "Oncle Dan" : elle a des visions concernant des enfants "comme eux" qui sont enlevés puis "mangés" par un groupe de vampires psychiques se faisant appeler le "Noeud Vrai". Commence alors un jeu du chat de la souris, avec des intrusions mentales mutuelles, des coups de feu et des bons sentiments.
 

Le film est monté, scénarisé et réalisé par Mike Flanagan, qui avait déjà réalisé Jessie, autre adaptation d'un roman de Stephen King en 2017. Son travail est de bonne facture, il a de la technique pour nous montrer comment l'esprit peut être aspiré, manipulé, pénétré... La filiation avec le film de Stanley Kubrick est d'autant plus assumée que certaines scènes du premier film ont été refilmées à l'identique pour illustrer le passif de Danny. On est clairement dans une histoire vampirique, dans une veine psychique, avec la façon dont les douleurs des victimes du Noeud Vrai sont aspirées (littéralement) par leurs tortionnaires, mais aussi la façon dont ils meurent.

Sans être dans le haut du panier, cette adaptation est dans une bonne moyenne des adaptations de King. Une qualité due au fait que ce dernier n'a pas touché au scénario, et que Flanagan a une vraie sensibilité pour le genre et se révèle un bon technicien de la réalisation. Mc Gregor cabotine un peu, mais ne dessert pas le film, dans le casting duquel se détache également Rebecca Ferguson, actrice suédoise qui aune vraie présence (ici habitée) à l'écran.

 

Spooky
 

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

En marge d'un ouvrage consacré à Terry Pratchett (co-écrit avec mon amie Stéphanie Chaptal, et qui va sortir au printemps), j'avais envie de faire un focus sur une œuvre de Terry Pratchett injustement méconnue, et qui plus est, pour assumer le parallélisme, une saga qu'il a co-écrite, avec son compatriote Stephen Baxter. Lequel est surtout connu pour ses épopées spatiales brillantes, comme Titan, Evolution, ou encore Lumière des jours enfuis, qu'il avait co-signé avec Arthur C. Clarke. Clarke, dont je vais reparler.

J'ai donc jeté mon dévolu sur La Longue Terre, une suite romanesque de 5 opus, écrits entre... et ..., dont l'idée de départ est simple, mais géniale. Il existe des Terres parallèles à la nôtre, et l'on peut "passer" de l'une à l'autre de manière innée, ou bien en utilisant des petits boîtiers, dont un savant philanthrope (ou pervers) décide de mettre gratuitement les plans sur le marché, ce qui provoque un exode massif de la population terrestre vers ces autres mondes, vierges de toute surpopulation, de toute pollution et de tout contrôle, pour un temps du moins. AU-delà de cette absence de manifestation humaine, les Terres parallèles, bientôt désignées par le nom générique de La Longue Terre, comportent de menues variations : des climats différents, mais aussi des espèces intelligentes inconnues, telles les Trolls ou les Elfes. Ces Terres n'étant pas accessibles aux métaux, base de nombreux modes de transport classiques, les Humains mettent au point un moyen pratique de les explorer, des dirigeables, bientôt désignés twains. 

Nous suivons les aventures de Josué Valienté, passeur-né qui n'aspire qu'à vivre en paix sur Ouest-Madison 5, une réplique de la capitale du Wisconsin à 5 mondes de la Primeterre, celles de Sally, la fille de l'inventeur du Passeur, le fameux boîtier, qui a choisi de vivre en nomade sur ces mondes, mais aussi de Lobsang, une intelligence artificielle dont la conscience est incarnée dans le corps d'un livreur népalais, entre autres. leurs destins vont se croiser sur différents mondes de la Longue Terre. Au-delà des récits d'exploration, assez inventifs, sur cette Longue Terre, la Longue Mars et le Long Cosmos (oui, ces dimensions parallèles ne sont pas circonscrites qu'à la Terre...), c'est l'occasion pour les deux auteurs de parler d'écologie et d'humanisme. Ici en nous montrant comment l'exécution programmée d'un mère troll (créatures semblables à des ours, mais plus paisibles, et surtout liées entre elles, par-delà les Terres par une connaissance mutuelle enrichie par des chants) peut provoquer une guerre interdimensionnelle ; là, pourquoi l'éradication d'une nouvelle race humaine, plus évoluée, serait une grave erreur pour l'avenir de l'humanité toute entière. Avec en autre point d'orgue, l'éruption d'un mégavolcan sur la Primeterre, obligeant ses habitants à migrer vers les Terres parallèles... Dans le volume 4 Josué Valienté part à la recherche de ses origines, et de celles de son étrange pouvoir ; dans le cinquième, il est  âgé (et a le même que l'un de ses co-auteurs, Terry Pratchett), et part en quelque sorte faire une retraite spirituelle, plus rien ou presque ne le retenant sur la Primeterre ou en un endroit précis. Alors que les Suivants semblent monter en puissance, il décline doucement, à l'image de Terry Pratchett, atteint d'une forme de maladie d'Alzheimer...

J'ai retrouvé dans ce cycle des échos, ou plutôt une dimension comparable à celui de Rama, écrit par Arthur C. Clarke dans les années..., une saga que je tiens, du moins pour ses trois premiers segments, pour un chef-d’œuvre inégalé de la science-fiction, de par son message d'humanisme universel. L'hommage est corroboré par le fait qu'une capsule dans laquelle voyagent Josué et quelques-uns de ses amis à la fin du cycle s'appelle Oncle Arthur (et que le nom de Clarke y soit explicite). Baxter, qui est pour moi pour son héritier littéraire, propose, avec l'aide de Terry Pratchett, une dimension féministe mais surtout fortement attachée à l'écologie, au respect de notre monde. C'est à la lecture du volume 3, La Longue Mars, que j'ai senti un basculement fort vers cette tendance, entre la découverte d'une civilisation tournée vers les étoiles sur Mars et la thématique de l'émergence d'une génération spontanée nettement plus intelligente que l'Homo Sapiens, et consciente de cette supériorité. La collaboration entre ces deux écrivains brillants trouve son écho dans la confrontation entre les tenants d'une solution finale (j'utilise cette expression à dessein) et ceux d'une bienveillance sans angélisme, sans naïveté.

La conclusion du cycle, après la disparition de Terry Pratchett, reste dans la même veine : un message d'espoir, d'humanisme et de bienveillance, malgré les affreuses catastrophes auxquelles les Terriens ont pu être exposés.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

 

Finney Shaw, un adolescent de 13 ans, timide mais intelligent, est enlevé par un tueur sadique qui l’enferme dans un sous-sol insonorisé où s’époumoner n’est pas d’une grande utilité. Quand un téléphone accroché au mur, pourtant hors d’usage, se met à sonner, Finney va découvrir qu’il est en contact avec les voix des précédentes victimes de son ravisseur. Ils sont aussi morts que bien résolus à ce que leur triste sort ne devienne pas celui de Finney.

Scott Derrickson, réalisateur de l'Exorcisme d'Emily Rose, Sinister et Hellraiser 5, mais aussi du premeir Dr Strange, a voulu revenir à ses premières amours, le film d'horreur. Se souvenant avoir lu au début des années 2000 la nouvelle de Joe Hill Black Phone, il a commencé à travailler à son adaptation. Pour incarner le méchant Ravisseur, il a pensé à Ethan Hawke, qu'il avait déjà dirigé dans Sinister. Malgré le fait qu'il passe 90% du temps le visage masqué, c'est la voix de l'acteur, à la fois caverneuse et fragile, qui donne une dimension particulière à son personnage. La gestuelle aidant, il compose un méchant assez convaincant, et imposant physiquement.

Face à lui le jeune Mason Thames, dont c'était le premier rôle au cinéma, est lui aussi pas trop mal en gamin futé ayant quelques pouvoirs particuliers. Des pouvoirs, sa petite soeur Gwen en possède aussi. Elle fait en effet des rêves en rapport avec les enfants disparus depuis quelques mois dans cette banlieue nord de Denver. Mais cette fois-ci, c'est la vie de son frère qui est en jeu. Faisant fi des brimades et avertissements de leur père alcoolique, elle décide d'agir et de retrouver la maison que ses rêves lui indiquent. Quasiment tout le film repose sur l'intensité et la présence des jeunes acteurs, lesquels interagissent avec d'autres adolescents. A ce titre, la séquence où le fantôme d'un enfant disparu explique à Finney comment frapper le ravisseur avec un objet contondant est assez bluffante, voire hypnotisante. 

On ne peut pas dire que Joe Hill soit beaucoup mieux loti que son père Stephen King en termes de qualité d'adaptation, mais celle-ci est plutôt correcte, et par les temps qui courent, on s'en contentera.

 

Spooky

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