Ayerdhal était l'une des plumes les plus singulières et l'une des personnalité les plus touchantes de la SFFF. Depuis le début des années 2000 jusqu'à sa disparition en 2015, il était considéré comme l'un des chefs de file de la SF hexagonale, avec Pierre Bordage, Jean-Marc Ligny ou encore Serge Lehman. J'ai lu peu de ses bouquins et chaque fois eu le sentiment de lire un ouvrage pas comme les autres, écrit par une plume hors du commun. Le destin, le hasard ont mis devant mes yeux Chroniques d'un rêve enclavé, un de ses romans les plus connus, mais que je n'avais pas encore abordé. Sans savoir de quoi il parlait, je l'ai attaqué, la fleur au fusil.
"On ne bâtit rien sur le désespoir, fors la haine, mais avec la colère et l'usure des souffrances qui se répètent, avec la faim et la peur du lendemain, avec nos seuls coudes serrés pour nous tenir chaud, et nos larmes en écho, et nos rires enfuis, un jour, avec juste ça, entre hommes et femmes, nous n'aurons plus besoin que d'un rêve pour nous éveiller."
Nous sommes dans l'Imaginaire, mais dans un Imaginaire qui ne comporte aucun élément fantastique, pas de technologie moderne. cC'est presque un roman historique, tant l'histoire pourrait coller à certaines périodes de l'Histoire européenne. Nous assistons en fait à la fabrication d'une utopie au sein d'une société de type féodal, avec un prince manipulateur, des armées équipées de trébuchets, de béliers, et d'armes blanches ou d’arbalètes. Nous avons droit à une suite de chapitres nous montrant les habitants d'un quartier d'une grosse ville qui décident, au long d'un processus de plusieurs années marqué par une année de disette due à l'intransigeance du monarque, de se prendre en main, et de vivre en autarcie, autant que le plan économique que politique.
Un quartier qui fait sécession, mené par plusieurs personnalités très différentes, inspirées par une sorte de poète qui se sert de son aisance rhétorique, se basant lui-même sur une sorte de Victor Hugo défunt qui se trouve être le grand frère de la narratrice. Affirmation de personnalités, dépassement de fonctions, conflits personnels, une petite société se développe sous nos yeux, dans une langue encore une fois délicieuse.
Sur la planète Vénus, l'été ne dure qu'un jour... Suffisamment longtemps pour qu'un groupe d'enfants en apparence très sages se livre à un jeu extrêmement cruel. Sur Terre, des enfants prévoient une invasion martienne : pur divertissement disent les parents. Pourtant, à l'heure H, il n'est plus permis de douter. Comment se libérer des griffes d'une femme tyrannique ? En faisant appel aux services d'un robot qui vous ressemble et vous remplace quand vous en avez envie. Le risque ? A vous de le découvrir...
Dans cette collection "Étonnants classiques", Garnier-Flammarion tente de faire découvrir aux préadolescents au travers de textes courts des auteurs phares de l'imaginaire. Ici c'est donc Ray Bradbury, connu notamment pour ses Chroniques martiennes, mais également un maître de ce récit court, qui a par exemple influencé Stephen King et de nombreux autres. Ces trois courts récits ne figurent pas parmi ses meilleurs, mais proposent des histoires simples, au dénouement cruel (avec une once de poésie, Bradbury oblige). On passe une heure sympathique, si, l'on n'est pas trop exigeant. Il ne faut pas l'être non plus quand on lit l'introduction, qui survole très vite la SF, et indique que Stefan Wul, Stanislaw Lem et Olaf Stapledon sont des auteurs américains de l'entre deux guerres...
Pour le fun, je vous ai mis la couverture de l'édition entre mes mains, un peu ancienne, et l'actuelle.
Peter F. Hamilton est l'un des chefs de file de la SF britannique, surtout connu pour ses œuvres de space opera. Mais l'occasion de lire une de ses histoires ne s'était pas présentée avant d'avoir entre les mains ce recueil de nouvelles. Pas forcément une bonne idée, je vois vous dire pourquoi.
Ce recueil comporte cinq histoires de longueurs variables (40 à 130 pages en version poche), qui brassent plusieurs sous-genres de la SF. Dans Un électorat qui marche, nous suivons la trajectoire d'un couple séparé qui se dirige vers un portail permettant d'aller dans une dimension parallèle de la Terre, sans se concerter. Une histoire qui m'a fait penser au principe de La Longue Terre, de Baxter et Pratchett, en bien moins abouti. Si du premier coup... parle de voyage dans le temps, et du dilemme d'un homme qui sait ce qu'il va se passer dans les décennies à venir et cherche à en profiter mais en passant inaperçu. Manhattan à l'envers est un récit dense d'environ 70 pages, où une enquêtrice stellaire investigue sur les attaques d'une race d'animaux ravagent les colonies terriennes sur une planète extérieure. Le récit suivant, En regardant pousser les arbres est presque une novella, dont l'intrigue se déroule sur environ 200 ans, grâce à l'opiniâtreté d'un pseudo-policier qui enquête sur le meurtre d'un étudiant à Oxford, en 1832. Au-delà de la longévité exceptionnelle des personnages, la caractéristique principale vient de l'uchronie développée par l'auteur, qui détaille les avancées technologiques caractérisant le Commonwealth, la société que Hamilton a développé dans plusieurs cycles et romans, comme Les Naufragés du Commonwealth et La Trilogie du Vide. Ces deux derniers récits sont les deux plus intéressants du recueil, car le dernier, Béni par un ange, qui mêle thriller érotique et génétique, est assez quelconque.
Combien mesure l’enfer ? 7m². C’est la dimension de la cellule dans laquelle Carl croupit.Témoin gênant, il a été piégé par une puissante organisation de trafic de drogue. Depuis, il est devenu l’ennemi public n°1, même aux yeux de la police. Il ne lui reste qu’une arme : son équipe.Mais Rose, Assad, Gordon et Mona parviendront-ils à le sauver alors qu’au sein de la prison sa tête est mise à prix ? Carl Morck est désormais en prison, rattrapé par la vieille affaire qui a coûté la vie à son collègue Anker Hoyer, et plongé son autre coéquipier Hardy dans la paraplégie. Dans l'attente de son procès, le vieux routard de la police de Copenhague se montre d'abord combatif, puis, après avoir subi plusieurs tentatives d'assassinat (il semble être un témoin gênant de cette vieille affaire de pistolet à clous), commence à douter d'une issue heureuse. On empêche sa famille et ses adjoints de venir le voir, la presse à scandale cherche à l'enfoncer auprès de l'opinion publique, et il craint de plus en plus pour sa vie. J'avais remarqué une nette baisse de régime dans l'opus précédent, cela se confirme avec cet ultime volet de la décalogie consacrée au Département V. Les scènes d'introspection de Carl alternent avec (peu) avec l'enquête menée par Rose, Assad et Gordon sur l'affaire ayant mené leur collègue et ami en prison. Et puis, alors que justement ça ronronne malgré le jeu de massacre systématique autour de Carl, le récit prend une nouvelle dimension, littéralement explosive, et on se retrouve dans une traque assez échevelée... qui se termine de manière assez molle, et un peu trop heureuse à mon goût...
Où est passé le côté provocateur, la violence graphique non gratuite des premiers tomes ? Je crois qu'hélas Jussi Adler Olsen, qui est quelqu'un de charmant, a mis trop de temps à boucler son cycle des enquêtes du Département V. Vous l'aurez compris, je suis assez nettement déçu par cette conclusion. Adler Olsen, à l'instar de son alter ego Carl Morck, me semble usé, fatigué par cette aventure de plus de 15 ans. Il restera tout de même des images sympathiques : les regards furieux de Rose lorsque Carl se montre buté, les prières et les odeurs pestilentielles lorsqu'Assad est dans les locaux, et Carl Morck lui-même, vieux râleur qui n'hésite pas à mouiller la chemise lorsque les choses s'emballent. Au revoir au Département V, et merci quand même pour ce moment.
J'avais beaucoup aimé le premier film de la "série", écrit, réalisé et joué par John Krasinski. On y suivait les mésaventures d'une famille qui essaie de survivre dans un décor champêtre à la menace mortelle représentée par des monstres qui réagissent au moindre son. Ce premier opus était court, d'une efficacité et d'une tension comme j'en ai rarement vu.
Je n'ai pas encore vu le deuxième, mais la perspective de me replonger dans ce concept si excitant m'a incité à aller le voir au cinéma, d'autant plus que si John Krasinski n'est plus à la réalisation, il est resté producteur et a sans doute touché un peu au scénario, même si seul Michael Sarnoski (réalisateur remarqué de Pig, avec Nicolas Cage) en est crédité. Cette conviction vient essentiellement du fait que ce nouveau long-métrage se révèle, au fil de son déroulement, plus malin, complexe et profond qu'il n'y paraît de prime abord. Jugez plutôt.
Samira est une jeune femme qui s'ennuie à mourir dans un centre de soins palliatifs, au milieu de vieillards cacochymes et d'activités totalement dénuées de sens, malgré la bienveillance et l'énergie de l'infirmier Reuben. Mais la promesse d'une pizza, d'une vraie pizza au cours d'une sortie à New York la décide à sortir de sa torpeur. Sur place, elles e rend compte que le spectacle de marionnettes n'est pas si mal, même si elle décroche vite, rattrapée par ses angoisses. Sortie prendre l'air, elles e rend vite compte que quelque chose ne va pas. Des voitures de police passent à toute allure et les gens regardent obstinément le ciel. Le chaos se déchaîne vite, avec l'apparition de créatures de cauchemar qui attaquent toute créature que ferait le moindre bruit.
Pour Samira, comme pour d'autres, commence alors une fuite sans espoir, mais aussi la recherche de derniers moments de bonheur avant la nuit.
J'avais vu une bande-annonce somme toute assez classique, appuyant essentiellement sur l'aspect survival du long métrage, en soi assez efficace. Une grosse partie peut se résumer à cela, mais Sarnioski et Krasinski y ont ajouté une dimension particulière avec l'état de santé de Samira, qui très vite se retrouve incapable de courir, de faire des efforts, etc. S'appuyant d'abord sur son infirmier et sur Frodon, son chat d'assistance (quand je vous dis que Tolkien est partout !), elle va devoir faire preuve de beaucoup de sang-froid et d'intelligence, même après sa rencontre avec Eric, un étudiant anglais qui se retrouve totalement perdu dans cette attaque.
A l'instar du premier film, l'intrigue se resserre autour de ces deux personnages et de quelques-uns qu'ils croisent ou recroisent (on notera la présence de Djimon Hounsou), et au-delà des jump scares, assez nombreux, l'efficacité et la crédibilité reposent sur Lupita Nyong'o (qui après 12 years a slave, Us, Black Panther 1 et 2, et les trois derniers Star Wars, montre qu'elle se construit une filmographie intéressante) et Joseph Quinn (acteur britannique vu dans Game of Thrones, la saison 4 de Stranger Things et bientôt dans Gladiator 2 et le prochain reboot des 4 fantastiques). Leur duo, d'abord hésitant, fonctionne finalement pas si mal, et je dois dire que Lupita Nyong'o, méconnaissable, m'a bluffé dans ses expressions de terreur, de TERREUR EXTREME, et de fatigue extrême. Son personnage est d'ailleurs beaucoup plus fouillé que celui de son partenaire, qui s'en rend compte (le personnage de son partenaire) et décide de tout faire pour l'aider à accomplir son rêve, avant de probablement mourir dans les crocs des monstres.
Ceux-ci sont d'ailleurs toujours aussi flippants, leur présence étant annoncée par un mélange de cliquetis et de grognements sourds entrecoupés de halètements semblables à ceux d'un cheval. Des bruits qui précèdent souvent des attaques brutales, souvent venues des hauteurs, ces créatures ayant la faculté de s'accrocher aux façades des immeubles pour aller chercher leurs proies à peu près partout. Je ne sais pas si leur destinée cinématographique va s'approcher de celles d'Alien et ses multiples suites, mais si Krasinski reste dans le secteur, ça peut faire des films à la fois flippants et profonds.
Ah, on notera la présence toute particulière du chat d'assistance de Samira, qui sert un peu de fil rouge et d'ange gardien par moments...
Un tremblement de terre déclenche une épidémie d’origine inconnue qui transforme la ville de Santiago en paysage apocalyptique. Un journaliste doit entrer dans la ville pour sauver son épouse, qui vient d’apprendre qu’elle est enceinte. Mais la capitale est assiégée. Des troupes étrangères interdisent l’accès à la « Zona Cero », où règne le chaos depuis que ses habitants se sont transformés en créatures meurtrières et destructrices.
Avec l’aide d’un militaire américain et d’un groupe de mineurs en grève, il traversera les rues de Santiago, infestées de monstres. Sa mission : sauver un curé déchu qui a la clé pour affronter le mal légendaire qui les menace.
Né en 1964 au Chili, Gilberto Villarroel a écrit son roman à partir de 2013, d'abord sous forme de scénario BD, pour dénoncer le retour au pouvoir des néo-libéralistes biberonnés à la dictature de Pinochet. Ses "suceurs de sang", jamais nommés vampires, sont vus par leur auteur comme une métaphore politique, Villarroel installant la capitale de son pays natal dans un chaos innommable. Dix ans après la situation politique du Chili n'a pas évolué, ce qui désole Villarroel. Son bouquin est un redoutable survival à la sauce chilienne, il nous fait traverser Santiago au pas de charge, en compagnie d'une hétéroclite petite compagnie, composée d'un journaliste, des marines, des mineurs, un prêtre défroqué... L'interaction entre tous les personnages est intéressante, même si je trouve la rogue du militaire un brin cliché. On comprend cependant bien des choses du Chili d'aujourd'hui au travers de ce roman nerveux.
Il n’existait pas de mots pour en parler, puisque les mots étaient une façon de communiquer entre les Hommes et que le Sud était par essence totalement inhumain. Il s’agissait d’une vie étrangère, une vie de glaces, de minéraux et de vents.
C’était un voyage au bout duquel il n’y avait rien. On ne pouvait se risquer dans cet espace que pour un court instant et on savait que l’on marchait non pas dans la mort, car la mort est une action, un fait, mais plus exactement dans un endroit où il était impossible de vivre.
Quand on eut mangé le dernier chien est le septième roman de Justine Niogret, autrice totalement à part dans le paysage de l'imaginaire français. Elle ne s'embarrasse pas de fioritures, de nuances, et propose des récits sans concession, comme Chien du Heaume. Ici elle nous conte une expédition sur le continent antarctique au début du 20ème siècle. Trois hommes au sein de la contrée la plus inhospitalière qui soit, en lutte permanente contre les éléments : le froid, le vent, le réchauffement climatique aussi -déjà-, qui œuvre pour détruire l'unité, la beauté de cette terre australe ultime. Ici les trois hommes et leur douzaine de chiens forment un monde à part entière, qui s'étiole, se rétrécit au fil des jours. d'ailleurs chaque chapitre est désigne par un chiffre, non pas croissant, mais décroissant, puisqu'on imagine qu'il s’agit d'un compte à rebours dont l'issue va être totalement dramatique.
L'écriture de Justine Niogret est sèche, âpre, elle ne laisse pas de place aux atermoiements, à l'instar de ces trois hommes dont le destrin va basculer dans l'inexorable. On sait d'ailleurs très vite que ça va mal finir, malgré l'équipement optimal -pour leur époque- de ces trois hommes. Ils arrivent cependant à penser parfois à autre chose qu'à leur survie, afin justement de tenir face aux éléments extrêmes.
Une plongée dans vingt affaires de crimes et de disparitions troublantes.
Un adolescent qui tue ses parents pour organiser une fête chez lui, une grand-mère russe qui mange ses victimes, un avion et son pilote qui se volatilisent au-dessus des eaux bleues d'Australie ou encore toute une famille française qui disparaît le soir de Noël sans laisser de traces…
Tueurs nés et disparitions inquiétantes nous entraîne dans des récits où la vérité se révèle parfois plus terrifiante que la fiction.
Esther Hervy est une autrice parisienne qui après avoir ses fait ses débuts dans des fanzines marqués du sceau de l'horreur et du fantastique (dont Ansible, et oui), s'est passionnée pour la criminologie et la psychologie clinique. Après des études et de nombreuses recherches, elle a collecté des données, des coupures de presse et tout ce qu'elle a pu trouver sur une vingtaine d'histoires qui ont fait la une des médias à leur époque. La plupart prennent pied aux États-Unis, mais certains cas se passent en Russie, comme cette vieille dame qui découpe et fait cuire ses locataires... La plupart de ses histoires font froid (littéralement parfois !) dans le dos, beaucoup sont intrigantes car elles ne trouvent pas de conclusion ou d'explication logique, et peuvent s'avérer fascinantes.
L'autrice donne parfois son avis, sans insister, pour ne pas influencer le lectorat dans sa perception de ces affaires. Elles sont relatés de la manière la plus factuelle possible, au risque que l'autrice paraisse froide dans la description. Le vrai plus, au-delà bien sûr du choix des histoires, est la double page suivant chaque affaire, donnant un coup de projecteur sur une spécificité psychologique, judiciaire ou un fait de société : le trouble de la dissociation, le cannibalisme...
L'ensemble est très intéressant pour les personnes qui s'intéressent à ce genre d'affaire. Je recommande chaudement.
Je sais, j'ai mis du temps à la voir, cette dernière (jusqu'ici) saison de ma série culte, celle qui a énormément influencé mes goûts en matière de séries, de films, de lectures... Pas d'excuse, sauf celle de ne pas avoir eu jusque-là les moyens de la voir en entier. Sans tergiverser, voici un petit résumé et une analyse rapide de chaque épisode.
Episode 1 – La vérité est ailleurs (3/4)
L’épisode commence par un monologue de l’Homme à la cigarette, personnage central, qui essaie de justifier l’ensemble son œuvre, qui s’est faite essentiellement dans l’ombre. On bascule ensuite sur Scully, qui se réveille après un temps d’inconscience dû à son accident de la fin de la saison 10, dans un hôpital où la veille Mulder. Elle lui dit avoir des visions dans lesquelles apparaît l’Homme à la cigarette, des visions transmises par leur fils, William. Mulder part à la recherche de son vieil ennemi, et remarque qu’l est suivi. Il réussit à semer son poursuivant, et le file à son tour. Ce qui l’emmène en Caroline du sud, et à rencontrer de nouveaux conspirateurs, qui lui révèlent les véritables motivations du fumeur intempestif, à savoir détruire l’humanité, par le biais d’une maladie qui détruirait le système immunitaire et provoquerait une pandémie. Scully, de son côté, sort de l’hôpital pour aller dans le bureau de son collègue et amant, mais s’évanouit, et se retrouve aux soins intensifs à nouveau, tandis que le directeur-adjoint Skinner fait une rencontré décisive et passe un accord surprenant.
Cette saison 11 reprend donc là où s’est arrêtée la précédente, avec un épisode écrit et réalisé par Chris Carter lui-même. De la pure « mythologie », où l’on comprend ce qu’on supposait au fil des saisons précédentes : William, le fils de Mulder et Scully, est l’enjeu de toutes les manigances de l’Homme à la cigarette. Entre regards entendus, révélation rocambolesque et aller-retours agrémentés de conversations téléphoniques au volant, cet épisode propose un petit tournant dans la série. Mais comme lors de la saison précédente, il y a encore des choses à corriger au niveau des dialogues, un brin artificiels, et des situations peu soignées : comment un agent chevronné du FBI peut-il penser que celui qu’il suit depuis sept heures ne l’ait pas remarqué ? Et comment fait Scully pour rester pimpante après plusieurs heures de coma dans un lit d’hôpital ?
Episode 2 : Une vie après la mort
Ce nouvel épisode sonne comme un retour aux affaires courantes pour Mulder et Scully, qui reçoivent un étrange message de l’un des Lone Gunmen de l’au-delà, alors que trois hommes font irruption et feu dans lé résidence des deux ex-agents du FBI. 5 minutes plu tard un commando parlant russe arrive à son tour, mais les duettistes parviennent à s’échapper.
Ambiguïté, paranoïa, action et un brin d’humour, noir parfois, sont au rendez-vous ce et épisode. Et sans prévenir la mythologie revient. L’épisode, dans lequel apparaît Barbara Hershey, qui ne fait pas ses 70 ans, semble jouer un rôle crucial. Vie éternelle, hacking, le sujets sont intéressants, mais hélas trop peu développés, à cause surtout de la durée de l’épisode.
Episode 3 : Les jumeaux diaboliques
Un jeune homme, qui semble s’éclater à un concert de rock, voit soudainement une personne lui ressemblant trait pour trait qui le regarde bizarrement. Troublé, il sort du concert, et trouve son double à côté de lui dans sa voiture. Celui-ci provoque un accident, auquel le jeune homme réchappe, et raconte son histoire aux agents Mulder et Scully. Ceux-ci font des recoupements avec un certain nombre d’affaires, toutes conclues par la mort des personnes croyant voir leurs doubles.
Un épisode plus « standard », avec de la paranoïa, des dédoublements de personnalités, de la manipulation mentale et de la séduction. Un épisode pas désagréable, même si un peu outré pour les fameux jumeaux diaboliques. Et en passant, une évocation du temps qui passe pour Mulder et Scully, de leur histoire commune et de leur avenir.
Episode 4 : L’Effet Reggie
Scully et Mulder sont approchés par un homme étrange qui semble les connaître mais disparaît au bout de quelques secondes. Il parvient cependant à leur parler d’un étrange phénomène, qu’il appelle Effet Mengele, décrivant une situation où une personne a un souvenir différent des autres personnes qui l’entourent. Il prétend même être un de leurs anciens partenaires.
Dès le début l’épisode jour sur la dérision, la farce, comme en témoigne le regard de Mulder/Duchovny à une ou deux reprises, et surtout une séquence délirante de rencontre du troisième type totalement surjouée. A noter une ambulance au look de véhicule de Ghostbusters floquée Spotnitz Sanitarium et des passages de certains épisodes iconiques de la série avec l’ajout de Reggie. Et des séquences montrant l’alchimie toujours intacte des deux acteurs principaux.
Episode 5 : Ghouli
Deux jeunes filles sont hospitalisées dans un état grave après s’être mutuellement blessées en croyant avoir affaire à un monstre (le Ghouli du titre). Leur autre point commun ? le nom de leur petit ami, Jackson Van de Kamp. Mais l’affaire prend une autre tournure lorsque Scully, saisie de l’affaire avec Mulder, découvre que les jeunes filles ont eu des expériences de paralysie du sommeil ou de visions les amenant dans la même maison labyrinthique. Une expérience que l’enquêtrice du FBI a également connue. Elle est alors convaincue qu’elle est liée à ce jeune Jackson…
Un épisode « hybride » à plusieurs titres, notamment parce qu’il fait avancer (ou pas) la « mythologie » de la série, sous des allures originales de « monstre de la semaine ». Et le sujet permet à Gillian Anderson de montrer plus de profondeur et de diversité dans son jeu, ce qu’elle n’a pu faire qu’à de rares occasions dans la série.
Episode 6 : le Retour du monstre
En 1969 un petit groupe de soldats américains est déposé dans un village du Vietnam, avec pour mission de protéger coûte que coûte une caisse au contenu mystérieux. Mais la cahute où ils se réfugient est criblée de balles, et la caisse laisse échapper une fumée dont l’inhalation procure d’étranges visions chez les soldats, parmi lesquels un certain… Skinner. De nos jours, Mulder et Scully enquêtent sur la disparition de leur supérieur.
Au tour de Mitch Pileggi, interprète du troisième personnage de la série, d’avoir droit à « son » épisode. Un peu d’humanité affleure chez ce personnage ambigu et monolithique, on le voit même sourire (si, si !). Face à ses démons du passé, il se montre hélas bien impuissant…
Episode 7 : Rm9sbG93ZXJz
Bienvenue dans le futur. Notre duo mange dans un restaurant japonais entièrement automatisé. Mais soudain tout déraille. Le repas servi à Mulder ne correspond pas à la commande, la carte bleue de Mulder reste coincée dans la borne de paiement (parce qu’il a refusé de payer un pourboire)… Le über sans chauffeur de Scully roule à tombeau ouvert, et le GPS de Mulder le ramène… au restaurant japonais. Et ce n’est que le début.
Cet épisode particulier montre une suite de ratés dus aux intelligences artificielles, avec relativement peu de dialogues (mais plein de bips, de sonneries, de voix robotisées), les situations parlant d’elles-mêmes. Absurdité et humour sont au rendez-vous de cette révolte des appareils connectés, même si certaines situations pourraient se révéler flippantes dans un autre contexte. Détail important et surprenant (ou pas) : Mulder et Scully, même obligés de quitter en catastrophe leurs domiciles ou leurs voitures, ont TOUJOURS des lampes de poche sur eux.
Episode 8 : Les Forces du mal
A Eastwood, dans le Connecticut, un enfant de 5 ans échappe à al vigilance de sa mère et suit un homme portant le masque de la poupée qu’il tient entre les bras, Mr Chuckleteeth. La nuit suivante le corps de l’enfant est retrouvé dans les bois, atrocement mutilé par les animaux sauvages. Mais les agents du FBI, dépêchés sur les lieux, ne croient pas qu’il ait été tué par un animal.
Un épisode qui ramène à certaines des heures les plus sombres de l’histoire du Nouveau Monde, avec les sorcières et les démons qu’elles étaient accusées d’invoquer. Au final l’histoire est bien faiblarde.
Episode 9 : Rien n’est éternel
Mulder et Scully enquêtent à New York sur une secte, dominée par une actrice passée de mode, qui semble utiliser du trafic d’organes pour conserver une jeunesse éternelle.
Un épisode relativement classique, sans monstres au sens où on l’entend habituellement, mais avec des barjots. Avec en filigrane l’avancée en âge de Mulder, et la relation sentimentale compliquée des deux enquêteurs du FBI. Et de fil en aiguille, l’évocation de leur histoire commune qui a pris un drôle de virage.
Episode 10 : La vérité est ailleurs (4/4)
L’épisode commence par un monologue de Jackson Van de Kamp, qui déroule le fil de sa jeune histoire, depuis son ion bébé jusqu’à ses déboires récents (voir « Ghouli »), en passant par la révélation de ses pouvoirs au fil des années. Excédé par des déclarations de Mulder au sujet d’une épidémie provoquant la fin du monde, le directeur du FBI décide de fermer les affaires non classées tout en suspendant les deux agents et intime à Skinner l’ordre de trouver et d’arrêter Mulder.
Les deux agents sont donc sur le point de rattraper leur fils après 17 ans d’adoption et plusieurs mois de cavale. Autour d’eux, le directeur -adjoint Skinner et l’agent Monica Reyes semblent jouer un jeu ambigu, tandis que l’homme à la cigarette (et quelques autres) tire toujours les ficelles dans l’ombre. La fin est intense, surprenante, émouvante. Et ce n’est pas -forcément- une fin.
Cette saison 11, la dernière jusqu’à nouvel ordre, permet de résoudre un certain nombre d’enjeux semés par Chris Carter et ses complices depuis une vingtaine d‘années. Ainsi on apprend la finalité du fameux complot fomenté par un cercle de personnages puissants et anonymes. Certains d’entre eux connaissent d’ailleurs un destin… définitif au cours de cette saison. Le nom véritable de certains, comme l’Homme à la cigarette et Gorge profonde (tué à la fin de la première saison), nous sont révélés. Comme je l’indiquais dans le commentaire de l’épisode final, on a droit à une conclusion… qui ouvre la voie à de nouvelles histoires. On ne sait jamais, si les fans la réclament, si Chris Carter a de nouvelles idées, et si Gillian Anderson et David Duchovny sont partants…
Le bilan de cette saison, sur un plan fanique, est… mitigé. On a un mélange entre épisodes du type « monstre de la semaine » et récits faisant avancer l’histoire personnelle de Mulder et Scully, ainsi que le complot auquel ils sont mêlés. Si de ce dernier point de vue on arrive à avoir des réponses et même une résolution partielle du problème, rien ne dit que les visions de Scully et de son fils ne se réaliseront pas. Sur l’autre versant, la série a un peu épuisé les différentes formes de monstres. On a droit à un peu de parodie, ce qui amène de la fraîcheur dans la série. Si la totalité du casting principal de revient pas, on a quand même le droit au retour de plusieurs personnages secondaires, histoire de contenter la base fanique. A noter la révélation Miles Robbins, qui interprète William Scully/Jackson Van de Kamp, qui apporte de l’intensité et une dimension physique au rôle.
Cela faisait un petit moment que je n'avais pas donné de nouvelles de mon activité d'auteur. Il faut dire que la mise en liquidation des Éditions ActuSF, il y a presque un an, avaient mis un coup de frein dans cette dynamique impulsée il y a 5 ans maintenant. Mais la maison d'édition a depuis été reprise, et certains des projets laissés en stand-by, ont pu repartir.
C'est le cas de Tout Terry Pratchett, un ouvrage écrit à quatre mains avec mon amie Stéphanie Chaptal (dont l'excellent blog est ici), dont je vous reparlerai plus en détail prochainement. Il sort le 20 juin, et nous aurons le plaisir de le présenter et le dédicacer en avant-première aux Imaginales, qui ont lieu ce week-end à Épinal. Si vous êtes dans le coin, n'hésitez pas à passer nous voir, je serai présent sur le stand d'ActuSF le vendredi après-midi et le samedi presque toute la journée, avec des pauses régulières. Nous serons d'ailleurs en très bonne compagnie, car vous trouverez également sur le stand