Salué par Ursula Le Guin, l'une des grandes dames de la science-fiction, comme une des plumes les plus brillantes à l’origine de la littérature de fantasy, le théosophe gallois Kenneth Morris s’inspira de l’épopée celtique du Mabinogion, pour écrire des romans qui devaient par la suite sombrer dans l’oubli. Le Livre des Trois Dragons, paru en 1930, narre les aventures du héros Manawyddan. S’y croisent druides, ovates et bardes, guerriers et artisans, dans un récit où les dieux mènent la danse, avec à leur tête Hu Gadarn, l’Empereur des Dieux et des Cymry, les gallois, qui règne sur l’Ile des Puissants.
Paru sept ans avantLe Hobbitde Tolkien, à peine huit ans après Le Serpent Ouroboros, d’E.R. Eddison, et seulement six ans après le séminal chef d’œuvre de Lord Dunsany, La Fille du roi des elfes, le Livre des Trois Dragons nous offre un récit dans lequel des bardes et des druides voisinent avec des guerriers et des artisans magiciens, tous dominés par des entités divines celtes qui n’ont rien à envier aux dieux grecs dans le regard joueur et moqueur qu’ils portent sur les hommes.
Le livre raconte l'histoire de Manawyddan, personnage important de cette mythologie, qui doit accomplir de grandes choses (apprendre à chanter, fabriquer des armes, des objets de la vie courante, et surtout affronter trois dragons, dont un avec lequel le combat semble durer des semaines.
C'est un ouvrage surprenant, un peu tombé dans l'oubli, mais qui n'a rien à envier à ce qu'a fait Tolkien en termes de relecture des mythes, auquel Ursula Le Guin le compara, au même titre qu'E. R. Eddison. Attention, le style archaïsant ainsi que l profusion de noms gallois à rallonge peuvent rendre la lecture un peu dure par moments.
Aleksi Briclot est un artiste visuel français aux multiples facettes, qui a début en tant qu'illustrateur et auteur de BD né en 1978. Ses talents d'illustrateur lui valent d'être engagé sur le développement visuel de jeux video tels qu'Egypte 2,Cold Fear,Splinter Cell : Double Agent,Haze…
En 2008 il cofonde le studio de développement de jeux video Dontnod Entertainment, qui a à son actif des titres tels que Life is strange 1 et 2, Vampyr, Twin Mirror. Il réalise de nombreuses couvertures pour les Editions Bragelonne, Calmann-Lévy. Il réalise des visuels pour des jeux video, dessine plusieurs bandes dessinées et comics, et travaille depuis une petite dizaine d'années presque exclusivement pour Marvel Studios. Ses genres de prédilection sont la fantasy et la science-fiction, et il réalise des milliers de croquis qui inspirent les scénaristes, réalisateurs et techniciens d'effets visuels qui enrichissent le Marvel Cinematic Universe.
Cette monographie propose de rendre hommage à son immense talent au travers de nombreuses illustrations, témoignages de l'artiste et autres cartes mentales. Ces cartes mentales sont des documents mêlant esquisses, notes et autres mots-clés, tournant autour du nom d'un personnage ou d'un super-pouvoir qu'il inscrit en premier, au centre de sa page. Par association d'idées, cette carte mentale se déploie et lui permet de dégager des axes de travail qu'il explore, puis élimine pour n'en garder qu'un parfois.
L'ouvrage est découpé en quatre grandes parties, consacrées à :
- son appropriation de l'aspect visuel,
- la façon dont la lecture influence son imaginaire, la façon dont il aborde sa création visuelle de manière très littéraire et ses aspirations à écrire lui-même des scénarios de bande dessinée ;
- la relation quelque peu passionnée qu'il entretient avec le jeu sous toutes ses formes : jeu de rôle, video, jeu de cartes (notamment pour Magic: the Gathering).
- la façon dont il conçoit ses peintures et dessins, essayant ce compenser les frustrations que peuvent lui apporter les travaux ambitieux par des projets personnels et plus confidentiels. Il aime également délaisser l'outil numérique pour retrouver le plaisir sensuel du dessin traditionnel.
Entre autres expériences Briclot évoque comment il en est venu à travailler sur Comment je suis devenu un super-héros, réalisé par le Français Douglas Attal. Et de sa joie à constater que son travail correspond tout à fait à ce qu'attendait celui-ci. Il parle également de la façon dont il a expérimenté une nouvelle technique en plein travail d'illustration pour des couvertures de romans de R. A. Salvatore, dans l'univers des Royaumes oubliés. Pour le jeu video, nous avons quelques superbes travaux promotionnels du premier jeu développé par Dontnod, Remember me, ainsi que des storyboards. Dans la partie consacrée au dessin et à la peinture, Aleksi Briclot parle de sa découverte du projet musical Igorrr, qui l'inspire ensuite pour le fameux Inktober, à l'occasion duquel il décide de raconter l'histoire de Patrick le Poulet.
Au fil de ses travaux, Briclot a travaillé, parfois juste le temps d'un hommage, sur des univers tels qu'Elric, The Crow, Oniria, Conan, Stranger Things, Halo, Spawn, Star Wars... Tous présentés dans l'ouvrage, témoignant de la puissance de son talent et de sa capacité à s'approprier des ambiances parfois très différentes. Pour renforcer sa "musculature" du dessin, Aleksi Briclot crayonne en permanence sur plusieurs carnets de différentes tailles, destinés à différents usages.
En conclusion de ce superbe ouvrage, une interview nous permet d'en savoir encore plus sur cet artiste unique, dont les fulgurances visuelles ont d'ores et déjà marqué les univers geeks.
Nous connaissons tous l’écrivain de renommée mondiale Stephen King et ses livres… Du moins c’est ce que nous pensons.
Dans ce livre, Hans-Ake Lilja présente d’autres visages du Roi de l’Horreur, qui surprendront le lecteur en lui montrant à quel point King est plus qu’un écrivain de fantastique, mais aussi un auteur de livres pour enfants, un éditeur, un vulgarisateur, un acteur, un réalisateur et un musicien…
Parmi le contenu du livre figurent également deux longs entretiens inédits avec Stephen King !
Hans-Ake Lilja, patron de la célèbre «Lilja’s Library - The World of Stephen King», le portail le plus complet et le plus consulté sur King depuis 1996, a également édité l’anthologie de nouvelles Shining in the Dark traduites dans plus de 16 langues.
Ce sont les Editions ActuSF qui ont traduit cet ouvrage en français (par les bons soins de Romane Baleynaud), et votre serviteur à eu l'honneur et l'avantage d'en écrire la postface, en reprenant l'idée générale de l'ouvrage de Hans (oui, je l'appelle Hans, je l'ai rencontré récemment pour l'avant-première du bouquin en France, laissez-moi tranquille), mais en utilisant d'autres exemples indiquant que King n'est en effet pas qu'un auteur d'histoires d'horreur. N'hésitez pas à vous ruer en librairie dès ce 25 septembre et à y jeter un œil !
Ayerdhal était l'une des plumes les plus singulières et l'une des personnalité les plus touchantes de la SFFF. Depuis le début des années 2000 jusqu'à sa disparition en 2015, il était considéré comme l'un des chefs de file de la SF hexagonale, avec Pierre Bordage, Jean-Marc Ligny ou encore Serge Lehman. J'ai lu peu de ses bouquins et chaque fois eu le sentiment de lire un ouvrage pas comme les autres, écrit par une plume hors du commun. Le destin, le hasard ont mis devant mes yeux Chroniques d'un rêve enclavé, un de ses romans les plus connus, mais que je n'avais pas encore abordé. Sans savoir de quoi il parlait, je l'ai attaqué, la fleur au fusil.
"On ne bâtit rien sur le désespoir, fors la haine, mais avec la colère et l'usure des souffrances qui se répètent, avec la faim et la peur du lendemain, avec nos seuls coudes serrés pour nous tenir chaud, et nos larmes en écho, et nos rires enfuis, un jour, avec juste ça, entre hommes et femmes, nous n'aurons plus besoin que d'un rêve pour nous éveiller."
Nous sommes dans l'Imaginaire, mais dans un Imaginaire qui ne comporte aucun élément fantastique, pas de technologie moderne. cC'est presque un roman historique, tant l'histoire pourrait coller à certaines périodes de l'Histoire européenne. Nous assistons en fait à la fabrication d'une utopie au sein d'une société de type féodal, avec un prince manipulateur, des armées équipées de trébuchets, de béliers, et d'armes blanches ou d’arbalètes. Nous avons droit à une suite de chapitres nous montrant les habitants d'un quartier d'une grosse ville qui décident, au long d'un processus de plusieurs années marqué par une année de disette due à l'intransigeance du monarque, de se prendre en main, et de vivre en autarcie, autant que le plan économique que politique.
Un quartier qui fait sécession, mené par plusieurs personnalités très différentes, inspirées par une sorte de poète qui se sert de son aisance rhétorique, se basant lui-même sur une sorte de Victor Hugo défunt qui se trouve être le grand frère de la narratrice. Affirmation de personnalités, dépassement de fonctions, conflits personnels, une petite société se développe sous nos yeux, dans une langue encore une fois délicieuse.
Sur la planète Vénus, l'été ne dure qu'un jour... Suffisamment longtemps pour qu'un groupe d'enfants en apparence très sages se livre à un jeu extrêmement cruel. Sur Terre, des enfants prévoient une invasion martienne : pur divertissement disent les parents. Pourtant, à l'heure H, il n'est plus permis de douter. Comment se libérer des griffes d'une femme tyrannique ? En faisant appel aux services d'un robot qui vous ressemble et vous remplace quand vous en avez envie. Le risque ? A vous de le découvrir...
Dans cette collection "Étonnants classiques", Garnier-Flammarion tente de faire découvrir aux préadolescents au travers de textes courts des auteurs phares de l'imaginaire. Ici c'est donc Ray Bradbury, connu notamment pour ses Chroniques martiennes, mais également un maître de ce récit court, qui a par exemple influencé Stephen King et de nombreux autres. Ces trois courts récits ne figurent pas parmi ses meilleurs, mais proposent des histoires simples, au dénouement cruel (avec une once de poésie, Bradbury oblige). On passe une heure sympathique, si, l'on n'est pas trop exigeant. Il ne faut pas l'être non plus quand on lit l'introduction, qui survole très vite la SF, et indique que Stefan Wul, Stanislaw Lem et Olaf Stapledon sont des auteurs américains de l'entre deux guerres...
Pour le fun, je vous ai mis la couverture de l'édition entre mes mains, un peu ancienne, et l'actuelle.
Peter F. Hamilton est l'un des chefs de file de la SF britannique, surtout connu pour ses œuvres de space opera. Mais l'occasion de lire une de ses histoires ne s'était pas présentée avant d'avoir entre les mains ce recueil de nouvelles. Pas forcément une bonne idée, je vois vous dire pourquoi.
Ce recueil comporte cinq histoires de longueurs variables (40 à 130 pages en version poche), qui brassent plusieurs sous-genres de la SF. Dans Un électorat qui marche, nous suivons la trajectoire d'un couple séparé qui se dirige vers un portail permettant d'aller dans une dimension parallèle de la Terre, sans se concerter. Une histoire qui m'a fait penser au principe de La Longue Terre, de Baxter et Pratchett, en bien moins abouti. Si du premier coup... parle de voyage dans le temps, et du dilemme d'un homme qui sait ce qu'il va se passer dans les décennies à venir et cherche à en profiter mais en passant inaperçu. Manhattan à l'envers est un récit dense d'environ 70 pages, où une enquêtrice stellaire investigue sur les attaques d'une race d'animaux ravagent les colonies terriennes sur une planète extérieure. Le récit suivant, En regardant pousser les arbres est presque une novella, dont l'intrigue se déroule sur environ 200 ans, grâce à l'opiniâtreté d'un pseudo-policier qui enquête sur le meurtre d'un étudiant à Oxford, en 1832. Au-delà de la longévité exceptionnelle des personnages, la caractéristique principale vient de l'uchronie développée par l'auteur, qui détaille les avancées technologiques caractérisant le Commonwealth, la société que Hamilton a développé dans plusieurs cycles et romans, comme Les Naufragés du Commonwealth et La Trilogie du Vide. Ces deux derniers récits sont les deux plus intéressants du recueil, car le dernier, Béni par un ange, qui mêle thriller érotique et génétique, est assez quelconque.
C’est la dimension de la cellule dans laquelle Carl croupit.Témoin gênant, il a été piégé par une puissante organisation de trafic de drogue. Depuis, il est devenu l’ennemi public n°1, même aux yeux de la police.
Il ne lui reste qu’une arme : son équipe.Mais Rose, Assad, Gordon et Mona parviendront-ils à le sauver alors qu’au sein de la prison sa tête est mise à prix ?
Carl Morck est désormais en prison, rattrapé par la vieille affaire qui a coûté la vie à son collègue Anker Hoyer, et plongé son autre coéquipier Hardy dans la paraplégie. Dans l'attente de son procès, le vieux routard de la police de Copenhague se montre d'abord combatif, puis, après avoir subi plusieurs tentatives d'assassinat (il semble être un témoin gênant de cette vieille affaire de pistolet à clous), commence à douter d'une issue heureuse. On empêche sa famille et ses adjoints de venir le voir, la presse à scandale cherche à l'enfoncer auprès de l'opinion publique, et il craint de plus en plus pour sa vie.
J'avais remarqué une nette baisse de régime dans l'opus précédent, cela se confirme avec cet ultime volet de la décalogie consacrée au Département V. Les scènes d'introspection de Carl alternent avec (peu) avec l'enquête menée par Rose, Assad et Gordon sur l'affaire ayant mené leur collègue et ami en prison. Et puis, alors que justement ça ronronne malgré le jeu de massacre systématique autour de Carl, le récit prend une nouvelle dimension, littéralement explosive, et on se retrouve dans une traque assez échevelée... qui se termine de manière assez molle, et un peu trop heureuse à mon goût...
Où est passé le côté provocateur, la violence graphique non gratuite des premiers tomes ? Je crois qu'hélas Jussi Adler Olsen, qui est quelqu'un de charmant, a mis trop de temps à boucler son cycle des enquêtes du Département V.
Vous l'aurez compris, je suis assez nettement déçu par cette conclusion. Adler Olsen, à l'instar de son alter ego Carl Morck, me semble usé, fatigué par cette aventure de plus de 15 ans. Il restera tout de même des images sympathiques : les regards furieux de Rose lorsque Carl se montre buté, les prières et les odeurs pestilentielles lorsqu'Assad est dans les locaux, et Carl Morck lui-même, vieux râleur qui n'hésite pas à mouiller la chemise lorsque les choses s'emballent. Au revoir au Département V, et merci quand même pour ce moment.
Un tremblement de terre déclenche une épidémie d’origine inconnue qui transforme la ville de Santiago en paysage apocalyptique. Un journaliste doit entrer dans la ville pour sauver son épouse, qui vient d’apprendre qu’elle est enceinte. Mais la capitale est assiégée. Des troupes étrangères interdisent l’accès à la « Zona Cero », où règne le chaos depuis que ses habitants se sont transformés en créatures meurtrières et destructrices.
Avec l’aide d’un militaire américain et d’un groupe de mineurs en grève, il traversera les rues de Santiago, infestées de monstres. Sa mission : sauver un curé déchu qui a la clé pour affronter le mal légendaire qui les menace.
Né en 1964 au Chili, Gilberto Villarroel a écrit son roman à partir de 2013, d'abord sous forme de scénario BD, pour dénoncer le retour au pouvoir des néo-libéralistes biberonnés à la dictature de Pinochet. Ses "suceurs de sang", jamais nommés vampires, sont vus par leur auteur comme une métaphore politique, Villarroel installant la capitale de son pays natal dans un chaos innommable. Dix ans après la situation politique du Chili n'a pas évolué, ce qui désole Villarroel. Son bouquin est un redoutable survival à la sauce chilienne, il nous fait traverser Santiago au pas de charge, en compagnie d'une hétéroclite petite compagnie, composée d'un journaliste, des marines, des mineurs, un prêtre défroqué... L'interaction entre tous les personnages est intéressante, même si je trouve la rogue du militaire un brin cliché. On comprend cependant bien des choses du Chili d'aujourd'hui au travers de ce roman nerveux.
Il n’existait pas de mots pour en parler, puisque les mots étaient une façon de communiquer entre les Hommes et que le Sud était par essence totalement inhumain. Il s’agissait d’une vie étrangère, une vie de glaces, de minéraux et de vents.
C’était un voyage au bout duquel il n’y avait rien. On ne pouvait se risquer dans cet espace que pour un court instant et on savait que l’on marchait non pas dans la mort, car la mort est une action, un fait, mais plus exactement dans un endroit où il était impossible de vivre.
Quand on eut mangé le dernier chien est le septième roman de Justine Niogret, autrice totalement à part dans le paysage de l'imaginaire français. Elle ne s'embarrasse pas de fioritures, de nuances, et propose des récits sans concession, comme Chien du Heaume. Ici elle nous conte une expédition sur le continent antarctique au début du 20ème siècle. Trois hommes au sein de la contrée la plus inhospitalière qui soit, en lutte permanente contre les éléments : le froid, le vent, le réchauffement climatique aussi -déjà-, qui œuvre pour détruire l'unité, la beauté de cette terre australe ultime. Ici les trois hommes et leur douzaine de chiens forment un monde à part entière, qui s'étiole, se rétrécit au fil des jours. d'ailleurs chaque chapitre est désigne par un chiffre, non pas croissant, mais décroissant, puisqu'on imagine qu'il s’agit d'un compte à rebours dont l'issue va être totalement dramatique.
L'écriture de Justine Niogret est sèche, âpre, elle ne laisse pas de place aux atermoiements, à l'instar de ces trois hommes dont le destrin va basculer dans l'inexorable. On sait d'ailleurs très vite que ça va mal finir, malgré l'équipement optimal -pour leur époque- de ces trois hommes. Ils arrivent cependant à penser parfois à autre chose qu'à leur survie, afin justement de tenir face aux éléments extrêmes.
Un plongeon dans vingt affaires de crimes et de disparitions troublantes.
Un adolescent qui tue ses parents pour organiser une fête chez lui, une grand-mère russe qui mange ses victimes, un avion et son pilote qui se volatilisent au-dessus des eaux bleues d'Australie ou encore toute une famille française qui disparaît le soir de Noël sans laisser de traces…
Tueurs nés et disparitions inquiétantes nous entraîne dans des récits où la vérité se révèle parfois plus terrifiante que la fiction.
Esther Hervy est une autrice parisienne qui après avoir ses fait ses débuts dans des fanzines marqués du sceau de l'horreur et du fantastique (dont Ansible, et oui), s'est passionnée pour la criminologie et la psychologie clinique. Après des études et de nombreuses recherches, elle a collecté des données, des coupures de presse et tout ce qu'elle a pu trouver sur une vingtaine d'histoires qui ont fait la une des médias à leur époque. La plupart prennent pied aux États-Unis, mais certains cas se passent en Russie, comme cette vieille dame qui découpe et fait cuire ses locataires... La plupart de ses histoires font froid (littéralement parfois !) dans le dos, beaucoup sont intrigantes car elles ne trouvent pas de conclusion ou d'explication logique, et peuvent s'avérer fascinantes.
L'autrice donne parfois son avis, sans insister, pour ne pas influencer le lectorat dans sa perception de ces affaires. Elles sont relatés de la manière la plus factuelle possible, au risque que l'autrice paraisse froide dans la description. Le vrai plus, au-delà bien sûr du choix des histoires, est la double page suivant chaque affaire, donnant un coup de projecteur sur une spécificité psychologique, judiciaire ou un fait de société : le trouble de la dissociation, le cannibalisme...
L'ensemble est très intéressant pour les personnes qui s'intéressent à ce genre d'affaire. Je recommande chaudement.