Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
...:::Ansible:::...

...:::Ansible:::...

Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

La population terrienne en constante augmentation épuise toujours plus les ressources de sa planète. Seule solution pour éviter l'extinction : faire proliférer sur Mars l'unique forme de vie capable d'endurer son environnement et de le rendre habitable : le cafard.

An 2599. La terraformation entre dans sa phase finale et les rampants doivent maintenant être exterminés. À bord du vaisseau spatial “Bugs 2", quinze jeunes gens venus des quatre coins du globe, et génétiquement modifiés en vue de cette tâche, s'apprêtent à atterrir sur Mars. Ils ignorent encore tout du sort de leurs prédécesseurs disparus en tentant de remplir la même mission…

 

J'avais entendu parler du manga du même nom, et j'étais curieux de voir la série animée qui en a découlé. Les personnages, nombreux, sont peu à peu dévoilés dans des flashes-backs assez intéressants. On se rend compte qu'ils ont tous des raisons valables, mais pas toujours heureuses, de se rendre sur la planète rouge. Bien sûr ils vont se retrouver face à une menace plus grande que ce qu'ils craignaient, avec en filigrane l'Evolution, avec un grand E. La série propose également pas mal d'apartés scientifiques, sur les différents animaux hybridés avec les membres de l'expédition, ou sur les différentes créatures martiennes. Sur la planète elle-même, pas grand-chose, si ce n'est, en bonus, des entretiens, ma foi plutôt intéressants, avec des scientifiques, un géologue et un physicien, qui donnent leur avis sur la Mars présentée dans la série, l'état des recherches et les perspectives en rapport avec Mars.

A l'issue des 12 épisodes de cette première saison, on reste un peu sur notre faim, car nos naufragés de l'espace doivent survivre, se battre encore et encore contre les cafards, dont on ne sait pas grand-chose.

 

Surdopé, spectaculaire et un brin nébuleux, c'est une série intéressante.

 

Spooky

Voir les commentaires

Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

 

1974. Le Japon est divisé en deux. Si l’île d’Hokkaido est occupée par l’Union, le reste du pays est allié au Etats-Unis. Une tour, dont le sommet se perd dans les cieux, est alors construite par l’Union.
Deux amis, Hiroki et Takuya, rénovent un avion afin de realiser leur rêve : atteindre le sommet de la tour au dela des nuages. Une fille mystérieuse prénommée Sayuri se joint aux deux adolescents qui lui promettent de l’emmener avec eux voir la tour.
L’aventure s’arrête brusquement le jour où la jeune fille disparaît sans laisser de traces. La promesse est rompue, Hiroki et Takuya abandonnent leur projet et se séparent pour suivre chacun leur route.
Devenus adultes, il seront a nouveau reunis par le destin, mais leur relation n’est plus la même...

 

Réalkisé en 2003, la Tour au-delà des nuages est le premier long-métrage réalisé par Makoto Shinkai, qui a frappé fort en fin d'année dernière avec Your name. Si le synopsis interpelle et intrigue, la construction est quelque peu décevante. Je m'attendais à une sorte d'épopée avec des énigmes, des envolées, des personnages ombrageux... Petite déception, il s'agit d'une sorte de huis-clos à trois personnages, dont l'aspiration, voler vers cette fameuse tour à la visée nébuleuse, provoquera la séparation. Et même si je ne demande pas une explication exhaustive, j'ai besoin d'être stimulé, titillé. J'ai été frustré de ne rien comprendre, ou quasiment, à l'existence de la tour. En outre, le récit était par moments saucissonné entre passé et présent, sans véritable signification, si bien que par moments je ne savais plus où on en était dans la timeline...

 

Visuellement l'anime est très plaisant, j'ai particulièrement apprécié la scène de vol finale, un peu courte cependant. L'animation en elle-même m'a semblée de qualité. Un premier film pas franchement réussi, donc, ce qui ne m'empêchera pas de regarder avec curiosité les autres réalisations de Shinkai.

 

Spooky

Voir les commentaires

Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

Sombre éclat précède Ordres de Berlin, que j'ai lu il y a quelques temps. Il met également en scène l'inspecteur Trave de la police d'Oxford, mais se déroule après, entre 1958 et 1961. Trave a pris de la bouteille, résolu de nombreuses affaires, mais sa situation familiale est difficile ; après avoir perdu son fils, il s'est peu à peu éloigné de son épouse, Vanessa, laquelle l'a quitté et fréquente désormais Titus Osman, magnat belge du diamant qui s'est installé à Oxford après la guerre. Mais la mort nébuleuse de la nièce de celui-ci dans sa demeure, après le meurtre de son petit ami, met le millionnaire sur la sellette, alors que Trave, chargé de l'enquête et aveuglé par sa rancœur, fouille le passé du Belge avec hargne.

Le roman met en scène une douzaine de personnages, dont les motivations et les projets sont parfois troubles. L'auteur déroule tranquillement son récit (plus de 500 pages en poche), jusqu'à ce qu'il s'éclaire nettement dans le dernier tiers. Le dernier acte est franchement bon, avec un enchaînement des évènements très bien géré.

 

Simon Tolkien, spécialiste des prétoires, se montre également à l'aise dans l'action. Curieusement, le récit est mieux géré que dans Ordres de Berlin.

 

Je vais continuer à lire l'œuvre du petit-fils de JRR Tolkien, car il trace sa propre route, originale et talentueuse.

 

Spooky.

Voir les commentaires

Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

Je sais, j'ai un King de retard, dans la mesure où son prochain opus est prévu pour mars prochain. Mais ma pile à lire a bien augmenté ces derniers temps, et mon temps disponible pour la faire baisser a, lui, considérablement baissé.

 

 

 

Bref, qu'en est-il de ce recueil d'une vingtaine de nouvelles ?

 

Ça commence fort, très fort, avec l'histoire d'une voiture vivante qui dévore tous les humains qui l'approchent. Ça rappelle un peu Christine, excellent roman de King lui-même (il s'est d'ailleurs lui-même auto-cité dans la nouvelle). Une tension qui rappelle un peu Cujo, pour cette novella d'une cinquantaine de pages. Un récit qui pourrait faire l'objet d'un épisode de la Quatrième Dimension (ou de son successeur des années 2010) assez honnête. On passe ensuite à Premium Harmony, une nouvelle à la manière de Raymond Carver, à l'intérêt assez limité.

 

Il y a deux autres morceaux de bravoure dans le recueil. d'abord Sale gosse, long d'environ 45 pages, qui parle d'un gamin moqueur qui apparaît lorsqu'un évènement funeste se déroule autour d'un jeune homme sans histoire. Une nouvelle qui avait déjà été rendue disponible pour le public français sous format électronique il y a quelques temps. Ensuite Ur, qui a été inspirée à King par... un Amazon Kindle. Oui, la liseuse produite par le géant de la vente en ligne... Dans Ur, le héros, professeur d'anglais dans une obscure fac du Kentucky, reçoit juste après sa rupture avec sa petite amie un Kindle par la Poste. Rien de particulier, sauf qu'il ne sait pas d'où vient l'objet, qui l'a payé, et que celui-ci propose des oeuvres tout à fait étonnantes...

 

Parmi les récits remarquables ou notables, il y a ce récit sur le base-ball, une histoire positive... jusqu'à la fin. Ou l'histoire de cet homme qui se découvre le pouvoir de vie et de mort sur ses semblables en écrivant leur nécrologie... Le recueil s'achève sur une histoire de fin du monde, une histoire pleine de nostalgie, un peu remuante, même si l'argument du chien est un peu une tarte à la crème du genre.

 

King introduit chacune de ses nouvelles par un témoignage sur la façon dont elles ont été composées, ou les circonstances dans lesquelles elles l'ont été. Des témoignages précieux -comme souvent- sur le processus d'écriture. Globalement ce recueil est de bonne, voire très bonne facture, avec plusieurs récits très prenants -non, je n'ai pas loupé ma station de métro cette fois-ci-, et nul doute que l'on retrouvera certains de ces récits au cinéma ou à la télévision les prochaines années. Le Maître moderne de la nouvelle est toujours là.

 

Spooky

Voir les commentaires

Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

J'avais beaucoup aimé le roman vampirique de David Khara, les Vestiges de l'aube, lequel a connu un beau succès critique, une adaptation en BD et peut-être un jour un film. Ce roman est sa suite directe.

 

Barry Donovan, flic new-yorkais, reprend du service après une longue convalescence. Dès son premier jour, il fait face à une affaire sordide : le meurtre d’un pasteur noir et de son fils, égorgés et la main gauche tranchée. Barry pourrait compter sur son meilleur ami Werner Von Lowinsky, un homme pas comme les autres, transformé en vampire en pleine guerre de Sécession… Peut-on rêver meilleur coéquipier qu’une créature capable de se transformer, d’hypnotiser, d’effacer la mémoire ? Mais Barry préfère que Werner reste en-dehors de cette nouvelle enquête. Une affaire vraiment trop sensible pour les deux hommes…

 

On retrouve la plume alerte et décomplexée de David Khara, il a même gagné en assurance pour nous proposer des personnages avec encore plus de profondeur, et une intrigue moins linéaire, qui va amener Werner à en savoir plus sur ses origines, beaucoup plus qu'il ne le pense... La scène la plus intéressante du roman se passe dans une librairie plus ou moins consacrée à l'occultisme, autour d'une discussion avec un libraire passionné par le paranormal, dont l'apport va être déterminant dans l'enquête de ce duo improbable. A l'inverse, je n'ai pas été transporté par les scènes de combat qui parsèment la dernière partie du roman.

 

Mais cela n'a pas entravé ma bonne compréhension de l'intrigue et mon plaisir de lecture, et j'espère retrouver un jour prochain Barry et Werner dans de nouvelles aventures.

 

Spooky

Voir les commentaires

Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

Chaque année à la même époque, je fais ce bilan, qui est forcément différent des espoirs exprimés l'année précédente.

Au rayon des satisfactions : Doctor Strange, 10, Cloverfield Lane, Captain America - Civil War, Deadpool, Comancheria (un bon polar à la sauce redneck), Zootopie, Star Wars: le réveil de la Force, Le Garçon et la Bête

 

Au rayon moyen, X-Men Apocalypse, la 5ème vague, Monsieur Bout de Bois, Les Trolls, Morgane (un thriller vaguement horrifique réalisé par un des fils Scott)...

 

Au niveau des films pourris : le reboot de SOS Fantômes, Batman vs Superman - l'Aube de la Justice, Comme des bêtes, Alvin et les Chipmunks 4...

 

Et donc les films listés l'année dernière, mais que je n'ai pas vus : Les 8 salopards, Chair de Poule, The Revenant, the Finest Hours, Gods of Egypt, Le Livre de la Jungle, Krampus, Warcraft, A la recherche de Dory, Tarzan, l'Âge de Glace 5, Independence Day: résurgence, Tortues Ninja 2, Star Trek, Les Animaux fantastiques, Rogue One, Assassin's Creed , Passengers, Premier Contact...

 

Rattrapages de l'année : Conjuring, Crimson Peak, Kingsman, Elysium, Piano Forest,. et quelques autres dont je vous touche deux mots :

- Insidious : Bien aimé la façon de filmer, les acteurs, surtout Rose Byrne. Après, au niveau de l'histoire, j'ai trouvé ça assez prévisible. Pas désagréable dans l'ensemble.

- Les 4 Fantastiques (le reboot) : Pas aussi catastrophique qu'on l'a dit, juste insignifiant et inutile. J'essaierai de le regarder à nouveau pour en parler plus en détail.

- Rounders : Bonne réalisation, un casting vraiment intéressant, et une ambiance prenante.

- Once : Superbe film, très sobre, mais une ambiance inoubliable, avec une super musique.

- Kiss Kiss Bang Bang : Bien aimé le ton, ce côté constamment décalé avec ce loser intemporel incarné par Downey Jr. Par contre j'ai l'impression que la conclusion m'a échappé.

- The Indian Runner : La prestation des deux acteurs principaux m'a scotché, et malgré des petites longueurs, c'est un excellent drame familial.

- Her : Très bon film, qui tient sur un acteur et une voix... Surprenant.

- Boyhood : Superbe film, qui suit la jeunesse d'un garçon tout ce qu'il y a d'ordinaire. Troublant, avec des acteurs vraiment touchants.

- Le Conte de la Princesse Kaguya : Très beau conte.

- Le Vent se lève : J'ai pris ça en quelque sorte comme l'oeuvre la plus personnelle de Miyazaki, dans lequel il clame son amour pour les avions. Et l'avion le plus emblématique du Japon est le zéro, qu'on le veuille ou non. Après, réaliser un film sur un mec qui a conçu une arme de guerre et marteler que son but était tout autre, c'est douteux. Mais le côté onirique de l'histoire permet, à mon avis, de prendre tout ça avec beaucoup de recul. Pas le meilleur Miyazaki, et de loin, pour moi.

- Les Enfants loups : Un film d'animation sympa.

- Un Homme très recherché : Un thriller d'espionnage plutôt lent, avec peu d'action, mais qui laisse en effet pantois quant à l'interprétation de Phillip Seymour Hoffman.

- Audition : Un thriller japonais auquel je n'ai pas vraiment accroché, trop léché, trop lénifiant peut-être.

- Steamboy : Techniquement superbe (certains mouvements de caméra m'ont scotché), mais je n'en retire pas grand-chose sur le fond.

- Summer Wars : Bien aimé cette histoire familiale mâtinée de nouvelles technologies, malgré un character design et une animation pas au top.

- The Imitation Game : une biopic partielle sur un personnage emblématique du XXème siècle, un peu lisse par moments, mais porté par un Cumberbatch à suivre.

- Only lovers left alive : Un film de vampires un peu classieux, porté par un duo d'acteurs exceptionnels.

- Incendies : Très beau film, drame intimiste.

- Prisoners : Un bon thriller, un peu long, mais bien joué.

- Si tu tends l'oreille : Un Ghibli de bonne facture, où l'imaginaire et la réalité se confondent.

- Following : Le premier film de Christopher Nolan.  Pas inintéressant dans sa narration éclatée et achronologique, mais un peu aride.

- Le Congrès : Un film très surprenant, et d'une grande beauté. Complexe à analyser.

- Dallas buyers club : Très très bon film, bien construit, super bien interprété.

- Take shelter :  Un film lent, très lent, qui installe une ambiance et une certitude, laquelle est balayée dans la dernière scène... Les acteurs sont très sobres.

 

Et que nous réserve 2017 ?

 

Au niveau des films de super-héros, puisque c'est un sous-genre à part, il y aura :

- Logan le 1er mars ; Power Rangers, le 5 avril ; Les Gardiens de la Galaxie 2, le 5 mai ; Wonder Woman, le 7 juin ; Spider-Man: Homecoming (deuxième reboot, chez Marvel, cette fois-ci), le 12 juillet ; Justice League, le 15 novembre.

 

Et par ailleurs : La grande Muraille le 11 janvier ; Resident Evil - Chapitre final (ahah, on y croit) le 25 janvier ; Underworld Blood Wars le 15 février ; Kong Skull Island au mois de mars également (avec Tom Hiddleston, revenons aux origines de King Kong, et peut-être à celles de Godzilla...) ; Ghost in the Shell, le 29 mars ; Alien: Covenant, le 10 mai ; Pirates des Caraïbes 5, le 24 mai ; La Momie (oui, on reboote ça aussi, avec Tom Cruise...), le 7 juin ; Valérian et la cité des mille planètes, le 26 juillet ; La Planète des Singes - Suprématie, le 2 août ; Blade Runner 2049, le 4 octobre (avec Denis Villeneuve aux commandes, ça fait envie...)...

Spooky

Voir les commentaires

Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

Ce titre un brin provocateur, c'est Tom Shippey, spécialiste du médiéval et philologue, tout comme Tolkien, qui l'a utilisé. Comme lui, il a enseigné à Leeds et Oxford, avant de partir enseigner aux Etats-Unis. Cet ouvrage, réalisé en 2000, a l'ambition de passer en revue toute l'oeuvre du professeur sortie jusque-là.

 

On commence par le Hobbit, et l'invention de la Terre du Milieu, au travers de l'inspiration narrative (les contes nordiques), les noms, mais aussi la façon dont l'ouvrage a été reçu par la critique de l'époque. Vient ensuite le Seigneur des Anneaux, gros morceau largement analysé ici. Shippey met l'accent sur le Conseil d'Elrond, moment de révélation des personnages et véritable rampe de lancement de l'histoire. Les différents niveaux de langage (entre Hobbits, ou encore lorsque c'est un roi qui s'exprime, etc.) sont également évoqués, par exemple entre le Rohan et le Gondor. Shippey met par ailleurs l'accent sur la technique de l'entrelacement, que n'a pas inventée Tolkien, mais qu'il a portée à un niveau difficilement atteignable. On trouve même dans l'ouvrage un schéma indiquant les différentes avancées de l'intrigue, ou plutôt DES intrigues. Tout un chapitre est consacré à la personnification du Mal, incarné par l'Anneau Unique et les Spectres de l'Anneau. Et qui dit Mal dit concepts positifs, pour faire la balance : la chance et le courage. Des valeurs qui amènent le chercheur sur le terrain de l'allégorie, qu'elle soit volontaire ou pas puisque les situations et les dilemmes rencontrés par les personnages du Seigneur des Anneaux rappellent plus ou moins les évènements -parfois tragiques- qui ont jalonné la première moitié du XXème siècle. Shippey évoque ensuite brièvement deux figures secondaires de SdA, à savoir Saruman et Denethor, qu'il qualifie respectivement de technologiste et de fonctionnaire, du fait de leurs caractéristiques et de leurs attributs.

 

L'auteur s'attache ensuite à analyser la poésie, plus présente qu'on ne le croit dans le Seigneur des Anneaux ; il rapproche cette tradition de celle de Shakespeare et de Milton, principalement. In fine, il essaie de placer le roman le plus connu de Tolkien dans une case, en termes de genre. Il convoque pour ce faire l'échelle inventée par le critique Northrop Frye, selon laquelle il y a cinq genres littéraires, définis uniquement par la nature de leurs personnages. Bien évidemment, le Seigneur des Anneaux échappe à toute classification, puisqu'il puise dans de nombreuses caractéristiques.

 

Thomas Alan Shippey s'attaque ensuite au Silmarillion, l'oeuvre de coeur de Tolkien. Entre maturation (extrêmement) lente, dimension mythique et complexité presque extrême, c'est une oeuvre toute particulière. Il passe ensuite en revue les "oeuvres courtes", dans lesquelles il classe Feuille, de Niggle, Smith de Grand Wootton, ou encore ses poèmes ; toutes des oeuvres contenant peu ou prou des éléments d'autobiographie. Un éclairage fort intéressant que j'aurais aimé avoir lorsque j'ai lu ces écrits il y a une bonne vingtaine d'années...

 

Dans une longue postface, Shippey s'intéresse aux suiveurs et aux critiques, mais fait avant tout le parallèle avec James Joyce, considéré lui aussi comme un auteur majeur du XXème siècle. En ce qui concerne les critiques, Shippey réduit leur haine viscérale envers Tolkien à une sorte d'incompréhension crasse, couplée à une méfiance native pour le roman populaire, c'est à dire qui rencontre d'emblée un grand succès en termes de ventes.

 

Tolkien a suscité de multiples vocations littéraires, avec des succès divers. Il cite l'Epée de Shannara, de Terry Brooks, Thomas Covenant, de Stephen Donaldson, ou encore the Weirdstone of Brisingamen, d'Alan Garner, oeuvre la moins connue du lot, mais qui semble valoir le détour.

 

En conclusion, Shippey explique que ce qui a rendu la lecture de l'oeuvre de Tolkien aussi aisée est sa dimension métaphorique, entre les personnages fantastiques et les situations qui rappellent des évènements du XXème siècle. Il n'a pas inventé un genre, mais l'a véritablement remis au goût du jour, en le formalisant, en le réécrivant pour les lecteurs de son temps. Et c'est ce génie qui en a fait la cible des critiques, eux qui n'arrivaient pas à le mettre dans une case, ou même le voyaient comme une menace face à l'establishment.

 

L'ouvrage se termine sur une dizaine de pages de références bibliographiques, entre oeuvres de Tolkien, avec la mention des traductions en français lorsqu'elles existent et exégèses de son oeuvre. Il y a également de nombreuses mentions d'ouvrages de références en termes de critique et d'analyse de l'oeuvre de Tolkien. A noter qu'en ce qui concerne le Hobbit et le Seigneur des Anneaux, l'éditeur Bragelonne s'est aligné sur la nouvelle traduction réalisée par Daniel Lauzon, achevée cette année pour le SdA. Il faut dire que le directeur de la collection Essais est Vincent Ferré, qui dirige les traductions de Tolkien chez l'éditeur historique Christian Bourgois. Cela a dû faciliter les passerelles en termes de traduction de l'ouvrage de Shippey.

 

Au final, un ouvrage très intéressant, considéré comme une référence par les tolkienistes, mais qui a un seul défaut, c'est qu'il part un peu dans tous les sens. J'ai eu l'impression, parfois que dans un chapitre consacré à un sujet relativement précis, Shippey rajoutait un passage sur tel point de philologie. Pas inintéressant en soi, mais un peu déstabilisant pour le lecteur.

 

Spooky

 

 

 

Voir les commentaires

Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

Tout a commencé lors d’un concert, un soir, à la base sous-marine, quand Cornélia a entendu une voix étrange dans sa tête. Puis un chien énorme et terrifiant lui est apparu. Mais personne, en-dehors d’elle, n’a été témoin de quoi que ce soit qui sorte de l’ordinaire. Niko se fait du souci pour sa jumelle, qu’il voit perdre la raison. Bien décidés à découvrir la vérité derrière ces phénomènes étranges, les deux adolescents vont mener l’enquête… sans se douter que ces apparitions les conduiront bien plus loin qu’ils auraient pu l’imaginer.

 

Bacalan est un quartier du nord de Bordeaux, qui abrite entre autres une base ayant servi à la construction et à l'attache de sous-marins allemands pendant la seconde guerre mondiale. Un lieu au passé lourd, que l'auteure, basée sur la région bordelaise, a souhaité revisiter dans le cadre de ce roman vampirique pour adolescents. Celui-ci est vif, bourré d'action, à la fois moderne et respectueux de l'Histoire. On pouvait le penser, avec une auteure de la qualité de Jeanne Faivre d'Arcier. Celle-ci a commencé sa carrière d'écrivain en 1980 sous pseudonyme, mais c'est dans les années 1990 qu'elle accède au succès avec une trilogie consacrée aux vampires, publiée notamment chez Presses Pocket et Bragelonne. Elle s'est aussi ouverte au polar, à la littérature jeunesse et au roman régional, parfois en mélangeant ces différents aspects. Une oeuvre riche qui lui a permis d'obtenir le Prix Ozone et le Grand Prix de l'Imaginaire.

 

Dans Le Vampire de Bacalan, le thème vampirique est assez ténu, et porté par un personnage dont on ne saura au final pas grand-chose, qui se pose en figure tutélaire ou en ange gardien pour les deux adolescents qui se retrouvent à voyager dans le temps dans les entrailles de la base sous-marine de Bordeaux. Le roman est vraiment agréable à lire, assez drôle par moments, et totalement adapté à la lecture pour les adolescents.

 

Un bon divertissement.

 

Spooky

Voir les commentaires

Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

On croyait en avoir plus ou moins fini avec la saga Harry Potter, il n'en est rien, puisqu'outre un nouveau film dans le même univers intitulé les Animaux fantastiques, sort en cette fin d'année une pièce de théâtre se déroulant 20 ans après la fin de l'intigue principale.

Les protagonistes principaux sont les fils de ; celui de Harry Potter, Albus, et celui de Drago Malefoy, Scorpius, qui sympathisent le jour de leur rentrée à l'Ecole des Sorciers, dans le train qui les y emmène. Un peu comme qui-vous-savez. Une amitié indéfectible, ou presque, renforcée par le fait que tous les deux souffrent de la réputation écrasante de leurs pères respectifs. Tout n'est pas forcément réglé entre les deux sorciers, mais ils travaillent tous les deux au Ministère de la Magie, dirigé par Hermione, mariée à Ron. Albus et Scorpius, donc, entendent parler d'un Retourneur de Temps qui traînerait dans les bureaux du Ministère après l'arrestation d'un Mangemort. Ils décident de partir dans le passé réparer certaines erreurs de leurs parents, mais bien sûr, rien ne se passe comme prévu, et le monde des sorciers va se retrouver au bord du chaos.

 

C'est donc une pièce de théâtre, en deux parties de deux actes, dans laquelle on retrouve les principaux protagonites de l'histoire d'origine, avec leurs enfants respectifs, et ses contraintes spécifiques, comme les didascalies (indications scéniques), qui ne sont toutefois pas très fournies. L'essentiel de l'intrigue est une suite presque ininterrompue de dialogues, ce qui peut rendre la lecture un peu pénible pour celles et ceux qui n'en sont pas familiers.

 

L'ensemble n'est pas désagréable, même si le ton est en partie plus "adulte" que dans les premiers Harry Potter, présence de sorciers adultes au passé tumultueux oblige. C'est sympa de retrouver ces personnages qu'on a tant aimé, pour une histoire qu'il faut lire un peu comme une bulle hors de la trame principale, car les évènements relatés influeront sans doute peu sur une éventuelle suite de la sage d'origine.

 

Spooky

Voir les commentaires

Publié le par Spooky
Publié dans : #Séries TV

Saitama est un jeune homme sans emploi et sans réelle perspective d'avenir, jusqu'au jour ou il décide de prendre sa vie en main. Son nouvel objectif : devenir un super-héros. Il s'entraîne alors sans relâche pendant trois ans et devient si puissant qu'il est capable d'éliminer ses adversaires d'un seul coup de poing. On le surnomme désormais One-Punch Man. Mais rapidement, l'euphorie du succès cède place à l'ennui, car lorsqu'on est si fort, les victoires perdent de leur saveur...

 

 

Cette série est adaptée du manga éponyme, créée par le Japonais ONE sur une simple idée : et si l'homme le plus fort du monde pouvait étaler tous ses adversaires d'un seul coup de poing ? Réalisée en ligne, dans un style graphique assez sommaire, mais avec un scénario plutôt inventif et foutraque, la série est vite un succès. Lorsque le dessinateur Yusuke Murata propose à ONE d'en faire une version plus classique, à destination des lecteurs d'un magazine, ONE saute sur l'occasion, et le succès devient phénomène. Au bout de quelques épisodes, une série animée est mise en route, comme souvent dès qu'un manga fonctionne bien. Et cette série remarquable arrive donc en France, du moins sa première saison.

 

 

 

 

 

 

C'est le chanteur et comédien Orelsan qui prête sa voix à Saitama, avec son timbre neutre, presque atone, qui rend bien le côté blasé du personnage. Bioen sûr il arrive à One-Punch Man (surnom qui n'est jamais utilisé dans la série) de sortir de ses gonds, mais c'est souvent pour exprimer sa frustration face à un combat (très) facilement gagné. Pourtant Saitama doit faire face à toutes sortes de menaces : des démons surgis des profondeurs, une invasion extraterrestre, ou alors des super-vilains... Pour l'aider Saitama accepte -un peu par pitié, un peu aussi pour tromper sa solitude- la compagnie d'un cyborg, Genos, qui souhaite apprendre auprès de lui sa technique infaillible. D'où la présence régulière de scènes drôlatiques où ..., ledit cyborg, note à peu près tout ce que fait son maître, y compris son cycle de digestion.

 

Autour des ces deux personnages gravite une belle galerie de super-héros, répartis dans les différents niveaux, et les luttes de classe qui vont avec. Si ça vous dit, allez voir l'épisode I, disponible en ligne gratuitement. A noter que Kazé Animation a sorti l'ensemble de la première (et unique ?) saison dans un beau coffret, avec les 12 épisodes et 6 OAV (des épisodes spéciaux centrés sur des personnages secondaires), des plaques émaillées et un livret présentant tous les personnages, les acteurs, les auteurs, le réalisateurs, avec des interviews et de nombreux visuels.

 

Adaptée d'un manga phénomène, voici une série (de plus) de qualité à mettre sur le compte du studio Madhouse (Vampire Hunter D, Perfect Blue, la Traversée du temps, Paprika, Piano Forest, Death Note...). A voir, si vous aimez les super-héros décalés.

 

 

 

Spooky

Voir les commentaires

Archives

Articles récents

Hébergé par Overblog