Christopher Priest, l'un des auteurs de SF les plus sous-estimés par le grand public, capable de créer des mondes entiers, de vous mystifier par des romans inclassables, mais aussi, et c'est le cas ici, d'écrire un roman en hommage à l'œuvre de HG Wells, est à nouveau à la une sur Ansible. Le titre du roman est transparent, puisqu'il fait directement référence à La Machine à explorer le temps. Priest place son récit en 1893, lorsqu'un jeune représentant de commerce, Edward Turnbull, fait la connaissance d'Amelia, qui se trouve être l'assistante d'un savant qui a inventé une machine à voyager dans le temps... et l'espace.
A la suite d'un quiproquo, le jeune couple se retrouve propulsé... sur Mars, dans un environnement extrêmement exotique. Et alors qu'ils ont compris qu'ils ne reverraient jamais leur planète d'origine, ils se retrouvent au milieu d'un conflit planétaire, opposant les Martiens humanoïdes à leur création génétiquement modifiée, des êtres ressemblant à des poulpes monstrueux. Ils tentent de se joindre à la résistance, jusqu'au jour où ils découvrent que les monstres (ils ne seront désignés au long du roman que sous ce vocable) projettent d'envahir... la Terre.
Priest réussit la prouesse non seulement de raccrocher son histoire non pas seulement au roman de Wells pré-cité, mais également à la Guerre des Mondes. De façon très naturelle. Son écriture est elle aussi typique du style wellsien, on a vraiment l'impression que l'écrivain est contemporain de ses personnages. Avec son revers, celui d'être un peu daté, lourd. C'est un vrai hommage.
Spooky