Années 2050 : Au large des côtes syriennes croise le USS Nebraska, sous-marin nucléaire américain porteur des technologies les plus avancées. C'est durant cette paisible mission de surveillance qu'est découverte l'épave du vieux sous-marin soviétique gisant à proximité des vestiges d'un gigantesque sanctuaire. Le commandant décide d'envoyer deux équipes en reconnaissance. Tandis que celle chargée d'explorer le sous-marin russe revient rapidement, l'équipe partie dans le sanctuaire disparaît. La décision est prise d'aller récupérer les hommes manquants avant de regagner la surface.
C'est alors que certains membres de l'équipage commencent à présenter des troubles psychologiques, et qu'une mystérieuse épidémie se déclare à bord.
Comment ai-je pu, au feuilletage il y a quelques années, décréter que ce n'était pas bon, visuellement raté ? Parce que là, je dois reconnaître que Christophe Bec a effectué un travail remarquable. Oublions les griefs concernant les reproductions de faciès d'acteurs connus, écartons l'aspect "statique" des postures des personnages, réfutons les couleurs sombres. Reconnaissons que certains visages ne sont pas très réussis, parfois pas reconnaissables d'une case à l'autre. Retournons l'aspect statique pour préciser que l'action se passe sous l'eau, ou sous terre, et que ces conditions entraînent une pression très forte. Les couleurs sombres sont elles aussi justifiées par ce cadre géographique, ou plutôt géologique. Moi j'ai pris mon pied en contemplant certaines pages, simples ou doubles, où Bec dévoile tout le gigantisme du Sanctuaire. Des façades cyclopéennes, des ambiances aussi réussies que dans Alien, une mise en scène plutôt réussie. Sur le plan graphique c'est une grande réussite. Un gag à envoyer à BoDoï : on nous montre une carte de l'Indonésie, alors que l'action se situe en Méditerranée, au large de la Syrie...
Quant au scénario, c'est une intrigue comme je les aime, amateur de fantastique que je suis. Là encore, l'ambiance est bien rendue, l'histoire monte crescendo, et plusieurs moments de "crise" ponctuent la narration. Un petit regret : la multiplication des personnages -malgré une ambiance de huis-clos- brouille un peu les cartes.
Bref, une grande réussite dans un style fantastique et paranoïaque, rarement égalée depuis.