Combien mesure l’enfer ? 7m²..
C’est la dimension de la cellule dans laquelle Carl croupit. Témoin gênant, il a été piégé par une puissante organisation de trafic de drogue. Depuis, il est devenu l’ennemi public n°1, même aux yeux de la police.
Il ne lui reste qu’une arme : son équipe. Mais Rose, Assad, Gordon et Mona parviendront-ils à le sauver alors qu’au sein de la prison sa tête est mise à prix ?
Carl Morck est désormais en prison, rattrapé par la vieille affaire qui a coûté la vie à son collègue Anker Hoyer, et plongé son autre coéquipier Hardy dans la paraplégie. Dans l'attente de son procès, le vieux routard de la police de Copenhague se montre d'abord combatif, puis, après avoir subi plusieurs tentatives d'assassinat (il semble être un témoin gênant de cette vieille affaire de pistolet à clous), commence à douter d'une issue heureuse. On empêche sa famille et ses adjoints de venir le voir, la presse à scandale cherche à l'enfoncer auprès de l'opinion publique, et il craint de plus en plus pour sa vie.
J'avais remarqué une nette baisse de régime dans l'opus précédent, cela se confirme avec cet ultime volet de la décalogie consacrée au Département V. Les scènes d'introspection de Carl alternent avec (peu) avec l'enquête menée par Rose, Assad et Gordon sur l'affaire ayant mené leur collègue et ami en prison. Et puis, alors que justement ça ronronne malgré le jeu de massacre systématique autour de Carl, le récit prend une nouvelle dimension, littéralement explosive, et on se retrouve dans une traque assez échevelée... qui se termine de manière assez molle, et un peu trop heureuse à mon goût...
Où est passé le côté provocateur, la violence graphique non gratuite des premiers tomes ? Je crois qu'hélas Jussi Adler Olsen, qui est quelqu'un de charmant, a mis trop de temps à boucler son cycle des enquêtes du Département V.
Vous l'aurez compris, je suis assez nettement déçu par cette conclusion. Adler Olsen, à l'instar de son alter ego Carl Morck, me semble usé, fatigué par cette aventure de plus de 15 ans. Il restera tout de même des images sympathiques : les regards furieux de Rose lorsque Carl se montre buté, les prières et les odeurs pestilentielles lorsqu'Assad est dans les locaux, et Carl Morck lui-même, vieux râleur qui n'hésite pas à mouiller la chemise lorsque les choses s'emballent. Au revoir au Département V, et merci quand même pour ce moment.
Spooky