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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Publié le par Ansible
Publié dans : #Films

 



Le moins que l'on puisse dire est qu'on l'attendait, ce film. L'adaptation de l'œuvre la plus populaire de l'un des meilleurs auteurs de SF de tous les temps, par un réalisateur visionnaire qui a su nous surprendre dans le passé avec The Crow et surtout Dark City. A l'arrivée, la déception est grande. Tout d'abord, ce n'est pas une adaptation d'un ouvrage d'Isaac Asimov, mais plutôt un collage entre plusieurs de ses nouvelles, qui forment le multivers -ou le cycle-, selon les appellations- des Robots. Ensuite, le personnage principal, incarné par Will Smith (vous savez, le mec qui prend à lui seul la moitié de l'affiche), apparaît dans un autre roman de l'auteur, seulement "rattaché" à ce multivers.

La véritable héroïne du cycle est le Dr Susan Calvin, Robopsychologue, ici incarnée par Bridget Moynahan (vue dans La Recrue). Mais hélas, ce personnage a ici un rôle de faire-valoir, pour un Del Spooner (Smith) survitaminé et surhumain, c'est le cas de le dire. Del Spooner est un flic hors normes, une tête brûlée (un Will Smith, quoi) qui voue une haine viscérale aux  robots, dont la présence emplit désormais le quotidien en cette année 2035. Des robots dont tout le comportement est réglé par les fameuses Trois Lois de la Robotique, édictées par Asimov dans ses bouquins (et dont se servent les constructeurs de robots actuels, paraît-il).

Loi numéro un : Un robot ne doit pas causer de tort à un humain ou, restant passif, laisser un humain subir un dommage.
Loi numéro deux : Un robot doit obéir aux ordres d'un humain, sauf si l'ordre donné peut conduire à enfreindre la première loi.
Loi numéro trois : Un robot doit protéger sa propre existence aussi longtemps qu'une telle protection n'est pas en contradiction avec la première et/ou la deuxième loi.

Tout l'intérêt des écrits d'Asimov résidait dans la façon dont on peut détourner ou contourner ces trois lois, sans affecter la logique.

Spooner est appelé sur les lieux où un haut responsable de la firme US Robotics (le fabricant unique de robots) s'est défenestré. Dans le bureau d'où le Pr Lanning (James Cromwell - Babe) a sauté, Spooner débusque un robot dernière génération, Sonny, qui dit être capable d'éprouver des sentiments. Spooner pense qu'il a poussé Lanning dans le vide. Dans son enquête, il croise la route du Dr Susan Calvin, la robopsychologue, persuadée que l'on ne peut enfreindre les Trois Lois, et le propriétaire de US Robotics, incarné par Bruce Greenwood (Fusion-The Core et Abîmes), au jeu trouble. Sur cette trame assez convenue (écrite par Jeff Vintar -l'hermétique mais beau Final Fantasy, et Akiva Goldsman -Peur bleue, Les Chroniques de Riddick…), on assiste à un déferlement d'effets spéciaux du niveau de Minority Report, avec l'âme en moins. Il y a finalement peu d'acteurs dans I, Robot (j'en ai compté sept parlants), mais les seconds rôles font assez bien leur boulot, y compris le robot Sonny, pas trop mal fait.
La quasi-totalité des scènes voit Will Smith (pas désagréable -comme acteur- au demeurant) dans des scènes faites pour lui : Smith sous la douche, Smith au réveil, Smith conduisant une moto, Smith dans une voiture trop cool de la mort qui tue, Smith qui vole, Smith qui sort ses habituelles répliques censées être drôles… On a échappé à Will Smith qui fait pipi, et à Will Smith en train de se brosser les dents, mais c'est juste parce qu'il n'y avait pas de sponsor. Car I, Robot est aussi un gigantesque spot publicitaire : JVC, Audi, Converse, Suzuki, FedEx… Ca me rappelle Taxi et Seul au Monde, tiens…



Pour le reste, on a droit à une succession de scènes certes spectaculaires, mais pas vraiment inventives. Le logiciel Massive, qui a fait ses preuves sur Le Seigneur des Anneaux, fait bien des miracles, mais ne permet pas vraiment d'apprécier les scènes de combat ou de déplacements de foule. J'ai apprécié certaines scènes, comme cet effet "Space Mountain" lors de l'affrontement final, mais le popcorn style prime trop sur l'inventivité à mon goût… La plupart des plans, mais aussi certains éléments narratifs, sont "piqués" à de nombreux films récents : Matrix, Le Seigneur des Anneaux (sur un plan), Terminator, Blade Runner, Minority Report… Mais au lieu de se tourner vers la parodie multi-référentielle, le film garde son sérieux sur la longueur, seulement entrecoupé par des running gags de Smith (assez inégaux, en fait), ce qui en fait un blockbuster boursouflé, sans imagination et convenu. Où est passé l'artisan inventif et visionnaire de Dark City ? Probablement étouffé par les studios, Alex Proyas ne nous livre là qu'un film de commande, entièrement tourné vers le spectacle et l'acteur principal, ce qui est une trahison assez incroyable de l'œuvre d'Asimov. Un film réalisé par un robot, en quelque sorte.

Spooky

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Films


KLUH
Nouvelle fournée de super-héros de la Marvel transposé à l’écran, il s’agit de Hulk, personnage très populaire. Au passage, Avi Arad, président actuel de l’usine à Idées (surnom de la Marvel, éditeur tout puissant de comics depuis 40 ans), se fait des coucougnettes en or avec toutes ces franchises. Tout le monde a vu la série télévisée avec le culturiste Lou Ferrigno peint en vert, un poil kitsch mais profondément sympathique. On attendait donc beaucoup de cette version grand écran d’Ang Lee, réalisateur acclamé de Tigre et Dragon, Ice Storm ou encore Chevauchée avec le Diable...

Passons rapidement sur le prologue, très X-Men (normal, les deux franchises parlent de manipulations génétiques). On retrouve David Banner (Nick Nolte), jeune scientifique brillant, en train de faire des recherches sur la régénération des tissus cellulaires et dermiques. Malgré l’interdiction de l’Armée, pour laquelle il travaille, Banner injecte ses produits sur lui-même et... son jeune fils, Bruce. Ses déprédations découvertes, l’homme est mis au secret, et son fils confié à une famille d’accueil. 25 ans plus tard, on retrouve Bruce (Eric Bana, vu dans Chopper et plus tard dans le Munich de Spielberg) dans un laboratoire de recherches similaire à celui de son père, et dans un rôle similaire. Il est accidentellement soumis à une dose mortelle de rayons gamma, ce qui réveille des facultés latentes chez lui. En effet, sous le coup de la colère ou la douleur, son corps gonfle, sa peau devient verte et sa force décuplée devient l’instrument (incontrôlable) de sa rage.
Le film laisse une grande place à l’action (trop, peut-être), et il y a deux morceaux de bravoure : un combat avec des chiens mutants (graphiquement peu lisible, hélas) et une course-poursuite avec des chars dans le désert, nettement plus convaincante. Les effets spéciaux sont efficaces (sauf dans une scène), accompagnés par une musique signée Danny Elfman (et calquée sur le score de X-Men). Les acteurs sont bons, à commencer par Jennifer Connelly, fiancée de Bruce... Ah Jennifer, je... j...
-NOTE DU SERVICE TECHNIQUE : LE REDACTEUR EST PARTI PRENDRE 3 DOUCHES FROIDES AVANT DE REPRENDRE UNE ACTIVITE NORMALE, MERCI DE VOTRE COMPREHENSION-



Où en étais-je ? Ah oui, les acteurs... A noter l’habituelle apparition de Stan Lee, créateur du personnage, et les compositions plutôt bonnes de Nick Nolte et de Sam Elliott. On regrettera cependant la longueur du métrage, 2h20 pour une histoire de ce genre, c’est un peu trop... Sans parler de la sempiternelle fin permettant une suite. Ah oui, un GROS regret : on ne voit pas l’incroyable Hulk faire caca... parce que, en temps normal, il fait peur, si vous le rencontrez au détour d’une rue (4m 50 de haut, quand même) ; mais imaginez-le en train de pousser, et donc de changer de couleur, ça ç’aurait été du travail pour l’équipe des effets spéciaux, croyez-moi ! Mais bon, il est inutile que je vous parle trop de ça, car vous êtes probablement vous-même sur le trône (si si, on me l’a dit), alors je vais vous laisser faire vos petites -hum- affaires. Je concluerai en disant que Hulk est bien loin d’être un navet, mais n’est pas non plus un chef-d’oeuvre. Du pop-corn movie un peu vert, en somme.


Spooky

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Films

 

COMME DU BACON SANS OEUFS
Le savant fou du cinéma mondial, j’ai nommé Paul Verhoeven (Total Recall, Starship Troopers, Robocop, Basic Instinct, Showgirls…) s’est attaqué à l’un des mythes de l’imaginaire fantastique : celui de l’homme invisible. Il s’est attaché le concours d’une valeur sûre, Kevin Bacon (Footloose, L’Expérience interdite, La Rivière sauvage, Hypnose…), en clamant haut et fort qu’il ne fait pas un remake de la comédie de John Carpenter.
Bacon joue un physicien, Sebastian Caine, qui travaille pour le compte du Pentagone sur l’invisibilité. Après le succès de l’expérience sur un gorille femelle, il décide, malgré l’avis contraire de ses collaborateurs, de tester le sérum sur sa propre personne. Mais son métabolisme et son esprit sont irrémédiablement touchés et il ne peut redevenir visible. Sa nature dérangée se révèle alors au grand jour (si l’on peut dire !) : mégalomanie, concupiscence… pour préserver sa nouvelle condition, il décime ses collègues laborantins sans raison particulière, à l’intérieur du bunker. Les deux tiers du film se résument à une traque claustrophobique telle que sublimée dans Alien ; le monstre qu’est devenu Caine semble indestructible (grillé, électrifié, haché menu, il se relève toujours), et ce n’est que bruit et fureur.
Le film est lent, recèle peu de moments d’humour (sauf quand Kevin Bacon présente ses fesses à ses collègues juste avant de «partir») ; le scénario est minuscule et certaines scènes frôlent le ridicule : je veux qu’on m’explique comment fait Elizabeth Shue pour garder son pantalon sec et propre après s’être à moitié noyée, et baignée dans le sang ! Les acteurs sont transparents (ça, je l’ai piqué), et même Bacon n’a jamais eu aussi peu à jouer. Il faut dire qu’il a passé presque tout le tournage sous des masques ou des costumes verts ou bleus, effets digitaux obligent !


Parlons-en des effets : ils représentent les vrais attraits du film, en particulier lors des scènes où Bacon devient invisible. Leur texture fait encore un peu plastique, mais le résultat est impressionnant ! Après le morphing (Terminator 2), les logiciels reconstituant la peau et les écailles (Jurassic Park et Jumanji), le Bullet–time (Matrix), c’est un nouveau pas en avant. Les ordinateurs sont désormais capables de tout reproduire visuellement.

 

Spooky.

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Livres



Lisey, petite Lisey... Miralba, arRIMme le BARda, quand faut y aller faut y aller...

Voici un exemple du charabia intime que l'on peut trouver dans le dernier roman de Stephen King. Oh, bien sûr, quand je parle de "charabia", ce n'est pas dans son sens dédaigneux. Non en fait, dans tous les couples, dans toutes les familles, il y a des expressions, des raccourcis textuels qui n'appartiennent qu'à ces cellules familiales. On en a tous, je pense. Avec mon père, par exemple, nous étions très intéressés par la géographie, et des expressions comme "Eh bien quoi ?" devenaient "Québécois ?" Ou encore "il ne voit rien", "Ivoirien", et ainsi de suite. 

Ici l'Horrorus Rex de la littérature mondiale base en partie son roman sur ces expressions, lesquelles sont le fondement du couple de Lisa Debusher et Scott Landon. Scott Landon, écrivain à succès, que sa femme, qu'il surnommait donc Lisey, a perdu deux ans avant le début de l'histoire. Emporté par ce qui ressemblait à une grippe aviaire, mais dont l'origine réelle est bien différente. Car Scott avait découvert, aux heures les plus sombres de son enfance battue par son père, l'existence d'un endroit magique où lui et son grand frère pouvaient se replier. Un endroit magique, mais pas forcément toujours sécurisant. Un endroit où partent parfois les consciences, celles de personnes devenues folles, mais aussi un repli physique lorsque votre père se mettait à hurler qu'il allait vous couper... 

Cet endroit, Lisey l'a visité à plusieurs reprises, mais ne l'a plus fréquenté depuis le décès de son mari. Pourtant elle va être obligée de retourner y faire un tour, mais aussi de se replonger dans ses souvenirs, car surgit soudain dans sa vie un espèce de barjot qui veut à tout prix récupérer les notes posthumes de Scott. Curieusement, c'est avec l'aide de l'une de ses soeurs, officiellement frappadingue, qu'elle pourra trouver la solution, et peut-être la paix.
Voilà un beau résumé, pour un roman un peu étrange. Certes, King y traite à nouveau de la condition d'écrivain, le sujet qu'il connaît le mieux et ne cesse de défricher au fil de ses romans ; mais par ailleurs il revient à l'une de ses sources d'inspiration, celle de l'enfance. Et il n'est jamais aussi bon que lorsqu'il traite de ce qu'il connaît bien. Car ce roman est l'occasion de placer de très belles idées sur le processus de création, lequel prend ses sources à la fois dans l'imaginaire, et dans les peurs de l'enfance, lesquels sont souvent intimement liés. Là encore, le roman est tout en puissance évocatrice, et son propos fait mouche. Malheureusement l'auteur ne peut pas s'empêcher, une fois de plus, de se regarder écrire, d'en faire des tonnes sur le charabia intime, de tirer en longueur sur des éléments finalement sans importance. Mais il y a aussi une règle à tenir quand on lit un Stephen King, c'est de ne pas lire ça par petits morceaux, par exemple pendant votre trajet de 7 minutes en RER. Cela vous gâche totalement le plaisir.

Ce n'est pas son meilleur roman, loin de là, et le dernier de ses vrais bons romans commence à dater (personnellement je citerais La petite fille qui aimait Tom Gordon, publié en 1999). Mais il y a toujours des vraies bonnes choses chez Stephen King.

Pour les curieux, je vous recommande le site officiel de l'écrivain, à la fois sobre et assez complet, un site français très intéressant, et ma propre page dédiée à l'auteur.
Spooky

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Films

Nous allons parler aujourd'hui d'un film de 1963, réalisé par Mario Bava, considéré par beaucoup comme un espèce de pionnier dans le film d'angoisse. Je dois avouer, à ma grande honte, n'avoir jamais vu un seul film de ce réalisateur italien, peu porté sur le cinéma transalpin, et encore moins sur les productions de cette époque. 
Les trois visages de la peur, I tre volti della paura en VO, est en fait une sorte de film à sketches, puisqu'il est divisé en trois segments d'une demie-heure environ chacun, réalisés dans un décor et avec des acteurs différents. Les trois récits sont adaptés de nouvelles de Tchekhov, Tolstoï et Maupassant.

Le film commence cependant par un "hosting" de Boris Karloff (1887/1969), considéré comme l'un des deux plus grands interpètes de Dracula et icône du cinéma fantastique. Ce cher Bobo nous propose de suivre avec lui  ces trois récits. Je vous propose de vous en parler.



Premier de cordée, Le Téléphone voit Michèle Mercier aux prises avec un ancien amant qui la menace de mort au téléphone, un ancien amant qu'elle a envoyé en prison.  Elle appelle une ancienne amie à la rescousse. Ce segment est le plus faible des trois. Le film ne compte que trois acteurs, qui ont le talent de jeu d'une huître. Aucune émotion ne transparaît sur leurs visages. Pire, Bava, reconnu il me semble pour ses ambiances, filme très platement cette espèce de longue scène  -l'ensemble se déroule quasiment en temps réel- dans une maison sans fenêtres, avec une musique d'ambiance que ne renieraient pas certains ascenseurs. Quant à l'histoire elle-même, une fois passée la surprise concernant le tueur, elle s'avère d'un ennui... mortel, malgré la relation lesbienne à peine suggérée. Le Téléphone, à l'ambiance plus giallo que gothique, ressemble à beaucoup de films récents sur le même sujet (Scream, Terreur sur la ligne...), son seul intérêt est d'avoir été le premier.

Ensuite vient Les Wurdalaks, du surnom que l'on donne à des vampires dans un pays slave non identifié. Un comte en balade tombe sur un corps sans tête. Il le ramène dans une ferme voisine, et tombe sur une famille terrifiée à l'idée du retour prochain du patriarche, parti à la poursuite d'un voleur turc qui dévaste la région. 
Ce segment met en vedette Boris Karloff, visiblement fatigué (il avait plus de 75 ans à l'époque), en chef de famille à la fois très aimant, mais aussi fort rude. Le mythe du vampire est ici mis en scène de façon très simple, la terreur passant dans les irruptions, certains jeux de lumière et le faciès anciennement inquiétant de la star. Il n'y a aucun trucage, si ce n'est l'air parfois surjoué de certains acteurs. Les Wurdalaks sucent le sang de ceux qu'ils aiment le plus au monde, ce qui explique la terreur de cette famille. L'histoire d'amour entre le touriste (on peut l'appeler comme ça, vu l'air absent de l'acteur qui l'incarne) et la fille du patriarche ajoute un peu de rebondissement à l'histoire. Quelques plans bien éclairés et appuyés viennent sauver l'ensemble de la médiocrité. 



La Goutte d'eau met en scène Mme Chester, infirmière. On l'appelle pour venir s'occuper d'une vieille spirite de ses clients, décédée au cours d'une séance où elle faisait tourner les tables. En arrivant, elle remarque une superbe bague au doigt de la morte. S'arrangeant pour ne pas être vue, elle subtilise le bijou, puis rentre chez elle. Mais elle remarque des phénomènes étranges, et ressent une drôle de présence... 
Ce chapitre final est sans conteste le meilleur des trois. L'ambiance est assez bonne, et deux ou trois scènes démontrent un vrai talent de metteur en scène, avec une volonté affichée de faire peur. Le visage grimaçant de la mamie est assez réussi, on sursaute presque à une ou deux occasions.  Et pour une fois Jacqueline Pierreux a l'air réellement terrifiée.  La musique ressemble un peu plus à celle d'un film d'horreur. Ce récit aurait peut-être pu être traité un peu plus longuement.




Le film se clot sur une nouvelle "pastille" de Boris Karloff, sur un cheval de pacotille, dans le prolongement d'une scène du second segment, laquelle scène m'avait fait rugir de rire. Le ridicule et l'ironie assumés de la scène m'ont convaincu que le réalisateur l'avait fait exprès.


Globalement je ne garderai pas un grand souvenir de ce triptyque de Mario Bava. Je le trouve assez suranné, sans véritable ambiance, plutôt mal joué dans l'ensemble. Le côté "cheap" a parfois du bon, mais là c'est vraiment trop austère, voire ascétique. Seule la troisième partie me semble digne d'être vue. Probablement une erreur de vieillesse de Boris Karloff...

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Films



PRENDRE LE TORO PAR LES CORNES
“Oh non ! Encore un super-héros de comic américain transposé à l’écran !” Peut-on avoir comme réaction à l’évocation du dernier film de Guillermo Del Toro (Cronos, Mimic, Blade 2...). Pourtant, le personnage de Hellboy sort -quelque peu- des sentiers battus. Mike Mignola, ancien “yes-man” de chez Marvel, crée au cours des années 80 son héros fétiche, un démon issu des expériences nazies (un groupe de nazis essaient de faire venir de l’au-delà un des sept démons majeurs ; l’expérience est interrompue par l’assaut de forces armées américaines, et seul un bébé démon en sortira) qui décidera de combattre les forces occultes au sein du Bureau de recherche et de Protection...
Le film reprend la trame de l’album “Les Germes de la destruction” (chez Delcourt en France), lorsque Hellboy, 60 ans après sa “naissance”, doit faire face à celui qui a permis son intrusion sur terre, le légendaire Raspoutine, âme damnée des Romanov, et qui semble doté de pouvoirs surnaturels. En effet, celui-ci décide d’amener celui que ses coéquipiers appellent “Red” sur un terrain propice à une nouvelle évocation démoniaque. Mais c’est compter sans Liz Sherman, amour platonique du héros (Selma Blair, vue dans Sexe Intentions ou encore Allumeuses !), véritable torche humaine, ou Myers, nouvelle jeune recrue du BPRD, qui a le béguin pour Liz. Cette trame est l’occasion de voir de nombreuses créatures assez diverses (Kroenen -->Chronos ?, mais aussi Sammaël, très réussi), avec des scènes d’action plutôt bien menées. L’ensemble du film baigne dans une atmosphère d’humour bon enfant, le personnage de Hellboy est très savoureux (magnifique Ron Perlman, acteur sous-utilisé jusque-là, même si on l’a vu dans La Guerre du feu, Le Nom de la Rose, Cronos, Alien - La Résurrection, Blade 2...), des effets spéciaux réussis (même si pas révolutionnaires), et fait, assez rare pour être noté, très fidèle au comic d’origine. Normal, Mignola est producteur exécutif. On notera la présence du remarquable John Hurt (Elephant Man en personne !) dans le rôle du père adoptif d’Hellboy. Del Toro réalise un film solide, peut-être son meilleur, avec pas mal de trouvailles visuelles et narratives, et un univers passionnant qui ouvre de nombreuses perspectives.



Par exemple, on aimerait savoir comment se passe l’entraînement au sein du BPRD (moi je veux un film sur l’amphibie Abe Sapien !), ou encore savoir comment va se reformer l’équipe, quasiment décimée au cours du film... Notons que les publics français et japonais ont eu la chance de voir une version “uncut” par rapport à celle qui est sortie aux Etats-Unis. A l’heure où j’écrivais ces lignes (c’est à dire une semaine après la sortie française), on annonçait déjà un Hellboy 2 pour 2006. Réjouissant, non ?

Spooky

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Films

MON AZKABAN AU CANADA

Troisième année à Poudlard. Le monde des sorciers est sous le choc, car Sirius Black, ancien lieutenant de Vous-Savez-Qui, s'est échappé de la prison d'Azkaban et serait en route pour l'Ecole des Sorciers. Des mesures de sécurité exceptionnelles sont prises, comme un cordon de Détraqueurs, ces gardiens de prison mangeurs d'âmes au look spectral. Harry et ses amis tentent tant bien que mal de faire leur année scolaire, sous la férule de nouveaux enseignants dont le géant Hagrid. Disons-le tout net, ce troisième épisode est supérieur aux deux premiers sur bien des aspects. Non que Chris Columbus, metteur en scène de la série, fût un tâcheron médiocre, mais Alfonso Cuaron (La Petite princesse) l'enfonce à -presque- tous les niveaux. En effet, il perd moins de temps à montrer les "classiques" de la saga Harry Potter : ainsi le tournoi annuel de Quidditch et les cours sont très peu visibles, laissant la part belle à l'action et aux deux-trois intrigues principales. Sa mise en scène, plus dynamique que celle du paresseux Columbus, ne ménage quasiment pas de temps mort, ce qui est important quand on doit capter et conserver l'attention d'un auditoire jeune. Le scénariste, Steve Kloves, maîtrise également mieux la quintessence de l'univers créé par J. K ; Rowling. Même le domaine de Poudlard a changé ! Certains plateaux deviennent des ravins, des corps de bâtiments apparaissent… Même les puristes ne crient pas au scandale, tellement l'harmonie éclabousse l'écran. Les effets spéciaux sont également très bons, à part peut-être un loup-garou, qui a une grande importance dans l'histoire… On notera que les trois ados qui tiennent les rôles principaux ont bien grandi, et qu'ils jouent de mieux en mieux. Mention spéciale pour Daniel Radcliffe, qui joue enfin de manière solide le rôle-titre.


On notera l'arrivée dans la franchise de nouveaux grands noms : Gary Oldman (Dracula, Hannibal et le prochain Batman Begins…), Emma Thompson (Dead Again, Beaucoup de bruit pour rien, Retour à Howard's End, Primary Colors…), ou encore David Thewlis (Sept ans au Tibet, Prisonniers du Temps, L'Ile du Dr Moreau…), preuve de la valeur et de la popularité, si besoin était, de la saga Harry Potter. Bref, un troisième épisode à ne pas rater !
Spooky

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Films



Pour le deuxième fin d’année consécutive, les amateurs de fantasy sont gâtés. En effet, nous avons droit à la deuxième manche du duel Le Seigneur des Anneaux/Harry Potter, qui en plus d’être des succès pharaoniques au cinéma, étaient au départ les deux sagas de fantasy les plus vendues au monde (toutes proportions gardées).


Nous allons nous intéresser à l’apprenti sorcier, qui entame sa deuxième année à Poudlard en ratant son train ! Obligé, avec Ron, de prendre une voiture volante pour se rendre à son école, il va assister à une suite inquiétante de disparitions et de pétrifications. Enquêtant avec ses amis Ron et Hermione, il va découvrir qu’une pièce secrète renferme une créature terrifiante.


Malgré l’ampleur du matériau de départ, ce second épisode est sensiblement du niveau du premier. Le réalisateur (Chris Columbus, qui récidive donc) passe moins de temps à poser les bases de l’univers, ce qui permet à l’intrigue de respirer un peu. Le petit Daniel Radcliffe, héros de la saga, a musclé son jeu, ce qui le hisse au niveau de ses camarades. Parmi les nouveaux venus, on notera la composition jouissive de Kenneth Branagh en enseignant imbu de sa personne et, accessoirement, totalement lâche. Sa scène de duel avec Severus Rogue (Alan Rickman, excellent en ténébreux) est un moment de cabotinerie tordant.


Les effets spéciaux sont d’un niveau tout à fait adapté au film ; les “gros” morceaux de celui-ci (la poursuite des araignées géantes, le match de quidditch, la séquence de la chambre des secrets) sont plutôt réussis. Malgré son aspect “film pour enfants”, l’avantage de ce film est d’être visible par tous les publics, même par des gens ne connaissant pas l’oeuvre originale ou le premier film (on a testé).

 

Spooky

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Films

Joanne K. Rowling a su faire de sa saga romanesque une série à succès. Revenons sur le premeir film, adaptant le roman éponyme. Mais comme vous le savez, l'adaptation est très rarement à la hauteur de l'œuvre originale (à l'exception du Nom de la Rose, par exemple). Eh bien, Harry Potter à l'Ecole des Sorciers ne déroge pas à cette règle, même si l'ensemble reste d'une bonne facture. Recentré sur l'intrigue principale (l'arrivée de Harry et sa première année à Poudlard), le réalisateur (Chris Columbus, tâcheron de Mrs Doubtfire et L'Homme Bicentenaire, pour ce qu'il a fait de mieux) a oublié d'insuffler du rythme à ce premier opus.


L'histoire originale fourmille de mille petits détails, d'intrigues sous-jacentes, certes difficiles à intégrer dans 2h30 de métrage. Le premier défaut qui saute aux yeux est le décor ; tout est trop propre, trop neuf… Harry et ses amis semblent étudier dans le Château de la Belle au Bois Dormant à Eurodisney, alors que l'atmosphère des bouquins est plutôt sombre. Le jeune acteur qui incarne le héros, Daniel Radcliffe, est trop propre sur lui pour être crédible ; de plus, il ne s'étonne de rien de ce qui lui arrive, alors que Harry Potter vient de l'extérieur du monde de la magie. Au sein d'un casting uniquement composé d'Anglais (exigence de Joanne Rowling), on relèvera surtout les seconds rôles, les amis d'Harry (Ron et Hermione), le géant Hagrid ou encore Rogue (Alan Rickman, seule "star" du casting). A qui la faute ? A Columbus donc, gros feignant qui n'a pas lu les bouquins (laissant le soin à sa fille de 11 ans de le conseiller !), mais aussi au studio, la Warner, qui comme tous ses congénères, musèle l'esprit artistique pour faire dans le commercial et l'hypocrisie du politiquement correct.
Tout cela ressemble au Spielberg de ces dernières années, me direz-vous, et vous n'auriez pas tort, car l'ombre du réalisateur d'E.T. plane sur le film et sur la suite, car après avoir laissé tomber l'adaptation du premier Harry Potter, il dit s'intéresser de près à celle du troisième, Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban. Dire qu'on a failli avoir un Harry américain, entrant dans un collège typiquement américain, avec des lycéens complètement américains… Brrr ! Rien que d'y penser, cela me donne des boutons ! Même s'il était prévu qu'Haley Joel Osment (le prodige de Sixième Sens et de A.I.) joue le rôle-titre…

Pour les fans de l'œuvre romanesque, c'est une semi-déception ; pour les autres, un film pour enfants à l'intérêt moyen. A noter cependant un bon point, la restitution vigoureuse et prenante des parties de Quidditch, le sport des sorciers. Chris Columbus a fait sa Menace Fantôme !

Spooky

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Films

 


La Guerre des Mondes est une histoire particulière. Ecrit dans les dernières heures du 19ème siècle, à l’époque où la révolution industrielle commence à battre son plein et où certains peuples sont victimes de l’impérialisme britannique, c’est l’un des récits les plus connus de Herbert George Wells, célèbre pour son Homme Invisible, Sa Machine à explorer le temps, son Ile du Dr Moreau... Contant l’arrivée de belliqueux martiens sur notre planète et de la façon dont les terriens arrivent à les éliminer, il a connu des adaptations marquantes, à des moments-clés de l’Histoire. En 1938, c’est l’acteur-réalisateur Orson Welles, qui par le biais d’une saisissante adaptation radiophonique, qui réussit à semer la panique aux Etats-Unis. Rappelons qu’à cette époque, le nazisme était en pleine ascension chez les voisins allemands. En 1953, c’est Byron Haskin qui réalise un très bon film, très réussi (et qui n’a pas tant vieilli que ça), en plein début de Guerre Froide.
Le 11 septembre 2001, le monde est secoué par les attentats sur le World Trade Center. Le 21ème siècle, celui de la peur et de l’information est né à ce moment-là. De nombreuses nations vivent désormais dans la crainte du terrorisme de masse, et de nouvelles attaques lâches sont venus se rajouter au 11 septembre. Spielberg voit là l’occasion d’adapter à nouveau cette histoire-symbole, appuyant lors d’interviews-promo sur cette fibre. Admettons. Et c’est aussi pour lui l’occasion de retravailler avec Tom Cruise, avec lequel il avait fait de l’excellent boulot sur Minority Report. Pour l’occasion, Cruise accepte même de venir également en tant que producteur, ce qui lui permet d’avoir un droit de regard sur le scénario, le casting... Signalons que ledit scenario est écrit par David Koepp (Jurassic Park, L’Impasse, Mission Impossible, Panic Room, Hypnose...) et Josh Friedman (crédité sur Poursuite, et le futur Dahlia Noir) afin de placer l’action au coeur de ce 21ème siècle décidément très particulier.
Le film est un super-blockbuster, puisque deux studios -Paramount et Dreamworks- sont obligés de s’associer pour laisser au génial géniteur d’E.T., des Dents de la Mer et de Jurassic Park, entre autres, la possibilité de laisser s’exprimer tout son talent de conteur. Ray Ferrier est un docker divorcé et un père rien moins que parfait, qui n'entretient plus que des relations épisodiques avec son fils Robbie (Justin Chatwin, dont c’est le premier second rôle après Taking Lives), 17 ans, et sa fille Rachel (Dakota Fanning, vue dans Trouble Jeu, Man of Fire, Disparition -série produite par Spielberg-, ou encore Sam, je suis Sam), 10 ans. Quelques minutes après que son ex-femme et l'époux de cette dernière lui aient confié la garde des enfants, un puissant orage éclate. Ray assiste alors à un spectacle qui bouleversera à jamais sa vie... Dès lors, il ne songera qu’à sauver sa famille.
Entre la cyclothimie de Rachel et l’envie de se battre de Robbie, on a bien envie de les baffer, ces deux gamins. Tom Cruise, en père à la fois pathétique et attentif, a bien du mal à les retenir. Le scenario suit un cheminement presque inéluctable : la panique, le confinement, la capture, puis la réaction et la victoire. En cela, le film de Spielberg suit les grandes lignes du roman de Wells, ainsi que celles du film des années 1950, grâce notamment à certaines scènes très proches. Attention, la fin peut paraître “nulle” aux béotiens qui n’ont pas lu Wells. Grâce aussi à l’adjonction d’une voix off apparaissant au début et à la fin du métrage, interprétée par Morgan Freeman. Une voix profonde, rassurante, mais qui délivre en fin de parcours un message plutôt douteux, en adéquation avec une vision plutôt bushienne des événements, et qui à elle seule gâche définitivement le film. Vraiment dommage, car celui-ci est plutôt bien foutu sur 90% de sa durée, un vrai film de trouille, pour citer un ami.


Mais attardons-nous quand même sur ses qualités : des effets spéciaux irréprochables (on a quand même des frissons à la vision des fameux tripodes inventés par Wells, et matérialisés par un design tout à fait somptueux), des effets sonores proprement hallucinants dans certaines scènes (notamment celle de la cave, que l’on pourrait trouver un peu longue), des acteurs encore une fois impressionnants. Tom Cruise nous prouve qu’il se bonifie en vieillissant, on oublie que c’est un gars d’1 m 68, haut comme les trois marches de l’escalier qu’il monte en crabe, et il ne joue pas les super-héros. C’est un père qui a une vie ratée, qui a du mal à obtenir l’intérêt de ses enfants... Un vrai rôle, quoi. A ses côtés, Dakota Fanning, si on met de côté l’aspect horripilant de son personnage, joue d’une manière incroyablement juste. Peut-être est-elle vraiment le prodige qu’on nous promet ?
Lors de leur errance, Ray et Rachel rencontreront un drôle de bonhomme dans une cave, Harlan Ogilvy, un homme que la raison a quitté, et superbement interprété par Tim Robbins (L’Echelle de Jacob, Les Evadés, Mission to Mars, Mystic River...), saisissant dans son interprétation hallucinée, comme d’habitude. Clin d’oeil au film des années 1950, Spielberg offre une scène aux acteurs de l’époque, Gene Barry et Ann Robinson. Il reste quand même un réalisateur très doué, il arrive à installer une atmosphère très inquiétante. De par son sujet, on retrouvera des réminiscences de films très connus, tels que l’Independance Day d’Emmerich ou Signes, de Shyamalan, mais il est à noter que ce n’est pas le créateur de Rencontres du troisième type qui a copié ses devanciers, mais bien eux qui se sont inspirés du grand classique de Byron Haskin, lui-même rendant un bel hommage au matériau superbe de Wells. Entre respect de la matière originelle et modernité salutaire, Spielberg réalise quand même un beau film, malheureusement entaché en fin de course par un message assez maladroit. Pour ceux qui souhaiteraient aller plus loin dans l’analyse du roman original de Wells, je recommande la lecture de la page dédiée sur le site Internet Cafard cosmique.

Spooky.

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