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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Publié le par Ansible
Publié dans : #Livres


NOIR C'EST NOIR...
John Saul, ennemi intime de Stephen King, a voulu lui emboîter le pas dans la voie du feuilleton à diffusion mondiale. Mais contrairement à King, qui s’est placé dans une veine romanesque avec un poil de fantastique, Sou! est resté fidèle à son domaine habituel, c’est à dire le thriller terrifique, avec comme outil principal de psychanalyse la Bible; son confrère de Bangor utilise aussi ces ficelles, me direz-vous. Il semblerait que chacun plagie les bonnes idées de l’autre, car le troisième épisode des Chroniques semble tout droit sorti de Carrie, premier succès de King. Blackstone est une petite ville des environs de Boston. L’ancien asile, situé sur les hauteurs de la ville, doit être transformé en centre commercial. A l’approche de l’échéance, les problèmes pleuvent sur les notables de la ville, liés à des objets maléfiques venus de nulle part. En fait, une ombre hante l’ancien asile désert et distribue ces objets, chargés des souffrances de leurs anciens propriétaires. Certains, comme le journaliste Oliver Metcalf, suspectent une quelconque malédiction, confusément mêlée à cette vieille bâtisse, prison de toutes les peurs, de tous les maux. Mais la réalité est bien pire. Saul maîtrise son sujet, à l’instar d’un Dean Koontz ou d’un Richard Matheson et utilise une technique immortalisée par le scénariste de BD Jean-Michel Charlier, le cliff-hanger : à la fin de chaque épisode (6 au total), consacré à l’un des fameux objets (thème récurrent chez les auteurs classiques de Fantastique), il introduit le suivant en évoquant l’objet, ce qui suscite l’intérêt vif du lecteur. La technique a bien été intégrée par l’auteur, qui offre là une oeuvre quasi-freudienne.

Spooky.

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Livres


 

Al Sarrantonio s’est fixé un double défi : réunir une anthologie du fantastique avant le seuil symbolique du 3ème millénaire, mais surtout faire en sorte que cette somme soit la plus importante jamais réunie. Le résultat est éloquent : plus de 800 pages, 29 récits allant de 5 à 80 pages et un kilo sur la balance. Il s’agit probablement là d’un des ouvrages de fiction les plus lourds jamais édités…

 

Parmi les auteurs, on trouve quelques cadors, tels Stephen King, William Peter Blatty (L’Exorciste), Tim Powers ou encore Ramsey Campbell. Belle entreprise que de lire ce pavé, et une déception à l’heure du bilan. Car la qualité des textes varie entre l’extrêmement abscons (L’Arbre est mon chapeau, Gene Wolfe) au petit chef-d’œuvre (Un été de chien, par Joe R. Lansdale) ; on retiendra tout de même Des Américains morts à la morgue de Moscou, la nouvelle de Kim Newman qui a ouvert l’ouvrage, Répétitions par Thomas F. Monteleone et Ailleurs, de Blatty. La nouvelle de Steve King reste d’un bon niveau, sans être exceptionnelle.

En ce qui concerne le compilateur, Sarrantonio fait preuve d’une hypocrisie typiquement américaine : tous les auteurs sont des génies renommés qui lui ont livré des chefs-d’œuvre. Et puis, il n’y a que des auteurs américains dans ce « meilleur recueil de nouvelles d’horreur et de suspense récentes qui soit ». Quid de Clive Barker et de Pierre Pelot ? Mieux vaut attendre des recueils des auteurs cités plus haut.

Spooky.

 

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Livres


DOCTEUR CA EMPIRE

Il en va pour les livres comme pour les gens : en les voyant, on sait parfois qu'on va les détester, les aimer, ou qu'ils vont nous laisser indifférent. Et quelques très rares fois, on tombe éperdument amoureux au premier coup d'œil. La trilogie Daughter / Servant / Mistress of the Empire fait partie de cette dernière catégorie. Publiée pour la première fois en 1987, la série n'a été que très récemment traduite en français ; n'ayant lu que la version originale, je ne pourrai vous parler que d'elle.

Raymond E. Feist avait écrit la série "Riftwar", avec un excellent premier tome Magician, également disponible en français depuis peu. Dans cette série, le monde de Midkemia, de nature médiévale fantastique à tendance heroïc fantasy assez prononcée, est confronté à un mystérieux envahisseur, venu d'un autre monde à travers un portail magique (le rift). La série nous montre le point de vue de Midkemia et de ses habitants, le monde des envahisseurs n'étant pour ainsi dire jamais décrit. C'est donc avec Janny Wurts que Feist a écrit cette trilogie, qui elle décrit le monde de Kelewan - celui des envahisseurs de Midkemia. Ce monde abrite principalement le grand empire de Tsuranuanni, auquel nous allons nous intéresser. Empire fortement féodal, largement inspiré du Japon médiéval, un empereur tout-puissant mais de papier, règne. Le véritable pouvoir est détenu par des grandes familles, des clans, plus ou moins puissants selon leur richesse, leur force militaire, mais aussi leur prestige. Car si force et richesse sont des éléments cruciaux, l'empire de Tsuranuanni possède et applique un code de l'honneur extrêmement développé, très strict et très rigide.


"Daughter of the Empire" commence avec le personnage de Mara, fille du seigneur de la famille des Acoma, ancienne et respectée, mais peu riche, et haïe par un puissant ennemi, le clan des Minwanabi, une des cinq grandes familles à l'origine de la fondation de l'empire. Mara se destine à entrer dans les ordres, au service de Lashima, "déesse de la lumière intérieure". Mais pendant que Mara se préparait à entrer au temple, les Minwanabi ne sont pas restés inactifs, et les Acoma sont au bord de l'extinction. Délaissant son chemin de paix, Mara se voit placée à la tête des Acoma, contrainte de lutter par tous les moyens possibles, non pour prospérer, mais pour survivre. Comme souvent avec certains auteurs anglais ou américains, les livres sont très épais : 530 pages pour le premier tome, 800 pour le deuxième, et 850 pour le dernier. Il faut dire que l'intrigue développée est dense et décrit avec précision et un grand souci du détail le monde de Kelewan, la société, et surtout les jeux de pouvoir - militaires, politiques et économiques - entre les grandes familles. De plus l'écriture des auteurs est réellement très fluide, et les pages se dévorent avec un appétit jamais rassasié ! Rarement livre ne se lût avec autant de plaisir, vous viendrez même à y passer vos nuits. Dans ce premier tome, Mara découvre l'ampleur de la catastrophe qui frappe sa famille, et fait le difficile apprentissage de l'exercice du pouvoir, de la gestion de ses terres et du gouvernement de ses gens. Laissée presque sans défense face à ses ennemis, c'est sur la loyauté, la compétence, la surprise, l'innovation et l'intelligence qu'elle va devoir compter pour survivre.

Loyauté et compétence de ses conseillers, soldats et ouvriers, surprise et intelligence face à ses adversaires, déclarés ou opportunistes, et innovation par rapport aux traditions et code de l'honneur stricts qui règnent dans l'empire. Sans jamais les briser, Mara va les détourner à son avantage, gagnant ainsi quelque répit.Dans ce tome comme dans l'ensemble de la trilogie, le récit se divise en deux ou trois fils narratifs, l'un basé sur les Acoma bien sûr, les autres racontant - parfois mais pas toujours - les intrigues de ses ennemis ou des évènements extérieurs.

Diversité bienvenue, même si les Minwanabi sont quelques peu caricaturaux (ils me rappellent beaucoup les Harkonens dans "Dune"). Impression étrange, on se croirait parfois dans un jeu de stratégie : en effet, on voit Mara partir de presque rien, son armée décimée, son père et son frère tués, et peu à peu gagner des avantages, pour arriver à un point où les Acoma ne sont plus complètement menacés d'oblitération. En relisant "Daughter of the Empire" pour la cinquième fois, j'ai un peu eu une impression d'accumulation : les épisodes s'enchaînent, et Mara en sort à chaque fois victorieuse (même si une victoire peut être coûteuse à certains points de vue). Ceci dit, ce livre se dévore ! Les auteurs prennent le temps de raconter les choses, et ne se pressent jamais. Chaque intrigue est longuement explorée, chaque parole à double sens montrée (là encore on retrouve un peu de "Dune"), et chaque conséquence expliquée. Loin d'être didactique, cette façon de faire permet au lecteur de véritablement comprendre et rentrer dans la mentalité de l'empire de Tsuranuanni.

Le deuxième tome, "Servant of the Empire", met en scène Kevin, troisième fils d'un petit noble de Midkemia, capturé au combat par l'Empire, et vendu comme esclave. Acheté par Mara, incapable de se conformer au rôle d'esclave (cette notion étant liée aux réincarnations successives auxquelles croient les Tsuranni), la confrontation entre sa façon de penser et celle de Mara donne lieu à de nombreux ajustements et innovations. Franchement excellent - encore plus que le premier ! - ce livre nous fait entrer bien plus profondément dans l'Empire. Car si les Minwanabi sont encore très présents, on découvre les "Great Ones", ces magiciens tout puissants qui sont la loi et contre lesquels personne ne peut rien, et les intrigues politiques à grande échelle qui ont lieu, et qui mèneront à une sanglante "nuit des longs couteaux". (Et si de plus vous lisez la série "Riftwar", vous saurez plus de ce qu'il advient à Pug et Laurie)

Ce recul se poursuivra dans le troisième et dernier tome, "Mistress of the Empire", où cette fois les fondations mêmes de l'Empire sont remises en cause. Et que peut donc Mara, même à la tête des désormais puissants Acoma face à des magiciens qui d'un simple geste peuvent balayer toute une armée ?

Cette trilogie fait partie des rares très grandes œuvres de la littérature de Fantasy. Bien écrite (les longueurs sont à mon avis tout à son avantage), basée sur un monde et surtout une société, une mentalité, extrêmement complexes et décrits en détails, variée de par les sujets abordés, son seul défaut est qu'il faut au minimum une cinquantaine d'heures non-stop pour tout lire.


CoeurDePat.

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Publié le par Ansible
Publié dans : #BD


WHO’S WATCHING THE WATCHMEN ?

New York, 1985. Suite au vote d’une loi, les super héros ne peuvent plus exercer leur justice. Sur fond d’une guerre nucléaire menaçante, Edward Blake, alias « Le comédien », est retrouvé mort, assassiné. Rorschach, détective complètement psychotique caché derrière un masque aux formes mouvantes, soupçonne quelqu’un de vouloir éliminer les anciens super héros et part prévenir ses anciens compagnons… auprès desquels il ne rencontre qu’indifférence, incrédulité, hostilité. Et tandis qu’au fil des pages les aiguilles de l’horloge approchent de minuit, l’incroyable mécanique se révèle dans toute sa démesure.. Le génie a ceci de particulier qu’il est incomparable. Déjà avec “From Hell”, Alan Moore nous laissait époustouflé. Mais avec “Watchmen”, on reste hagard, assommé, ahuri. “Watchmen” dépasse de plusieurs ordres de grandeur l’écrasante majorité de tout ce qui existe actuellement en bande dessinée. Moore veut faire quelque chose ? Qu’à cela ne tienne, il se lance dedans corps et âme, et sans compromission réalise ce qu’il veut faire comme il le veut, le jet sur le papier d’un esprit démesuré qui brasse concepts et narration avec une aisance facile, comme si cela lui était naturel depuis toujours. De quoi rappeler à l’humilité beaucoup de créateurs, tous domaines confondus. (vous aurez compris que ceci est mon impression, pas nécessairement la réalité). Car “Watchmen”, c’est un monument. Rien que par la taille : à l’origine 12 livrets d’une bonne trentaine de pages, agrémentés à chaque fois d’un petit dossier complémentaire, le tout regroupé en une intégrale de 400 pages, cela promet une lecture longue. Très longue. “Watchmen” parle (entre autres !) de super-héros. Mais de super-héros vieux, usés, dépassés, à la retraite. De super-héros plus jeunes aussi, mais mis à l’écart, oubliés, soumis à la loi, et eux aussi perdus, désorientés. De super-héros humains, qui doivent faire de la musculation, s’entraîner incessamment pour rester en forme. De super-héros qui, comme Rorschach, n’ont rien de super-héroïque mais sont au contraire complètement humains. De super-héros qui malgré tout présentent une différence avec l’humanité, ce qui soulève immédiatement le problème de la différence, de la cohabitation, du rejet, thème qui est présent en toile de fond dans “Watchmen”. Ouvrage apparemment fondateur, le sujet a depuis été repris par bien d’autres (voir “Powers” et “Kingdom Come”, entre autres), preuve de l’originalité et de l’intérêt de la chose, comme pour Tolkien dans un domaine voisin. Malgré tout, l’intrigue principale paraît mince, a posteriori, et on pourrait même le résumer en quelques petites lignes. Car ce qui fait l’incomparable richesse de “Watchmen”, ce n’est pas le fil directeur de l’album, enquête certes bien menée, intéressante, mais finalement pas renversante. Non, ce qui fait cette richesse, c’est l’incroyable galerie de ces personnages absolument superbes, l’absolu cynisme d’Alan Moore, qui à travers ce livre nous jette à la face un regard froid et réaliste sur notre monde, sur la politique à grande échelle, sur nous en tant qu’humains, sur nos croyances et leurs raisons d’être. Sans entrer dans les détails, ce serait long et lassant, chacun des personnages principaux a une personnalité extrêmement marquée et marquante, symbolisant de façon parfois à peine couverte diverses notions pas du tout édulcorées (cf le Docteur Manhattan, quasi-omnipotent, et pourtant presque totalement impuissant, l’image même de Dieu, comme cela est suggéré tout du long). Moore, sous des dessous de fiction, la joue ici à la dure, à la réaliste, à la crédible, que même les meilleures saisons de X-Files peuvent aller se rhabiller. De plus, les petits dossiers à la fin de chaque chapitre (dont la lecture est largement dispensable la première fois) sont très intéressants. Adoptant le point de vue de différents personnages (le Nite Owl original, le professeur Milton Glass...), ou montrant des documents annexes (coupures de journaux, casier judiciaire de Rorschach...), ils permettent de creuser l’univers dépeint, de lancer de nombreuses pistes pour le lecteur intéressé, et tout simplement d’entrer encore plus dans l’œuvre et la réflexion associée.



Loin d’être superflus, ils sont réellement enrichissants. Rien que cela fait de “Watchmen” une lecture démesurément riche, trop en tout cas pour tout saisir en une seule fois. Mais ce n’est pas tout. Il y a la mise en scène... elle aussi d’une richesse impressionnante... Découpage (pourtant a priori très austère, basé sur un gaufrier 3 x 3), cadrages, symboles leitmotivs, scènes en arrière-plan, utilisation d’une thématique pour chacun des douze livrets (c’est particulièrement visible pour le chapitre 4, sur Docteur Manhattan), chevauchement de la narration pour deux histoires différentes (le comics que lit le gamin, où le héros essaie déséspérément de revenir à Davidstown, dont les textes s’appliquent également — mais avec une autre signification — à l’histoire en cours, et dont le final éclaire cette même histoire d’une lumière intéressante), doubles-sens en pagaille (graphiques et textuels), etc. Bref, au niveau de la composition, c’est là encore impressionnant... La facilité avec laquelle cela semble être fait rappelle d’ailleurs un peu David Lodge, qui n’hésite pas à utiliser allègrement à sa façon les genres littéraires existants. Les couleurs par contre, il faut bien le dire, sont absolument ignobles. Palette chromatique plus que limitée et pétante à déchirer les yeux, aplats massifs, c’en est presque repoussant. Et le dessin, pas mauvais mais très standard façon comics quelconque, n’arrange pas vraiment les choses. Si l’on devait noter cette œuvre, cela donnerait à peu près ceci :
- richesse de l’œuvre : 5/5
- mise en scène : 5/5
- dessin : 3/5
- couleurs : 1/5
- plaisir de lecture : 4,5/5


Un dernier mot, sur la comparaison qui semble être faite par certains de “Watchmen” et “Kingdom Come”. Les deux ont en commun une certaine thématique (l’intégration des super héros parmi l’humanité, avec tous les problèmes que cela comporte, aux niveaux personnel et politique), mais là où le premier présente une véritable richesse littéraire dans sa forme, rare même parmi les meilleurs romans, et profitant bien de la spécifité du médium bande dessinée, là où on sent l’esprit d’horloger d’Alan Moore avec un regard d’une profondeur fascinante, critique, cynique, décortiquant notre monde pour le retranscrire, le second — bien qu’à mon avis excellent — est très nettement plus terre à terre, plus premier degré... Mais à lire tout de même.

CoeurdePat

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Publié le par Ansible
Publié dans : #BD


PAS PETER !

Peter Pan : un nom magique, qui évoque beaucoup de choses dans notre imaginaire collectif. Un imaginaire fortement teinté de Walt Disney, bien sûr… Quel est l'incongru qui a osé citer le très moyen Hook, de Steven Spielberg ? désormais il faudra compter avec le Peter Pan dessiné et adapté par Régis Loisel, aux Editions Vents d'Ouest. Loisel, le gars qui a relancé la BD d'heroic fantasy avec La Quête de l'Oiseau du Temps (scénarisé par Serge Le Tendre). Loisel, qui a su faire fantasmer toute une génération de lecteurs avec sa plantureuse et adorable Pélisse… La femme ultime, qu'on n'aura jamais… L'aventure à l'état pur, qu'aucun de nous ne vivra sans doute… Et un beau jour, à la fin des années 1980, Loisel s'attaque à un autre défi : adapter à son tour Peter Pan, œuvre de Sir James Matthew Barrie, monument de la littérature pour enfants, passé à la postérité, comme je l'ai déjà dit, grâce au roi de l'animation. Attention, je parle de vrais monuments, ceux qui ont traversé les âges, comme les histoires de Dickens ou Le Vent dans les Saules… Bref, une perle comme seuls les Anglais seuls savent les raconter. Mais il décide raconter cette histoire-là à sa manière, en y rajoutant de la roublardise, une nouvelle part de rêve, et surtout, son trait inimitable. Dès le premier tome, le public répond présent, adoptant ce Peter-là, pauvre gamin déshérité se réfugiant dans ses rêves et les partageant avec une bande d'orphelins gouailleurs. Un Peter qui ne veut pas grandir, se confronter au monde des adultes. Et un beau jour,euh non, un jour maussade comme les autres, une petite fée (que nous connaissons tous) vient le chercher, voyant en lui celui qui pourra sauver un monde. Ce monde, c'est celui des êtres de légende, des demis-dieux, des petites fées, des sirènes… des êtres qui se sont regroupés dans une île, qui menace à son tour de disparaître face aux assauts d'un méchant capitaine et de sa bande de pirates. Embarquement pour l'aventure avec un grand A !

Loisel nous emmène dans l'intimité de ces créatures, qui ne demandent rien d'autre que de vivre en intelligence avec leurs voisins, les Indiens, mais qui voient d'un mauvais œil ces pirates sans pitié ni vergogne. Un monde féerique, où les gens oublient ce qu'il s'est passé quelques jours plus tôt, où la notion du temps n'existe plus, bref, l'insouciance, l'oubli du Grand Gourmand, le bonheur selon Sir Barrie. Peut-être a-t-il raison, après tout.

Loisel a mis près de quinze ans pour réaliser ses six albums. La dernière planché a été réalisée en décembre 2003. l'attente des fans a enflé au fil des lectures, des relectures de ce roman illustré. Les suppositions, les théories ont eu le temps de s'échafauder sur l'acharnement du capitaine (que l'on n'appelle à aucun moment Crochet) à vouloir tuer Peter. Une forme de némésis ? peut-être.



Mais on a aussi des théories sur l'identité de Jack l'Eventreur, dont l'histoire apparaît en filigrane dans l'histoire. Car Peter est originaire de Whitechapel, quartier à l'histoire chargée, et il y revient régulièrement, selon ses besoins. Curieusement, chacune de ses incursions correspond à un meurtre sanglant… C'est un aspect, qui visiblement, n'apparaît pas dans le roman original, mais, dixit Loisel lui-même est la théorie de Pierre Dubois, spécialiste des lutins et autre féeries. Une thèse intéressante, pas entièrement affirmée par Loisel. Car il laisse planer le doute sur l'identité du plus célèbre serial-killer de l'Histoire.

Et c'est ça, la force de ce Peter Pan : laisser à chacun des lecteurs la possibilité d'inventer une explication qui lui conviendrait. Ne pas tout dévoiler. Peter pan est un roman qui laisse une part gigantesque à l'imaginaire. Loisel a habilement prolongé cette vocation en rajoutant des éléments qui viennent enrichir l'histoire, tressant inextricablement une toile dont on ne peut sortir. Certaines scènes du tome final, voire le tome lui-même, peuvent provoquer une certaine frustration chez le lecteur. Je l'avoue, arrivé à la dernière page, et malgré l'épitaphe de Loisel la suivant, j'ai cru qu'il y avait encore quelques pages à la suite. Mais Rien. Avec un grand R. Loisel nous laisse seul avec notre vécu, la lecture passée, des centaines d'images inoubliables, et des interrogations sans fin. Très habile. Attention, ce tome final est très noir, pessimiste.

Si l'on s'attaque au graphisme de l'œuvre, je dirais qu'il y a deux Peter Pan. Il suffit d'ouvrir les albums pour s'en convaincre. Du premier au troisième, Loisel utilise son style crasseux, granuleux, avec des couleurs falotes ; style qui me gênait un peu dans La Quête de l'Oiseau du Temps. Et puis, à partir du tome 4, on a un dessin plus épuré, plus " propre ", nettement plus agréable. C'est là, je dirais, que se situe la seule faute tactique de Loisel. Car j'aurais bien vu cette dichotomie chromatique pour différencier Londres et l'Ile. Une Londres merveilleusement bien rendue, avec son fog, ses ruelles informes, sa population anonyme et pouilleuse… Cette différence m'a sauté aux yeux en ouvrant le tome 4. Je me suis dit " ça y est, les horreurs des premiers tomes sont passées, on passe au temps de l'innocence, à l'oubli… Et paf ! Voilà que Loisel nous envoie en pleine figure un tome 6 extrêmement sombre, bourré de retournements incroyables… Avec toujours ce style très pur, très éclairé… Peut-être parce que les habitants de l'Ile continuent d'oublier, de vivre dans leur insouciance ? C'est peut-être une explication. Qui ne me satisfait pas. Cela dit, malgré ce bémol, ça reste une très belle BD, comme en témoignent certaines des couvertures : je vous recommande particulièrement celles des tomes 4 et 6. cette dernière est d'ailleurs très intéressante : scrutez le regard de Clochette. Quelles pensées se nichent-elles dans les profondeurs de son âme ? Vous ne le saurez qu'en lisant cette très bonne série.

Spooky.

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Publié le par Ansible
Publié dans : #BD


REVERIE

L’invitation au voyage commence dès la couverture. Un paysage dépouillé, où Lisa et William nous invitent à les suivre dans cet album exceptionnel. Une intention louable apparaît dès cette couverture magnifique : celle de l’humilité. Le nom des auteurs n’apparaît pas, laissant un maximum de place à la beauté intemporelle de l’image. Dargaud avait déjà fait le coup un an plus tôt pour le tome 1 de Kabbale, de Grégory Charlet. Alors on est intrigué, on aimerait savoir qui se cache derrière cette couverture à la fois spartiate et fascinante. Et on ouvre la BD. Une ambiance de vacances, un cadre enchanteur qui charmerait n’importe qui. L’ensorcellement agit à plusieurs niveaux. Le dessin, sans être exceptionnel, est empreint d’une poésie des formes, tout en rondeurs. La plupart des cases sont extrêmement travaillées, certaines sont incroyablement belles. Les corps ont subi l’influence de l’ »Ecole Vatine », comme je l’ai lu quelque part, c'est-à-dire une décontraction apparente dans le trait, qui dégage une impression primesautière, quasi enfantine. Les visages des personnages sont très expressifs, ce qui est logique, car Olivier Pont a fait ses armes dans la BD d’humour, chez Vents d’Ouest. Les décors sont à couper le souffle, comme en témoigne l’à-pic de la couverture. Rajoutons un travail très soigné sur les couleurs chaudes, des dégradés fort impressionnants, et l’on obtient un album à la picturalité incroyable. Le scénario. Sur fond d’histoire pagnolesque (des « étrangers » tentent de s’intégrer dans une petite communauté méridionale), on suit une intrigue doucement teintée de fantastique, avec des séquences oniriques –pour l’heure- absconses. Le récit coule de (Manon de la) source, on se laisse bercer par les couleurs chaudes, le rythme lénifiant, ces moments de pure joie enfantine sur les pas de Lisa et William. Mais les séquences (oniriques ?) dessinées dans un style plus brut et narrées de manière hachée ne peuvent qu’entraîner des interrogations : qui « rêve » ? Pourquoi l’acteur semble-t-il être une personne différente d’une fois sur l’autre ? Et, pour revenir à l’intrigue principale, quels sont les réels pouvoirs de Lisa ? D’où elle et son père viennent-ils réellement ? Où va-t-elle à la fin de ce premier tome ? Que signifie ce puma que voient les quatre enfants ? Que de questions alléchantes qui devraient trouver leur réponse dans le second tome, conclusif. Parlons du titre, à présent, et de sa… portée. A l’évidence, il désigne un lieu. Véritable, fantasmé, imaginaire ? S’agit-il, comme le suggère la couverture, d’un lieu simplement hors de vue, ou plus prosaïquement hors des bords (physiques) de la BD ? Ou s’agit-il du lieu où la mixture préparée par Lisa emmène les quatre enfants, un lieu où se trouve peut-être la clé de leur lien si particulier (et pourtant non encore dévoilé) ? Serait-ce le lieu où Lisa part, au-delà des mers ?



Un autre questionnement apparaît en arrivant à la fin de ce tome 1 ; à côté de la signature des auteurs se trouve la mention « 1999 ». Est-ce à dire que ceux-ci ont mis près de cinq ans pour trouver un éditeur ? Ou alors, ont-ils voulu peaufiner leur œuvre –jusqu’ici- maîtresse afin de la sortir dans les meilleures conditions éditoriales possibles ? Encore une question que j’aimerais poser aux auteurs… En bref, un pur bijou qui m’a inspiré ces modestes épîtres :
Ô toi Barellito
Petit port bien au chaud
Savais-tu qu’en ton sein
Se trouvaient des gamins
Nés le même jour
Liés en secret pour toujours ?
Des hommes au destin tragique
Des rites chamaniques
Des images chimériques
Autour de cette petite crique
Des hommes au grand cœur
Qui se rêvent pêcheurs
Finiront par partir
Dans la peau de martyrs
  Venez par ici Ô conteurs
En ces temps maussades
De bouffonnerie arlestonienne
Vous avez su enchanter
Nos yeux et nos goûts
Avec Lisa et William
Au cœur du drame
Nous irons jusqu’au bout
Laissant nos cœurs chavirer
Au fil de cette ballade italienne
Savourée à la régalade.
Du fond du cœur
Infiniment merci.

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Publié le par Ansible
Publié dans : #BD


MILLE MAUX

Milmo a 10 ans. Alors qu’il a pris la mer avec deux de ses amis, il est arraisonné par un navire pirate. Dans le fol espoir de s’en tirer, il en appelle au légendaire Dragon du Lac. C’est alors que l’animal surgit des flots et s’en prend aux pirates, tandis que Milmo, déséquilibré, se retrouve projeté dans l’eau. Quand il refait surface, Milmo a 20 ans. Fils d’une fée et d’un Maître Noir, Milmo possède sans le savoir le pouvoir d’invoquer les légendes et de les faire renaître. Or, chacune de ses invocations le projette 10 ans dans le futur et le fait vieillir d’autant. Confronté à ce pouvoir, dont il ignore l’origine, l’étendue et les effets, Milmo va devoir décider de son destin et de celui des légendes. Mais sur le chemin de sa destinée, il va devoir affronter deux terribles ennemis : le temps et la mort. Ce qui frappe d’abord, c’est la couverture, très belle. Ensuite, lorsqu’on ouvre l’album, on se dit que ce n’est qu’une saga d’heroic fantasy de plus. Mais cette première impression ne résiste pas à la lecture. Car le sujet, l’invocation de légendes et le prix à payer (le vieillissement), incitent à se plonger plus profondément dans l’histoire.



Mais attention, il s’agit là d’un premier album, tant pour le dessinateur que le scénariste ou la coloriste. Ce qui explique les petits défauts aperçus ça et là. Des couleurs un peu fades, mais avec déjà de la recherche. Une dessin déjà assez maîtrisé, typique du genre, mais porteur de belles promesses, et déjà quelques audaces visuelles. Et enfin un scénario intéressant, mais un peu confus : il y a beaucoup de personnages tout de suite, et il faudra sans doute une deuxième lecture pour saisir toute la portée des déjà nombreuses péripéties des personnages. Et dernier point, positif celui-là, la restriction à 3 (ou 4, suivant la densité de ce qu’il reste à réaliser) albums dès le départ, évitant par-là même la maladie actuelle de la BD consistant à tirer sur la corde. Une série à suivre, en tout cas.

Spooky

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Publié le par Ansible
Publié dans : #BD


J'AI PAS LE TEMPS

Paris, 1893. Benjamin Kergalec est un jeune dilettante qui patauge dans une petite carrière de journaliste, plus alimentaire qu’autre chose. C’est au cours d’une de ses visites au manoir, alors qu’il fouille dans le grenier, que Benjamin tombe sur une boîte renfermant d’étranges souvenirs : une photo de 1848 où apparaît son père avec d’autres hommes, une horloge, et des poèmes. Il s’aperçoit par accident que l’horloge n’est pas ordinaire. Elle arrête le temps... Benjamin va dès lors se transformer.



Vieux fantasme que celui de pouvoir arrêter le temps et déambuler à son aise alors que les autres restent figés. Les auteurs ont repris cette idée pour en faire une bande dessinée complètement atypique, renversante la plupart du temps, étonnante de bout en bout. Loin des redites, faisant fi des convenances et des grosses ficelles, il nous livre un récit à la fois très fin, pas tout à fait linéaire, et surprenant. Quant au dessin d’Audibert, proche de celui d’Alfred et de Pedrosa, il est très maîtrisé (étonnant d’ailleurs pour un "premier" album, mais il est vrai qu’Audibert a déjà œuvré sur des collectifs chez le même éditeur...). Le traitement des couleurs est impressionnant, surtout au moment des "stases" provoquées par l’horloge de Benjamin. La BD évite l’écueil des paradoxes temporels, pour se concentrer sur les conséquences directes des "arrêts" provoqués par l’horloge. A lire à toute heure.


Spooky

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Films


28 S'AMENENT PLUS TARD

Certains d'entre vous savent peut-être l'affection que je porte au film de zombies réalisé par Danny Boyle, 28 jours plus tard. Pour moi c'est l'un des meilleurs du genre, et même si je n'en ai vu qu'une demie-douzaine au final, je ne pense pas trop me tromper.

J'avoue que l'annonce d'une suite, réalisée par Juan Carlos Fresnadillo (Intacto), les suites de films réussis dans la sphère de l'horreur, le fait qu'elles ne soient pas réalisées par l'auteur original étant souvent un signe de médiocrité. Et puis la lecture de critiques positives m'a finalement donné envie de louer ce 28 jours plus tard. Et en plus Danny Boyle reste producteur exécutif, ce qui lui a permis de suivre d'assez près cette séquelle. Il a souvent épaulé la seconde équipe et directement réalisé la première partie du film.

Ce second film débute très peu de temps après le second. Après 7 mois d'horreur absolue (d'où le titre), les personnes infectées par le virus qui a vidé la grande-Bretagne de ses habitants ont toutes disparu, mortes de faim car n'ayant plus à manger que leurs congénères zombies. A Londres l'OTAN, par le biais de soldats américains, tente de reconstruire. Des réfugiés britanniques sont à nouveau installés, dans une zone sécurisée cependant. Parmi eux, les enfants Andy et Tammy dont le père, Don, est devenu une sorte de concierge. Celui-ci laisse des zones d'ombre sur les circonstances de la mort de leur mère, qu'il a en fait abandoné dans une maison, entre les griffes et les crocs d'une horde de morts-vivants. Les enfants ont du mal à faire leur deuil, et se faufilent à travers les cordons sanitaires et militaires pour aller chercher quelques souvenirs dans leur anciene maison. Où ils trouvent... leur mère, apparemment exempte des symptômes qui ont infecté toute la région. Scarlet, médecin militaire, découvre l'incroyable vérité : Alice est porteuse du virus, sans toutefois être transformée.



Vous vous doutez bien que le virus va ressortir du labo ultra-sécurisé où dort le virus. Et l'horreur repartir de plus belle... Trame classique, qui va mener à l'archétype du survival : un petit groupe va essayer de s'organiser pour s'en sortir. Avec son casting d'inconnus (hormis Robert Carlyle, révélé par The full Monty, puis vu dans Vorace et la Plage), Fresnadillo avait un sacré challenge sur les épaules. Et il s'en sort avec les honneurs. Ceux qui meurent "rapidement" ne sont pas ceux que l'on croit et il s'amuse à varier les façons de filmer (par exemple en caméra subjective quand le premier "infecté" s'en va planter quelques quenottes dans les cous suivants, une idée remarquable, d'autant plus qu'on ne s'en rend pas tout de suite compte). Les personnages sont pour la plupart crédibles : le soldat américain qui n'en peut plus de canarder sans discernement individus sains et infectés, les adolescents terrifiés de se balader au milieu des cadavres dans le noir complet... Pas de Superman parmi eux, juste des gens ordinaires confrontés à une situation d'une horreur sans nom. Le scénario, qui a été écrit pendant plus d'un an, a donc été mûrement réfléchi.

Je l'ai dit, Fresnadillo a suffisamment d'intelligence pour filmer de façon variée ses prises de vues, mais aussi de nous montrer de façon brute, graphiquement parlant, les scènes de festin collectif et sauvage. Tout cela concourt à créer une ambiance de terreur constante, même si on a l'impression que l'action met du temps à démarrer. Une ambiance réussie donc, accompagnée par une très bonne musique, mais aussi une vision de Londres assez excitante.

Je recommande.

Spooky.

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Publié le par Ansible
Publié dans : #BD


LYCAON DIRA-T-ON

Un vaisseau spatial embarquant Lupus et Tony, deux amis d'enfance, se pose sur une planète pour faire leur recharge de stupéfiants en tout genre et en profiter pour se faire une partie de pêche... Au détours d'un bar, Lupus branche Saana, une jeune fille de la planète, voulant partir à tout prix de celle-ci... Ils se rendent tous les trois à la mer (acide), où commence une sorte de huis-clos entre les personnages... Qu'est-ce que le lupus ? C'est une maladie du système immunitaire et une maladie chronique. D'habitude, le système immunitaire aide à combattre les infections, les virus ; mais lorsqu'on est atteint du lupus, il est inefficace. On dit "maladie chronique" car cette maladie ne peut pas se guérir mais peut être sur contrôle si l'on fait ce que les médecins nous disent de faire. C'est une saloperie qui vous prend sans aucune raison -apparemment-, et qui risque de vous gâcher la vie, jusqu'à ce qu'elle s'achève. Vous ne pouvez pas en mourir, mais vous traversez des périodes de fatigue extrême, qui peuvent durer plus ou moins longtemps. Avant d'ouvrir la BD qui porte ce nom, j'avais des doutes sur son sujet réel. Après avoir lu les 3 premiers tomes, je n'ai plus de doute. La BD de Frédérik Peeters porte bien ce nom, à plusieurs niveaux. Tout d'abord concernant l'histoire. Un jour un événement met la vie de Lupus sens dessus dessous. Elle en sera immédiablement entachée, et il traversera de grandes périodes de doute, des coups de bambou. Il vivra des moments heureux quand même, qu'il ne pourra s'empêcher d'interpréter comme des répits, et donc il ne pourra pas en profiter pleinement. Le lupus se manifeste quelquefois par des taches spontanées sur la peau. Le changement de Lupus va peut-être déteindre sur Sanaa... Ceux qui auront lu le tome 3 comprendront ce que je veux dire. Et enfin, Lupus agit également comme la maladie du même nom sur ceux qui la lisent : elle sort de nulle part, accapare toute l'énergie (essentiellement psychique) de celui qui la lit, et il ne pourra probablement s'en défaire. De plus, elle viendra ponctuellement nous occuper l'esprit.



Si l'on passe à un second niveau d’analyse, on constate que Peeters a réussi le mariage parfait entre la SF et le roman graphique. Son univers, sa technologie se tiennent, car ils ne sont pas très éloignés de notre civilisation du début du XXième siècle. Graphiquement, tout est incroyablement efficace. Peeters n'est ni Moebius, ni Gimenez, mais il réussit, avec une économie de moyens assez hallucinante, à nous faire totalement croire à ce qu'on voit. Seule la station du tome 3 me semble un peu ridicule. Cerise sur le gâteau, les 3 premières couvertures, construites suivant le même modèle, sont toutes les trois superbes (j'aime bien celle du tome 3, avec ses dessins presque subliminaux dans le vide de l'espace)... Sur le plan de l'histoire, cette cavale est réellement palpitante, on rencontre des personnages et des créatures réellement fascinants. Résultat, on a hâte d'arriver au tome 4, qui marquera la conclusion d'un très beau voyage...

Spooky.

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