Bon, ben voilà, j'ai raconté tout le film dans le titre.
Non, je plaisante ! Je suis donc allé voir l'un des films les plus attendus de l'année (on est gâtés, avec le Seigneur des Anneaux, Spiderman et Men in Black 2, hein ?), un peu échaudé par la bouillie précédente de George Lucas (voir l'un des premiers numéros d'Ansible, il y a 3 ans).
Alors inutile de se voiler la face : l'Attaque des Clones est bien meilleur que la Menace Fantôme. Lucas, qui est quand même loin d'être un imbécile, a visiblement entendu les critiques du monde entier, qui se focalisaient sur deux gros points : le rapport effets spéciaux/direction classique qui penchait outrageusement du côté des techniciens d'ILM, et la présence horripilante du dingoïde Jar Jar Binks.
Dans ce deuxième épisode, on a encore de longs passages purement numériques, visiblement Lucas ne tient pas plus d'une heure trente de métrage final derrière la caméra, mais il y a du mieux. Et l'affreux bipède aux longues oreilles est réduit à deux scènes, largement suffisantes, qui auraient d'ailleurs pu lui être retirées.
Et quand on sait qu'il s'agit d'un être virtuel, et pas d'un acteur caché sous un costume, on imagine que sa suppression n'aurait pas vraiment lésé quelqu'un, à part le doubleur…
Dix ans après les événements relatés dans la menace fantôme, l'ex-reine Padmé Amidala (Natalie Portman, décidément très bien dans ce rôle), devenue Sénatrice pour sa planète Naboo, tente de contrecarrer l'action de la fédération du Commerce (alliée en secret aux Jedis noirs, les Siths), qui essaie d'amener un maximum de planètes à faire sécession de la République.
Cible de nombreux attentats, Amidala est sous la protection des Jedis, et en particulier d'Obi-Wan Kenobi (Ewan Mc Gregor, pas mal du tout) et de son jeune padawan (apprenti Jedi) Anakin Skywalker, désormais incarné par Hayden Christensen. De fil en aiguille, Obi-Wan découvrira qu'un sénateur fait construire en secret une armée de clones, répliques exactes du chasseur de primes Jango Fett.
Celui-ci est décidément un personnage mystérieux, puisque Lucas annonce qu'il est le véritable héros de cette trilogie. Serait-il le Sith Darth Sidious, qui semble tirer les ficelles dans l'ombre ? On aura peut-être une réponse dans l'Episode III, en 2005…
Nos amis sont confrontés au Comte Dooku, incarné à l'écran par la légende vivante du film fantastique Christopher Lee. En fâcheuse posture, ils seront secourus par Mace Windu (Samuel L. Jackson, qui semble beaucoup s'amuser) et Yoda, que l'on voit enfin en action. Le clou du film est même de son fait, puisque l'on voit Yoda se battre contre Saruman, euh pardon, Dooku. Il s'agit là d'une scène incroyable, où le grésillement des sabres laser le dispute à la virtuosité aérienne des combattants.
Ah là là ! Le fantasme absolu de tout fan de Star Wars enfin réalisé ! Rien que pour cette scène, le film vaut le coup d'être vu et revu !
Pour le reste, l'idylle naissante entre Anakin et Padmé s'intègre bien dans l'histoire, malgré des passages assez "glucose" (ils se roulent ensemble dans l'herbe, attention, Star Wars, c'est chaud !), et l'on commence à voir les implications avec le second cycle.
Boba, fils de Jango Fett, deviendra le chasseur de prime qui vendra Han Solo à Vador ; on comprend bien ici ses raisons. Des raccourcis scénaristiques sont quand même à déplorer. On voit même des Samsonite !
Cet Episode II est de bonne facture, sans atteindre l'intensité de l'Empire Contre-Attaque, auquel Lucas le comparait facilement. Il laisse toutefois espérer un Episode III d'un haut niveau !