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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Publié le par Ansible
Publié dans : #Films



 

Rappelons un peu les circonstances. Depuis quelques années, le renouveau du cinéma d'horreur et/ou fantastique semble venir d'Extrême-Orient, et plus précisément du Japon. Les têtes de pont se nomment Ring et Dark Water. Le premier a engendré deux autres "suites" au pays du Soleil Levant, un remake (fort honnête) américain, un remake américain de suite (The Ring 2) réalisé par le créateur (japonais, il faut suivre) des trois films initiaux, et le second remake américain réalisé par un brésilien. Arrive sur nos écrans en ce début d'année 2004 un remake (américain) réalisé par le créateur de l'original (japonais), produit par un américain fou de gore (Sam Raimi, entièrement dévoué en ce moment à la franchise Spider-Man). Vous suivez ? Bon ce n'est pas grave, en fait. Ce qui compte, c'est de faire des bons films, respectueux de l'œuvre originale -si elle est de qualité- et de montrer au public qu'il n'est pas un crétin nourri aux hormones.

Sam Raimi, disais-je, a donc vu Ju-on, film réalisé par Takashi Shimizu, histoire de maison hantée fortement ancrée dans la tradition japonaise. Illico presto, et parce qu'il a gagné plein d'argent avec ses deux films sur une araignée qui se pose plein de questions, il décide de produire un remake au pays du Dollar Levant. Mais comme il est trop occupé et qu'aucun réalisateur américain ne lui semble assez bon, il propose à Shimizu de rempiler derrière la caméra. On réécrit le scénario pour y mettre quelques "stars" américaines (Sarah Michelle Gellar, l'éternelle Buffy contre les vampires et reine de beauté dans le premier Scream ; Bill Pullman (Malice, Casper, Lost Highway, ID4…), mais on garde le décor de Tokyo, car l'histoire fait quand même fortement appel aux traditions japonaises. Cela donne The Grudge. Voilà pour le décor.

Parlons de l'histoire en elle-même. On dit au Japon que lorsque quelqu'un meurt dans un état de colère, ou de rage profonde, l'endroit où il meurt reste imprégné de cette rage, de cette colère. C'est un sujet récurrent dans pas mal d'œuvres japonaises, comme Le Voyage de Chihiro ou certains mangas (Spirale…). Ici, c'est l'histoire d'une femme, Ayako, amoureuse d'un professeur américain, dont le mari découvre la passion secrète. Il la tue dans leur maison, ainsi que leur fils. L'âme d'Ayako éprouve une immense rancœur (celle du titre), et attend 3 ans dans la même maison d'assouvir sa colère. Celle-ci s'adresse à tous ceux qui entrent dans la maison. Comme cette famille d'américains qui vient d'emménager. Ils laissent la mère du mari sous la garde d'une assistante sociale, qui disparaît mystérieusement. En remplacement, on envoie Karen (SMG), jeune américaine qui vient de rejoindre son petit ami au pays des sushis. Elle arrive dans une maison visiblement passée au lave-vaisselle, se bute à la légère démence de la vieille femme qui dit voir une entité démoniaque. Et elle trouve un enfant enfermé avec un chat dans le placard. La malédiction est dès lors sur elle… Et sur d'autres, même s'ils s'éloignent de la maison. Alors bien sûr, on pense à Ring, Dark Water, Hypnose et Scream même par endroits.


Scénario simple, propice à toutes sortes de variations sur les histoires de fantômes à la sauce wasabi. Pas facile à mettre en œuvre, même si l'on est le maître en la matière (Ju-on est encensé par ceux qui l'ont vu). Du coup, Shimizu semble s'ennuyer à refilmer la même histoire. Le premier tiers du film est quand même carrément flippant. Du niveau de L'Exorciste par moments. Quand vous arrivez au terme de ce premier tiers, vous n'avez plus un poil de sec, et votre voisine se moque de vous. Vous pensez pouvoir profiter d'un moment de calme dans le film, quand tout à coup, un rire discordant vous fait à nouveau sursauter dans votre siège ! C'est la blonde à votre gauche. Pendant 10 bonnes minutes, vous essayez de comprendre ce qui a pu la faire rire à ce point, mais vous n'y arrivez pas. C'est aussi ça la magie du cinéma, hein. Bref, revenons à nos makis.

La simplicité du script et les libertés qu'il offre n'ont tout de même pas permis à Shimizu de gommer nombre de raccourcis narratifs. Pourquoi certaines personnes (des policiers, par exemple) ne sont-elles pas touchées par la malédiction ? Pourquoi le fils d'Ayako est-il lui aussi un instrument de vengeance, alors que c'est elle qui est dans une rage folle ? Pourquoi Karen tient-elle aussi longtemps face à ce démon qui démembre Yoko, l'autre assistante sociale, en 3 secondes ? Sans doute faudrait-il regarder le film plus en profondeur, s'immerger dans la culture japonaise pour avoir une idée plus précise et comprendre certaines choses. Mais peut-être que le problème est-il là. La transposition d'un film typiquement asiatique vers un public occidental, même en gardant un décor tokyoïte, doit impliquer une forte perte de symbolisme, de sens, et donc, de cohésion narrative. Car les deux autres tiers du film se révèlent besogneux, lents (malgré les 1h31 du métrage final), et l'on finit presque par se désintéresser par l'histoire, même si l'on sursaute encore de temps à autre. La réalisation de Shimizu est donc nerveuse, serrée, sur le début du film, pour se déliter et ralentir par la suite. Elle est bien secondée par les effets sonores du film, un must incroyable. Le moindre frottement, le moindre souffle exhalé vous donne des sueurs froides. Le film est de ce point de vue très efficace.

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Au niveau de la direction d'acteurs, visiblement la barrière de la langue n'a pas posé trop de problème à l'équipe, car SMG est plutôt convaincante, même si elle reste encore en-deça de ses possibilités, à mon humble avis. De même pour le trop rare Bill Pullman, qui joue un rôle très intéressant. La musique est plutôt bien sentie, les éclairages sont bons. Le film est globalement assez agréable, esthétiquement réussi. Mais le Japon n'a pas encore produit son chef-d'œuvre du genre, réussi tant sur le plan artistique que narratif.

Spooky.

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Films

 

FILM DE PEUR
Le premier choc cinématographique de l’année 2004 est une histoire de fantômes. L’année précédente, c’est Le Vaisseau de l’Angoisse qui avait rempli cet office, sous la même bannière de production Dark Castle. Gothika raconte les mésaventures du Dr Miranda Grey (Halle Berry), accusée d’avoir assassiné sauvagement son mari, directeur de l’asile psychiatrique où elle exerce. Elle est donc internée, en état de choc, dans ce même hôpital. Le hic, c’est qu’elle ne se souvient de rien, à part de l’apparition d’une jeune fille ensanglantée devant sa voiture, juste avant qu’elle aie un accident. Autant le dire tout de suite, le scénario est très classique, et l’on sent venir l’explication de toute l’histoire relativement vite.
Alors où réside l’intérêt de cette série B ? D’abord dans l’identité du réalisateur, Mathieu Kassovitz. Eh oui, notre petit frenchie a été engagé à Hollywood suite au très honnête Les Rivières Pourpres. Celui-ci apporte son savoir-faire visuel et narratif à une histoire de fantômes sans grande surprise. On a peur plusieurs fois (mes mains broyées par ma douce et tendre moitié peuvent en témoigner), le casting est impeccable (la future Catwoman, mais aussi Penelope Cruz en fausse folle, et Robert Downey Jr en psychiatre dubitatif). C’est très efficace, nerveux, visuellement très agréable, avec une musique atmosphérique, que demander de plus à une histoire de fantômes ? Rien.


Gothika reste cependant un film de commande, que Kasso, malgré les contingences de la production (qu'il dénoncera par la suite), élève au niveau de bonne série B, avec comme tête d’affiche Halle Berry, qui nous prouve qu’elle n’est pas seulement très bien roulée, mais aussi une actrice de tout premier plan (rappelons qu’elle a obtenu un Oscar pour sa prestation dans A l’Ombre de la Haine), de la trempe d’une Nicole Kidman... Dommage que depuis, elle aie disparu des radars hormis pour Cloud Atlas ou la franchise X-Men...
Spooky

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Publié le par CoeurdePat
Publié dans : #BD

 

DEPUIS L'ENFER

From Hell raconte l’histoire de Jack l’éventreur. Ou plutôt une histoire, une version possible. Celle d’Alan Moore, qui n’a pas ménagé sa peine pour rassembler une documentation impressionnante et construire un scénario à la fois crédible et à la frontière du fantastique.

From Hell c’est un énorme pavé de 576 pages, lourd comme tout et vraiment pas engageant. Lorsqu’on le feuillette comme ça, le dessin apparaît vraiment repoussant, tout à l’encre de Chine qu’il est (que du noir et blanc, même pas de gris, tsss !), tout hachuré, et certainement pas “beau” au sens classique du terme. En plus ça commence par un gros plan sur une mouette crevée, ça ne donne pas forcément envie d’aller plus loin.

Et pourtant...
Et pourtant quand on commence à le lire, au bout de la première page on est intrigué. Par le dialogue, un peu étrange et décalé ; par la mise en scène, qui malgré le dessin semble très bien faite... Et puis au bout de l’introduction (8 pages), sans s’en rendre compte on a été absorbé dans cet univers. Comme ça, sans même s’en être aperçu. Les trois premiers chapitres m’ont posé problème... J’ai en effet bêtement loupé les indications de dates dans la première case, et c’est seulement en cours de route que j’ai réalisé que les scènes ne se suivaient pas chronologiquement. On ne comprend pas trop le lien des deux premiers chapitres avec l’affaire de Jack l’éventreur, mais le lien se fera plus tard... En attendant on est intrigué, complètement attentif et... littéralement immergé dans l’histoire. Le chapitre quatre en particulier m’a paru absolument renversant. Invraisemblable qu’un auteur ait osé faire ça : quarante pages d’un quasi monologue sur l’architecture, l’origine et le mystère des Francs-Maçons ! Des considérations complètement ésotériques et absconses, de quoi faire décrocher n’importe qui en deux pages ! Et pourtant... pourtant on reste scotché là, devant ce récit témoignant d’un esprit complètement étranger, tordu, aux limites même de la folie. Qu’Alan Moore ait pu faire cela m’inspire un respect presque sans bornes. O_o

Bon, sinon il faut bien reconnaître que le travail qu’il y a derrière From Hell est impressionnant. On peut en avoir un aperçu à la fin du livre, dans l’appendice II, qui raconte en image l’histoire des différents travaux existant sur le sujet, où Moore analyse les querelles. C’est réellement intéressant, et de plus mis en images de façon véritablement intelligente. L’appendice I quant à lui, est composé de 42 pages d’explications sur les différentes pages/scènes/cases du livre... J’avoue les avoir juste survolé, mais là aussi c’est réellement intéressant. Moore explique ce qui est “vrai”, ce qu’il a inventé, adapté ou arrangé. Vraiment bien. Si From Hell était un dvd, je dirais que ce bonus est d’une qualité rarement atteinte. L’album raconte une histoire, une version possible.
Moore conclut dans l’appendice II que le mystère est si embrouillé qu’il n’y a probablement pas de vérité, mais un ensemble d’hypothèses qui forment un matériau dont on ne pourra plus tirer grand chose... à part d’autres matériaux, d’autres versions. Il propose donc ici la sienne, et l’ensemble est tout simplement grandiose. L’histoire a des relents de folie, mais une folie si bien développée, si bien mise en scène, si bien montrée et enfin si bien expliquée, qu’on en vient (presque) à la comprendre. Par ailleurs rien n’est épargné au lecteur. Les scènes d’assassinat, parfois très gores, horribles, sont montrées. La folie, l’aspect glauque et cynique de l’ensemble, des scènes de cul assez crues, rien de cela n’est voilé. Et le dessin, a priori peu attirant, basé sur un gaufrier de 3x3 cases, est étonnamment expressif et particulièrement adapté à cette oeuvre sombre.



Un chef d’œuvre, tout simplement. Un véritable monument. Et c’est peu de le dire. Seuls points noirs : l’album est peu maniable, et comme les dessins et les textes sont très petits, on est obligé de lire de près, ce qui est parfois problématique. Et je n’ai pas encore compris ce que venait faire là John Merrick (Elephant Man). Pour ceux qui aiment les V.O., le livre est disponible sur amazon, presque à moitié prix par rapport à l’édition française.

CoeurdePat

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Films

 


Après l'étourdissant Shrek, un autre exemple notable des avancées technologiques en matière d'animation a fait son apparition dans le paysage cinématographique : Final Fantasy. Adapté du célèbre jeu vidéo éponyme (33 millions d'exemplaires vendus dans le monde - le dixième épisode doit sortir pour Noël 2001 au Japon) par le créateur du jeu, Hironobu Sakaguchi, le film se veut révolutionnaire. Sur le plan de la technique, il l'est sans conteste. Premier film en images de synthèse "photoréaliste", il montre également des acteurs entièrement virtuels semblant doués de vie propre. Il paraît que la moitié des animateurs était mobilisée pour les cheveux de l'héroïne.
Dans un futur proche (2069 pour être précis), le monde a été envahi par des extraterrestres fantômes. Dans des villes-boucliers, des scientifiques, parmi lesquels Aki Ross, tentent de rassembler les esprits qui permettront de repousser les envahisseurs. Ces esprits se rencontrent dans les êtres vivants.


Oui, je sais c'est nul comme scénario, mais c'est à peu près tout ce que j'ai compris. Akira, dans un style légèrement moins réaliste, atteignait mieux son objectif. C'est peut-être d'ailleurs pour ça que je n'ai jamais réussi à jouer à ce type de jeu vidéo.
 
Marqué par le goût du mécanisme (ceux qui connaissent Gunnm et Apple Seed savent de quoi je parle), le film est pourtant époustouflant visuellement. Il paraîtrait que l'équipe d'animation a déjà de quoi réaliser un second épisode. Par pitié, éjectez les Américains du scénario !

Spooky.

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Films

 

TU SERAS UN GNOME, MON FILS

Le public était sans nouvelles de l’ami Chucky depuis 1998. Pourtant à l’époque, la fin de La Fiancée de Chucky annonçait assez clairement que la série aurait une suite. C’est désormais chose faite sous la caméra du papa de Chucky lui-même, Don Mancini, qui succède à Ronny Yu et signe ici sa 1ère réalisation en plus du scénario, après avoir déjà écrit ceux des 4 premiers films. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore ce sympathique petit personnage apparu en 1988 dans Jeu d’enfant, Chucky est un poupon habité par l’esprit d’un tueur en série, en quête d’un nouveau corps de chair et de sang qu’il pourra posséder grâce à une formule vaudou (“Ade Due Dambala”, si ça vous intéresse d’essayer ça chez vous). Depuis peu, il poursuit ses crimes en compagnie de Tiffany, qui était sa petite amie lorsqu’il était encore humain, et qui s’est retrouvée elle aussi emprisonnée dans un corps de poupée. Les deux tourteraux finissent mal dans La Fiancée de Chucky, mais ont eu le temps de se reproduire avant de mourir...

Le début de ce nouveau film nous montre le triste sort de leur rejeton, affreux petit jouet qu’un individu sans scrupule a capturé et amené en Angleterre pour l’utiliser dans un numéro de ventriloquie. Baptisé “Shitface” (dans la V.F. c’est “P’tite Merde”) par son geôlier, le malheureux enfant a un jour la surprise de voir ses parents à la télé ! En effet, un studio hollywoodien s’est procuré les corps sans vie de Chucky et Tiffany pour les utiliser dans un film narrant leurs aventures. Shitface parvient à s’évader et à s’envoler pour Los Angeles. Il y retrouve ses géniteurs, les ressuscite à l’aide du médaillon vaudou de son père... et les vrais ennuis commencent pour le pauvre gamin : déjà incapables de s’entendre en temps normal, ses psychopathes de parents se disputent encore plus depuis son arrivée, aussi bien au sujet de l’éducation qu’il doit suivre que sur le sexe qu’il doit adopter (car contrairement à ses parents “anatomiquement corrects”, le bambin est né sans RIEN entre les jambes). Shitface (renommé Glen par Chucky et Glenda par Tiffany) étant aussi doux et fragile que ses parents sont tarés et violents, sa santé mentale empire à vue d’oeil...

Le virage de la série vers le comique grand-guignolesque plutôt que vers l’épouvante, déjà bien amorcé dans l’épisode précédent, se confirme nettement dans Le Fils de Chucky (le distributeur français a renoncé à toute ambiguïté dans la traduction du titre) où les scènes sanglantes sont moins nombreuses que les scènes de comédie, et où même les meurtres sont toujours placés sous le signe de l’humour (noir). Malgré un scénario sans génie et une réalisation plan-plan, le film parvient néanmoins à tirer son épingle du jeu en multipliant les gags tordus et les piques caustiques sur le petit monde d’Hollywood. Il doit également beaucoup à ses acteurs, impeccables (et à propos, soyons clair : seuls les hérétiques iront voir le film en version française). Brad Dourif a toujours été parfait dans le rôle de la voix de Chucky, Jennifer Tilly est excellente pour celle de Tiffany, et le petit nouveau, Billy Boyd, s’impose très vite comme le choix idéal pour assurer le doublage de l’androgyne et délicat(e) Glen/Glenda. Mais le clou du film est finalement... Jennifer Tilly, encore elle, dans son propre rôle cette fois. Absolument irrésistible en actrice has been prisonnière de son image de pétasse sans cervelle, elle fait preuve d’un sens de l’humour et de l’autodérision rarement vu (pour ne pas dire jamais) chez ses consoeurs plus connues. Mancini affirme d’ailleurs qu’elle a elle-même suggéré certaines des vannes vachardes à son propre sujet que l’on peut entendre dans le film.

Les vieux réacs comme moi apprécieront également le côté très “old school” du film : pas d’images de synthèse mais des marionnettes électroniques pour donner vie à Chucky et sa famille, pas d’insipides morceaux de nu metal à la Nickelback sur la bande originale... Quant aux idoles de nos amis les ados (une starlette évadée de la série S Club 7, un rappeur et un sosie de Britney Spears), un sort bien affreux leur est réservé à l’écran. Je dois vous avouer, vraiment, à une époque où Hollywood prostitue les anciens ténors du cinéma de genre (Raimi, Jackson...) pour raccoler les bouffeurs de pop-corn de moins de 25 ans, un film d’horreur aussi délicieusement anti-jeunes, ça ne pouvait que me séduire.

Bref, sans être le chef-d’oeuvre du siècle, Le Fils de Chucky est un petit film assez réjouissant qui fait honneur à la série après un 4ème épisode déjà bien fendard.


Cela peut paraître paradoxal, mais dans le fond on ne peut que regretter que Mancini et le studio New Line soient déjà d’accord pour tourner un sixième épisode... On aurait apprécié que la série se termine sur une réussite plutôt que de risquer de se transformer en un nouveau Vendredi 13 ou Massacre à la Tronçonneuse. On ne peut pas réutiliser indéfiniment les mêmes personnages sans finir par se répéter et tourner en rond ; que Chucky ait trouvé un vrai second souffle grâce à l’adjonction d’une fiancée puis d’un fils, c’est un fait, mais désormais on aura beau nous servir La Fille de Chucky, Le Chien de Chucky, Chucky aux sports d’hiver ou Chucky fait du poney, toute nouvelle suite risque fort de sentir le réchauffé. En attendant, les fans du personnage et les amateurs du genre peuvent se ruer sans hésiter sur Le Fils de Chucky, c’est du tout bon !

Toxic

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Films


FENETRE AVEUGLE

Il y a des associations, comme ça, qui font saliver. Prenez l’un des meilleurs scénaristes actuels du fantastique, David Koepp (Jurassic Park, Hypnose, Spider-Man, Panic Room…), mettez-le sur un projet d’adaptation d’une novella de Stephen King, maître de l’épouvante, et amenez dans l’aventure l’un des meilleurs acteurs du moment, Johnny Depp. Remuez le tout… Chambre secrète, c’est le titre français du film, raconte l’histoire d’un écrivain reclus qui reçoit la visite d’un étrange individu qui l’accuse de lui avoir volé son histoire. Finalement le soufflé est retombé. Depp est un acteur excellent, qui porte (encore une fois?) le film à bout de bras. Le reste du casting est assez quelconque, à part John Turturro qui joue le rôle de John Shooter, l’écrivain du Mississippi qui vient réclamer son dû à Depp (Mort Rainey dans le film).




Avec son accent traînant du Sud et son regard dément, il est convaincant dans cette histoire qui oscille entre La Part des Ténèbres et Misery, deux succès de King, adaptés par le passé avec plus de bonheur. Signalons la présence de Timothy Hutton, héros de La Part des Ténèbres, justement. Mis à part ça, la réalisation est sobre, trop frileuse même, le scénario assez prévisible ; visiblement Koepp comptait sur le charisme de sa vedette pour amener les spectateurs. Une légère déception, donc, au vu des potentialités offertes en début d’article.


Spooky

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Films



L’EXORCISTE A POIL DEVANT LE PRISU !
13 mars 2001 : votre serviteur est invité à l’avant-première de la ressortie en version intégrale de l’un des films les plus cultes de ces 30 dernières années : l’Exorciste ! L’accroche de l’affiche est alléchante : « Le film le plus terrifiant de tous les temps comme vous ne l’avez jamais vu ! ». Si je me souviens du film que j’ai vu à 13 ans, il y a des trucs terrifiants, des têtes qui se tournent à l’envers, des corps complètement tordus, des maquillages saisissants... Version intégrale ? Tout le monde va vomir dans la salle ! Je propose à plusieurs personnes de m’accompagner, aucune ne veut, sans doute à cause de leur estomac fragile. J‘y vais donc seul, muni d’un sac idoine. Bon, pour ceux qui ne connaissent pas, je rappelle l’histoire : une jeune fille est sous l’emprise d’un démon probablement venu d’Irak, et un vieux prêtre (Max Von Sydow, excellent comme à son habitude) en assiste un plus jeune dans l’exorcisme.


Le film est le prétexte à une suite de scènes-chocs : transformations physiques, lévitations, mutilations, torsions impossibles... L’atmosphère est oppressante, mais pas dans une salle de 500 places au milieu de crétins qui rigolent au moindre hurlement de la Bête. Le film dure deux heures, et pas une scène (ou alors elle n’apporte rien à l’histoire) n’a été rajoutée. L’Exorciste est et reste un chef-d’œuvre du cinéma fantastique, mais cette version n’apporte rien à celle que tout le monde connaît déjà. William Friedkin (le réalisateur) et William Peter Blatty (le romancier et scénariste) avaient juste besoin de payer leurs impôts.

Spooky.

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Films

 

La comédie de l'été a rencontré la SF, et la rencontre n'est pas forcément heureuse. 15 ans après Ghostbusters, Ivan Reitman nous ressert la recette d'une bande de pieds nickelés face à des créatures en apparence invincibles. Ce coup-ci, les fantômes ont été remplacés par des extraterrestres. Un astéroïde s'écrase sur la terre, transportant avec lui la vie, à l'état unicellulaire.


Mais l'air de la Terre va faire se développer les amibes à vitesse accélérée : champignons, insectes, reptiles, mammifères... A ceci près que les créatures en question ne ressemblent à rien d'actuel ou passé sur notre bonne vieille planète. Un groupe de scientifiques cherche la parade... Les situations sont l'occasion de faire des flatulences, des grimaces.

Et le remède trouvé pour stopper cette invasion concurrence sur le plan du ridicule celle d'Independance Day. De toute évidence, David Duchovny (Mulder dans X-Files, pour ceux qui ne le sauraient pas encore) cherche à casser son image en -notamment- montrant son postérieur, bien aidé par le clown télévisuel Orlando Jones et la superbe Julianne Moore (auréolée de sa reprise du rôle de Clarice Starling dans Hannibal). Un bon divertissement, si l'on passe outre l'humour pipi-caca.

 

Spooky.

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Films

 


Ou comment flinguer l'intérêt d'un film avec son titre français. Pourtant, The Stepford Wives (titre original) n'est pas dénué d'intérêt. Remake d'un film des années 60, adapté d'un grand classique de la SF d'Après-Guerre, ce film raconte une utopie. Ou est-ce un conte ? Chacun jugera.
Joanna est une femme à qui tout réussit : un mari aimant, deux beaux enfants, une vie parfaite. Mais, un jour, le rêve s'effondre. Joanna perd son poste et découvre que son mariage bat de l'aile. Joanna et son mari quittent alors New York et s'installent dans la banlieue résidentielle de Stepford, dans le Connecticut. Stepford paraît sortir d'un conte de fées, avec ses vastes et coquettes maisons, ses pelouses manucurées, ses rues tranquilles d'une propreté immaculée et ses femmes, d'une beauté irréelle, avec leur visage lisse, éternellement souriant, leurs mensurations dignes d'un magazine sur papier glacé. Joanna s'étonne de les voir toutes aussi douées pour la cuisine que pour repeindre la maison, passer la tondeuse, jouer avec leurs gosses et accueillir leur mari dans d'affriolantes lingeries sexy. Elle et sa nouvelle copine, l'effervescente Bobbie, se posent des questions...


Oh bien sûr, on a dépoussiéré le sujet originel du livre d'Ira Levin. Exit la charge contre le communisme, exit également la conclusion pessimiste du roman. Et place donc à des décors sucrés, une image qui sent bon la guimauve, avec une réalisation mollassonne de Frank Oz (la voix de Yoda dans Star Wars, mais aussi réalisateur de In & Out, Dark Crystal ou encore L'Indien dans le Placard…). Les bons points du film sont à chercher ailleurs, dans des situations cocasses, avec des personnages goûteux (Bette Midler en tête de gondole, si j'ose dire), une musique adéquate et c'est tout. Mais c'est suffisant pour se divertir. Oz n'est pas un magicien (oui, je sais, c'est nul comme vanne) mais un bon artisan.

Spooky

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Films

 


On pourrait caractériser Equilibrium par 3 défauts. Premièrement, un manque flagrant de moyens, mal contrebalancé par l'inventivité (n'est pas Vincenzo Natali -Cube- qui veut). Deuxièmement, un scénario qui mange à tous les râteliers, sans en profiter vraiment (je vais vous expliquer tout ça). Troisièmement, une sortie coincée entre les deux Matrix, ce qui n'arrange pas les choses en cette année de blockbusters fantastiques (malgré l'absence de Star Wars ou Harry Potter). Avec des atouts pareils, la carrière du film semble plombée. Sur le plan artistique, en tout cas, il y a peu de reproches à faire : photo soignée, effets discrets mais efficaces, musique monocorde et monolithique, interprétation solide…



Dans un futur proche, la 3ème guerre mondiale à mis l'humanité à genoux. Les gouvernements décident de faire prendre un virage décisif à l'Histoire. Désormais la pensée sera unique, les émotions sont bannies (et même réprimées), tous doivent agir de la même façon. John Preston est un Ecclésiaste, c'est à dire une sorte de flic traquant toute personne transgressant l'ordre établi, en clair ceux qui lisent un livre interdit (tel les poésies de Yeats), préservent des reliques du passé (un phonographe, une lampe à pétrole)… Un jour, il oublie de s'injecter sa dose quotidienne de Prozinium, un produit inhibiteur d'émotions. Du coup, tout un monde s'ouvre à lui, bouleversant à jamais sa vie et ses convictions.
Pêle-mêle, les références qui viennent à l'esprit s'appellent Matrix (pour l'esthétique et le rythme), Minority Report, Bienvenue à Gattaca, Dark City, 1984 ou encore Fahrenheit 451 (les Ecclésiastes immolant des livres et des tableaux, si c'est pas de l'hommage ça !). Kurt Wimmer, le réalisateur, connaît donc ses classiques, et réussit à construire un univers assez cohérent, malgré ses trois maquettes, ses casques de moto et son unique ordinateur. Un bon divertissement.
Spooky

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