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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

livres

Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

http://www.albin-michel.fr/multimedia/Article/Image/2014/9782226254214-j.jpg

 

Revoilà le Département V, à la recherche de l'explication d'une série de disparitions ayant eu lieu en 1987, des disparitions apparemment sans rapport entre elles, mais c'est sans compter sur Carl Morck et son équipe, toujours réduite à deux personnes.

 

Jussi Adler Olsen poursuit sa série avec énergie et succès. La personnalité des enquêteurs est moins approfondie dans cet épisode, même si certains éléments viennent ajouter quelques pierres à l'édifice. Mais cette fois-ci nous sommes en grande partie dans l'esprit d'une personne liée à ces disparitions, un procédé forcément diabolique, mais encore plus avec le twist final, que je n'ai absolument pas vu venir, et lui aussi d'une efficacité redoutable. Il y a pas mal d'action, on ne s'ennuie pas du tout durant ces 600 pages, et les lieux de l'action, tout comme les époques, sont assez diversifiés. On va par exemple sur l'île de Sprogo, qui abrita un asile réservé aux femmes, en passant par un appartement cosy ou encore les boudoirs d'une importante organisation politique aux revendications douteuses. Nouvelle plongée dans le Danemark d'aujourd'hui et d'hier donc, et le fait d'utiliser les deux assistants de Morck comme des consciences, qu'elles soient bonnes ou pas, est là encore très judicieux. Je ne m'en lasse pour l'heure pas du tout.

 

Spooky.

 

pour lire mes chroniques sur les épisodes précédents, par ordre chronologique :

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

http://www.livredepoche.com/sites/default/files/styles/cover_book_focus/public/media/imgArticle/LGFLIVREDEPOCHE/2012/9782253035985-T.jpg

 

Bastien Balthasar Bux a douze ans. Orphelin de mère, élevé par un père absent, il s’évade de son quotidien grâce à sa passion pour la lecture. Un matin, il entre dans une librairie et dérobe un livre ancien. Un livre pas comme les autres, qui décrit un monde peuplé d’elfes et de monstres… Mais le Pays Fantastique est rongé par un mal étrange et vit une lente agonie. Un héros, Atréju, est nommé par la Petite Impératrice, souveraine incontestée, pour accomplir une grande quête : trouver un remède afin de sauver leur monde. Et voilà que Bastien, irrésistiblement, passe de l’autre côté du miroir et entre dans l’histoire, l’Histoire sans fin…

 

La plupart des trentenaires ou des quadras ne connaissent cette histoire (sans fin, donc) qu'au travers du film éponyme de Wolfgang Petersen datant des années 1980 et considéré comme un classique de la fantasy. Mais avant le film il y eut un roman, lui aussi de nationalité allemande, écrit par Michael Ende et sorti en 1979. Cette lecture est une sorte de vieux fantasme pour votre serviteur, car j'ai toujours voulu approfondir l'univers qui se cachait derrière le(s) film(s) (car oui, il y a eu une suite, un peu honteuse, réalisée par George Miller en 1990, et qui reprenait en partie la deuxième partie du roman).

 

Le roman, en poche, approche les 500 pages, et dès les premiers passages évoquant le Pays fantastique (qui s'appelle aussi l'Empire Fantastique sur certains passages, ce qui me fait dire que la traduction n'est peut-être pas optimale), on se rend compte que l'imagination de Michael Ende est très fertile, à tel point qu'arrivé à peu près à la moitié du bouquin (qui correspond donc au film de Petersen), on se dit que ça suffit. Mais non, ça continue, Bastien continue son épopée au pays Fantastique. Le but n'est pas forcément de montrer ladite imagination fertile, mais plutôt de montrer l'influence qu'a le Pays Fantastique, ou plutôt Auryn, le bijou qu'offre l'Impératrice à Atréju, dont la vie est indissociablement liée à l'existence du Pays Fantastique. Un bijou qui lui donne des pouvoirs quasi illimités dans ce pays imaginaire, mais lui corrompt également l'esprit en rongeant peu à peu ses souvenirs d'"avant". Tout cela dans un monde peuplé de créatures fantastiques, très diverses.

 

Ah tiens, un élément qui m'a semblé intéressant ; un personnage du roman explique à Bastien que toutes les histoires ont été écrites avec 26 caractères, ceux de l'alphabet latin (ce qui n'est pas vrai, il existe d'autres alphabets, mais passons), et le roman est découpé en... 26 chapitres, chacun précédé de la lettre correspondante, et d'illustrations du contenu du chapitre en question.

 

Voici une de ces illustrations, dans l'édition originale (merci à Erwelyn pour l'image).

 

lhistoiresansfin

 

En bref, une lecture loin d'être désagréable, avec un univers foisonnant, mais un roman un peu long, malgré les implications du hors texte. Je pense que cela aurait mérité de faire un triptyque pour que le développement de l'univers, ainsi que le plaisir de lecture, soient optimaux.

 

A noter que l'illustration de couverture ici présentée est l'oeuvre de Fleurine Rétoré, dont je vous avais déjà un peu parlé ici.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

http://www.images.hachette-livre.fr/media/imgArticle//LATTES/2013/9782709643849-G.jpg

 

Au fil de ses premiers romans, Joe Hill s'affirme comme un auteur de genre avec lequel il faut compter. Après Le Costume du mort et Cornes (et en attendant de lire Fantômes, un recueil de ses nouvelles), voici donc son nouveau roman, bien mis en avant par les Editions JC Lattès.

 

Il suffit que Victoria monte sur son vélo et passe sur le vieux pont derrière chez elle pour ressortir là où elle le souhaite. Elle sait que personne ne la croira. Elle-même n’est pas vraiment sûre de comprendre ce qui lui arrive.
Charles possède lui aussi un don particulier. Il aime emmener des enfants dans sa Rolls-Royce de 1938. Un véhicule immatriculé NOSFERA2. Grâce à cette voiture, Charles et ses innocentes victimes échappent à la réalité et parcourent les routes cachées qui mènent à un étonnant parc d’attractions appelé Christmasland, où l’on fête Noël tous les jours ; la tristesse hors la loi mais à quel prix…


Victoria et Charles vont finir par se confronter. Les mondes dans lesquels ils s’affrontent sont peuplés d’images qui semblent sortir de nos plus terribles cauchemars.

 

Dès les premières pages les similitudes entre ce roman et celui de Stephen King (le père de Joe Hill, pour ceux qui ne le sauraient pas encore) Docteur Sleep m'ont sauté aux yeux. L'occasion pour moi d'ouvrir une grosse parenthèse théorique. Nous avons une préadolescente avec un pouvoir tout particulier, qui se retrouve confrontée à un une créature monstrueuse, qui enlève des enfants pour leur voler quelque chose. Nous avons aussi une paumée (la même, avec quelques années de plus) qui va devoir changer sa vie et lutter contre le retour du gros méchant, et d'un autre paumé complètement acquis à a cause, tout comme dans l'autre roman... Mais plus directement, le méchant de l'histoire vient de Docteur Sleep, mentionné par le grand-père de Dick Hallorann dans le roman de King ; à moins que ce soit l'inverse... Sont également présents un passage vers le monde du milieu que l'on retrouve dans le cycle de la Tour sombre, et à la prison de Shawshank, évoqués à maintes reprises dans l'oeuvre de King et théâtre de The Shawshank Redemption, nouvelle adaptée au cinam sous le titre Les Evadés). Après avoir travaillé ensemble sur une nouvelle-hommage à Richard Matheson, il semblerait que père et fils souhaitent connecter leurs univers respectifs, ce qui va donner du boulot à leurs exégètes... Hill connecte déjà ses romans et comics parus ; son concept de Raccourci fait référence à Cornes, avec sa maison de l'Esprit dans un arbre, et au Costume du Mort avec Craddock Mc Dermott. Le rapport entre l'homme au masque à gaz et Manx n'est pas sans rappeler celui de Randall Flagg avec un de ses sbires, pareillement couvert d'un masque, dans le roman-fleuve Le Fléau.

 

Lors de la fuite de Manx avec le fils de Vic, les policiers arrivent à repérer le signal de l'iPhone du gamin, mais voici l'étrange image qui leur apparaît sur l'écran :

http://spookyland.free.fr/waynesiphonemap.jpg

(veuillez pardonner la piètre qualité de mon scan, je n'ai pas trouvé mieux sur internet...). Il s'agit bien des Etats-Unis (rebaptisé "Intras-Unis d'Amérique"), "froissés" au milieu, avec des lieux imaginaires, tous -a priori- issus de l'imaginaire de Hill, ce qui renforce ma théorie d'une oeuvre connectée. Cerclés de rouge ce sont les lieux présents dans NOSFERA2, de vert un lieu présent dans Cornes, en bleu un autre dans le roman Docteur Sleep (mais je n'en suis plus si sûr, la dénomination est différente), de jaune celui présent dans son comic Locke & Key (qui se déroule à Lovecraft, dans le Massachusetts). La page Wikipedia du roman relève Pennywise's Circus (ici absent, à moins qu'il s'agisse du même) ainsi que la ville de Derry, dans le Maine, qui existe seulement dans l'oeuvre de son père. D'après les dires de Joe Hill, la carte contient également des références à Orphanhenge et The Crooked Alley, deux romans de Hill non encore parus. 


Refermons la grosse parenthèse. Et la comparaison entre le père et le fils doit s'arrêter là. Car leurs écritures sont différentes. Bien sûr, il y a toujours ce côté "objets précieux" (ici un vélo Raleigh pour Vic, une Rolls de 1938 pour Manx, entre autres), mais l'écriture de Hill est dense, très dense. Là où, pour King, je dévore un bouquin de 600 pages en trois jours, j'ai mis deux semaines pour en faire de même chez son fils. Pourtant la lecture du dernier tiers a été frénétique, l'action est débridée dans les 200 dernières pages. Lesquelles sont entrelardées de scènes introspectives, où la psychologie des personnages est très fouillée. Et la fin, qui balance entre onirisme et happy end, est tout de même bien biaisée par un évènement très triste. Hill ne fait pas de concessions au politiquement correct, et ça, c'est jouissif.

 

A noter qu'une adaptation graphique de ce roman a vu le jour en novembre dernier chez IDW sous le titre Wraith: Welcome to Christmasland. Il n'y a pas encore de traduction en vue, mais nul doute que ça va arriver vite chez nous.

 

Le design du bouquin est particulier, puisque la gouttière (la tranche, vue du côté interne) n'est pas coupée droite comme l'ensemble des livres, mais bien en conservant la découpe des cahiers. Le papier est très facile à déformer, coupé de façon non nette. L'intérieur est illustré par pas mal de dessins de Gabriel Rodriguez, dessinateur du comic Locke & Key et ami proche de l'auteur. Ces illustrations représentent non seulement les objets d'"extrospection", comme la Rolls ou la moto Triumph de Vic, mais aussi les différentes armes utilisés, des objets magiques...

 

J'avoue, ce NOSFERA2 est le meilleur bouquin de Joe Hill à ce jour. Un bouquin de haute tenue, qui affirme l'auteur comme une nouvelle voix du genre... Un roman singulier chaudement recommandé.

 

 

Pour une lecture plus axée "vampires" du roman, vous pouvez consulter ma chronique sur vampirisme.com.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

http://img.over-blog-kiwi.com/0/22/95/96/ob_f93131_cornes.jpg

 

Après une terrible nuit d'ivresse, Ignatius Martin Perrish se réveille avec la gueule de bois et des cornes qui lui sortent des tempes. Depuis le viol et la mort un an auparavant de sa bien-aimée Merrin Williams, reclus dans la solitude, il vit un enfer, lui qui vient d'un milieu privilégié. Mais ses cornes vont lui permettre de retrouver l'assasin de Merrin, quitte à donner sa part au diable...

 

Joe Hill vient lui-même d'un milieu privilégié, celui de l'écrivain Stephen King, qui est son père. Ecrivain lui-même, il se place dès son premier roman, Le Costume du mort, dans la même veine que celui-ci. Cornes enfonce le clou. On est clairement dans un registre combinant chronique sociale, épouvante et modernité. Au niveau des mèmes et des symboles, Hill marche sur les pas de son père : une partie non négligeable du roman se situe dans le temps de l'adolescence, et l'étrange tient une part très importante dans le récit.

 

En fait une fois refermé, ce roman me laisse un goût d'inachevé. Il comporte des longueurs (bon sang ne saurait mentir), part d'une bonne idée largement exploitée et le récit comporte de nombreuses surprises. Les "nouveaux pouvoirs" d'Ig amènent des situations cocasses, mais l'humour est rapidement évacué pour amener un récit, dans sa partie "contemporaine" assez sombre. Les chapitres d'exposition et d'explication, si l'on peut dire, sont eux trop nombreux ou trop longs.

 

Par contre l'écriture de Joe Hill, sur ce roman, n'a pas grand-chose à voir avec celle de son père. Elle est plus classique, moins débridée, ce qui rend la lecture un peu moins accrocheuse. Il n'empêche que c'est très plaisant, intéressant et que ça donne envie de lire les autres ouvrages de l'auteur. A noter le petit clin d'oeil lorsqu'est évoqué le nom de Judas Coyne, héros de son premier roman.

 

Une adaptation de Cornes est en cours, par Alexandre Aja, réalisateur français du remake de La Colline a des yeux et de Mirrors notamment, avec Daniel Radcliffe (qui semble avoir une carrière après Harry Potter) et Heather Graham.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

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Sur une route désolée du Nevada, un gang de motards est pris en chasse par un camion fou, apparemment bien décidé à les éliminer un à un. Il n’existe qu’une seule issue pour sauver sa peau : ne jamais ralentir…

 

Plein gaz est une nouvelle écrite dans la cadre d'un hommage collectif à Richard Matheson, dans un recueil intitulé He is legend (encore inédit en France). Stephen King et son fils Joe Hill, dont c'est là la première collaboration (en 2009), rendent donc hommage au travail de Matheson sur le film Duel, rélisé en 1972 par Steven Spielberg. La trame est la même, les variations notables, comme les motivations du conducteur du camion, que l'on découvre au fil de la lecture. Cette nouvelle a été adaptée en comic il y a déjà quelques temps, avec un résultat mitigé, que je vous mets à la suite de mon avis sur la nouvelle. Plein Gaz comporte 90 pages en petit format, écrites très gros, à la limite de ce qu'on fait pour des ouvrages destinés aux malvoyants. Pour faire quelques pages de plus cette nouvelle est suivie du prologue de Nosfera2, nouveau roman de Hill, qui est sorti conjointement, et dont je vous parle bientôt.

 

C'est très linéaire, il y a seulement une intrigue principale et une réflexion sur les relations entre un père et son fils au sein du groupe de motards. Une mise en abyme de la relation chez les King ? Peut-être. En tout état de cause, cette nouvelle n'est pas à classer parmi les meilleures de King, ni de Hill, probablement. Elle est assez maladroite, parfois incomplète dans ses prolongements. Le but est de faire quelque chose d'assez fort visuellement, comme en témoignent les scènes d'accidents. C'est très vite lu, et assez vite oublié...

 

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Mon avis sur Road Rage :

Deux histoires courtes, inspirées par la nouvelle de Matheson Duel, pour des thrillers routiers sous haute tension... Graphiquement, c'est du brut : le Chilien et l'Espagnol qui officient sont des habitués du monde des comics, et même si Nelson Daniel a un style plus "propre" que celui de Garres, les deux proposent des pages très très nerveuses, à la limite de la lisibilité, et des images sans concession. Attention, ça pète dans tous les sens, mais sans coup de feu. Il y a moins de dialogues dans l'histoire adaptant Duel, forcément, mais la tension n'en est pas moins présente et prégnante.

 

http://c534909.r9.cf2.rackcdn.com/wp-content/uploads/2012/02/Road-Rage-2.jpg

 

A réserver aux amateurs cependant, le scénario étant très simple.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
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http://www.editions-tredaniel.com/images/min/978_2_7029_1017_7_UNE_183_245_1371719997.jpg

 

Il s'agit là d'une sorte de manuel pour comprendre, en effet, l'univers de Tolkien, pour gens pressés.

 

Bien sûr, il ne s'agit pas de tout comprendre en 3 minutes (vous imaginez la taille du bouquin dans ce cas ? une page !) ; non, le principe est de proposer sur deux pages (une de textes et une d'iconographie) un certain nombre de points inhérents au sujet. Cet ouvrage est donc scindé en trois parties : la vie de Tolkien, son oeuvre, son héritage. Et pour les super-feignasses, une page en fin d'ouvrage résume tout cela.

 

L'avantage de cet ouvrage est son actualité... ou pas. En effet il a été rédigé peu de temps avant la sortie du premier volet du Hobbit réalisé par Peter Jackson, et ne peut donc, même s'il signale cette sortie, faire une analyse, même succincte, de cette oeuvre cinématographique, alors qu'il le fait pour Le Seigneur des Anneaux. On peut donc déplorer un certain opportunisme éditorial au détriment du propos de l'auteur.

 

Pour en revenir aux trois parties, la première, concernant la vie de l'auteur, ne m'a pas appris grand-chose, étant largement au courant de tout ça depuis la lecture de la biographie (première édition) réalisée  par Humphrey Carpenter. Dans la seconde, concernant son oeuvre, pas grand-chose non plus. Cependant, si vous êtes "novice" dans l'appréhension de l'univers du Professeur, nul doute que cette monographie constituera une bonne première approche. La troisième partie m'a plus largement intéressé. S'agissant de l'héritage de Tolkien, je regretterai seulement que la partie "héritage littéraire" ne fût pas plus développée ; mais que voulez-vous, Gary Raymond, l'auteur (rédacteur de Wales Art Review, par ailleurs) a dû se plier à un cadre éditorial et ne peut que survoler certains items. Dans cette partie, outre les avatars cinématographiques (qui semblent se réduire aux films de Bakshi et Jackson, alors qu'il y a d'autres adaptations), Gary Raymond parle de la musique (nombre de groupes de rock progressif citent Tolkien ou se sont nommés d'après son oeuvre), le fantasy art, les jeux de rôle (y compris sur internet), mais aussi -et c'est une dimension que je n'ai pas encore vraiment vue dans d'autres exégèses de Tolkien- son travail formidable en tant que philologue et le respect de l'environnement, sans oublier le phénomène fanique qu'il a généré, avant la Star Wars mania (qui doit d'ailleurs sa création en partie au Seigneur des Anneaux).

 

Au final, et c'est ce qui est passionnant chez Tolkien, c'est que même 40 ans après sa disparition, son héritage est bien vivant, et ue l'on apprend encore sur ses influences, son action et son oeuvre. Je ne m'en lasse pas.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

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Gérard, un perroquet surdoué en mathématiques, Dave, un enfant mi-chimpanzé, mi-humain à la suite d'une malencontreuse manipulation génétique, John, Alex et Jamie, une famille américaine atteinte d'une anomalie cellulaire extrêmement rare, tels sont les héros du monde délirant de Next. John Burnet, atteint d'un cancer, apprend que son médecin traitant a vendu ses cellules à un laboratoire de recherches en génétique. Le laboratoire les a brevetées... ainsi John n'est plus le propriétaire de ses propres cellules et le labo peut, quand il le désire, lui en prélever. Affolé, John disparaît.

 

Michael Crichton est considéré comme l'un des meilleurs écrivains contemporains, lorsqu'on mesure l'influence qu'ont pu avoir des romans comme Jurassic Park, Congo ou la Variété Andromède. Souvent la science est au coeur de ses récits, ce qui fait de lui un auteur de science-fiction, mais de science-fiction disons réaliste.

 

Next fut le dernier roman publié de son vivant, trois ans avant Pirates. Comme le très intéressant La Proie, le sujet est ici la génétique. Mais très vite on se rend compte à la lecture que le traitement est très différent. Crichton met en scène une dizaine de personnages principaux, qui sont tous concernés par les manipulations génétiques. Pendant les trois quarts du roman on ne comprend pas quels sont les liens entre ces personnages. Bien sûr, cela s'éclaire en fin de parcours, mais que la lecture fut chaotique, même si j'ai dévoré le roman de près de 500 pages en deux jours ! Car oui, cela se lit très facilement, Crichton étant un fabuleux page-turner jusqu'à la fin. Mais même après avoir refermé le bouquin, je n'ai pas eu le sentiment d'avoir lu un de ses meilleurs bouquins, ni même une illustration réellement intéressante des problèmes posés par la mainmise de l'industrie pharmaceutique sur la bioéthique. Pourtant l'auteur livre, dans une postface de plusieurs pages, son sentiment sur la question, faisant une nouvelle fois preuve d'humanisme et de bon sens face à la législation déshumanisante sur la question génétique.

 

Son roman fait feu de tout bois, se lance dans plusieurs directions sans aucune utilité, souvent ponctuées de fausses coupures de presse qui ne font que rajouter du ridicule au barnum narratif.

 

Un roman mineur d'un grand auteur.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
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On réduit parfois l'oeuvre de Tolkien à un succès littéraire -et maintenant cinématographique-, video-ludique, et en termes de goodies, soient des domaines très difficile à évaluer. Mais son impact est plus important, influant même parfois sur l'existence des gens. Voici le point de départ de l'ouvrage de Noble Smith, dramaturge, scénariste de jeux video et auteur de fantasy.

 

Il s'est plongé dans la philosophie des Hobbits, ces petits êtres amateurs de bonne chère, de tabac et en phase avec la nature. Au fil de la lecture du Hobbit et du Seigneur des Anneaux, il en a dégagé un certain nombre de traits qui pourraient d'appliquer à notre quotidien, et ainsi réaliser ce petit guide pour mener une vie longue et heureuse (sous-titre de l'ouvrage). Voici quelques-uns des adages qu'il a retirés de ses réflexions :

- Votre véritable foyer est en votre coeur et reste avec vous où que vous alliez, mais qu'il fait bon revenir dans une chambre douillette !

- La prospérité ne se mesure pas avec l'or, mais par une santé solide, une bonne compagnie et des mets délicieux à déguster.

- Une bonne nuit de sommeil vous rendra joyeux, en bonne santé, et moins susceptible de provoquer la fureur d'un dragon.

- la cupidité est bonne pour les Nains ensorcelés, les dragons avares et les Sacquet de Besace.

- Ecoutez les conseils des Ents et ne soyez jamais trop pressés ; mais, comme eux, agissez avec promptitude pour défendre ce qui vous semble juste.

- Obtenir son repas à partir d'une graine plantée de ses propres mains, voilà qui est plus merveilleux que toute la magie d'un sorcier.

 

Un véritable réquisitoire pour l'hédonisme, a priori, mais il n'y a pas que ça, puisque les différents chapitres parlent aussi de la relation à l'autre -et notamment à celui ou celle qui, dans votre entourage, pourrait être comparé(e) à Gollum, le courage (potentiel, mais réel, chez les Hobbits), la courtoisie, l'abnégation, l'amour véritable... Des concepts et des valeurs qui peuvent paraître éculés et datés, mais qui permettent au lecteur de réfléchir un peu sur sa propre vie.

 

Mais voici celui qui me touche le plus :

- Puisse une étoile briller à l'heure de la rencontre avec un nouvel ami, et continuer à luire tout au long de votre amitié.

 

Vous pouvez le constater, il y a des choses intéressantes dans cet ouvrage, même si un choix éditorial me semble plus discutable. Noble Smith a en effet disséminé quelques références à notre époque perturbée dans son récit : de Saroumane à Monsanto, par exemple, le pas est franchi. Goldman Sachs est également présent, amené de façon un peu étrange. Cette incursion politique dans un tel récit m'a semblé un peu exagéreé -bien que pas forcément fausse, sur le propos-, et, disons-le franchement, peu respectueux de la parole du Professeur, qui ne voyait surtout pas ses écrits comme une allégorie du monde qui l'entoure... Rappelons que certains éléments du Hobbit et du Seigneur des Anneaux semblent en résonance directe avec la montée du fascisme et la Seconde guerre mondiale dans les années 1930-1940...

 

Au final, ce fut une lecture fort agréable, qui m'a permis de songer un peu à mon quotidien (d'autant plus que l'auteur fait des remarques sur celui du monde qui l'entoure), et apporte un nouvel éclairage sur des personnages qui sont au coeur de l'oeuvre de Tolkien. A noter quelques bonus sympathiques : la recette de la soupe à la bière hobbite et aux champignons, le "test Hobbit", destiné à déterminer votre niveau d'hobbitisme, oscillant entre références modernes et citations du légendaire tolkienien, ou encore un petit chapitre destiné à vous aider à fabriquer votre petit jardin typiquement hobbit. Un ouvrage globalement fort sympathique, donc.

 

Spooky

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La communauté des tolkienophiles à toujours été très active, et en France il existe de belles ressources et du talent. Une preuve en à été faite via l'ouvrage de jean-Rodolphe Turlin en 2012, et voici qu'à la fin de l'annee 2013 ce sont des membres des sites Tolkiendil et Elbakin (que je ne saurais trop vous recommander) qui nous proposent un ouvrage collectif de haute volée.

Basée sur les travaux déjà publiés sur tolkiendil, cette Encyclopédie nous permet d'avoir un panorama assez complet de l'univers des Hobbits. La première partie passe en revue les personnages, bons ou mauvais, présents dans le premier roman de Tolkien, qu'il soit au premier plan ou simplement cité. La deuxième s'attache aux peuples (et pas seulement aux "races", terme qui n'a ici comme ailleurs aucun fondement). Les sections suivantes s'intéressent aux objets et constructions, aux lieux de l'aventure, aux évènements remarquables pour finir sur les sources d'inspiration.

La maquette de l'ouvrage est magnifique, et ne cache pas, comme c'est souvent le cas, un contenu médiocre. En effet la densité de celui-ci, alliée à un souci de didactisme constant, témoigne de la qualité des contributions. Ici les rédacteurs vont plus loin que le roman original, cherchant la moindre mention dans l'ensemble du Légendaire tolkienien. Et mieux encore, ils s'attachent à faire référence à chaque fois que c'est nécessaire à la nouvelle traduction de Daniel Lauzon, échappant ainsi à la datation.

 

Mais tout cela ne serait pas aussi agréable à l'oeil sans les nombreuses illustrations de Xavier Sanchez et Sandrine Gestin, et les ornements délicieux de Leslie Boulay. L'ensemble confère à l'ouvrage une ambiance aussi charmante qu'évocatrice.

 

Chaque entrée (il y en a 88 au total, si mon compte est bon) reprend l'historique du sujet, de ses débuts connus à sa fin. L'origine du nom, s'il est possible de la retrouver, est également évoquée. Nombre d'entrées se recoupent, ce qui est normal, puisque créatures, évènements et lieux interagissent, mais il n'y a pas de fausse note, tout est cohérent, enfin autant que possible. Mais au-delà de l'aspect "catalogue" de l'ensemble, c'est aussi le moyen, au travers de la dernière section, baptisée Les sources d'inspiration, de proposer quelques théories, ma foi fort instructives, comme lorsque sont évoqués la subcréation ou l'eucatastrophe, deux termes inventés par Tolkien lui-même, permettant de caractériser certains éléments de son oeuvre.

 

Un ouvrage précieux, à plus d'un titre.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
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Le fils aîné de Stephen King s'est fait connaître en France grâce à sa série de comics Locke & Key (Editions Milady), mais il a également une carrière d'écrivain depuis une quinzaine d'années, et son oeuvre commence à rencontrer un succès notable.

 

Le Costume du mort, son premier roman, raconte l'histoire d'un chanteur et musicien décadent, Judas Coyne, qui commande un jour sur internet le costume d'un mort, accompagné de son fantôme, car attiré par toutes sortes de bizarreries paranomales. Ce qu'il ne sait pas, c'est que le mort en question a un lien tout particulier avec lui, et que son fantôme a juré de causer sa perte.

 

Le roman a une structure un peu étrange. La première partie, qui comporte environ 150 pages (sur moins de 450), voit se dérouler presque toute l'action classique de ce genre d'histoire : la découverte de la malédiction, le pourquoi de celle-ci, et l'amorce d'une solution au problème. Pour tout vous dire le roman aurait presque pu s'arrêter là, après une longue scène de lutte contre le fantôme. Mais Judas décide de s'enfuir avec sa compagne du moment, de retourner aux origines du Mal qui le popursuit, et le récit bascule dans le road-movie sanglant et trépidant, avant de se terminer par un climax où Judas va régler d'un coup, ou presque, plusieurs de ses problèmes. Une nouvelle dimension s'ouvre, où l'écrivain se révèle véritablement, entre séquences oniriques -pas toujours bien gérées- et action au présent clairement définies.

 

Tout juste regrettera-t-on un épilogue un peu longuet, peut-être trop optimiste.

 

Au final, sans être un très bon roman, ce Costume du mort constitue une vraie bonne surprise pour un premier roman, certes probablement réalisé sous la bienveillance paternelle, même si la filiation de Joe Hill ne sera révélée qu'après la publication et la réception critique de celui-ci.

 

Spooky

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