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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

livres

Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

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Cet ouvage est une sorte de relique. Il est en effet l'une des premières exégèses de l'oeuvre du Professeur... de son vivant. Il est sorti pour la première fois en 1969, soit quatre ans avant la disparition de JRR Tolkien. Auteur de nombreux romans de fantasy, Lin Carter a donc proposé un pan important, sinon fondateur, de l'appareil critique sur Le Seigneur des Anneaux.

 

La construction de son essai est somme toute classique. La biographie de l'écrivain est passée en revue, de sa naissance en Afrique du Sud à ses années de retraite studieuse, en passant par ses années d'enseignement à Oxford. Il survole ce qui a amené l'écriture du Seigneur des Anneaux, et l'oeuvre de fiction de Tolkien en ces derniers temps des années 1960 (en gros, Bilbo le Hobbit, le SdA, Feuille, de Niggle et Smith of Wootton Major (non encore traduit à l'époque). Il évoque la rédaction en cours du Silmarillion, tout en spéculant sur le contenu de ce dernier (et se trompant modérément), car n'ayant pas de rapports directs avec Tolkien.

 

Lin Carter entre ensuite dans le vif du sujet, en présentant la Terre du Milieu telle qu'elle apparaît dans Bilbo le Hobbit, puis livre un large résumé de ce roman et du suivant, Livre par Livre, avec quelques commentaires liminaires, qui couvrent presque la moitié de l'ouvrage avec les chapitres initiaux et "factuels". 

 

Qu'est-ce que le Seigneur des Anneaux ? S'agit-il d'une allégorie ? Non, Tolkien avait ce genre en horreur, et a toujours réfuté le rapprochement fait par des commentateurs, avec la montée du nazisme ou encore la Guerre Froide. S'agit-il d'une satire ? Pas plus. S'agit-il d'un conte de fées ? Bien que la plupart des récits que l'on classe ainsi ne parlent pas de fées, on pourrait dire qu'en effet, le roman entre dans cette catégorie ; car Tolkien, qui a consacré une célèbre conférence à la question, reprise en essai, indique que le conte de fées est un récit qui parle de faërie, terme très vague qu'il serait vain et fastidieux d'expliciter ici. Je note toutefois que Lin Carter affirme que "La science-fiction est une branche de la fantasy, de même que la littérature d'horreur gothique"... Une affirmation qui me laisse pantois, tandis que Carter enchaîne en expliquant que Le SdA relève plus certainement de l'épopée. Et là nous avons droit à une large page historique de ce genre, inventé si j'ose l'écrire, dans le long poème antique sur Gilgamesh, largement développé et popularisé par les poètes grecs. Il est à noter d'ailleurs que l'épopée s'exprimera dans des poèmes pendant très longtemps, jusqu'à l'aube du Moyen-Âge, où les gestes de chevaliers sont contées dans des Chansons, puis, par appauvrissement stylistique, dans des romans. L'Illiade, l'Odyssée, l'Enéide, la Chanson de Roland, pour les oeuvres les plus connues, sont ainsi évoquées. Beowulf est très brièvement effleuré, alors que l'on sait depuis longtemps maintenant que ce fut une inspiration majeure de Tolkien.

 

L'un des chapitres consacrés à ce genre qu'est l'épopée commence par une précision intéressante : le roman est, à l'origine, un récit écrit dans l'une des langues romanes - l'espagnol, l'italien ou le français- issues du latin, qui était la langue des Romains. Sans utiliser cette origine Carter enchaîne sur les différents romans racontant des épopées. Un chapitre vraiment érudit, mais qui à mon avis sort du sujet car vraiment trop long. L'une des oeuvres largement commentées est ainsi Amadis de Gaule, longue somme romanesque de dix ou douze livres. Un titre dont je n'avais jamais entendu parler, malgré mon passé d'études littéraires. Le but de ce chapitre ? Montrer que Le Seigneur des Anneaux s'inscrit complètement dans ces histoires d'exploits guerriers, de rencontres avec des monstres fantastiques, avec parfois une teinte de romance. Le poème épique est peu à peu devenu, avec l'arrivée du Moyen-Âge, chanson de geste, puis roman. La fantasy à l'époque médiévale est donc représentée par plusieurs oeuvres, au premier rang desquelles Amadis de Gaule, à nouveau cité, qui a connu de nombreux continuateurs.

 

Le chapitre suivant est un peu plus intéressant, puisqu'il s'attache à recenser les auteurs qui ont "fait" la fantasy, d'un point de vue plus moderne. Celui qui aurait réformé le genre est William Morris, qui naquit en 1834, et dont le roman The Well at the World's End a fait forte impression sur Carter. Celui qui prit en quelque sorte le relais s'est fait appeler Lord Dunsany ; son roman La Fille du Roi des Elfes, écrit en 1924, fait partie d'une oeuvre qui a inspiré beaucoup de successeurs. Personnellement j'ai lu ce roman, et je l'ai trouvé verbeux, pompeux et peu dynamique, bien que connaissant déjà le contexte historique et littéraire qui l'entourait. A peu près à la même époque, E. R. Eddison sortit son roman The Worm Ouroboros, qui raconte la grande guerre entre les seigneurs du Demonland et un roi. Le roman souffre d'un gros défaut, le décor est longuement planté avant que l'action commence réellement. Chacune des oeuvres est largement commentée, avec l'éclairage de l'oeuvre plus globale de chaque auteur. Carter évoqué également Fletcher Pratt, Mervyn Peake.

 

N'ayant que peu d'informations sur les sources de Tolkien, Carter affirme être tombé par hasard sur certains éléments, comme l'Ancienne Edda, où se trouvent de nombreux noms de personnages tolkienniens (en particulier la plupart des Nains de Bilbo le Hobbit). D'autres éléments de la saga finlandaise sont également intéressants. Siegfried est aussi une influence évidente, avec la place centrale d'un Anneau, l'épée brisée et ressoudée, la querelle de deux Nains ou géants pour la possession de l'Anneau, etc. La Gesta danorum, par l'historien danois Saxo Grammaticus, est citée, tout comme le fameux Beowulf. Il cite d'autres sources de légendes nordiques, et l'inspiration donnée par le vieil anglais.

 

Dans une courte postface, Lin Carter cite quelques auteurs que l'on pourrait qualifier d'héritiers de Tolkien : Carol Kendall, dont The Gammage Cup semble très inspiré de Bilbo le Hobbit ; The Weirdstone of Brisingamen, d'Alan Garner, semble devoir beaucoup au SdA ; Lloyd Alexander, auteur américain, avait écrit (jusqu'alors) 5 romans très proches également de la trilogie, et Lin carter ne tarit pas d'éloges sur lui. Il est à noter que ces auteurs écrivent essentiellement pour la jeunesse, et que Carter ne note pas d'auteur "adulte" parmi ces continuateurs, si ce n'est... lui-même, au travers Khymyrium, une oeuvre homérique qu'il était en train d'écrire mais qui n'a jamais été achevée ; le début a été publié dans des fanzines.

 

L'ouvrage de Lin Carter ne constitute pas l'essai le plus complet ni le plus informé sur Tolkien. La faute en premier lieu à l'éloignement (Lin Carter est américain, tandis que Tolkien vit retiré en Angleterre), mais aussi à l'époque (l'appareil critique sur l'auteur et son oeuvre était alors balbutiant). Cependant il constitute une approche basique très accessible pour qui veut découvrir le Seigneur des Anneaux, mais aussi un ouvrage érudit sur certains courants littéraires.

 

Spooky.

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

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Dans un monde où la magie est une rareté, la maîtriser a un prix...

Hahp en fait le difficile apprentissage à l'académie. Dans sa classe, rares sont les élèves à passer toutes les épreuves. Les autres ne seront plus de ce monde pour les féliciter.
Autrefois, la magie était interdite. Jusqu'à ce que la jolie Sadima la ressucite, grâce à ses aptitudes exceptionnelles. Mais saura-t-elle en faire bon usage ? Ses deux acolytes sont-ils dignes de confiance ou jouent-ils les apprentis sorciers ?
Et pourquoi, au nom de la magie, des enfants sont-ils affamés et enfermés dans le noir ?

 

Le prix de la magie, ou en tout cas son volet initial, est très étonnant. Nous sommes dans un environnement de fantasy, ou plutôt de médiéval fantastique. Souvent dans ces univers, la magie tient une large place, et le monde est parcouru par des sorciers et autres magiciens qui l'utilisent sans compter, à toutes les pages et dans toutes les positions. Ici, même si la magie est au coeur de l'intrigue, elle n'est que brièvement exposée, car interdite, ou du moins en partie oubliée. Sadima semble avoir des dons d'empathie, mais ceux-ci ne lui serviront pas à grand chose lorsqu'elle partira de sa campagne pour rejoindre un apprenti socier à la capitale. Elle va passer son temps à jouer les bonniches et les copistes pour celui qu'elle rejoint et son ami d'enfance, qui ont pour ambition, en rassemblant les chants et contes des bohémiens, de ressusciter les arts anciens et fonder une école où l'on enseignera la magie pour changer le monde. De son côté Hahp va se retrouver dans une étrange école, soumis aux brimades de sorciers sybillins et au dédain de ses camarades. Le récit est donc scindé en deux intrigues, ayant pour points communs les personnages de Franklin et Somiss, semble-t-il à des époques différentes de leurs vies.

 

Les deux récits ne vont pas se croiser dans ce premier tome, mais l'enchaînement, ou plutôt l'alternement entre eux est rapide (à chaque fois un chapitre de 5 pages précède un autre chapitre de 4 ou 6). Une technique qui permet de ne pas perdre de vue ni un fil narratif ni l'autre, et de garder le lecteur en éveil. Car oui, on se demande bien où Kathleen Duey va les emmener, cette jeune femme à l'éducation modeste et cet apprenti sorcier issu de l'aristocratie, dont la santé, les nerfs, mais aussi les talents mediumniques sont mis à rude épreuve. Et, entre eux deux, ces deux hommes qui gardent leur part de mystère, et ont grandement changé entre les deux "époques"... l'écriture est vive, dynamique. il ne se passe pas grand-chose dans ces deux huis-clos, mais le potentiel semble énorme.

 

Le roman a été finaliste du World Fantasy Award, l'une des plus grandes récompenses su genre, et j'imagine que la suite va délier un peu le noeud gordien proposé par ce premier épisode. j'espère pouvoir vous en parler prochainement.

 

Spooky.

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

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Lorsque son mentor se fait enlever, l’agent du Mossad Eytan Morgenstern doit faire équipe avec sa rivale. Enrôlé de force dans un combat qui n’est pas le sien, il devra tout tenter pour mettre fin aux agissements d’un mystérieux groupuscule entré en possession d’armes de destruction massive. Quand vos ennemis d’hier deviennent vos meilleurs alliés, quand l’humanité semble prête à répéter les erreurs du passé, que peut bien faire un homme contre la folie qui ne va pas manquer de suivre…

 

Chroniquer le roman d’un auteur devenu un ami est toujours quelque chose de difficile. Doublement quand le roman en question est la suite d’un polar qui avait su me scotcher à mon siège d’un bout à l’autre (même si je n’étais pas le seul à avoir éprouvé cette sensation à la lecture du Projet Bleiberg). Après avoir acheté Le Projet Shiro à l’occasion d’un trajet professionnel sur Paris, j’ai enfin eu l’occasion de me plonger dedans. Et passées les premières pages, le constat s’impose d’emblée : le succès du Projet Bleiberg n’était pas un hasard. Parce que ce Projet Shiro soutient sans hésitation la comparaison avec son prédécesseur.

 

On retrouve avec plaisir le style de Davis S. Khara, son sens de la mise en scène et sa scénarisation ultra-dynamique. Car il faut bien avouer une chose, on ne s’ennuie pas un instant dans cette suite. Une suite que j’ai lue d’une traite, 2h30 sans pauses, happé par le récit, la maitrise du flashback de son auteur, qui arrive à s’appuyer sur des références historiques sans jamais sombrer dans le rébarbatif. Délaissant cette fois-ci l'Allemagne nazie, c'est davantage dans le Japon de la deuxième guerre mondiale que l'auteur va planter les racines de son récit, s'immisçant dans l'échiquier politique post-Hiroshima. Alors que dans le premier opus, la place d’Eytan Morg prennait de l’importance au fil des chapitres, ici c’est d’emblée le personnage central. Un changement qui va permettre de davantage rentrer dans la tête du kidon, et découvrir quelques nouveaux pans de son passé (notamment sa rencontre avec son mentor, dans les mois qui suivirent la fin de la seconde guerre mondiale).

 

J’avais apprécié le Eytan des débuts de Bleiberg et sa puissance de destruction, j’apprécie tout autant le personnage contrasté qui se dessine de plus en plus au fil des tomes. Un personnage certes dangereux, rompu à tuer, mais qui n’éprouve cependant pas de plaisir à ôter la vie. Un être totalement à part, sans réelles attaches, mais pour autant prêt à tout pour défendre celles qu'il a pu nouer durant sa vie. Ce qu’il y a de bien avec le style de David S. Khara, c’est que la progression est constante depuis Les Vestiges de l’Aube. Une sympathique entrée sur la scène littéraire, nettement dépassée avec Bleiberg, et sur la lancée duquel poursuit ce Projet Shiro.

 

Les amateurs de polar intelligent, dont l’histoire joue avec l’Histoire (sans tomber dans les théories absconses d’un Dan Brown) ne pourront qu’apprécier cette suite à sa juste valeur. Et les autres (dont je suis, n’étant pas vraiment un lecteur compulsif de polar), pourraient fort bien se prendre (à nouveau) une belle claque.

 

Vladkergan.

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

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Nous voici donc dans la lecture d'une exégèse, ou plutôt du "parcours" d'une oeuvre majeure. Comme il est dit en préambule, ce guide de lecture s'adresse à tous types de public : pour le lecteur novice, qui vient d'entamer le roman et se sent perdu ; pour l'expert, qui a déjà relu celui-ci et a envie d'en savoir plus sur l'univers de Tolkien avec quelques clés de compréhension ; pour ceux qui ont vu le(s) film(s) (un seul était sorti à l'époque) de Peter Jackson et souhaiteraient aborder l'oeuvre originale avec quelques explications. Bref, une façon idéale, si je puis dire, d'en savoir plus.

 

L'auteure, Catherine Bouttier-Couqueberg, est professeur de lettres supérieures au lycée Carnot de Dijon. Elle propose dans un premier temps de replacer Le Seigneur des Anneaux dans le contexte historique de la Terre du Milieu, ou plutôt d'Arda, puisque l'histoire de ce monde débute bien avant la formation de la région que fouleront Frodo et compagnie. Ainsi sont passés en revue les Premier, Deuxième et Troisième Âges, dans une description très rapide mais infiniment plus compréhensible que dans Le Silmarillion. A noter que nombre d'épisodes émaillant ces périodes sont publiés petit à petit dans la série Histoire de la Terre du Milieu. Puis on en arrive à la période où se déroule l'action du Seigneur des Anneaux (3001-3021 T.A.*). Alors bien sûr, si vous n'avez pas lu le roman et comptez le faire, il vaut mieux sauter cette partie (2 pages) qui contient quelques révélations quant à l'histoire...

 

Le livre est divisé en plusieurs sections ; d'abord les "Balises", qui permettent de poser tout ce qui est factuel, en termes de temporalité, d'espace, de créatures et de créations. Chaque sous-section est étayée par des cartes et des tableaux, indispensables à la bonne compréhension. Je citerai par exemple un tableau synthétique montrant quel personnage "principal" (huit sont pris en compte) intervient dans quel chapitre, quels lieux sont parcourus dans quel chapitre, le lieu d'apparition des personnages par ordre d'entrée en scène... A ce titre il y a d'ailleurs plusieurs cartes que je n'avais encore jamais vues, retraçant l'évolution géologique d'Arda et l'aspect de la Terre du Milieu à la fin du 3ème Âge en particulier.

 

Un petit chapitre est consacré à l'analyse -rapide- du premier film de Peter Jackson ; non pour en parler des défauts et des qualités, mais pour le replacer sur le plan de l'adaptation, c'est à dire des différences principales avec l'oeuvre originale. Comme la plupart des fans de Tolkien, CBC (oui c'est plus facile) regrette la suppression pure et simple de tout l'épisode concernant Tom Bombadil, si symbolique du message sous-jacent et de la philosophie du Professeur. Sans lui, c'est toute une partie de l'arrière-plan métaphorique qui passe à la trappe. Elle relève ensuite d'autres changements, pas forcément aussi malheureux, mais qui modifient un peu l'histoire. Certtains personnages secondaires (Gros Bolger, Glorfindel, Gloin, Elendil, Radagast...) ont ainsi disparu, sans que cela affecte vraiment l'histoire. Elle note donc les intentions de Jackson de rendre l'action plus "photogénique" (comme au Gué de Bruinen), plus palpitante (plus de combats, plus de gore, moins de temps passé dans les havres de paix), mais aussi de respecter au mieux l'univers de Tolkien, avec quelques clins d'oeil que ma foi je n'avais pas remarqués au (re)visionnage des films.

 

L'auteure rappelle l'attachement tout particulier de Tolkien pour les cartes représentant son monde, pour les nombreux lieux nommés (parfois avec plusieurs noms différents), mais aussi l'importance de décrire ces lieux : montagnes, forêts, vallées, landes... Chaque lieu particulier est passé en revue : la Comté, les domaines restant aux Elfes (Fondcombe, la Lorien), les forêts archaïques, la Moria et les royaumes des Hommes (Gondor, Rohan) font l'objet de fiches contenant l'origine du nom, une description sommaire du site, son historique (avec une frise matérialisant les périodes d'occupation), son rôle dans l'histoire et la références des passages concernés (dans l'édition Pocket). Les lieux "maléfiques" (l'Isengard, le Mordor) bénéficient du même traitement.C'est ensuite au tour des créatures, peuplades : nom, histoire, portrait, société et mode de vie, langage, rôle dramatique, figures, ancêtres mythiques... C'est ensuite au tour des personnages, principaux, secondaires et tertiaires (19 au total, à l'exception notable et un peu incompréhensible de Merry et Pippin). Le chapitre se clot sur les génalogies sommaires de quelques-uns des personnages.

 

Le chapitre suivant concerne les créations de Tolkien : d'abord la figure de l'Anneau, les palantiri (ou Pierres de vision), les objets "quotidiens", comme les manteaux elfiques ou l'épée d'Aragorn, héritée de son ancêtre Isildur. Les langages, élément très important de la création tolkienienne, sont également (un peu vite) évoqués.

 

Après les "balises", l'auteur propose en seconde partie les "boussoles", c'est à dire tout ce qui se trouve en arrière-plan de l'oeuvre, et qui permet d'en donner un éclairage supplémentaire. Tout d'abord la vie de l'auteur, son amour de la nature, sa francophobie (le grand succès de son oeuvre dans l'Hexagone rendant cet élément doucement ironique), l'émulation intellectuelle dans les différents clubs artistiques, son ambition de créer une mythologie pour l'Angleterre, son goût pour les langues... Mais curieusement, assez peu sur sa carrière d'enseignant. Il y a aussi quelques évocations de ses sources et inspirations. Par la suite Catherine Bouttier-Couqueberg essaie d'analyser les raison du succès du Seigneur des Anneaux. Ce n'est pas évident, c'est un ensemble de petites choses, comme un art de la mise en scène, un art consommé du feuilleton et du cliffhanger, un humour qui émaille l'épopée, ou encore un ensemble de valeurs fortes (peut-être un peu surannées, comme la figure du père) plutôt qu'un gros travail sur la psychologie des personnages, même si Gollum révèle, par sa dualité d'esprit, une sorte de synthèse de nombre de figures du roman.L'exposé se continue sur une sorte de fourret-out sans véritable structure, explorant toutes sortes de figures ou d'éléments sans beaucoup de lien entre eux, même si on trouve d'un côté le Mal, de l'autre le Bien. Le roman a plu aux Anglais parce qu'il racontait les aventures de gens qui leur resemblaient, les Hobbits : un peu pantouflars, assez conservateurs, plutôt chauvins et un tantinet xénophobes. Des individus ordinaires qui vont connaître un destin extraordinaire. La question de la religion est abordée, puisque Tolkien était pratiquant, mais il n'a pas placé beaucoup d'allusions religieuses dans son roman, sauf pour placer quelques maximes qui tiennent plus de l'art de vivre, de la philosophie que de la religion.

 

Le manichéisme apaprent de certaines relations, une certaine complaisance pour la société médiévale ont fait de Tolkien la cible de nombre de critiques, mais aussi sa récupération par certains media d'extrême droite. Les caractères des races de la Terre du Milieu sont clairement liés à leur origine ethnique et géographique, thèse "basique" de certains groupuscules. Plutôt que de s'inspirer de l'Histoire contemporaine, l'oeuvre de Tolkien prend ses racines dans les mythes existants.

 

L'ouvrage se termine par une intéressante bibliographie commentée, listant ouvrages de et sur Tolkien, sur la fantasy, sites internet, musique, ouvrages d'illustrations, jeux de rôles, jeux en ligne, produits dérivés... avant de revenir un peu plus longuement sur le film de Peter Jackson.

 

En définitive j'ai trouvé cet ouvrage synthétique fort bien fait, bien sûr pas exhaustif (je pense qu'aucun ne le sera), mais permettant d'aborder de façon aussi érudite qu'accessible l'oeuvre de Tolkien.

 

Spooky.

 

*Troisième Âge.

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

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A l'aube de ses quinze ans, les jours de Loreleï sont comptés. Souffrant d'une grave malformation cardiaque elle vit ses dernières heures quand sa grand-mère qu'elle croyait morte apparaît et lui remet une pierre mystérieuse : le soleil de Siam, que seule une âme pure peut porter. Sa santé s'améliore rapidement et Loreleï décide de prendre son destin en mains, quitte New York pour rejoindre cette étrange aïeule et sa meilleure amie qu'elle ne connaît que par Internet. Accompagnée d'un garçon étrange, aussi serviable avec elle qu'agressif avec les autres, Loreleï va rapidement devenir la cible d'étranges personnages. Fous dangereux, criminels ou bons samaritains, tous semblent vouloir la rallier à leur camp. Un choix qu'elle ne se sent pas capable d'assumer.

 

Une Elue qui souffre de graves problèmes de santé, deux mondes qui coexistent, des anges et des démons... La cohorte des clichés de la littérature fantastique, voire de fantasy (souvenez-vous de Michael Moorcock...) semble s'être donné rendez-vous dans cette série de romans... Laurent Luna, l'auteur, se débrouille pourtant pas trop mal au rayon qualité d'écriture ; il réussit à être assez clair la plupart du temps. Sauf quand Loreleï est propulsée sur Siàm, où là on ne comprnd plus trop ce qu'il se passe. Heureusement que cela ne lui arrive que lorsqu'elle dort ou est inconsciente.

 

J'ai perdu de l'intérêt aux deux tiers de ce bouquin. J'avais lu ces deux premières parties en une petite semaine (ce qui est pas mal, par les temps qui courent dans mon rythme de lecture), puis la suite s'est étirée en au moins autant de temps. Signe d'un désintérêt manifeste. Pourquoi ? je vais vous le dire.

 

La lutte entre le Bien et le Mal, les Archanges, c'était devenu n'importe quoi. La fin du livre s'est passée dans un maëlstrom d'actions confuses, sans justification ni clarification. L'auteur a confondu vitesse, précipitation et fourre-tout. Le travail de relecture et d'édition était moins affirmé dans cette partie, puisque quelques coquilles et autres fautes de français ont subsisté... Et puis l'auteur s'est un peu tiré une balle dans le pied asez vite en choisissant des noms assez ridicules pour ses personnages... Qui appellerait sa fille Loreleï de nos jours ? Les Archanges s'appellent Gabriel, Ezequiel, ce qui est normal, me direz-vous, mais ceux qui n'existent pas dans la Bible se sont retrouvés avec des patronymes aussi imprononçables qu'incongrus. Dans le monde de Siàm, Loreleï (oui oui, avec le tréma, parfaitement ridicule -et crédible chez une Américaine...) est affublée d'un sidekick aucunement crédible, une sorte de génie de la lampe plus ancien que tout ce qui existe, mais qui a le look d'une balle de tennis avec une touffe de cheveux. Et dans notre monde, c'est un chihuahua avec le cerveau de la taille d'un grain de sable...

 

Que peut-on dire après cela ? Conseiller à Laurent Luna de mettre moins de délire dans ses productions, un peu moins d'angélisme (c'est pas parce qu'on est dans de la littérature pour adolescents qu'on peut écrire n'importe quoi...) peut-être...

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

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Je vois clair dans votre jeu. Vous vous dites "avec toute la littérature grise qu'il s'enfourne au sujet de Tolkien, ses notes de blog à rallonge qu'il nous sort tous les trois mois, Spooky doit être incollable sur le sujet". Eh bien figurez-vous que ce n'est pas si évident que ça.

 

Quand je suis tombé "presque" par hasard (j'en vois deux au fond qui lèvent les yeux au ciel) sur ce petit bouquin d'occase, je me suis dit "Ben non, J'ai une mémoire de poisson rouge en vrai" (rapport à la question du titre du bouquin, qui dit que.... ok, vous suivez toujours). En plus je n'ai lu ce bouquin que j'adore que deux fois dans ma vie, et même si la deuxième est récente, je n'ai pas retenu tous les détails. Et du coup je l'ai acheté et j'ai commencé à répondre aux questions... Il y en a 1 200 en tout, réparties presque équitablement sur les trois Livres du roman : 450, 400 et 350 questions dans l'ordre de parution.

 

D'entrée de jeu, je souffre. On me demande combien il y a de maisons dans telle allée de Hobbitebourg, ou comment s'appelle le gars qui vend des poneys aux Hobbits à Bree... Des questions qui portent sur des détails bien sûr, mais dont les réponses sont toutes dans le bouquin. Par contre je ne suis pas forcément convaincu par toutes les réponses ; par exemple je ne suis pas sûr que Bilbo ait trouvé l'Anneau dans... une mine. Mais comme j'ai la flemme de vérifier les réponses un peu douteuses (qui doivent être plusieurs dizaines), je m'abstiens de rouvrir Le Seigneur des Anneaux pour vérifier. Mon résultat, sans tricher ? 666 (!) réponses justes sur 1200. Ce qui nous fait une moyenne de 11,1 sur 20. Pas fameux hein. Une relecture de ce roman-culte s'impose donc...

 

A noter que pour se dédouaner de tout risque de procès, les Editions Pocket ont indiqué sur la couverture et en page de garde que cet ouvrage a été réalisé sans l'autorisation des ayant-droits de Tolkien et/ou de New Line Cinema, qui a produit les films adaptant la trilogie. Traduit d'un bouquin sorti en Angleterre en 2002 pour une sortie en 2003, aucun "auteur" n'est crédité non plus (seul le traducteur...). Seul visuel que se sont permis les éditeurs, la reproduction partielle d'une illustration de couverture du roman, signée Wajtek Siudmak (illustrateur légendaire de la collection SF de Pocket), dont ils ont forcément les droits.

 

Lorsque j'ai évoqué cette lecture sur facebook, plusieurs personnes se sont montrées intéressées. Mais je me voyais mal reproduire ici les 1 200 questions ; du coup je vais en sélectionner (presque par hasard) 5 concernant chaque Livre, et pour que ce soit un peu plus sympa, celui ou celle qui me donnera le plus de bonnes réponses en commentaires d'ici 48 heures (soit mercredi 15h) gagnera un bouquin de son choix parmi une sélection de mon cru. Ce bouquin ne sera pas forcément lié à Tolkien, mais relèvera de l'imaginaire ; par contre si le ou la gagnante a un désir particulier, on peut aussi en discuter. Attention, je n'accepterai qu'une liste de réponses par personne, par contre vous pouvez multiplier les commentaires pour vous inspirer ou vous envoyer sur de fausses pistes... En cas d'ex aequo en nombre de bonnes réponses, le ou la plus rapide sera privilégié :)

 

Prêt(e)s ? Alors voici les questions :

 

1. Le Sirannon fut entouré de digues pour créer quel élément géographique ?

2. Que tentent les Hobbits face à l'arbre qui leur interdit l'entrée de la Vieille Forêt  : l'abattre, le brûler ou lui jeter un sort ?

3. Combien de chiens accompagnaient le fermier Maggotte lorsq'uil croisa la route de Frodon, Sam et Pippin ?

4. Qui donna à Frodon son épée avant qu'il ne parte de Fondcombe ?

5. Caras Galadhon est : un allié de Sauron, une rivière de Hobbitebourg ou une colline ?

 

6. Comment s'appelle la ville des Hommes de Nùmenor ?

7. Qui a pour symbole une main blanche sur fond noir et la lettre S ? 

8. Combien de combattants se trouvent déjà au Gouffre de Helm avant l'arrivée des forces de Theoden ?
9. Quel Ent les Orques ont-ils jadis blessé ?

10. Quel geste insultant Langue de Serpent a-t-il envers Theoden avant de fuir ?

 

11. De quelle couleur est l'étendard géant que Halbarad déroule pour le montrer aux Morts ?

12. Quel âge se termine avec la défaite de Sauron ?

13. Quel chapitre du livre de Frodo est-il inachevé afin que Sam puisse le terminer : le chapitre 30, 40, 60 ou 80 ? 

14. Quels sont les deux Hobbits faits chevaliers de la Cité et de la Marche ?

15. Qui supplie Aragorn de lui permettre de l'accompagner sur les Chemins des morts  ?

 

Spooky.

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

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Le premier tome de cette série avait ouvert des espaces narratifs très intéressants, et je l'avoue, j'étais curieux de lire la suite des aventures du petit Cahyll et de son ami batracien Glark. La fin de ce premeir tome avait laissé les deux amis en fuite, loin des foyers qui les avaient vus naître, en quête d'un ailleurs, d'un lieu et d'un temps meilleurs, d'une paix que l'animosité larvée entre leurs deux peuples ne pouvait laisser entrevoir. Mais au fil de leur errance, il vont tomber, contre toute attente, sur la bonne grande mare, lieu sacré du peuple des gorderives (dont est issu Glark), où l'empathie de Cahyll va leur permettre de mettre à jour un complot visant à renverser la monarchie chez l'un et,à semer la mort chez l'autre. Doivent-ils continuer et ignorer cette menace, ou au contraire revenir sur leurs pas pour la contrer ?

 

Vous vous en doutez, le cas de conscience est encore une fois au coeur de ce deuxième tome de Fedeylins. L'introspection aussi, puisque grâce à l'empathie du jeune fedeylin, nous sommmes dans son esprit et aussi -belle idée de la part de Nadia Coste- dans celui de ceux qui le côtoient. Une bonne moitié du récit se passe d'ailleurs essentiellement dans les pas, les bonds et les vols du duo contre nature. On s'ennuie un peu, même si des rencontres originales (notamment une créature arachnéenne et une autre, proche du moustique) viennent faire évoluer un peu le récit et les réflexions de Cahyll. Heureusement, la bonne grande mare va opérer un changement dans ce récit, un virage majeur. Mais, une fois le retour des deux amis acté, que peut-il se passer ? Là encore, Nadia Coste a su éviter l'embourbement, et proposer non pas un, mais trois éléments permettant une suite, avec d'ailleurs un joli cliffhanger dans la toute dernière séquence.

 

C'est donc avec plaisir que je lirai la suite des aventures du jeune fedeylin et de son ami gorderive, ou des compagnons que l'auteure voudra bien leur adjoindre.

 

Spooky.

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J'avais croisé Mélanie Fazi lors de plusieurs rassemblements (les mauvaises langues diront "cocktails") rassemblant la fine fleur de la SFFF française ("Science-fiction, fantastique et fantasy), et j'avais appris qu'outre son activité de traductrice (vous trouverez l'ensemble de ses travaux ici, rubrique "biblio"), elle avait aussi écrit elle-même quelques ouvrages assez remarqués. Arlis des forains, son deuxième roman, a ainsi obtenu le prix Masterton en 2005.

 

Arlis est orphelin. Il a été recueilli par Emmett et Lindy, des forains. Entouré, entre autres, de Jared, le cul-de-jatte, et de Katrina, la fille aux serpents, il vit une enfance singulière, mais heureuse, sur les routes qui le mènent de ville en ville. L'arrivée des forains à Bailey Creek ne passe pas inaperçue et, comme souvent, Arlis est le centre d'intérêt de tous les enfants de la ville. Et plus particulièrement de Faith, la fille du pasteur. Elle fera découvrir à Arlis d'étranges rituels et lui ouvrira les portes d'un monde plein de mystères... et de dangers.

 

Il est difficile de classer ce roman dans une catégorie ; le fantastique y tient une part ténue, même s'il sert de moteur à l'histoire. Mais il se décline en une sorte de magie couplée à la force des rêves. Une idée assez originale, qui permet à Arlis de tenir une place toute particulière au sein du fantastique français. Très vite la qualité d'écriture de Mélanie Fazi se fait jour, ce qui permet une lecture aisée de cet OVNI. On peut bien parler d'OVNI, car malgré les promesses du sujet et cette quaité d'écriture, le roman nous laisse sur notre faim. L'auteure ne va pas au bout de ses idées, la relation entre l'adolescent et sa mère adoptive, par exemple, est sous-exploitée...

 

Malgré ces réserves, la lecture de ce petit roman est loin d'être désagréable. A découvrir donc.

 

Spooky

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A l'instar du Livre des Zombies, dont je vous entretenais récemment, les Editions Elcy proposent également un guide sur les sorciers et les magiciens.

 

La recette, toujours concoctée par le Dr Robert Curran (j'aimerais bien savoir en quoi il est Docteur, d'ailleurs) est toujours la même : dresser un panorama historique de la notion, de la figure du sorcier. Ici on revient aux sources même de l'humanité, avec les guerriers primitifs qui reviennent bredouilles de leurs chasses, et en appellent donc à la bonté des esprits, par l'intermédiaire d'initiés, de chamans. Avec le temps, les appellations changent, mais le principe reste globalement le même : druides, kâhins, (dans la tradition arabe), génies, alchimistes, nécromanciens, tous cherchent à percer les mystères de la nature, de la matière, pour devenir plus puissants. Une partie bien construite, et assez complète.

 

La seconde partie est consacrée aux grands magiciens de l'Histoire, ou supposés comme tels. On y retrouve des figures comme Merlin, Hermès Trismégiste, Nostradamus, Faust, mais aussi des personnalités moins connues comme Cathbad le druide, le Dr John Dee, le pape Formose... Il serait fastidieux de tous les citer, mais sachez que bien des époques sont représentées. C'est assez instructif, et chaque entrée fait le point sur l'état des connaissances au sujet de chaque personnage, mais se termine presque invariablement sur une formule du type "mais le mystère reste épais".

 

Instructif mais frustrant donc. N'attendez pas de révélations d'un tel ouvrage, ce n'est pas sa vocation, mais de faire un tour complet d'une figure du fantastique, en se fondant sur des faits historiques avérés ou supposés. Et c'est plutôt bien fait, avec de nombreuses illustrations en prime. La maquette est un chouia tapageuse et confuse, mais l'ouvrage est loin d'être désagréable.

 

Spooky.

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Il semblerait que les zombies, à l'instar des vampires, aient le vent en poupe en ce moment. Cet engouement est peut-être dû au succès de The Walking Dead (le comic puis la série TV). Bien sûr, de nombreux continuateurs et imitateurs, plus ou moins talentueux, ont suivi le mouvement. Mais rarement on n'a pensé à répondre à cette simple question : qu'est-ce qu'un zombie, et d'où vient-il ? Tellement la figure a été galvaudée au travers de films, de romans, de bandes dessinées...

 

Les éditions Elcy proposent donc d'y remédier (comme pour d'autres figures de l'imaginaire), avec une série de "guides" permettant de se faire une idée précise de l'histoire de la figure, et des principaux personnages historiques qui l'ont incarnée. Ici ce sont donc les zombies, c'est à dire des défunts dont le corps est ramené à la vie, ou plutôt réanimé, afin d'appliquer la volonté d'un sorcier. Ces croyances sont issues de religions anciennes d'Afrique de l'Ouest, importées, avec le trafic du bois d'ébène, vers les Caraïbes, et le continent nord-américain, où ils se développent, en particulier en Haïti et dans les Etats du sud des Etats-Unis. Ces différentes croyances et pratiques ont été regroupées sous le vocable de "vaudou". Voilà pour les fondements historiques de la figure du zombie, en schématisant bien sûr.

 

Le Dr Robert Curran, auteur du livre, étudie les différentes typologies du mort-vivant, le rapprochant d'autres figures, telles les momies et les golems. Le début du livre est découpé en articles sur des questions "pratiques" : qu'est-ce qu'un zombie ? A quoi ressemblent-ils ? D'où viennent-ils ? A quoi ressemblent-ils ? Comment les éviter ? etc. Il présente ensuite les différentes "sortes" de zombies, et donc les figures proches déjà évoquées. La partie finale propose des portraits de figures historiques, la plupart habitant à la Nouvelle-orléans ou dans les environs.

 

Malgré sa maquette un rien tape-à-l'oeil, cet ouvrage renferme des articles de qualité, s'appuyant très probablement sur des recherches très sérieuses. Un regret : qu'il ne passe pas en revue les oeuvres les plus emblématiques du genre. Mais étant donné que c'est un sous-genre en plein boom, il est probable qu'une telle liste serait vite caduque. Alors qu'un ouvrage "encyclopédique" a une durée de vie plus longue. Bien vu. Celui-ci est abondamment illustré par des images de films, quelques photos des personnages présentés... Sans doute pour compenser la brièveté de la partie écrite (80 pages au final en format poche).

 

Intéressant, bien fichu, voire inspirant.

 

Spooky.

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