1895. Napoléon IV règne sur l’Europe tandis qu’à l’est, l’Empire russe tisse sa toile de conspirateurs et d’intrigues. Pour sauver la France impériale, un trio œuvre dans l’ombre : la mystérieuse Comtesse de Cagliostro, au charme aussi dangereux que ses connaissances scientifiques, le brutal frère Vacher, tueur dénué de remords, et le Valet, un androïde espion capable de s’approprier souvenirs et visages d’autrui, mais dont la mémoire a été trafiquée. De Venise aux confins du monde en passant par l’Orient-Express et la Transylvanie, parviendront-ils à déjouer les plans des ennemis de l’Empire Électrique ?
Victor Fleury est un jeune et talentueux auteur de steampunk, qui se place, avec ce roman qui est son deuxième (après l'Empire électrique, qui se situe dans le même univers), parmi les auteurs à suivre. Il convoque en effet dans ce récit nombre de figures "classiques" de la littérature du XIXème siècle, au-delà de l'inspiration éminemment dumasienne de son trio : la créature de Frankenstein, nombre d'emprunts à Jules Verne, et même... le Comte Dracula ! S'y ajoutent un souffle épique, une écriture plutôt fluide et aventureuse et un vocabulaire riche et détaillé. En plus d'un amour certain pour deux cités, Lyon et Venise, avantageusement décrites et "augmentées" dans l'esprit steampunk. De plus le personnage du Valet réserve quelques surprises, puisqu'à ses aptitudes mécaniques hors normes s'ajoutent, de manière inattendue, l'expérience et les souvenirs des hommes et des femmes dont il avait accueilli l'encéphale. Des ressources qui peuvent parfois se révéler fort utiles... Le roman est truffé de péripéties, de trahisons, de volte-faces, ce qui fait qu'on n'a que très peu de temps pour souffler. Par moments c'est même un peu trop effréné ; on perd presque le fil de la narration du "présent". Mais dans l'ensemble, c'est une lecture pleine de rebondissements, d'aventure, avec pas mal d'ingéniosité, en bref, divertissante. Et on n'a pas besoin de plus.
Une petite remarque quant à la maquette : si la couverture est plutôt belle, avec ces mécanismes dorés et ce dessin en médaillon de Benjamin Carré, le dos, lui, fait la part belle au genre et au titre de la collection, "Steampunk", qui en occupent plus de la moitié. Le nom de l'auteur et le titre du roman sont 5 fois plus petits... Un peu dommage.
Spooky