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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

livres

Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

Lydia Danse croit avoir enfin trouvé le bonheur du foyer. Son mari semble le meilleur des hommes. Leur jeune fils est merveilleux. Mais le Mal se cache parfois où on ne l'y attend pas, même sous son propre toit. Les années passant, la façade s'effrite. Son mari, désormais sûr de sa toute-puissance, resserre son emprise sur sa famille. Et tous les moyens de coercition sont bons, pourvu qu'ils lui procurent l'ivresse du pouvoir. Prête à tous les sacrifices, quitte à se mettre physiquement en danger, Lydia fera tout son possible pour tirer son fils de ses griffes. Mais Arthur Danse n'est pas homme à renoncer à ce qui lui appartient. Ce qu'il prend par la force, il s'y accroche et ne le lâche pas...

 

J'avais découvert Jack Ketchum un peu par hasard il y a presque 10 ans, avec Une fille comme les autres, roman qui m'a profondément marqué. A la suite d'une discussion à son sujet avec d'autres lecteurs (coucou Carole et Max), je me suis décidé à acheter et lire Fils unique, autre roman du même auteur. Sans en savoir grand-chose, seulement qu'il s'agissait d'une histoire vraie, comme l'indique la couverture de l'édition Milady en poche du roman. Et sa lecture va, là encore, me marquer.  Parce que Ketchum a, encore une fois, œuvré dans le glauque. Sans en rajouter, ou si peu, par rapport à une histoire authentique dont il parle en postface. Une histoire qui montre l'absurdité d'un système judiciaire, en l'occurrence du New Hampshire, qui prête plus de crédit à un entrepreneur qu'à une infirmière. Qui ne prend pas de principe de précaution lorsqu'il y a présomption de violences sexuelles d'un père sur son fils. Qui pousse certaines personnes aux pires extrémités pour pouvoir protéger leurs proches. Quitte à briser à jamais des vies, au propre comme au figuré. Et ce sera le cas dans ce fait divers glaçant.

 

Un bouquin de Jack Ketchum ne se termine pas bien. Mais bordel, quel écrivain c'était, puisqu'il nous a quittés en début d'année. Nous voilà prévenus popur les prochaines lectures.

 

Spooky

 

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

 
Un phénomène inexplicable s’empare des femmes à travers la planète : une sorte de cocon les enveloppe durant leur sommeil et si l’on tente de les réveiller, on prend le risque de les transformer en véritables furies vengeresses.
Bientôt, presque toutes les femmes sont touchées par la fièvre Aurora et le monde est livré à la violence des hommes.
À Dooling, petite ville des Appalaches, une seule femme semble immunisée contre cette maladie. Cas d’étude pour la science ou créature démoniaque, la mystérieuse Evie échappera-t-elle à la fureur des hommes dans un monde qui les prive soudainement de femmes ?
 
 
La famille King est une famille d'écrivains. On a Steve, le père, auteur aux centaines de millions de livres traduits, vendus, adaptés, star des réseaux sociaux, fervent opposant à Trump, réalisateur, producteur de cinéma et de télévision, et même acteur. On a Joe, le fils aîné, qui suit la même voie que son père et connaît de beaux succès dans les romans et les scenarios de comics. On a Tabitha, la mère, autrice de romans policiers au succès fort confidentiel. Naomi, la fille cadette, est la seule à échapper à cette secte, elle qui est pasteur dans je ne sais quelle congrégation. Et puis on a Owen, le benjamin, qui a désormais 40 ans, et n'a à son actif qu'un recueil de nouvelles et un roman en solo. Son deuxième est co-écrit avec son père, ce qui lui vaut les honneurs des têtes de gondole et des traductions dans divers pays, dont la France.
 
On ne sait pas comment les deux auteurs se sont réparti l'écriture de ce récit, mais dans la mesure où la trame prend pied dans deux univers, ou plutôt deux dimensions d'un même univers, on peut imaginer le point de césure à cet endroit. peu importe finalement, car on ne peut pas dire que ce Sleeping Beauties restera dans les mémoires, ni chez les Kingophiles, ni dans la littérature en général, sauf pour dire qu'il a été co-écrit par le père et le fils.
 
Car même s'il est long (820 pages, et oui, c'est du King), sa lecture est assez lourde. L'intrigue se met un peu lentement en place, et se développe encore plus lentement. Il faut dire que le récit compte pas moins de 70 personnages principaux et secondaires, que l'éditeur a eu la bonne idée de lister à la fin du volume (une innovation déjà présente dans Dôme). Une profusion qui participe à un certain "réalisme" (bien sûr, quand on a une histoire qui prend pied dans une petite ville, il ne peut pas y avoir que 5 personnages...), mais comme je l'ai dit, le temps que leur situation à tous soit réglée, c'est vraiment long.

Au-delà de ce souci de longueur, c'est la qualité de l'histoire qui est en cause ; on a donc un problème mondial, avec un focus sur une petite ville, celle-là même où peut se trouver la solution à ce problème. Un monde qui se retrouve, en l'espace de quelques jours totalement privé de la moitié de sa population, pas mal comme idée de départ. Lorsqu'on comprend (enfin, le lecteur et ladite moitié) qu'elles (les femmes) sont placées en hibernation pour apparaître dans une version alternative de Dooling, en l'attente de... quelque chose, on se dit que les King père et fils ont peut-être loupé le coche. Et quand on voit la rapidité avec laquelle l'histoire se conclue, on se dit qu'ils ont foiré leur bonne idée de départ.


Car on aurait pu être dans un bon survival à la Dôme, avec des personnages aux personnalités bien trempées, avec l'élément fantastique qui sert de pivot. Et non, on a quelque chose d'assez mou, limite angélique, sans toutefois verser dans la bondieuserie. De là à dire que c'est la partie réalisée par Owen qui a fait foirer l'ensemble, c'est un pas que je ne franchirai pas, ce n'est pas le propos, et je n'ai aucune preuve concernant ce partage de l'intrigue, comme je l'indiquais plus haut. Une œuvre mineure, donc.
 
Il ne reste plus qu'à attendre The Outsider, qui paraît d'ici quelques jours aux Etats-Unis, et probablement au printemps 2019 en France...
 
Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

Christopher Priest, l'un des auteurs de SF les plus sous-estimés par le grand public, capable de créer des mondes entiers, de vous mystifier par des romans inclassables, mais aussi, et c'est le cas ici, d'écrire un roman en hommage à l'œuvre de HG Wells, est à nouveau à la une sur Ansible. Le titre du roman est transparent, puisqu'il fait directement référence à La Machine à explorer le temps. Priest place son récit en 1893, lorsqu'un jeune représentant de commerce, Edward Turnbull, fait la connaissance d'Amelia, qui se trouve être l'assistante d'un savant qui a inventé une machine à voyager dans le temps... et l'espace.



A la suite d'un quiproquo, le jeune couple se retrouve propulsé... sur Mars, dans un environnement extrêmement exotique. Et alors qu'ils ont compris qu'ils ne reverraient jamais leur planète d'origine, ils se retrouvent au milieu d'un conflit planétaire, opposant les Martiens humanoïdes à leur création génétiquement modifiée, des êtres ressemblant à des poulpes monstrueux. Ils tentent de se joindre à la résistance, jusqu'au jour où ils découvrent que les monstres (ils ne seront désignés au long du roman que sous ce vocable) projettent d'envahir... la Terre.



Priest réussit la prouesse non seulement de raccrocher son histoire non pas seulement au roman de Wells pré-cité, mais également à la Guerre des Mondes. De façon très naturelle. Son écriture est elle aussi typique du style wellsien, on a vraiment l'impression que l'écrivain est contemporain de ses personnages. Avec son revers, celui d'être un peu daté, lourd. C'est un vrai hommage.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

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Une fois de temps en temps, j'aime bien faire un détour, dans mes lectures, vers les publications jeunesse. Aujourd'hui c'est un texte pour primo-lecteur qui a eu ma préférence.

 

Lulu est un petit sorcier qui, sur le chemin de l'école, trouve un chaudron étrange. Il décide de le ramener à l'école, où Suri, son familier, tombe dans l'étrange objet et disparaît. Apprenant qu'il appartient à un voisin un peu bizarre, Lulu décide d'y aller avec quelques camarades.

 

Long de 25 pages, illustrations comprises, cette nouvelle propose aux lecteurs en herbe, au travers d'une petite aventure plutôt agréable, de bien appréhender toutes ses dimensions. Ainsi plusieurs dispositifs, communs à toute la collection "Mes premiers romans Larousse", sont présents, tel un curseur qui indique l'état d'avancement dans la lecture, des questions régulièrement placées et un lexique enrichissent l'expérience de lecture. A noter les très agréables illustrations de Zelda Zonk, qui montrent bien l'espièglerie du personnage principal.

 

Je valide.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres


Une mystérieuse organisation internationale protectrice de l'environnement s'empare de plusieurs régions du globe, à la recherche d'un secret millénaire, qui pourrait menacer l'ordre géopolitique de la planète.

Ari Mackenzie, ancien des renseignements généraux, alerté par une série d'inexplicables disparitions, décide de mener l'enquête. Existerait-il un lien entre les étranges recherches de cette organisation et les occultes découvertes de Nicolas Flamel, célèbre alchimiste du Moyen Age ?

Le commandant Mackenzie va devoir se mesurer aux ténèbres. Une enquête dangereuse, la dernière peut-être...

 

J'étais curieux de lire la deuxième aventure d'Ari Mackenzie, après le Rasoir d'Ockham, qui m'avait laissé une très bonne impression. Ce roman y fait directement référence, et se montre d'ailleurs très connecté à ce premier opus. On sent que Loevenbruck a creusé le sillon, toujours très documenté, entre sociétés occultes, alchimistes et flic hors normes. Mais je n'ai pas senti autant d'attirance pour cet univers. La faute, peut-être, à un faux rythme dans le récit, une intrigue plus téléphonée que sa devancière, je ne sais pas trop. Un troisième opus a vu le jour en 2013, je le lirai probablement si je tombe dessus, mais sans attente particulière...

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

Empire Britannique, 1873, sur l’île Bourbon hantée par les diwas, des créatures magiques, imprévisibles et dangereuses.

Lisha Payet, retirée toute petite à sa famille, a grandi sur l’île Maurice voisine. Quatorze ans plus tard, elle revient à Bourbon pour y devenir une parfaite épouse victorienne, sous l’œil critique de la bonne société saint-pauloise.

C’est sans compter le conflit qui éclate sur l’île. Prise malgré elle dans ce soulèvement, Lisha devra choisir son camp. Famille adoptive ou liens du sang ? Obéissance ou transgression ? Ami d’enfance ou officier à la beauté troublante ? Si encore elle ne jouait que sa propre vie ! Mais l’île Bourbon, à travers sa dernière fée, lui a confié son destin et celui de toutes les créatures qui l’habitent.

Du battant des lames au sommet des montagnes, Lisha en apprendra plus qu’elle ne l’aurait souhaité sur les diwas, les hommes et sur elle-même.

 

Ophélie Bruneau est une jeune autrice de SFFF (science-fiction, fantasy et fantastique) qui fait feu de tout bois depuis une petite dizaine d'année, et promène sa silhouette froufroutante surmontée de chapeaux miniatures dans les salons littéraires idoines. Elle souhaitait rendre hommage à ses origines -en partie- réunionnaises au cours d'un roman, ce qu'elle a fait en 2015 avec cette histoire publiée aux Editions du Chat noir. Elle y fait preuve d'une écriture délicate, nerveuse et fort sensible, inscrivant le drame intime de cette jeune femme en marge d'un conflit latent qui va secouer l'île alors appelée Bourbon, car sous domination anglaise. La description de l'île, en aprticulier, vaut à elle seule la lecture, on a vraiment l'impression d'y être.

 

Un fragment d'Histoire, du folklore passionnant et des personnages hauts en couleurs : cocktail explosif que je vous recommande chaudement.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

L'héroïne est toujours Lilly, qui se retrouve confrontée à un danger inédit, puisqu'au retour d'une expédition, elle et ses amis retrouvent Woodbury fracturée, et les enfants enlevés. A la tête d'un groupe de survivants, elle va tout faire pour les retrouver, et elle va se confronter à un groupe à la solde d'un savant dont les travaux pourraient faire basculer l'équilibre des forces, face aux zombies.

 

La plume de Jay Bonansinga connaît un sursaut dans ce tome 7, on s'attache un peu plus aux personnages, même si certains disparaissent. Je le disais dans ma chronique du volume 6 de cette série, on est à la fin d'un cycle, celui qui est consacré à la ville de Woodbury, en Géorgie, indéfectiblement liée à la franchise The Walking Dead. Mais on sent derrière ce jeu de massacre le souci de faire table rase, ou presque, et de repartir avec de nouveaux personnages. Lilly est toujours là, increvable.

 

Spooky

 

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

Christopher Tolkien, fils de l'auteur, a extrait le conte des amants Beren et Lúthien de L’Histoire de la Terre du Milieu, la série de 12 volumes qui réunit et analyse la fiction de J.R.R. Tolkien. L’histoire de Beren et Lúthien a évolué depuis sa première écriture en 1917 et a été retravaillée en diverses formes, y compris en poésie. Pour refléter cela, le nouvel ouvrage s’ouvre avec le texte originel de Tolkien, avant d’inclure des passages de textes plus tardifs qui retravaillent le conte. Présentés ensemble pour la première fois, ils révèlent des aspects de l'histoire jusqu'alors rejetés.

 

[SPOILERS] Seul rescapé d'une armée d'Hommes qui combattit le maléfique Morgoth, Beren pénétra dans le royaume elfique du Doriath. Là, il vit la jeune Lúthien, fille du roi elfe Thingol, danser dans une clairière, et en tomba instantanément amoureux. Pensant lui imposer un défi impossible à relever, Thingol lui demanda de récupérer un Silmaril, un joyau magique serti dans la couronne de Morgoth, s'il souhaitait épouser sa fille. Beren partit donc avec une dizaine de compagnons, dont le roi elfe Felagund (d'un royaume voisin), et fut fait prisonnier par Sauron, lieutenant de Morgoth. Pressentant le danger encouru par son fiancé, Lúthien entreprit de voler à son secours, mais fut retenue prisonnière par son père, puis en chemin par les maîtres d'un chien géant, Húan, avec lequel elle se lia d'amitié.

Avec l'aide de Húan, elle parvint à s'échapper, arriva chez Sauron, le défit sans le tuer, puis abattit la forteresse et libéra les prisonniers. Après une bagarre avec les maîtres de Húan, le couple reprit la quête du Silmaril et se rendit chez Morgoth, revêtu des peaux de deux serviteurs du malfaisant seigneur, un loup-garou pour Beren et une vampire pour Lúthien. Démasquée, la princesse elfe réussit néanmoins à envoûter Morgoth en dansant et chantant pour lui. Le couple put récupérer le joyau, mais à la sortie fut attaqué par Carcharoth, un loup géant serviteur de Morgoth. Beren y perdit la main tenant le Silmaril après que le loup l'ait prise entre ses crocs. Le couple se rendit devant Thingol pour lui prouver qu'ils avaient tenu parole ; Thingol exigea de voir le joyau, et Beren lui dit qu'il était dans sa main, laquelle n'était plus rattachée à son bras. Carcharoth, lui, était en train de ravager les terres de Thingol, lequel partit avec Beren, Húan et quelques autres le tuer. Mais Beren et Húan ne survécurent pas à la bataille.

Inconsolable, Lúthien partit dans les chambres de Mandos, l'équivalent du monde des morts, et réussit à le convaincre de ressusciter son fiancé. En échange, la princesse elfe devint mortelle. Beren et sa fiancée partirent vivre cachés sur une île, où ils eurent un fils, Dior, futur grand-père d'Elrond, que les lecteurs du Seigneur des Anneaux connaissent bien. Thingol fut plus tard tué, le Silmaril volé par des Nains, avant d'être repris par Beren avec l'aide d'Elfes verts et d'Ents. Après sa mort, il revint à Dior, qui régna à son tour sur le Doriath. Sa fille Elwing put ensuite plaider auprès des Valar pour qu'ils attaquent Morgoth. Mais ceci est une autre histoire... [FIN SPOILERS]

 

Alors qu'on pensait que Christopher en avait terminé avec les ouvrages relatifs à la Terre du Milieu, il nous offre ce dernier joyau, qui tient une place tout à fait particulière dans l'oeuvre de son père, puisqu'elle contient en creux bon nombre d'éléments qui vont déterminer la suite de l'Histoire de la Terre du Milieu, comme la future guerre faite à Morgoth, prédécesseur et maître de Sauron, que les Hommes et les Elfes reviennent en odeur de sainteté auprès des Valar (de puissants êtres qui ont presque tout créé en Terre du Milieu), et qu'un Silmaril, un bijou intimement lié à ce monde, a pu être recouvré par les forces du bien, si on peut les appeler ainsi. Les lecteurs du Seigneur des Anneaux en ont connaissance par le récit qu'en fait Aragorn auprès de la Communauté de l'Anneau lors de leur périple, mais aussi par sa propre histoire d'amour avec Arwen, qui présente des coïncidences troublantes avec celle de leurs aïeux (humain/elfe...).

 

 

Mais l'intertexte de ce conte, qui a connu de nombreuses réécritures, renvoie également à l'histoire intime de Tolkien, puisque le personnage de Lúthien lui a été inspiré par son épouse Edith. Lors d'une période de convalescence qu'il passe près du village de Roos pendant la première guerre mondiale, en Angleterre, Tolkien voit son épouse Edith le rejoindre, et au cours d'une promenade dans le bois voisin, assiste à une danse pleine de grâce de celle-ci au milieu des ciguës. La scène sera directement retransposée par l'écrivain dans son conte, et à la mort d'Edith, il fit apposer le nom de Lúthien sur sa pierre tombale. A sa disparition, en 1973, leurs enfants firent écrire celui de Beren sur sa tombe. Difficile de faire plus romantique, n'est-ce pas ?

 

Le conte contient également de nombreuses références aux différentes influences (en général nordiques ou anglo-saxonnes) de Tolkien. Christopher le dit dans sa longue préface : il n'y a aucun matériau inédit -pour les anglophones, s'entend- dans cet ouvrage. Les différentes versions du conte, en vers ou en prose, sont présentes qui dans Le Silmarillon, qui dans L'Histoire de la Terre du Milieu (dans des tomes non encore traduits en français). Si vous ne connaissez de l'auteur que ses deux romans principaux, vous découvrirez un autre pan incroyable de son imaginaire dans le monde d'Arda, servi par une écriture magnifique. Les passages en vers sont de très haut niveau, et les traducteurs successifs, Daniel Lauzon, Elen Riot et Adam Tolkien (dans le désordre), ont su rendre justice à cette qualité sans la dénaturer. Le matériau, d'un point de vue éditorial, sent donc un peu le réchauffé. Mais il offre l'avantage de regrouper en un seul ouvrage toutes les versions du conte, dans une version aussi expurgée que possible de notes de bas de page ou d'annexes, une caractéristique des Tolkien père et fils. Seule une liste des noms (très nombreux), avec une petite explication, vient compléter l'ouvrage. Pour l'occasion, l'illustrateur Alan Lee a réalisé une dizaine de peintures magnifiques, marquant certains épisodes du conte. Un ouvrage précieux, donc.

 

Le voilà, peut-être, le testament littéraire véritable de JRR Tolkien, mais aussi celui de son fils Christopher, qui devrait arrêter sur cet ouvrage son activité d'éditeur sur les oeuvre de son illustre père. A 93 ans, il est temps, me direz-vous... Beren et Lúthien est, pour moi, la quatrième pierre angluaire de l'histoire de la Terre du Milieu, avec Le Seigneur des Anneaux, le Hobbit et Les Enfants de Húrin. Excellente lecture.

 

Spooky

 

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

Ce roman a été écrit dans les années 1980, mais je n'en avais pas entendu parler avant une double actualité récente. D'abord lorsque l'actrice Emma Watson, révélée par la saga Harry Potter et militante féministe, a annoncé sur son compte Twitter en avoir disséminé des dizaines d'exemplaires dans les rues de Paris, afin de le faire découvrir ; ensuite lorsqu'une série télévisée américaine l'adaptant a été diffusée et saluée par la critique et le public.

 

Il s'agit pourtant, ni plus ni moins, d'un des meilleurs romans d'anticipation, ou de dystopie, au même titre que 1984, Le Meilleur des Mondes... Dystopie, car il présente un futur proche dans lequel une dictature a remplacé la démocratie (américaine, en l'occurrence, mais cela n'a pas d'importance). Cette dictature a été mise en place après des conflits armés au déroulement confus, et une évolution sociétale qui a fait brutalement chuter la natalité. Les autorités ont donc mis en place un nouveau système, au sein duquel les femmes ayant déjà eu un enfant deviennent en quelque sorte des pondeuses, au service d'hommes issus de l'élite. Les autres femmes sont réparties selon des classes bien précises : Epouses (mariées aux Commandants mais trop âgées pour enfanter ou stériles), Marthas (domestiques) ou Tantes (sortes de superviseurs ou tutrices des Ecarlates). Un statut de femme-objet que doit donc assumer Defred, notre héroïne. Ce n'est pas son vrai nom, mais un surnom qui souligne son appartenance au Commandant Fred. Les écarlates n'ont quasiment plus de libertés, plus de possessions, plus d'identité non plus.

 

La façon dont Margaret Atwood, Canadienne née en 1939, parle de la vie de Defred, fait froid dans le dos. Le récit est presque un huis-clos, les conversations de Defred étant -dans un premier temps- réduites au simple fonctionnel. L'aliénation, l'obscurantisme (liés à la religion chrétienne, ici érigée en règle absolue) sont des rouleaux compresseurs qui peuvent détruire complètement un individu. Celles qui sortent du schéma risquent gros : la déportation, ou même la pendaison en public. Certains passages, pourtant très cliniques par moments, sont glaçants.

 

Defred parviendra toutefois à changer ses conditions de vie, et à nouer une relation particulière avec le Commandant.

 

La fin du roman laisse à penser que Defred finira par s'en sortir, et que ce système n'a pas tenu au-delà de quelques dizaines d'années. Mais Atwood laisse tout de même pas mal de questions en suspens. Trente ans après, elle présente dans une postface très intéressante les conditions d'écriture, ainsi que la réception et le succès international du roman. Elle dissipe également quelques contre-vérités véhiculées par la critique, comme le positionnement féministe du récit. Un positionnement battu en brèche par la présence des Tantes, qui sont aussi responsables de ce système.

 

Une lecture indispensable, et toujours d'actualité lorsqu'on regarde la condition féminine d'aujourd'hui.

 

Spooky.

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

Tiens, un King qui était passé sous mon radar à la première époque où je les lisais tous, au début des années 1990. Il faut dire que Peter Straub n'avait pas très bonne presse dans le milieu des amateurs de fantastique. Et puis animé par un souci de complétion, j'ai acheté ce roman, qui a été coécrit en 1984.

 

C'est un long roman, qui raconte la quête d'un adolescent, Jack Sawyer, dont la mère, ancienne starlette de cinéma, se meurt d'un cancer dans un hôtel miteux du New Hampshire. C'est après avoir rencontré Speedy Parker, agent d'entretien dans un parc d'attractions, que Jack découvre l'existence des territoires, une dimension parallèle où Morgan Sloat, ancien associé de son père défunt, semble régner en maître, ou plutôt en despote. Mais plus important, ces Territoires semblent recéler le Talisman, un artefact qui pourrait guérir sa mère.

 

Un pitch a priori alléchant, et qui rappelle un peu certains éléments de l'univers de King, comme celui de la Tour Sombre. Mais.

 

Mais c'est raté, quasiment de bout en bout. Les Territoires sont très peu développés, l'idée des "doubles", ces alter ego présents dans cette dimension parallèle, assez peu exploité. Ces Territoires, complétés par les Terres dévastées, n'ont pas vraiment d'identité claire : époque moyenâgeuse, contemporaine, retour à une époque préhistorique ? Tout se mélange sans véritable harmonie, sans cohérence.

 

Quant à l'histoire, elle ne réserve pas trop de surprises, allant vers sa conclusion inéluctable, mais... que c'est long ! Près de 1200 pages pour l'édition poche de ce roman. On a un peu l'impression que la logorrhée respective de chaque auteur s'est ajoutée à l'autre, sans aller vers l'essentiel. Notons une fin qui dure plus de 100 pages. Insupportable. Je n'ai jamais ressenti une telle lassitude à la lecture d'un King...

 

Côté personnages, il n'y a que Jack qui soit vraiment intéressant ; il a peut-être bénéficié de l'empathie si particulière de King pour les adolescents. Ses compagnons de route, Wolf et Richard, ne sont pas désagréables. Par contre les méchants, car ils sont nombreux, sont risibles tellement ils sont ridicules...

 

Bref, une lecture difficile et frustrante. Pas sûr que je réitère l'expérience avec Territoires, la suite que les deux auteurs ont écrit quelques années plus tard...

 

Spooky

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