Lilas, une naine flamboyante, a choisi, depuis la disparition de Frêne, son époux, de prendre sa retraite de Chef de la garde du palais de la Haute Fée pour ouvrir une auberge au bord de la mer, à l'endroit même ou Frêne s'est "ancré" pour l'éternité. Entourée de quelques amis et d'Errence, un elfe qui est aussi son amant, elle mène une existence un peu trop paisible à son goût.
Alors qu'elle s'interroge avec angoisse sur son devenir, son fils Saule, pourchassé par un groupe de miliciens au service de la Haute Fée, fait irruption dans l'auberge. Il serre dans ses bras une fillette de 10 ans, Brune, qui est à l'agonie.
Après quelques heures d'hésitation, et bien que pressentant l'immense danger qui émane de façon indiscible de la personnalité de Brune, Lilas décide de les protéger envers et contre tous.
Ce qui frappe d'emblée dans ce roman, c'est sa couverture.Elle nous montre un être ailé, manifestement féminin, en fermé dans une cage métallique suspendue dans le vide et de laquelle partent des filaments tressés par la fée. Oui, car il s'agit bel et bien d'une fée. Pas au sens où on l'entend habituellement dans les contes, puisque dans l'univers construir par Mathieu Gaborit, les fées sont en fait un mélange -pas super clair- de conscience, d'âme et de souffle de vie contenus dans le coeur et le corps de chaque personnage. Le souffle est un élément important, puisqu'il contient en fait l'essence de la magie de ce monde de fantasy. Des éléments a priori intéressants, plus ou moins novateurs, mais qui hélas sont mis en scène dans un récit qui se prend les pieds dans le tapis très vite. La narration est confuse, embrouillée, les scènes s'enchaînent sans véritable cohérence, d'autant plus que l'on change plusieurs fois de points de vue, même si Lilas et son fils restent au coeur de l'intrigue.
Pourtant Mathieu Gaborit a une belle plume, il fait partie des valeurs sûres du genre francophone, mais son histoire est vraiment difficile à suivre. A tel point que j'ai failli arrêter en route. Ne restent que ces éléments novateurs, et -malgré tout- une certaine poésie, les relations filiales et amoureuses étant décrits d'assez belle façon.
Une déception globale, donc.
Spooky