On pourrait caractériser Equilibrium par 3 défauts. Premièrement, un manque flagrant de moyens, mal contrebalancé par l'inventivité (n'est pas Vincenzo Natali -Cube- qui veut). Deuxièmement, un scénario qui mange à tous les râteliers, sans en profiter vraiment (je vais vous expliquer tout ça). Troisièmement, une sortie coincée entre les deux Matrix, ce qui n'arrange pas les choses en cette année de blockbusters fantastiques (malgré l'absence de Star Wars ou Harry Potter). Avec des atouts pareils, la carrière du film semble plombée. Sur le plan artistique, en tout cas, il y a peu de reproches à faire : photo soignée, effets discrets mais efficaces, musique monocorde et monolithique, interprétation solide…
Dans un futur proche, la 3ème guerre mondiale à mis l'humanité à genoux. Les gouvernements décident de faire prendre un virage décisif à l'Histoire. Désormais la pensée sera unique, les émotions sont bannies (et même réprimées), tous doivent agir de la même façon. John Preston est un Ecclésiaste, c'est à dire une sorte de flic traquant toute personne transgressant l'ordre établi, en clair ceux qui lisent un livre interdit (tel les poésies de Yeats), préservent des reliques du passé (un phonographe, une lampe à pétrole)… Un jour, il oublie de s'injecter sa dose quotidienne de Prozinium, un produit inhibiteur d'émotions. Du coup, tout un monde s'ouvre à lui, bouleversant à jamais sa vie et ses convictions.