13 mars 2001 : votre serviteur est invité à l’avant-première de la ressortie en version intégrale de l’un des films les plus cultes de ces 30 dernières années : l’Exorciste ! L’accroche de l’affiche est alléchante : « Le film le plus terrifiant de tous les temps comme vous ne l’avez jamais vu ! ». Si je me souviens du film que j’ai vu à 13 ans, il y a des trucs terrifiants, des têtes qui se tournent à l’envers, des corps complètement tordus, des maquillages saisissants... Version intégrale ? Tout le monde va vomir dans la salle ! Je propose à plusieurs personnes de m’accompagner, aucune ne veut, sans doute à cause de leur estomac fragile. J‘y vais donc seul, muni d’un sac idoine. Bon, pour ceux qui ne connaissent pas, je rappelle l’histoire : une jeune fille est sous l’emprise d’un démon probablement venu d’Irak, et un vieux prêtre (Max Von Sydow, excellent comme à son habitude) en assiste un plus jeune dans l’exorcisme.
Le film est le prétexte à une suite de scènes-chocs : transformations physiques, lévitations, mutilations, torsions impossibles... L’atmosphère est oppressante, mais pas dans une salle de 500 places au milieu de crétins qui rigolent au moindre hurlement de la Bête. Le film dure deux heures, et pas une scène (ou alors elle n’apporte rien à l’histoire) n’a été rajoutée. L’Exorciste est et reste un chef-d’œuvre du cinéma fantastique, mais cette version n’apporte rien à celle que tout le monde connaît déjà. William Friedkin (le réalisateur) et William Peter Blatty (le romancier et scénariste) avaient juste besoin de payer leurs impôts.