Tout comme je me fais de temps en temps des "sessions" Tolkien, il arrive que parfois je me retrouve à lire plusieurs ouvrages d'un même auteur. En ce moment c'est Stephen King qui y a droit, puisqu'après avoir achevé la lecture de l'adaptation de La Tour sombre en comics (ou plus exactement l'adaptation de l'un des arcs narratifs de cette série), je me suis lancé dans la lecture d'American Vampire, premier comic spécifiquement écrit par le King. Et puis, actu oblige, j'ai attaqué la lecture de Dôme, son énorme diptyque de 1 200 pages dont les premiers échos ont été assez positifs. Par exemple l'ami Shanaa, lui aussi kingophile devant l'Eternel, en dit le plus grand bien sur son blog. N'ayant pas la prétention d'en parler aussi bien que lui, je vais tout de même tâcher de vous en toucher deux mots.
Imaginez Chester's Mill, petite ville tranquille du Maine, mais typique des villes à la King, comme la défunte Castle Rock, qui est d'ailleurs voisine de ladite localité. c'est à dire avec des habitants ayant souvent des blessures secrètes, des vices cachés, des politiciens véreux, des commerçants honnêtes ou pas. Une petite ville qui du jour au lendemain, sans crier gare, se retrouve entièrement isolée du reste du monde par un dôme transparent mais impossible à percer. Du coup la petite société qu'est Chester's Mill va devoir se réorganiser, les ennemis d'hier vont devoir collaborer, plusieurs drames vont faire prendre conscience aux habitants que l'heure est grave... La ville est donc mise sous cloche, et cette micro-société va donc devoir évoluer, survivre, avec ses forces et ses faiblesses, et peut-être, qui sait, un ver dans le fruit...
J'ai dévoré ce premier tome. 630 pages en une semaine, je crois que je n'ai plus fait ça depuis plus de 15 ans. Le King est de retour avec ses tripes et son stylo (ou son clavier) d'enfer. Le roman est d'une extrême maîtrise, on y retrouve beaucoup de choses qui font que l'auteur a été le plus vendu au monde pendant je ne sais combien d'années. On retrouve plus ou moins l'ambiance du cycle Castle Rock (titre officieux et purement de mon invention), c'est à dire un univers se réduisant presque à une petite ville de quelques milliers d'habitants, de nombreux personnages dont les destins vont se croiser, pour le meilleur et peut-être pour le pire (surtout pour le pire, avec King, c'est souvent le cas), un dosage parfait entre passages introspectifs et pures scènes d'action (il y a une scène d'émeute dans ce premier tome, par contre je l'ai trouvé moins réussie que celle, dramatique au possible, mettant en scène le jeune Rory Dinsmore). Pour que l'on ne s'y perde pas (trop), l'auteur (ou l'éditeur) a eu la bonne idée de mettre en début de l'ouvrage la liste des personnages (il y en a plus de 60) qui interviennent peu ou prou dans l'intrigue ; il y a également un plan de la ville de Chester's Mill.
En résumé, ce premier tome est l'un des meilleurs jamais écrits par Stephen King, renouant avec les thrillers horrifiques de la grande époque. A bientôt pour une chronique du second volet du diptyque.
Spooky.