Après une terrible nuit d'ivresse, Ignatius Martin Perrish se réveille avec la gueule de bois et des cornes qui lui sortent des tempes. Depuis le viol et la mort un an auparavant de sa bien-aimée Merrin Williams, reclus dans la solitude, il vit un enfer, lui qui vient d'un milieu privilégié. Mais ses cornes vont lui permettre de retrouver l'assasin de Merrin, quitte à donner sa part au diable...
Joe Hill vient lui-même d'un milieu privilégié, celui de l'écrivain Stephen King, qui est son père. Ecrivain lui-même, il se place dès son premier roman, Le Costume du mort, dans la même veine que celui-ci. Cornes enfonce le clou. On est clairement dans un registre combinant chronique sociale, épouvante et modernité. Au niveau des mèmes et des symboles, Hill marche sur les pas de son père : une partie non négligeable du roman se situe dans le temps de l'adolescence, et l'étrange tient une part très importante dans le récit.
En fait une fois refermé, ce roman me laisse un goût d'inachevé. Il comporte des longueurs (bon sang ne saurait mentir), part d'une bonne idée largement exploitée et le récit comporte de nombreuses surprises. Les "nouveaux pouvoirs" d'Ig amènent des situations cocasses, mais l'humour est rapidement évacué pour amener un récit, dans sa partie "contemporaine" assez sombre. Les chapitres d'exposition et d'explication, si l'on peut dire, sont eux trop nombreux ou trop longs.
Par contre l'écriture de Joe Hill, sur ce roman, n'a pas grand-chose à voir avec celle de son père. Elle est plus classique, moins débridée, ce qui rend la lecture un peu moins accrocheuse. Il n'empêche que c'est très plaisant, intéressant et que ça donne envie de lire les autres ouvrages de l'auteur. A noter le petit clin d'oeil lorsqu'est évoqué le nom de Judas Coyne, héros de son premier roman.
Une adaptation de Cornes est en cours, par Alexandre Aja, réalisateur français du remake de La Colline a des yeux et de Mirrors notamment, avec Daniel Radcliffe (qui semble avoir une carrière après Harry Potter) et Heather Graham.
Spooky