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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Publié le par Ansible
Publié dans : #Films

PRISONNIERS DU GLAND

Richard Donner est quelqu’un de drôle. Si l’on se réfère à son interview donnée à l’Ecran fantastique n°242 d’avril 2004, « il y a encore peu de temps, personne n’aurait imaginé pouvoir envoyer un fax ! Il n’est donc pas évident de convaincre les acteurs et les spectateurs qu’on peut se transposer facilement dans le temps. » Bon, Richard, tu es au courant que le fax existe depuis 15 ans, j’espère… Ah, et les acteurs s’en foutent de croire ou pas au voyage dans le temps, il suffit que les spectateurs y croient, eux. On continue. « Le fait que les personnages, y compris ceux de 1357, parlent un anglais contemporain, n’est pas étonnant, parce que Michael Crichton a mis en place dans son livre un dispositif pour que tout le monde parle la même langue. » En gros, on a du pot que ça se passe en Dordogne au Moyen-Age, quand les gens y parlaient l’ancien anglais ; quant à la modernité de la langue, je ne vois pas trop la finesse, là… « Le livre présente toute l’aventure à la manière de Jurassic Park : des gens veulent utiliser le voyage dans le temps à des fins purement commerciales. Dans le film, il s’agit d’une mission de sauvetage. » Mais c’était déjà l’argument du bouquin, ça ! « le tournage a pris du retard, car nous avions trouvé des paysages extérieurs en Angleterre et au Pays de Galles, mais la région a été touchée par la fièvre aphteuse. Nous avons ensuite trouvé une région fabuleuse, une forêt près de Berlin… Puis le 11 septembre est arrivé. Du coup, nous ne voulions plus tourner ça en Allemagne (ndlr : ????), alors nous sommes revenus aux Etats-Unis, mais la grève des acteurs est survenue à ce moment-là. Nous avons finalement tourné à Montréal. » Eh, les mecs, vous étiez au courant que l’histoire se passait en Dordogne, et que les décors naturels sont restés à 90 % en l’état depuis 1357 ? «  Un jour, alors que l’on tournait dans une grande ferme isolée, sans route, une pluie torrentielle est survenue, doublée d’une température glaciale. On avait vraiment l’impression d’être en 1357 ! » Bon, c’est sûr qu’il n’y a plus de pluie, ni d’hiver au XXIème siècle, Ritchie chéri. « En me documentant, j’ai appris que les combats de l’époque était menés par des gars durs et saignants, un peu comme si aujourd’hui on se battait à coup de batte de base-ball. A l’époque, c’était une question de vie ou de mort, sans tout le cérémonial cinématographique rajouté d’habitude… » La vache ! En voilà au moins un qui aura appris qu’il y a eu des combats au Moyen-Age en Europe, c’est génial le cinéma !

Allez, une petite dernière pour la route : « Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les scènes de bataille ne sont pas les plus compliquées avec une équipe compétente et une bonne documentation, il suffit de mitrailler avec la caméra une fois dans l’action ! » Il serait pas un peu feignant le père Donner ? C’est un rigolo, je vous dis. Ou alors il commence sérieusement à yoyoter de la touffe. Rappelons quand même qu’il a réalisé Superman et les quatre Arme fatale. Finalement, ça me fait un peu peur à moi, tout ça, avant d’avoir vu le film…



Six mois après avoir lu cette critique, j’ai enfin le courage de louer le DVD de ce film, qui me fait très peur. On est quand même loin du naufrage intégral. Contre toute attente, les décors sont assez bons, ainsi que la plupart des costumes. Bon, passons sous silence la forêt de sapins pas très périgourdine, mais il faut reconnaître que les équipes artistiques ont fait du bon boulot. Ce qui n’est pas le cas du reste de la production. Le film passe sous silence des passages entiers du roman (très bon, lisez-le) de Michael Crichton ; on se retrouve avec pas mal de raccourcis un peu idiots. Les acteurs, la “star” Paul Walker (l’honnête Une Virée en Enfer et 2 Fast 2 Foirous) en tête, sont quant à eux complètement transparents, mis à part Gerald Butler (Dracula 2001, Le Règne du feu...) et le trop rare Lambert Wilson, qui joue ici un Français, avec classe. Il faut dire que le réalisateur semble les laisser en roue libre, ce qui n’est pas forcément bon avec des acteurs relativement peu chevronnés... A la vision des suppléments du DVD, on comprend mieux : le réalisateur s’y montre à la fois laxiste, je-m’en-foutiste et tyrannique. Pire, il se permet, devant une caméra de documentariste, de débiner certains de ses collaborateurs les plus précieux. Un grand homme, Richard Donner... On comprend pourquoi un message, au début de ces bonus, indique que le studio, la Warner, ne partage pas forcément les propos tenus sur la galette... Le film n’est sorti que deux ans après son tournage, après de nombreux problèmes, semble-t-il. On comprend un peu pourquoi. C’est bien dommage, car l’oeuvre de Crichton, l’un des meilleurs écrivains de notre époque, mérite mieux, bien mieux...

Spooky.
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