FOOTAGE (=PRISE DE VUES EN ANGLAIS) DE GUEULE
Vous souvenez-vous de ce film que l'accroche annonçait "aussi flippant que Scream", "aussi tordu que Usual suspects" et dont l'affiche n'était qu'un gros plan de I'héroïne écrasant une larme sur fond noir ? Certains d'entre vous l'ont sûrement vu, suivant le principe du mouton de Panurge. En fait le succès du film repose sur une stratégie commerciale ultramoderne et racoleuse : rumeurs sur Internet et informations scénaristiques aussi sybillines que pour un film de Luc Besson. En 1994, trois apprentis cinéastes partent réaliser un documentaire dans la forêt des Black Bills, à la recherche de la sorcière de Blair. Ce sont les prises de vues de leurs deux caméras que nous voyons à l' écran. Ce prétexte explique la mauvaise qualité de l' image (dans le genre, Henry, Portrait of a serial killer, était cent fois mieux maîtrisé) et les décors "cheap" du film. Voilà donc nos post-ados en balade dans une charmante forêt, perdant connement leur chemin et en proie à des hallucinations surtout auditives. Car on ne voit rien. et des petits bonshommes de bois pendus aux arbres ne me font pas vraiment peur. L'instigatrice de l'expédition révèle (trop ?) Vite son hystérie latente (Heather Donahue vient d'ailleurs d'être élue pire actrice de l'année) et ses deux compères sont des irresponsables de bout en bout (l'expression cervelle de moineaux correspond d'ailleurs à merveille à ces deux crétins).
On comprend pourquoi le film a fait 100 millions de dollars de recettes aux Etats-Unis, car on y voit trois jeunes adultes américains typiques céder à leur nature débile. Les deux réalisateurs-businessmen du Projet Blair Witch s'y montrent très doués pour filmer des tas de feuilles et de cailloux. Ce film est l'une des plus grandes escroqueries de l'histoire du cinéma, avec peut-être le Godzilla de Roland Emmerich, moins sournois.