Avant d’aller voir le film, j’ai marché dans le caca. Prémonitoire ? Possible. Car Catwoman est de loin le film de super-héros le plus nul que j’aie jamais vu. Patience Phillips est designer pour hedare, marque toute-puissante de cosmétiques. Elle découvre que le futur produit-star, “Beau-Line”, censé rajeunir et raffermir la peau, est en fait un produit hautement toxique à moyen terme. Elle tente de s’échapper du siège, mais les sbires de son patron la propulsent avec les déchets dans la rivière. Noyée, elle revient à la vie grâce à des chats qui ne font que la regarder. Elle se trouve du coup investie de facultés d’agilité et de vision typiquement félins. Le film tenait la route le temps de la première bobine. C’est à partir du moment où l’histoire verse dans le fantastique que le n’importe quoi s’installe : raccourcis narratifs incompréhensibles, dialogues indigents, le tout filmé avec les pieds. Oui, oui, avec les pieds. Pitof, déjà auteur du calamiteux Vidocq, nous propose des plans de coupe anti-rythmiques, un montage qui fait mal à la tête, et une direction d’acteurs qui laisse à désirer. Car on aurait pu attendre mieux de Lambert Wilson, dans la foulée de sa prestation des deux derniers Matrix, de Sharon Stone, que l’on ne présente plus mais qui est ici transparente comme du verre, et surtout de la délicieuse Halle Berry (X-Men...), qui en fait des tonnes (comme les chats) dans le rôle-titre. Pêle-mêle, voici quelques “ratés” du film : Berry enfourche une moto tête nue, puis on la voit avec un petit casque de scooter goûter aux joies de la vitesse. le plan d’après, la moto s’approche et elle a perdu son casque ! Les ravages de la vitesse, sans doute... Passons sous silence l’inutilité de la scène. Catwoman/Patience sort avec/affronte un flic débonnaire, joué avec mollesse par Benjamin Bratt, ancien petit ami de Julia Roberts. On essaye de nous faire aimer le flic, qui fait de la prévention dans les écoles et fait preuve d’héroïsme à la Foire aux Plaisirs, mais l’ensemble sonne complètement faux. Par ailleurs, lorsque patience découvre ses pouvoirs, sa maîtrise est instantanée. Pas de temps d’adaptation, comme chez Spider-Man. les scènes où on la voit sauter d’un toit à l’autre font pitié, car on voit presque les câbles ou la créature numérique qui la remplace. Autre exemple, dans une scène, Pitof insère trois plans de coupe sans rupture de temps, avec un personnage qui regarde dans trois directions différentes, sans que l’on voie de transition. Le personnage est un chat au repos. Parlons-en, des chats. Il y en a quelques-uns dans le film, mais ils ne sont pas vraiment mis en valeur. sans parler du minou numérique qui fait la bise à Halle Berry au début. Je me serais bien déguisé en chat, moi.
L’image, quant à elle, est d’une laideur indigne d’une super-production. Souvent surexposée, presque toujours granuleuse, la recherche d’ésthétisme est proprement ratée. Le naufrage n’est pas total, cependant. La musique est cool, du moins au début. Halle Berry, même habillée avec un sac de patates, et un entonnoir sur la tête, reste mignonne. A ce sujet, l’actrice a déclaré, qu’elle s’est retrouvée à plusieurs reprises dans des situations “à la janet Jackson”. dommage qu’on ne les aie pas conservées au montage, ça aurait pu remonter l’intérêt du film. d’un autre côté, les acteurs sont tous mal, voire très mal habillés. Voir Halle Berry se friter, elle la sex-symbol des années 2000, avec Sharon Stone, autre icône des années 1990, relève du fantasme de tout mâle âgé de plus de 12 ans normalement constitué. La sensualité, hélas, est absente, même si Catwoman ondule délicieusement dans sa tenue moulante et lacérée. Le film est ainsi globalement drôle, tellement le sérieux affiché se télescope avec la nullité artistique. Bref, c’est moche, c’est idiot, mais si vous aimez vous marrer, il y a de quoi faire. Si ma chronique vous a semblé sans ni queue ni tête, c’est normal, elle est à l’image du film. Spooky.