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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Publié le par Ansible
Publié dans : #Films
LE COBAYE 3


« Librement adapté de la BD Blueberry », nous dit-on pendant le générique du film du même nom. Très librement, pourrait-on dire, car le long métrage de Jan Kounen n’a pas grand-chose à voir avec les deux albums de Charlier et Giraud censés avoir été adaptés. Seuls subsistent les personnages et un semblant de trame. Ainsi nous retrouvons-nous dans une petite ville de l’Ouest typique, où Blueberry, Marshall de son état, s’efforce de faire régner l’ordre avec l’aide de son vieil ami Jim Mc Clure (Colm Meaney, The Van). Mais la découverte de montagnes soi-disant remplies d’or par un marginal prussien va changer la donne. Et faire rejaillir le passé du Marshall, qui a autrefois été initié aux rites chamaniques des Indiens du coin. Cette intrusion des sciences occultes sert d’alibi à Kounen, qui en fait deux séquences très impressionnantes. Orientation surprenante, mais surtout très discutable, car Blueberry est avant tout un western très classique (je parle de l’œuvre originale), utilisant tous les codes du genre. Là on a droit à un western qui bascule dans le trip new age, où l’on fait pas mal l’apologie de l’affirmation du surmoi, de la conscience totale, bref, des paradis artificiels. Les séquences oniriques ne sont certes pas trop mal faites, mais complètement décalées par rapport au sujet et trop longues (surtout la seconde). Cela pose problème dans le film, on en sort consterné. Passons sous silence (et puis non, tiens) la scène où Cassel nage sous l’eau avec une Juliette Lewis complètement nue, avec des plans où elle ne cache absolument rien de ses charmes juvéniles (d’un goût douteux, quand même). 

Enlevons à présent cette demi-heure de délire due à la fumette et penchons-nous sur le reste. On a quand même droit à un western classique, avec fusillades, vengeance froide, histoire d’amour et beaux paysages (vive le Mexique !). Le tout est plutôt bien filmé, pas mal joué et pas trop mal illustré par la musique. Au niveau du casting, le choix de Vincent Cassel (La Haine, Les Rivières pourpres…) a d’abord fait hurler les puristes (rappelons que le personnage de BD était physiquement –au départ- inspiré de notre Bébel national - hélas, quand Kounen l’a appelé, il avait débranché son portable pour suivre Roland-Garros avec son toutou). Contre toute attente, il se révèle plutôt convaincant, ainsi que ses camarades (Michael Madsen, Reservoir Dogs, est très bon en méchant, Juliette Lewis aussi –on se croirait dans un Tarantino, non ?).


Un oubli scandaleux : le regretté Jean-Michel Charlier, créateur et scénariste des meilleurs albums, n’apparaît pas au générique, à l’inverse de Jean « Moebius » Giraud, lui-même schizophrène littéraire et chantre du new-age outre-Atlantique. Ce qui lui a permis de parader sur nombre de photos de production du film. Une outrecuidance assez crasse, je trouve. En résumé, Blueberry – L’Expérience secrète est un film déroutant, pas franchement mauvais, mais ouvertement schizophrène et pro-drogues douces. Les fans de western et de BD se sentiront trahis, sans aucun doute.
T’en veuuuuuuuuuuuuuux ?
Spooky
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