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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

 

Sept ans après la sortie du roman des frères Strougatski, le réalisateur russe (enfin, soviétique à l'époque) Andrei Tarkovski (Solaris) a proposé sa version cinématographique de ce classique de la SF.

 

Il existe une zone, dans laquelle ont atterri des visiteurs venus des étoiles dans le passé, pour un pique-nique spatial. Mais celle-ci est devenu un domaine mort, tué par les radiations, parsemé de pièges sans cesse en mouvement, et qui recèle une "chambre" dans laquelle se réalisent les voeux des audacieux qui parviennent à la rejoindre. C'est le boulot de Shouhart, un Stalker en bout de course, d'y emmener ceux qui le souhaitent.

 

Deux constatations en premier lieu : Tarkovski disposait de peu de moyens, et le maigre budget n'est clairement pas passé dans les effets spéciaux (sans doute rudimentaires en 1979 en URSS...), ni dans les décors, puisque le cinéaste s'est contenté de filmer en pleine pampa, dans des décors "naturels" parfois submergés par une eau sale (échappée d'une usine électrique proche) ou parsemés de ruines oppressantes, à proximité de Tallinn, capitale de l'actuelle Estonie. Il s'est ensuite "contenté" de ne filmer que l'histoire de l'expédition de Shouhart dans la Zone en compagnie de deux clients, exit donc l'intrigue concernant Nounane. Les passages concernant la famille de Shouhart sont aussi extrêmement réduits, au début et à la fin du métrage.

 

Que dire ? Il est difficile de juger un tel film, tant ses caractéristiques semblent éloignées des canons occidentaux. L'atmosphère est oppressante, inquiétante, mais surtout du fait des attitudes des personnages, que l'on pourrait qualifier d'incohérentes si on ne comprend pas le théâtre d'opérations, à savoir une zone semée d'embûches mouvantes, et probablement radioactives. Une petite musique discrète ajoute un soupçon d'atmosphère crépusculaire à ce road-movie où trois personnages sont présents sur 95% du métrage. Il faut savoir aussi que les dialogues se résument parfois à des monologues sibyllins. La Zone est régie par des règles, dont seul le Stalker, au bord de la folie en permanence, peut comprendre le sens. Ces règles contraignent le professeur et l'écrivain à révéler leur personnalité intime, ce qu'ils cachent au plus profond d'eux-mêmes. Certains plans, y compris le tout dernier, induisent le spectateur dans un doute existentiel permanent.

 

 

L'interview en bonus de deux des techniciens du film éclaire un peu l'atmosphère étrange du film, dont tous les participants sauf huit ont disparu en l'espace d'une vingtaine d'années, une situation que l'un des survivants attribue à la forte pollution des lieux de tournage. Stalker est un film à l'histoire particulière puisque grâce à ses contacts en Occident, Tarkovski obtint une pellicule Kodak révolutionnaire qui donne un cachet particulier à l'image. Mais à la suite d'une erreur de manipulation des techniciens, une bonne partie du film fut détruit. Le réalisateur réussit tout de même à obtenir les crédits pour retourner les scènes perdues, ce qui explique que celui-ci ait été réalisé en deux parties.

 

Je l'avoue, je me suis quand même pas mal ennuyé pendant le visionnage du film. Je pense être clairement passé à côté, par manque de culture essentiellement.

 

Spooky

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