Depuis une ou deux ans j'ouvre mon champ de découverte de l'imaginaire, et le polar fait partie de ces axes d'ouverture. Je ne connaissais pas du tout Lisa Gardner, mais elle m'a été chaudement recommandée, du coup j'ai essayé son dernier roman, Preuves d'amour.
Nous sommes à Boston. La police municipale reçoit, un dimanche matin, un appel concernant une femme-flic de la police d'Etat qui aurait abattu son mari chez eux, et dont la petite fille de 6 ans aurait disparu... Le commandant D. D. Warren (héroïne d'un autre roman de Gardner) et l'officier Bobby Dodge, officier de liaison, sont dépêchés sur les lieux et chargés de l'enquête. Tout semble clair : Tessa Leoni aurait abattu son mari Danny après que ce dernier l'aurait violemment molestée. Personne par contre ne sait ce qu'est devenue la petite Sophie... Mais peu à peu l'affaire révèle de sombres secrets, et les mauvaises personnes ne sont pas forcément celles qu'on croit...
Lisa Gardner fait preuve d'une grande connaissance des procédures des différentes polices. Son style est assez direct, factuel, ce qui n'empêche pas par moments des respirations avec les introspections des personnages. Car elle a choisi de nous mettre dans la peau de trois d'entre eux : Tessa, D.D. (deux femmes, dont l'une est dans un état particulier) et dans une moindre mesure, Bobby. Ce qui permet une montée en puissance parallèle, avec des personnages qui interagissent directement mais dont la perception est forcément différente. Le récit est nerveux, enlevé, mais somme toute relativement classique sur ses deux tiers. Puis lorsque D.D s'arrache à sa condition de "victime/criminelle" pour devenir "actrice/chasseuse", on passe à une dimension supérieure, extrêmement prenante. J'avoue, j'ai dévoré les cent dernières pages, le suspense étant demeuré entier.
Je lirai d'autres romans de Lisa Gardner avec plaisir.
Spooky