La vision du deuxième épisode m'avait considérablement refroidi quant à la qualité de la franchise Iron-Man au cinéma. Et je n'étais pas le seul. Pour le troisième, changement de scénariste et de réalisateur : exit Jon Favreau et Justin Theroux, bienvenue à Drew Pierce et Shane Black (avec lequel Robert Downey Jr avait fait Kiss Kiss Bang Bang il y a quelques années). Changement de ton aussi. Tony Stark est toujours ce prétentieux un brin clown, mais il est désormais plus ou moins fiancé à son ex-secrétaire Pepper Potts, qui a pris les rênes de son empire industriel. Et il a des gros soucis de santé (je veux dire, en plus d'avoir des shrapnels dans la poitrine, qui nécessitent la présence de l'électro-aimant en permanence). Et Stark fait des crises d'angoisse, dort mal, ce qui peut occasionner l'intervention nocturne de son armure, au pire moment...
Mais une nouvelle menace pèse sur lui (et sur le monde, accessoirement) : un type un peu bizarre, qui se fait appeler le Mandarin, au look vaguement chinois, affirme être l'instigateur de différents attentats dans le monde. Il tue même en direct un cityoyen américain, ce que ne peut laisser passer le Président, qui envoie Iron Patriot, ex-War Machine, le super-héros dont l'armure a été copiée sur celle de Stark et qui est portée par James Rhodes, son fidèle ami. Mais bien sûr, ça foire... Et tout ça au moment où Killian, un scientifique obscur -et accessoirement ancien soupirant de Pepper- réapparaît dans l'entourage de Tony Stark...
Chronologiquement ce troisième opus intervient après Avengers, un certain nombre d'éléments et de répliques le confirment, même si Shane black ne se sent pas obligé de l'appuyer et reste light sur ce point. Ce qui n'empêche pas le réalisateur-scénariste de faire avancer la mythologie de l'Homme de Fer, surtout à la fin. Mais revenons à nos moutons.
La rupture avec le deuxième film de Jon Favreau (lequel apparaît tout de même, en tant que producteur exécutif et acteur, incarnant le chef de la sécurité de Stark Industries) est très importante. Ici la menace est bien plus grande que celle d'un terroriste oriental ou moyen-oriental de bas étage, ou un scientifique russe monolithique. Le récit bascule dans le fantastique, un peu dans la lignée de Thor ou Avengers, tandis que, comme je l'ai indiqué, la personnalité de Stark est nettement plus fouillée. Le temps de présence à l'écran de l'armure d'Iron-Man (ou DES armureS) me semble moins important, ou en tous les cas mieux géré. On n'appelle pas les effets spéciaux à la rescousse à la moindre faiblesse du scénario chez Shane Black. Pourtant une scène de sauvetage aérien impressionnante marquera les esprits, mais là encore, pas de fioriture, Shane Black joue l'efficacité. L'occasion, du coup, de voir Stark et Rhodey sans leurs déguisements de casseroles volantes, dans de vraies scènes d'action et d'interaction (et visiblement Downey Jr et Don Cheadle s'amusent bien), tandis que Gwyneth Paltrow fait oublier peu à peu l'espèce de bombasse sophistiquée du premier épisode.
Et plutôt qu'un film linéaire, prévisible comme pouvait l'être Iron-Man 2, nous avons là une intrigue complexe -mais qui tient en deux heures de métrage- qui se tient à peu près, mais où le spectateur est constamment, ou presque, surpris... Cette qualité d'écriture et ce souci de surprendre (même si le script est -vaguement- inspiré par Extremis, l'un des arcs du comic-book Iron-Man), m'ont vraiment impressionné.
Au final donc cet Iron-Man 3 est une réussite. Je suis curieux de voir ce qu'il va se passer dans le 4ème, auquel Robert Downey Jr ne participera pas...
Spooky