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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

 

Oui oui, vous avez bien compris si vous suivez un tant soit peu ce blog, je reviens cycliquement à des écrits de JRR Tolkien, ou sur son oeuvre. J'appelle ça des "sessions Tolkien". Attendz-vous donc à un ou deux autres articles dans la même veine dans les jours à venir...

 

Aujourd'hui je vais vous parler d'un court (135 pages dans un format un peu plus grand que du poche) essai paru aux Presses de la Renaisance, maison d'édition de littérature générale spécialisée en livres de religion. Je n'avais pas encore vu cet aspect dans mes précédentes lectures, du moins pas de façon consacrée. Irène Fernandez, normalienne, docteur ès lettres, est une spécialiste du mythe chez CS Lewis, auteur du Monde de Narnia, mais aussi ami intime de Tolkien. J'imagine que c'est par ce biais qu'elle en est arrivée à étudier les écrits du Professeur.

 

Elle s'est donc attachée à trouver un sens et une spiritualité dans le chef-d'oeuvre de Tolkien, comme l'indique le sous-titre de l'ouvrage. Si l'intention est louable, je la trouve biaisée dès le départ. En effet Le Seigneur des Anneaux n'est pas à considérer comme une oeuvre isolée, qui se suffit à elle-même (bien que sa lecture exclusive en soit cohérente), mais comme une partie d'un ensemble beaucoup plus vaste, que Tolkien n'a cessé d'explorer et de décrire, et dont seule une petite partie, est, à l'heure actuelle, disponible. Car comment parler de la cosmogonie d'un monde qui comporte plusieurs dizaines de milliers de pages, trois romans, des dizaines de nouvelles, des contes, des poèmes, etc. ? A son actif, la première version de cet essai est sortie en 2002, il y avait encore peu de sorties des oeuvres de Tolkien. Pas beaucoup plus en 2005, lorsque cette édition a été "revue et augmentée", mais comme I. Fernandez cite des sources anglophones, cette remarque n'est pas forcément légitime.

 

Passons.

 

L'essai se veut en fait une tentative de vulgarisation de l'oeuvre de Tolkien, au travers du prisme théologique. Il commence par une suite de petits chapitres destinés à dissiper les malentendus : sur l'heroic fantasy, le conte de fées, la mort et le cahtolicisme. Oui, le catholicisme ; car figurez-vous que Tolkien était catholique, qu'il le revendiquait, et qu'il pensait en avoir imprégné ses récits. Ma culture religieuse étant ce qu'elle est, c'est à dire pratiquement nulle, je ne saurais être aussi formel. On a souvent dit que Tolkien, dans ses écrits, faisait preuve de son amour de la terre, qu'il était, en quelque sorte, écologiste. Cette amitié intime avec la terre, comme il décrit le caractère principal de certains de ses personnages (comme Tom Bombadil, qui curieusement n'est qu'effleuré), peut amener à des sentiments plus élevés, que l'on peut rapprocher du catholicisme. Là, dit comme ça, ça surprend, et figurez-vous qu'à la lecture, ce n'était pas vraiment clair.

 

Irène Fernandez passe en revue un ensemble de qualités morales exaltées dans le Seigneur des Anneaux : l'Espérance, la Providence (de nombreux passages suggèrent qu'il existe une sorte d'autorité qui préside aux destinées de chacun, sans qu'on en sache plus), l'humilité, la miséricorde, et enfin l'eucatastrophe, terme inventé par Tolkien a priori qui désigne en quelque sorte une happy end. Si la religion catholique a récupéré la plupart de ces qualités, je ne pense pas qu'ils étaient inexistants auparavant... Donc donner une identité catholique à ce texte relève pour moi, en quelque sorte, de la supercherie, ou du hold-up spirituel, même si les arguments semblent bien tournés.

 

Le lecteur chevronné de l'intertexte n'apprendra pas grand-chose de cette lecture. Pour le profane avec quelques connaissances théologiques, il y a sans doute quelques éléments de vulgarisation dignes d'intérêt. Mais la base trop étroite (i.e. seulement le Seigneur des Anneaux, avec quelques lectures critiques supplémentaires mais insuffisantes à mon sens) fausse la plupart des arguments avancés.

 

Spooky.

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S
<br /> Tiens, ça faisait longtemps que tu n'avais pas parlé de Tolkien <br /> <br /> <br /> Donc l'auteur rapproche Le Seigneur des Anneaux du catholicisme ? c'est marrant parce si l'on en croit la liste "sataniste" que tu as publiée il y a quelques articles de ça,  LOTR est une<br /> des marques du Diable ! Faudrait savoir ! <br />
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S
<br /> <br /> Ah oui tiens, je ne me rappelais plus de ce détail :) Non mais les extrémistes ne sont pas à une contradiction ou à un amalgame près hein :)<br /> <br /> <br /> <br />

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