Qu’à cela ne tienne, titillé par cette étrange ressemblance (plagiat ?), je me suis procuré (et fait dédicacé au passage) le roman de Pierre Brulhet. Quelques jours plus tard j’en entamais donc la lecture.
L’ouverture du roman comporte en effet de nombreux détails qui ne peuvent que rappeler le livre de Gaiman. Un enfant est confié aux soins du hasard par une mystérieuse femme, qui le dépose sur la tombe d'un cimetière. L’enfant va être recueilli par les esprits qui hantent les lieux, qui vont, après décision unanime, décider de le garder parmi eux. Jusque-là, c’est plus que de la ressemblance, l’idée du vote de l’assemblée des fantômes étant également une scène très forte dans le livre de Gaiman.
Mais la suite n’a plus rien à voir. Le roman de Brulhet prend la direction d’un conte attachant, qui mélange amour et aventure. À la différence de Gaiman, qui fait du passé du héros un des axes fort de la trame, Brulhet se concentre essentiellement sur la place du héros dans le cimetière. Très vite s’impose l’idée que dans cet univers, les vivants sont bien plus dangereux que les morts. En effet, c’est surtout un élément extérieur au cimetière qui va constituer le principal de l’intrigue, élément qui va conduire le héros à prendre position pour ceux qui l’ont élevé, et à tenter le tout pour le tout pour sauver le lieu où il vit.
L’auteur a un style simple mais efficace, et brille surtout par une imagination fertile, qui donne une grande richesse à son univers. Les personnages sont très attachants, tous ayant un petit côté décalé très bien pensé (notamment les fantômes qui conservent pour beaucoup certaines lubies venues de leur vie terrestre).
Au final il s’agit d’un livre qui se lit vraiment bien (je l’ai dévoré en quelques heures), l’auteur réussissant à captiver de bout en bout son lecteur, jusqu’à une très jolie fin qui clôt avec beaucoup de tendresse le récit. Chaudement recommandé.