Née en Californie en 1947, l’auteuse (ou auteure ?) est « la seule Noire américaine dans le domaine de la S.F. » (dixit le tome 1 du Science –fictionnaire de Stan Barets). Cette écrivaine de 10 ouvrages est appréciée aux USA où elle fut plusieurs fois lauréate aux prix Hugo et Nebula. La Parabole du Semeur L’écrivaine trace avec maestria la vie d’une adolescente et de son univers dans un monde ultra-violent. Face aux dangers d’un univers extérieur au mur qui clôt leur quartier, les habitants regroupés autour du pasteur survivent. Lauren Olamina, afro-américaine, fille du pasteur, souffre d’hyperempathie (elle partage les blessures de tous ceux qu’elles voient), cadeau empoisonné dans son univers. Elle compense son pessimisme vis-à vis du futur de son quartier par une nouvelle philosophie et religion “Semence de la Terre”, fondée sur le principe du changement.L’autrice décrit avec brio un univers hyperviolent où la misère, la faim et l’horreur règnent, où l’eau est rare et onéreuse. Les pyros, drogués aux têtes rasées et peintes de couleurs vives, jouissent des flammes issues de leurs incendies volontaires, pillent, tuent, torturent et violent.
L’intérêt de ce roman est non seulement de dépeindre un monde futuriste sauvage, souffrant de l’effet de serre, mais de décrire la naissance d’une nouvelle religion, la lutte de tout un chacun pour survivre et vivre -si possible dignement.
La Parabole du Semeur/ Octavia E. Butler.- Paris : J’ai Lu, 1995.
Critique de La Parabole des Talents L’auteur continue dans ce second volume l’épopée de Lauren Oya Olamina et de son groupe. Le récit a pour cadre une une Amérique du début des années 2030 alors minée par la violence, l’esclavage et la pénurie. Souffrant de chômage et d’insécurité, la population vote aux élections présidentielles pour Jarret, un fanatique de l’Eglise chrétienne d’Amérique. Afin de remédier à la pauvreté et à la crise, celui-ci se lance dans une guerre avec l’Alaska, Etat voulant faire sécession. Il créée aussi des camps de rééducation pour les délinquants et les hérétiques. Asha Vere, la fille de Lauren, introduit le récit épistolaire de sa mère dans les années 2030. Tout sépare les deux femmes : leur histoires et la religion. Asha Vere ne comprend pas leur séparation et l’engouement de sa mère pour sa « secte ». Quant à Lauren, elle relate son atroce expérience : la création de sa communauté en Californie, la destruction de celle-ci, son esclavage, la recherche de sa fille qu’elle abandonne bientôt au profit de sa religion…
La Parabole des Talents/ Octavia E. Butler.-Vauvert (30) : Ed. Au diable vauvert,2001. – 582 p.
Les caractéristiques de ces deux romans sont de montrer une héroïne noire souhaitant créer une société multiraciale et y vivre. Une société où l’autre – de sexe opposé, de couleur et/ou de statut social différents - n’est pas rejeté. Il est, de plus, heureux de voir une héroïne surmontant maints dangers, de nombreuses épreuves pour créer quelque chose de positif . En S.F., je ne connais que peu d’héroïnes populaires : la princesse Leia dans Starwars, Laureline dans la série de B.D. Valérian de Mézières et une seule héroïne de couleur : Yoko Tsuno, la B.D. de Leloup. Je ne cite pas les héroïnes de comics car peu de femmes peuvent s’y reconnaître.