Les dix plaies d'Egypte, les prophéties, l'eugénisme, voilà les ingrédients de ce film de Stephen Hopkins (Predator 2 et Lost in Space). Il met en scène la multi-oscarisée Hilary Swank (Intuitions, Insomnia, Fusion et Million dollar Baby) aux prises avec des évènements bibliques, mais aussi et surtout sa foi perdue. Sa présence à l'affiche, hélas, ne garantit pas forcément un succès au box-office. Le film n'a rapporté qu'entrer 10 et 20 millions de dollars de recette aux etats-Unis, et moins de 200 000 entrées en France. La faute sans doute à une impression de déjà-vu qui accompagne désormais de nombreux films émargeant dans la catégorie thriller ésotérique. La bande-annonce laissait d'ailleurs présager un film au pitch relativement maladroit.
En fait la bande-annonce disait vrai. Si l'on passe outre les menues incohérences du début (le fait d'appeler un professeur après UN évènement étrange, le rôle de celle-ci allant de l'inquisiteur au vétérinaire, tout en étant chimiste...), les deux premiers tiers du film se passent plutôt bien. C'est assez bien filmé, le bayou permet des prises de vue de toute beauté et le talent d'Hilary Swank et l'anatomie harmonieuse (probablement refaite d'ailleurs) suffisent à faire passer la pilule. Mais passées les deux premières bobines, le film se révèle au grand jour. Au moment où les choses se précipitent, ça verse dans le n'importe quoi. Satanisme, bondieuseries, action en dépit du bon sens, explosions mal réalisées en post-prod, tout part à vau-l'eau... Sur les trente dernières minutes on n'est pas loin de la série Z qui se prend au sérieux.
La seule autre satisfaction du film (avec les décors et Hilary) est la petite Annasophia Robb, qui est assez convaincante dans ses trois scènes. C'est bien maigre.