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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Publié le par Ansible
Publié dans : #Jeux

City of Heroes et City of Villains sont deux MMORPG "jumeaux" lancés en France respectivement en février et octobre 2005. Mais pour ceux d'entre vous qui n'auraient pas, dans leur entourage, d'étudiant oisif abonné à World of Warcraft, il convient peut-être, avant d'entrer dans le vif du sujet, de définir le terme de MMORPG : il s'agit d'un jeu de rôles en ligne, dans lequel vous rencontrerez des alliés et ennemis contrôlés par d'autres joueurs, dans un monde virtuel qui continue d'exister sans vous après déconnexion. On achète le jeu, on paie un abonnement mensuel à l'éditeur, et en échange, on peut passer des heures à tuer des monstres, ramasser des trésors et dialoguer en "1337sp34k" avec de parfaits inconnus, au détriment de sa vie sociale.





 

Vu que c'est la dernière mode dans le monde des jeux vidéos, tous les éditeurs lancent le leur, et vu que c'est ce qui marche le mieux, 90% des MMORPG se passent dans un univers heroic fantasy ou médiéval-fantastique. Heureusement, depuis l'année dernière, CoH/CoV est là. Ici, pas de chevaliers, de dragons, pas besoin de tuer 5 millions de rats à la suite pour pouvoir gagner les 80.000 pièces d'or nécessaires pour se payer une dague et une armure de cuir : le studio Cryptic vous propose d'incarner un super-héros ou un super-méchant dans une ville futuriste, Paragon City, et un archipel inquiétant, les Insoumises. Pas d'objet ou d'arme à ramasser, pas vraiment d'inventaire (juste des bonus temporaires ou permanents), le jeu se veut bien différent de la concurrence, et facilement accessible au grand public.





 

N'étant pas basé sur une licence officielle Marvel, DC ou autre, vous ne pourrez pas interpréter Superman, Wolverine, Spawn ou le Joker. CoH et CoV mettent en scène des personnages inédits (côté héroïque Statesman et ses compagnons, côté méchants Lord Recluse et ses sbires) et il vous faudra créer de toutes pièces un personnage rien qu'à vous, en choisissant son origine, son "archétype" (l'équivalent des classes comme guerrier, mage, voleur dans les jeux de rôles traditionnels), ses superpouvoirs, et bien sûr son apparence. A ce sujet, sachez que le système de création de héros est excellent : offrant une liberté absolument jamais vue dans un jeu de ce type, il permet de donner naissance à des personnages originaux, tous différents les uns des autres (au moins au niveau de l'aspect, car pour les pouvoirs c'est plus limité), et vous vous surprendrez peut-être à en créer 3 ou 4 à la suite rien que pour le plaisir d'aller faire quelques pas en ville avec un nouveau costume et de nouveaux pouvoirs.





 

Le déroulement du jeu lui-même est assez classique : on se balade dans les rues, on castagne des ennemis, on va parler aux PNJ (personnages non-joueurs) pour obtenir des missions consistant à aller castagner un certain type d'ennemis dans une certaine zone de la ville ("Va éliminer 10 Trolls aux Crevasses", "Elimine le gang des Hellions caché dans tel entrepôt"...). Les combats sont l'occasion d'utiliser les mêmes superpouvoirs que vos héros favoris : rayon laser qui sort des yeux, griffes d'acier, boules de feu, éclairs d'énergie, projectiles glacés, contrôle mental, gadgets futuristes... C'est répétitif, c'est bourrin, mais reconnaissons que c'est vraiment fun. Evidemment, on croise en chemin d'autres joueurs humains, avec qui l'on peut engager le dialogue et constituer des groupes pour accomplir les missions à plusieurs (ce qui est généralement une nécessité, surtout dans CoH ; dans CoV il est un peu plus facile de jouer en solo si vous êtes vraiment asocial). Chaque ennemi rapporte des points d'expérience et des points d'"Influence" ou d'"Infamie" (selon vôtre camp), qui correspondent à une monnaie vous permettant principalement d'acheter des bonus pour améliorer l'efficacité de vos pouvoirs, mais aussi de nouveaux costumes. L'expérience quant à elle vous permet évidemment de passer aux niveaux supérieurs et d'accéder à de nouveaux pouvoirs plus puissants.





 

A ce sujet, CoH et CoV ont ce défaut inhérent au genre MMORPG : le but est évidemment que vous restiez abonné le plus longtemps possible, alors les pouvoirs les plus intéressants et spectaculaires ne s'obtiennent qu'au prix de longues, longues heures de jeu. Vous voulez voler, comme Superman ? Pas question d'avoir plus qu'une "lévitation" minable avant le niveau 6, pas question de vraiment voler avant le niveau 14. Idem si vous rêvez d'une super-vitesse à la Flash. Vous voulez simplement arborer une cape, parce que c'est la classe ? Il faudra attendre le niveau 20. Vous voulez allez affronter d'autres joueurs plutôt que de vous cantonner à cogner les ennemis contrôlés par l'ordinateur ? Même si le PvP (joueur contre joueur) est accessible dès le début en arène (lutte amicale contre des joueurs de votre camp) et dès le niveau 15 en zone "ouverte" (lutte mortelle contre le camp adverse, dans une des 3 aires de jeu communes à CoH et CoV), n'espérez pas être autre chose qu'un punching ball avant le niveau 30, 40, voire 50 : en PvP, les gens sont surtout là pour gagner, et l'on y croise trop de grosbills niveau 50 savamment taillés pour le combat pour que le joueur occasionnel qui débarque là avec son petit personnage de niveau 15 espère survivre plus de 2 minutes. Bref, vous l'aurez compris, CoH/CoV demande beaucoup de temps (et donc d'argent, si vous ne pouvez pas jouer 10 heures par jour) si l'on veut en profiter pleinement.





 

L'autre défaut de ces jeux : même s'il est plaisant de pouvoir incarner autre chose qu'un barbare, un elfe ou un sorcier, les fans de comics trouveront sans doute que l'expérience "superhéroïque" (ou superméchante) n'est pas totalement satisfaisante. Ben oui, dans les BD, Superman n'a pas eu besoin d'attendre 250 épisodes avant de pouvoir voler, Batman n'a pas obtenu sa cape au bout de 20 ans de carrière, Spider-Man ne se retrouve pas à l'hôpital dès qu'il essaie de s'attaquer à plus de 5 adversaires d'un coup, Wolverine ne rameute pas tous les X-Men à chacune de ses aventures, et bien qu'une partie du travail de ces braves gens consiste à arrêter des voleurs de sacs à mains, il est fréquent qu'ils s'en prennent à de grosses pointures elles-mêmes dotées de superpouvoirs. Hélas dans City of Heroes, il est rare de pouvoir réussir une mission sans constituer un groupe (sauf à très bas niveau), et de s'attaquer à des ennemis un peu spectaculaires. Pour ma part j'ai attendu le niveau 12 avant de rencontrer enfin mon premier supervilain, et il a fallu se mettre à 8 pour le détruire... on ne se sent pas tellement "super" dans ces moments-là. En face, dans City of Villains, le constat est un peu le même : on ne se sent pas très superméchant. Le côté "super" est certes plus accentué du fait que le solo est plus facile, mais pour le côté "méchant", on est déçu. Les missions sont très similaires à celles de CoH (éliminer des gangs, là aussi ! Sauf qu'ici ce n'est pas au nom de la loi, mais au nom de la rivalité entre le clan de Lord Recluse et les autres), on affronte grosso modo les mêmes ennemis, les braquages de banque ne rapportent pas un rond, on ne peut pas s'attaquer aux civils... Si l'on ajoute à ça que les différents archétypes proposés dans CoV sont très proches de ceux de CoH, on a franchement l'impression de jouer au même jeu, mais dans des décors plus lugubres et avec un costume d'Halloween. La plus grosse nouveauté : 2 archétypes vous permettent d'accéder rapidement à des pouvoirs que les superhéros ne peuvent utiliser qu'à des niveaux élevés, à savoir l'invisibilité pour le Rôdeur, et la possibilité de faire appel à des sbires pour le Mastermind. A part ça, force est de reconnaître que les deux jeux sont très similaires. Pour finir sur ce chapitre, du côté du Bien comme du Mal, les amateurs de comics purs et durs pourront être chagrinés par la recrudescence de joueurs ayant préféré des personnages plutôt typés mangas. Clones de Songoku, émules de Sailor Moon, samourais et ninjas sont légion dans les rues de Paragon et des Insoumises.





 

Tout ça, évidemment, ne veut pas dire que le jeu est déplaisant, loin s'en faut. Rythme nerveux, bastons endiablées, joueurs amicaux, pouvoirs intéressants pour peu qu'on ait la patience de les obtenir, nombreux insignes à gagner pour les collectionneurs/explorateurs : malgré quelques petites déceptions, le plaisir de jeu est bel et bien là, ce qui est tout de même le principal.

 

Avant de conclure, parlons un peu de l'argent à débourser pour jouer. Chaque jeu est disponible en version normale ou en version luxe. Pour la version normale, le mieux est d'opter pour le pack CoH+CoV à 40 € proposé par une célèbre chaîne de magasins dédiés aux loisirs culturels ; la version de base de CoH n'est plus disponible, celle de CoV coûte... 45 €, donc le choix est vite fait. Si vous n'avez pas envie de posséder les 2 jeux, la version Deluxe de City of Heroes est à 20 €, celle de City of Villains est à 65 €. Pour ces prix, vous aurez droit à quelques bonus "in-game" assez dérisoires (accessoires supplémentraires pour votre costume, principalement), et à du merchandising plus ou moins intéressant : bandes dessinées, livre d'illustrations, figurines "HeroClix" inédites... Quel que soit votre choix, pour le prix vous avez également droit à un mois d'abonnement par boîte de jeu. Par la suite, il faudra débourser 12 euros par mois pour continuer à jouer (sachant que, si vous avez acheté les 2 jeux, vous ne payez qu'un seul abonnement quand même). A cela s'ajoute évidemment l'obligation de posséder une connexion ADSL. Faites le calcul, jouer à CoH/CoV est un plaisir assez coûteux !

 





Au final, on a affaire à deux titres pleins de qualité (originalité du thème, grande richesse du mode de création de personnage, bagarres assez jouissives, communauté de joueurs plutôt agréable, graphismes réussis, plaisir de voler ou de faire des bonds de 100 m de building en building...) mais aussi de défauts (c'est répétitif, c'est cher, il faut y consacrer la moitié de sa vie). Si vous avez envie de vous lancer dans l'aventure MMORPG mais que vous êtes lassé des sempiternels univers d'heroic fantasy, CoH/CoV constituent une alternative bien sympathique, mais sachez vraiment, avant de vous jeter dedans, que c'est dans un sacré bouffe-temps et bouffe-pognon que vous mettez les pieds !

 

 

Toxic.

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T
Je me permets d'ajouter que cet article date d'à peu près 2-3 ans maintenant et que le jeu a subi d'assez gros changements depuis, avec notamment une plus grosse différenciations entre "gentils" et "méchants". Et je dois aussi ajouter que ça fait longtemps que je ne suis plus abonné, et que sincèrement, le jeu ne me manque pas...
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