Dans le genre artistique vaste qu’est la fantasy, il existe des sous-genres. Les histoires de dragons sont un de ces sous-genres. Et dans l’histoire du cinéma, il y a eu peu de films réellement réussis. On citera Coeur de Dragon pour la catégorie très bon, et Donjons et Dragons dans la catégorie nullissime. Pourquoi une telle pénurie pour une créature aussi mythique et aussi populaire ? Parce que, justement, le dragon est un animal issu de l’imaginaire collectif, mais à part des représentations aussi diverses qu’intéressantes, il est très difficile de donner vie à ce monument artistique. Difficile au niveau visuel, en tout premier lieu, car créer un animal tout en écailles constitue l’un des derniers défis des effets spéciaux. Le projet de Rob Bowman (réalisateur émérite de nombreux épisodes de la série X-Files et du long métrage du même nom), a donc, au départ, de fortes chances d’échouer. Il n’en est rien.
De nos jours, un couple d’archéologues met à jour une galerie millénaire dans les profondeurs de Londres ; hélas, une créature depuis longtemps endormie va en surgir, pour engendrer une vague de terreur sans précédent. On retrouve 20 ans plus tard leur fils, Quinn (Christian Bale, étonnant), seul rescapé de l’accident initial, en leader d’une poche de résistance aux dragons dans un château. Il va se heurter à Denton Van Zan (Matthew Mc Conaughey, à mille lieues de ses rôles dans Contact, Lone Star, Le Droit de tuer ?, Amistad, U-571...), soldat américain aux méthodes plus radicales.
Grâce à un dragon étonnant de réalisme (il n’y aura bientôt plus d’aspect “plastique” au cinéma), le film est un petit bijou de suspense (le metteur en scène est, il est vrai, un expert en la matière), de rythme et de réalisme. Passons sur le scénario, d’une simplicité basique, qui permet au contraire une lisibilité accrue, pour saluer la performance des comédiens (Mc Conaughey est complètement hallucinant et halluciné). Une très bonne série B.